Le Tai-chi-chuan de Sun Lutang

Après plusieurs années de recherche dans les arts du Taiji Quan, du Xing Yiquan et du Bagua Zhang, Sun Lutang développa le style Sun de Taiji Quan. Sun Jianyun décrivait cette méthode comme regroupant la marche du Bagua, les mouvements de taille et de jambes du Xing Yiquan, et la douceur du corps du Taiji Quan.

Sun devint alors très réputé pour sa méthode de Taiji et sa capacité à l’appliquer. Un artiste martial japonais très célèbre était si déterminé à évaluer les capacités de Sun qu’il réussit à convaincre l’empereur du Japon de l’envoyer en Chine pour l’affronter. En 1921, le Japonais lui rendit donc visite et, parlant par l’intermédiaire d’un interprète, dit : « J’ai entendu dire que vous pratiquiez un art martial chinois qui utilise la douceur pour contrer la dureté. Eh bien, je suis dur ! Comment souhaitez-vous m’affronter ? Je combattrai avec n’importe quelle règle et contre n’importe quelle arme. » Sun se tourna vers l’interprète et dit : « Étant donné qu’il est invité dans notre pays, je le laisse décider. »
Le Japonais annonça : « Je vais utiliser la force brute pour prendre votre bras et le briser. Voyons si vous pouvez utiliser votre douce énergie pour contrer cela ! »

Sun, qui culminait aux alentours d’un mètre soixante et arrivait à l’épaule du Japonais, accepta de tenter l’expérience. Le Japonais ajouta : « Je souhaiterais que vous surpassiez ma technique sans courir. » Sun répondit : « Je peux vous faciliter la tâche. »

Sun fit déplacer tous les meubles sur le côté par les spectateurs afin de libérer un espace au sol. Il annonça ensuite : « Je vais m’allonger ici, vos élèves pourront tenir mes pieds, et vous pourrez appliquer votre technique. Je garderai même mon autre bras derrière le dos. »
L’interprète compta : « Un, deux, trois ! »
Au « trois », Sun souleva rapidement son bras libre et appliqua une frappe sur un point de l’estomac de son adversaire. Sous l’effet du choc, l’adversaire lâcha immédiatement prise. Sun libéra alors son bras et se releva d’un bond. Mais l’homme n’était pas si facile à décourager et se lança de nouveau à sa poursuite. Sun frappa alors plusieurs points sur le corps du Japonais, le projetant littéralement dans une bibliothèque, qui s’écroula sur lui.
L’interprète cria : « Vous l’avez blessé ! »
Sun répondit : « Il ira bien. Dites-lui que lorsqu’il se sera relevé et aura repris son souffle, nous essaierons encore une fois. »
L’adversaire, reconnaissant sa défaite, refusa de poursuivre.


Sun Lutang était réputé pour infliger des dégâts considérables avec des techniques très légères. Un jour, lors d’un exercice de poussée des mains avec un étudiant très grand et robuste surnommé Li, celui-ci se mit en colère car Sun, plus petit, le contrôlait aisément. Il pensa : « Il est tellement plus petit que moi que si je l’écrasais, j’irais sûrement m’envoler. »
L’élève tenta d’exécuter un Fa Jing (émission de force), mais Sun dévia l’attaque avec une légèreté déconcertante. Frustré, l’élève s’en alla. Plusieurs heures plus tard, il revint, transpirant abondamment et à peine capable de parler.
Sun lui dit : « Au moment même où vous alliez me frapper, je savais ce que vous aviez en tête. » L’élève s’excusa.
Sun ajouta : « Vous avez subi d’importants dommages internes. »
Il lui tendit alors une feuille sur laquelle il écrivait et dit : « Prenez cette prescription et rentrez chez vous vous reposer. »
Le lendemain, le bras de l’élève était entièrement noir.

