Sun Wanrong : Héritière du Sun Style et gardienne de l’héritage de Sun Lutang

Dans le monde des arts martiaux internes chinois, peu de noms résonnent autant que celui de Sun Lu Tang (孫祿堂 1860 – 1933), maître légendaire du Taijiquan, du Xingyiquan et du Baguazhang.
Mais derrière cette figure emblématique se trouvent également ceux qui, génération après génération, ont préservé et transmis son enseignement. Parmi eux, une personnalité discrète mais centrale : sa petite-fille Sun Wanrong (孙婉容).

Aujourd’hui considérée comme l’une des grandes dames du Taiji, Sun Wanrong incarne l’alliance rare entre héritage familial, rigueur universitaire et transmission passionnée.


Une héritière directe de la famille Sun

Née en 1927, dans le district de Wangdu, province du Hebei, Sun Wanrong appartient à la troisième génération de la famille Sun.
Elle est la fille du maître Sun Cunzhou (孫 存 周 1893-1963), héritier direct de Sun Lutang et grand artisan de la diffusion du style familial.

Elle grandit dans un environnement où le Taiji, le Xingyi et le Bagua ne sont pas des disciplines abstraites, mais une tradition vivante, une manière de penser et de se mouvoir.

Au sein de sa fratrie, on retrouve également :

  • Sun Baoheng (孙宝亨 1933 – 2014), enseignant et chercheur en arts internes

Tous trois œuvreront ensemble à préserver l’intégrité du Sun Style.


Une formation universitaire solide

À une époque où les femmes dans le domaine du sport étaient très rares, Sun Wanrong suit un parcours remarquable.
En 1951, elle est diplômée du département de sport de la Beijing Normal University, l’un des établissements les plus prestigieux du pays.

Elle rejoint ensuite la Beijing Sports University, où elle occupe plusieurs postes clés :

  • Directrice du département Entraînement & Compétition

  • Professeure associée

  • Arbitre internationale de tir à l’arc

Cette double autorité — universitaire et martiale — lui offre une position unique pour faire rayonner le Sun Style, autant dans la recherche que dans la pratique.


Une vie consacrée à la transmission

Malgré son statut, Sun Wanrong a toujours privilégié une approche humble et tournée vers le public.
À partir des années 1980, elle commence à enseigner le Taiji quan Sun de manière régulière, souvent à titre bénévole.

Plus de 40 ans d’enseignement gratuit dans les parcs de Pékin, à l’Université des sports et au sein d’associations locales témoignent de son engagement absolu.
Des générations d’étudiants, de retraités, d’universitaires et de passionnés ont ainsi reçu son enseignement direct.

En 2012, lors de la restauration du Puyang Boxing Club — lieu historique lié à Sun Lutang — elle en devient la présidente, contribuant à faire revivre un pan essentiel de l’histoire martiale chinoise.


Gardienne du Sun Style Taiji, Baguazhang et Xingyiquan

Sun Wanrong maîtrise l’ensemble du système interne élaboré par son grand-père :

  • Sun style Taijiquan

  • Sun style Baguazhang

  • Sun style Xingyiquan

Elle a également supervisé ou coécrit plusieurs ouvrages de référence, dont :

  • Compendium des arts martiaux de Sun Lutang

  • Manuel du Sun Style Taiji en compétition

  • Étude de l’épée Taiji Sun

  • Et des rééditions annotées des classiques de Sun Lutang

Ces travaux font aujourd’hui autorité dans les écoles Sun du monde entier.


Présence internationale et reconnaissance

L’influence de Sun Wanrong a dépassé la Chine.
Des écoles de Singapour, des États-Unis et d’Europe se réclament de sa lignée, parfois en tant que conseillère technique principale.

Elle a été honorée à plusieurs reprises :

  • Classée parmi les “Cent grands artistes martiaux contemporains de Chine”

  • Récompensée en 2019 par un Lifetime Achievement Award pour son influence sur le Taijiquan

  • Reconnue comme transmettrice officielle du patrimoine culturel immatériel pour le Sun Style Taiji à Pékin

Des vidéos tournées ces dernières années la montrent toujours active, transmettant sa maîtrise à plus de 90 ans avec une clarté et une précision qui forcent le respect.


Une philosophie héritée de Sun Lutang

Parmi ses nombreuses interventions publiques, l’une des plus marquantes concerne la célèbre distinction entre arts internes et arts externes.
Selon elle — et selon Sun Lutang lui-même — cette division est artificielle :

“Il n’y a pas d’opposition réelle entre interne et externe.
Tous les arts martiaux partagent un même fondement.
Ce qui change, c’est seulement la manière d’exprimer la force.”

Cette vision, épurée et profonde, témoigne de la maturité martiale de la famille Sun.


Conclusion : une figure essentielle de la tradition interne

Discrète, érudite, généreuse, Sun Wanrong est l’un des derniers ponts vivants entre le monde moderne et les enseignements originaux de Sun Lutang.

Sa vie est celle d’une femme qui a su unir héritage familial, rigueur scientifique et transmission désintéressée.
Pour les pratiquants de Taiji, de Xingyi ou de Bagua, elle représente un modèle d’intégrité, de douceur et de force intérieure.

Vous pouvez trouvez via une connaissance de Facebook son élève Ivan Ang élève du maitre.

 

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