Le second fils de Sun Lutang fut très en colère contre cet étudiant. Plus tard, il l’emmena avec lui à Shanghai et dit à son père : « Cet homme a tenté de vous frapper. Il pourrait recommencer ! Pourquoi le traitez-vous si bien ? »
Sun répondit : « Tu te trompes. Il sait que j’aurais pu le blesser grièvement. En lui donnant seulement un aperçu de mes capacités, il comprend que j’ai utilisé compassion et sagesse pour contrer sa violence. À présent, il me respecte. »


En 1923, Sun fut profondément attristé par la mort de son troisième fils, Sun Huanmin, décédé dans un accident à Shanghai en 1922. Xu lui accorda un mois de congé, et Sun se rendit à Shanghai et Hangzhou. Durant ce séjour, il accepta plus d’une centaine d’étudiants.
Fin 1923, son quatrième manuscrit, La véritable essence de la boxe, fut achevé.
En 1924, Sun démissionna de son poste au gouvernement et se rendit dans la province du Shanxi pour superviser l’entraînement martial. Le quatrième livre fut publié en juillet de la même année. Avant janvier 1925, le manuscrit du cinquième ouvrage, L’étude du Bagua à l’épée, fut complété. En novembre 1927, ce livre fut publié.


En 1928, le président de l’Académie nationale des arts martiaux de Nanjing, Zhang Zhijiang, et le vice-président, Li Jinglin, invitèrent Sun Lutang à enseigner à Shanghai. Accompagné de son disciple Yang Shiyuan, Sun prit le bateau.
En 1924, Chen Weiming, élève de Sun, avait fondé une école de Taiji Quan, ce qui contribua à populariser cet art dans la région. Après son arrivée à Shanghai, Sun résida un temps chez Chen. Plus tard, il se rendit à Nanjing où il fut nommé conseiller principal de la branche des arts internes à l’Académie nationale des arts martiaux.

À l’automne 1928, l’Académie des arts martiaux de la province de Jiangsu fut établie dans le comté de Zhongjiang. Le président provincial invita Sun Lutang à diriger l’école, ce qu’il accepta. Sun administra l’établissement avec ses disciples Qi Gongbo, Sun Zhenchuan et Sun Zhendai. Durant cette période, il voyagea fréquemment entre Nanjing, Shanghai, Suzhou et Hangzhou pour instruire ses élèves.


En 1930, une terrible inondation frappa les provinces de Jiangsu et Zhejiang. Pour récolter des fonds afin d’aider les victimes, Sun emmena un groupe d’élèves à Shanghai et organisa une démonstration caritative d’arts martiaux.
Après les démonstrations de ses étudiants, Sun entra sur l’aire de pratique et exécuta la forme Za Shi Chui du Xing Yiquan. Son premier coup de poing fendit l’air avec un bruit sec. Lorsqu’il frappa le sol du pied, on aurait dit un coup de tonnerre. Lors de sa rotation finale, sa barbe grise et blanche claqua dans le vent. La démonstration fut le point culminant de l’événement.


Au printemps 1931, Sun Lutang brisa une vieille tradition en ouvrant une section féminine de pratique martiale à l’école des arts martiaux du Zhejiang. Soixante étudiantes s’y inscrivirent.
Devant l’engouement suscité, Sun envoya un télégramme à sa fille pour qu’elle le rejoigne et enseigne la classe.
Lorsque les Japonais envahirent la Chine en 1931, Sun quitta son poste à l’académie des arts martiaux et retourna à Pékin.


Sun Jianyun rapportait que son père enseignait que la finalité des arts martiaux n’était pas le combat. Il disait : « Si vous souhaitez combattre, utilisez un revolver. »
Son conseil aux élèves était de pratiquer pour améliorer la santé. Selon lui, le but des arts martiaux était d’être en bonne santé durant sa vie, puis de mourir rapidement et paisiblement.
Il soutenait que si l’on est fort intérieurement, on ne tombe pas malade, et que lorsqu’on vieillit, on meurt naturellement, sans souffrance prolongée.
Des articles de Chine continentale confirment que Sun refusait les élèves intéressés uniquement par le combat, les invitant à chercher un meilleur professeur pour cela.


Sun Jianyun affirmait aussi que son père ne croyait pas en l’existence de voies secrètes dans les arts martiaux. Pour lui, deux mots résumaient toute la pratique : Zhong He, l’équilibre, la neutralité.
Il recommandait de suivre les principes du style, mais sans excès : la pratique devait être équilibrée.
Elle ajoutait : « Comme lorsque vous avez chaud et retirez un vêtement, ou lorsque vous avez froid et en mettez un, la pratique doit rechercher le juste équilibre. »


Sun Jianyun se souvenait que, jeune, elle observait son père s’entraîner dans leur maison ancienne. Les pièces n’étaient séparées que par un tissu suspendu au plafond. La pièce où Sun s’exerçait était un peu trop petite pour les formes. À un moment précis, il devait exécuter un coup de pied rapide qui frappait le tissu séparant les pièces.
Elle rapportait que son père était si précis qu’il touchait exactement le même endroit chaque jour. Après plusieurs mois, il perça un trou dans le tissu, que sa mère dut repriser. Puis, plusieurs mois plus tard, un nouveau trou réapparut au même endroit.

Sun Lutang prend son propre chemin

Après que Sun eut quitté Cheng Ting Hua en 1891, il ne suivit pas immédiatement les conseils de son professeur qui l’enjoignait de gagner directement la province du Sichuan. Il retourna d’abord chez lui et épousa Zhang Shou Xin, qui attendait patiemment son retour. Sun emmena sa nouvelle épouse dans le comté de Ding Xing, dans la province du Hebei, et commença à enseigner les arts martiaux. Lorsqu’il débuta l’enseignement, il était dans la trentaine. Beaucoup de fermiers de la région ainsi que des citadins vinrent pratiquer avec lui. Sun resta là pendant trois ans, et sa femme donna naissance à leur premier fils, Sun Xing Yi.

En 1894, il suivit finalement le conseil de Cheng Ting Hua et voyagea jusqu’au Sichuan. Là-bas, il rencontra un moine nommé Zhi Zhen et étudia la théorie du Yi Jing ainsi que le qigong des monts Emei. Après un court séjour au Sichuan, Sun gagna les monts Wudang, dans la province du Hubei. À Wudang, il étudia « l’élixir d’immortalité » du taoïsme avec le patriarche du temple Jing Xu. Le taoïste souhaitait que Sun reste au temple indéfiniment pour poursuivre ses études, mais, après deux ans loin des siens, Sun retourna auprès de sa femme et de son enfant. Au cours de ce voyage au Sichuan et au Hubei, les capacités martiales de Sun se perfectionnèrent encore, et ses connaissances littéraires s’approfondirent également.

Sun revint auprès de sa femme en 1896 et ils déménagèrent à Bao Ding, près de sa ville natale. À son arrivée, Sun fonda l’école « Pu Yang ». Il y enseigna à de nombreuses personnes et recevait ses visiteurs de façon égale, quel que soit leur rang social.

L’un des meilleurs élèves de Sun à Bao Ding se nommait Qi Gong Bo. Lorsqu’il commença l’étude du Xing-yi quan avec Sun, il ne fit absolument rien d’autre que de tenir la posture statique San Ti pendant trois ans. Beaucoup de maîtres de Xing-yi quan en Chine recommandent de passer énormément de temps sur la posture San Ti. C’était une exigence classique de la pratique d’autrefois. Si l’on se rend aujourd’hui à Bao Ding, on peut encore voir les styles de Sun pratiqués par de nombreux artistes martiaux sur place. Pendant qu’il enseignait dans sa région natale, Sun créa également une société d’études littéraires, car beaucoup d’habitants de la ville étaient illettrés.

Après avoir quitté sa ville natale vers 1899, il voyagea jusqu’à Xing Tang, une ville située à environ 120 km de Pékin, dans la province du Hebei. Sun y enseigna les arts martiaux pendant environ huit ans.

À une certaine occasion, un riche propriétaire terrien organisa une fête. Sun y assistait, et ce propriétaire faisait la démonstration de ses talents de cavalier. Sachant que Sun était un célèbre artiste martial, à la fin de son tour autour de l’enclos de l’écurie, il lui demanda s’il savait monter à cheval. Sun répondit : « Faites encore une course, et j’essaierai ensuite. » L’homme repartit donc autour de l’enclos, démontrant ses plus belles figures afin d’humilier Sun. Il termina sous un tonnerre d’applaudissements. Saluant fièrement la foule, convaincu que Sun ne pourrait pas faire mieux, il se retourna vers l’endroit où ce dernier se tenait, mais Sun n’était plus là. Il réalisa alors que Sun était assis sur le cheval, juste derrière lui. Il s’y trouvait déjà pendant toute la démonstration, et les applaudissements de la foule étaient en réalité pour lui, non pour le propriétaire.

Alors qu’il vivait à Xing Tang, un fameux bandit surnommé le « Truand volant », à cause de son qing gong (gongfu de la légèreté), sévissait dans la région. Le maire de Xing Tang alla trouver Sun et lui demanda s’il pouvait capturer le bandit. Sun se déguisa en diseur de bonne aventure et attendit au centre-ville. Lorsque le bandit apparut, Sun se lança à sa poursuite et celui-ci prit la fuite.

En périphérie de la ville se trouvait un champ planté de grandes tiges à la base épaisse. Lorsque les récoltes sont faites, la tête de ces plantes est coupée, ne laissant que les tiges robustes. Le « Truand volant » courut vers ce champ et sauta sur la récolte densément plantée pour courir sur le sommet des tiges. Il était persuadé que personne ne pourrait le suivre, mais, lorsqu’il se retourna, il vit Sun qui continuait à le poursuivre, courant lui aussi sur le sommet des tiges. Sun le rattrapa et le ramena.

L’une des pratiques fondamentales du qing gong consiste à apprendre à se déplacer rapidement sur des motifs tracés au sommet de minces piliers de bois plantés dans le sol. De toute évidence, cette pratique fut utile à Sun pour capturer le bandit. Sun Jian Yun explique que son père avait pratiqué le qing gong d’abord avec son Shaolin, puis dans le cadre de son Xing-yi quan et de son Bagua Zhang, qui comportaient tous deux un entraînement à la légèreté. Elle explique que l’un des exercices consistait à courir le plus vite possible sur une rampe légèrement inclinée. Progressivement, on augmentait l’inclinaison de la rampe, jusqu’à atteindre la verticale. Elle raconte que son père pouvait escalader un mur de dix pieds (environ 3,40 m) en trois pas, se retourner rapidement au sommet, puis sauter pour revenir au sol. Elle précise toutefois que les récits affirmant qu’il pouvait ensuite rester « collé » au plafond sont faux.

En 1907, Xu Shi Chang, le gouverneur général des trois provinces du Nord, entendit parler des capacités martiales et de l’intelligence de Sun. Au nom de la promotion des arts nationaux, il l’invita à enseigner dans le nord de la Chine. Sun emmena avec lui son jeune frère d’armes Li Wen Biao, élève de Li Cun Yi, et voyagea jusqu’au Nord pour atteindre Feng Tian et répondre à l’invitation du gouverneur. Peu de temps après son arrivée, Sun vainquit un bandit surnommé « Invincible dans les provinces de l’Est », et sa réputation se propagea dans les contrées les plus septentrionales de la Chine.

La deuxième année après son arrivée, il se prépara à monter sur un ring pour affronter un Européen. Toutefois, Xu estima que si Sun gagnait, cela vexerait les étrangers, et il annula la rencontre. Plus tard la même année, Sun quitta le Nord-Est pour retourner dans sa région natale.

En 1910, Sun décida que s’il voulait promouvoir les arts martiaux en Chine, il ne pouvait pas le faire depuis sa petite ville natale. Il se rendit donc à Pékin, où il resta durant la majeure partie des années qui lui restaient à vivre. Il loua une maison dans la partie est de la ville et fonda trois salles d’arts martiaux : deux à Pékin et une à Tianjin. Ces écoles étaient administrées par Li Wen Biao et l’un de ses élèves avancés, Li Yu Lin. Sun voyageait entre Pékin et Tianjin pour accepter de nouveaux élèves et enseigner.

Il fit aussi de nombreux courts voyages pour enseigner, à la demande de différentes écoles d’arts martiaux à travers le pays. Cependant, il conserva sa maison à Pékin jusqu’au mois précédant sa mort, lorsqu’il décida de retourner dans sa ville natale. Lorsqu’il arriva à Pékin, Sun était âgé de 48 ans. Sa fille, Sun Jian Yun, naquit le 6 juillet 1914, alors qu’il avait 53 ans.

Pendant l’été 1914, toujours à Pékin, Sun apprit que le fameux maître Hao Wei Zhen était en ville pour rendre visite à son ami Yang Jian Hou. Hao ne parvint cependant pas à retrouver Yang. Il prit une chambre dans une auberge et tomba subitement malade. Sun se rendit sur place, le fit sortir de l’auberge et le ramena chez lui. Il fit venir un médecin pour le diagnostiquer, alla chercher les médicaments et s’occupa de lui pendant toute sa maladie. À ce moment-là, Sun ignorait que Hao pratiquait le Tai-chi-chuan, il savait seulement qu’il était un artiste martial célèbre. Après sa convalescence, Hao dit à Sun qu’il le remercierait de sa gentillesse en lui enseignant son art martial. C’est ainsi que Sun apprit le style Hao de Tai-chi-chuan, auprès de Hao Wei Zhen.

En juillet 1915, le premier ouvrage de Sun, L’étude de la boxe de la forme et de l’intention (Xing-yi quan xue), fut publié. Ce fut le premier livre de l’histoire des arts martiaux chinois à expliquer la théorie martiale en lien avec la philosophie chinoise. Il existait déjà plusieurs livres sur les arts martiaux, mais aucun ne présentait la théorie de façon aussi profonde et exhaustive.

Après la parution du livre, le maître de Tai-chi-chuan Chen Wei Ming, qui enseignait les arts martiaux à l’empereur Xuan Tong, rendit visite à Sun. Ils discutèrent ensemble de la théorie des arts martiaux et s’accordèrent sur le fait que guider le qi naturel par l’intention correspondait aux propos de Mengzi (Mencius) lorsqu’il évoquait « la doctrine de l’harmonisation » et « la théorie d’une circulation sans effort ». Après cet entretien, Chen demanda à devenir l’élève de Sun Lu Tang et étudia le Xing-yi quan et le Bagua Zhang auprès de lui. Chen Wei Ming, aussi connu sous le nom de Cheng Zeng Ze, écrivit la troisième préface du livre de Sun sur le Xing-yi quan.

En 1916, les arts martiaux gagnèrent en popularité parmi les habitants de Pékin. Sun, avec plusieurs artistes martiaux locaux, ouvrit « l’amphithéâtre sportif de Pékin ». Il y donnait des cours ainsi que des conférences théoriques et des démonstrations d’arts martiaux. Il enseignait en reliant les techniques à la théorie du Yi Jing et aux philosophies du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme.

À une occasion, Chen Bao Quan, le président du collège des professeurs des études supérieures, assista à l’une de ses conférences. Après celle-ci, il alla voir Sun et ils discutèrent de la théorie du Yi Jing, de Lao Zi, de Zhuang Zi et de la pratique martiale pour le renforcement du corps. Les deux hommes parlèrent jusqu’à l’aube. Lorsque Chen évoquait sa visite à Sun Lu Tang, il disait :
« Le savoir et la compréhension du maître Sun Lu Tang comptent parmi les plus élevés de la communauté martiale, et sont d’une réelle rareté même parmi les érudits. »

La même année, en 1916, le second manuscrit de Sun, L’étude de la boxe des huit trigrammes, fut achevé.

Au printemps 1919, l’ancienne connaissance de Sun, Xu Shi Chang, le persuada d’entrer au service du gouvernement. Entre 1919 et 1924, il travailla pour le gouvernement à Pékin en y enseignant les arts martiaux. Grâce à sa relation avec Xu, Sun devint instructeur d’arts martiaux au palais présidentiel et reçut le grade de lieutenant. Peu après, il fut promu et acheva également le manuscrit de son troisième ouvrage, L’étude de la boxe du faîte suprême, en novembre 1919.

Durant cette même période, le village de Sun souffrit d’une grave sécheresse de trois ans, et les pauvres n’avaient d’autre choix que de mendier pour se nourrir. Sun retourna alors au village et annonça qu’il prêterait tout son argent à un taux d’intérêt très élevé. Les riches refusèrent, trouvant ce taux excessif, mais les plus pauvres n’eurent pas le choix et acceptèrent. Sun leur fit signer des contrats avec ce taux d’intérêt.

La même année, la pluie revint au village et tout le monde fit une bonne récolte. Sun retourna alors voir les villageois et brûla tous les contrats. Il expliqua qu’il avait fixé un taux d’intérêt très haut afin que les pauvres soient poussés à travailler dur, et que les riches n’empruntent pas.

Tel qu’il l’avait prédit lorsqu’il n’était qu’un jeune garçon, il devint un très grand artiste martial et rendit la population de son village très fière. En juillet 1921 parut le livre de Sun Lu Tang sur le Tai-chi-chuan.

Sun Lutang débute l’apprentissage du Bagua Zhang

Sun Lutang était très enjoué à l’idée d’aller à Pékin pour étudier avec Cheng Ting Hua, mais il retourna d’abord rendre visite à sa mère à Bao Ding, puis annoncer à l’érudit Zhang et à sa fille qu’il souhaitait repousser le mariage pour quelque temps encore. Il reçut leur permission et se mit en route pour Pékin afin d’y étudier avec Cheng. Celui-ci accepta Sun comme étudiant et commença à lui enseigner le Bagua Zhang. Sun Lu Tang avait alors une trentaine d’années. Cheng débuta son enseignement par la pratique de la marche en cercle.

Après que Sun eut pratiqué quelque temps, Cheng lui dit qu’il allait lui montrer quelque chose concernant la méthode de combat du Bagua Zhang. Il demanda à Sun de l’attaquer sans retenue. Sun attaqua avec Beng Quan. Cheng utilisa le jeu de jambes évasif du Bagua pour se dégager rapidement de la trajectoire de l’attaque et se retrouva instantanément derrière Sun. Celui-ci poursuivit ses assauts, mais chaque fois qu’il se tournait vers Cheng, ce dernier finissait derrière lui. Finalement, Sun pivota et encaissa la « double paume écrasante » de Cheng, qui l’envoya voler sur plusieurs mètres. Sun fut très impressionné par Cheng et déçu par son propre niveau. Cheng lui dit que ce qu’il avait montré n’était que l’enseignement de base du Bagua Zhang, et que l’art de la paume des huit trigrammes était bien plus profond encore.


Liang Ke Quan, professeur de Bagua Zhang et de Xing-yi quan à Pékin, et élève de Cheng You Xin (le fils de Cheng Ting Hua), raconte une histoire concernant les débuts de Sun avec Cheng. Liang rapporte que, durant la première année, Sun ne fut autorisé à pratiquer que des postures statiques et la marche en cercle. Toutefois, il s’entraînait seul, en secret. Il existait une place derrière la Cité Interdite où étaient entreposés de vieux canons couchés au sol. Sun allait frapper ces canons quotidiennement et, après plusieurs mois, il parvenait à les déplacer légèrement, bien qu’ils pesassent plusieurs centaines de livres chacun.


Après environ un an d’étude, un célèbre artiste martial du Sud vint à Pékin pour défier Cheng Ting Hua. Cheng envoya ses meilleurs élèves l’affronter, mais tous furent vaincus. Inquiet pour sa réputation, il se prépara à combattre lui-même. Alors qu’il partait, Sun le retint et déclara : « Je vais le combattre. » Cheng répondit : « La seule chose que vous avez pratiquée est la marche en cercle. Comment espérez-vous vaincre cet homme qui a défait mes étudiants les plus avancés ? » Sun répliqua : « Puisqu’il a déjà vaincu tout le monde, s’il me bat moi, cela ne changera rien. En revanche, s’il vous battait, vous perdriez votre réputation. »

Cheng alla donc trouver le boxeur du Sud et lui dit qu’il avait encore un élève à lui opposer. Sun s’avança. Lorsque le combat commença, Sun tournait autour de son adversaire et le frappait comme il frappait les canons derrière la Cité Interdite. Il le frappa si fort qu’il l’éjecta par la fenêtre du bâtiment. Cheng Ting Hua fut si heureux qu’il frappa le banc devant lui d’une paume et le brisa en deux. L’artiste martial du Sud s’agenouilla devant Cheng et déclara : « Le Sud est vaincu devant le grand Cheng Ting Hua. »


Sun prit des notes sur tout ce que Cheng lui enseignait, et cela forma plus tard la base de ses écrits sur le Bagua Zhang. Après trois ans d’étude, Sun maîtrisait le Bagua à mains nues, l’épée et la lance. Le maître lui dit qu’il avait appris très rapidement grâce à ses antécédents et à ses talents naturels. Il lui donna le surnom de « plus ingénieux qu’un singe en alerte ». Lorsque Sun eut achevé ses trois années d’étude, Cheng lui dit qu’il n’avait plus rien à lui enseigner : « J’ai formé plus d’une centaine d’élèves. Aucun n’est aussi intelligent et diligent que Sun. Je lui ai transmis tout mon savoir et désormais, son niveau est invincible en ce monde. »

Cheng ajouta que Sun devait maintenant aller se mesurer au monde. Voyant son hésitation, il poursuivit : « Si vous deviez combattre, je ne perdrais pas la face. Les principes de notre école sont intimement liés à la théorie du Yi Jing. Si vous souhaitez atteindre les plus hauts niveaux, il est nécessaire d’étudier l’origine de cet art et de comprendre la théorie du Yi Jing. Je sais que, dans la province du Sichuan, certaines personnes en sont particulièrement expertes. Vous devriez partir là-bas. » Avant son départ, Cheng lui dit : « La fierté vous causera du tort, tandis que vous tirerez toujours profit de l’humilité. » Il lui donna alors le nom de « Lutang ». Depuis ce jour, il fut connu dans les cercles martiaux sous le nom de Sun Lutang.


Sun Jian Yun rapporte une anecdote où ce changement de nom causa plus tard une confusion. L’un des autres élèves de Bagua Zhang de Cheng Ting Hua, Zhou Yu Xiang — qui enseignait le Bagua Zhang et le Xing-yi quan à Tianjin (Zhou avait étudié le Xing-yi quan avec Li Cun Yi) — reçut la visite de Sun. Bien qu’ils appartinssent à la même école, ils n’avaient pas étudié en même temps et ne s’étaient jamais rencontrés. Lorsque Sun entra dans l’école de Zhou, celui-ci lui demanda son nom. Sun répondit : « Je m’appelle Sun Lutang. » Zhou n’avait jamais entendu ce nom ; il ne connaissait que Sun Fu Quan, et ne reconnut donc pas le visiteur. Il demanda s’il pratiquait les arts martiaux. Sun, réalisant la méprise, répondit : « Oui, je pratique le gongfu du Shaolin. » L’attitude de Zhou laissait entendre qu’il jugeait son style supérieur à celui du visiteur : « Pourquoi ne me montreriez-vous pas quelque chose de votre Shaolin ? » Zhou attaqua doucement, et Sun appliqua une technique. Zhou répondit : « Cela ne ressemble pas au Shaolin. Essayons encore. » Cette fois, Zhou attaqua plus durement. Sun esquiva et frappa Zhou avec une telle force que sa tête traversa le plafond bas en papier. Zhou déclara : « Ceci n’est pas du Shaolin. Cela ressemble au Xing-yi quan. Qui êtes-vous ? » Sun répondit : « Je vous l’ai dit : je suis Sun Lutang, également connu sous le nom de Sun Fu Quan. » Zhou répliqua : « Maintenant je sais qui vous êtes ! Nous sommes frères d’armes ! Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? » Il s’excusa pour son attitude.


Une rencontre amicale similaire arriva entre Sun et un autre élève de Li Cun Yi : Ma Yu Tang. Sun travaillait comme garde du corps d’un officier du gouvernement à Xing Tang, dans la province du Hebei. Sun et Ma se connaissaient de nom, mais ne s’étaient jamais rencontrés. Ma, connu pour son humour, alla rendre visite à Sun dans l’espoir de le trouver. Un soir, il aperçut l’officiel employeur de Sun et supposa que l’homme qui l’accompagnait était Sun. Lorsque l’officiel entra dans un immeuble, Sun attendit dehors dans une allée étroite. Ma se glissa derrière lui et l’attaqua pour plaisanter. Sun se retourna rapidement, immobilisa Ma et cria : « Qui êtes-vous ? » Ma répondit : « Je suis Ma Yu Tang. Nous appartenons tous deux au système du Xing-yi quan. » Sun répondit : « Oui, j’ai entendu parler de vous, et je me doutais que vous étiez le seul assez fou pour faire cela ! » Ils éclatèrent de rire et devinrent de bons amis.

Sun Lutang rencontre Guo Yun Shen

Li Kui Yuan était déjà entre deux âges lorsqu’il commença son apprentissage avec Guo Yun Shen et, bien que son niveau fût déjà très élevé, il n’atteignit jamais celui de son maître. Lorsque Li emmena Sun Lu Tang au village de Ma, dans le comté de Shen, afin de rencontrer Guo au printemps 1882, celui-ci accepta Sun comme élève et Li resta également pour continuer sa pratique avec Guo. Sun se déplaçait avec son nouvel enseignant et apprenait le Xing-yi quan à plein temps.

Lorsque Guo vit le Xing-yi quan de Sun, il fut très impressionné. Il dit qu’il était particulièrement aguerri dans la forme du singe du Xing-yi et le surnomma Sun « le singe vivace ». On disait que Sun avait un tel talent inné qu’il surpassait peut-être même le niveau de son professeur originel, Li Kui Yuan.

Pendant la première année de pratique, Guo n’apprit rien de plus à Sun, mais l’observait pratiquer ce qu’il connaissait déjà et apportait des corrections. Une nuit, après que Sun eut passé une année chez lui, il s’exerçait dehors lorsque Guo sauta par la fenêtre et tenta de l’attaquer avec Beng Quan (manœuvre de pulvérisation). Sun utilisa instinctivement un saut de la forme du singe et bondit en arrière de plus de trois mètres.

Guo fut enchanté que Sun réagisse aussi bien et, à partir de ce moment, il se mit à lui enseigner en profondeur.

Guo possédait une ferme et prenait Sun en charge pendant qu’il étudiait avec lui. Sun voyageait partout avec Guo. Celui-ci parcourait souvent de longues distances à cheval. Dans le but de développer l’endurance et la force de Sun, Guo exigeait qu’il marche à côté du cheval, la main posée sur sa queue. Sun devait voyager au même rythme que le cheval, sans lâcher la queue.

Une version de cette histoire raconte que Sun était capable de rivaliser avec le cheval, même lorsque celui-ci galopait. Quand on interrogeait sa fille, Sun Jian Yun, à propos de cette histoire, elle disait : « C’est ridicule, aucun homme ne peut courir aussi vite qu’un cheval ! » Les distances que Sun parcourait en suivant le cheval, ainsi que la vitesse à laquelle il pouvait courir, ont été grandement exagérées dans les livres et articles écrits à son sujet.

Plus tard, Guo remit à Sun le livre sur le Xing-yi quan qu’il avait reçu de son maître, Li Neng Ran. Sun s’agenouilla, accepta le livre et déclara qu’il s’efforcerait toujours de représenter la lignée et cet art avec honneur. Sun devint ainsi l’héritier formel du Xing-yi quan de Guo Yun Shen.

Sun resta au total huit années auprès de Guo. À l’issue de cette période, Guo lui dit que, s’il souhaitait ajouter une nouvelle dimension à ses arts martiaux, il devrait pratiquer le Bagua Zhang afin de s’aguerrir dans l’art de l’esquive. Guo annonça à Sun qu’il souhaitait l’emmener à Pékin afin qu’il étudie le Bagua Zhang avec son ami Cheng Ting Hua. Nous sommes alors en 1889.

Guo Yun Shen et Cheng Ting Hua étaient tous deux natifs du comté de Shen, dans la province du Hebei. Le comté de Shen se trouve au sud du Hebei central, au sud de Bao Ding et à l’ouest de la capitale provinciale, Shi Jia Zhuang. Les habitants du comté de Shen étaient, et sont toujours principalement, des fermiers. Toutefois, en raison de sa position centrale dans le Hebei, de nombreuses routes de voyage traversent ce comté.

Sous la dynastie Qing, comme durant la période républicaine, la protection assurée par les forces de l’ordre ne concernait réellement que les grandes villes. Par conséquent, les voyageurs traversant le comté de Shen et les comtés ruraux environnants ne bénéficiaient que d’une faible protection contre les bandits et brigands qui rôdaient dans la région.

Beaucoup d’artistes martiaux confirmés fondèrent des compagnies de gardes du corps ou d’escorte et louaient leurs services pour protéger les voyageurs contre les bandits. Inutile de dire que les artistes martiaux de cette région étaient hautement accomplis. Li Luo Neng, Guo Yun Shen, Cheng Ting Hua, Liu Qi Lan, Li Cun Yi, Wang Fu Yuan, Geng Ji Shan et Wang Xiang Zhai sont tous natifs de ce comté de Shen, et c’est là que Sun Lu Tang apprit le Xing-yi quan avec Guo Yun Shen.

Puisque Guo Yun Shen et Cheng Ting Hua sont tous deux originaires du même comté, ils se connaissaient probablement avant que Cheng n’aille à Pékin pour étudier le Bagua Zhang avec le fondateur de ce système, Dong Hai Quan. Même s’ils ne se connaissaient pas personnellement, ils devaient au moins connaître la réputation l’un de l’autre.

Quoi qu’il en soit, l’histoire de la manière dont ils devinrent de proches amis est intéressante. Vers la fin des années 1800, le Bagua Zhang devenait très populaire à Pékin et son fondateur, Dong Hai Quan, était célèbre. Guo, justement renommé pour ses capacités en Xing-yi quan, souhaitait se rendre à Pékin pour tester le niveau de Dong Hai Quan.

Lorsque Guo arriva à Pékin, il alla d’abord rendre visite à Cheng Ting Hua. Puisqu’ils venaient tous deux du même comté, Cheng invita Guo à rester chez lui. Lorsque Cheng lui demanda le but de son voyage à Pékin, Guo lui expliqua son intention de défier Dong et lui demanda ce qu’il en pensait.

Cheng connaissait l’extraordinaire niveau de Guo, mais il le mit en garde contre l’idée de défier Dong, car celui-ci n’avait, disait-on, jamais été vaincu. Guo se plaça face à Cheng et dit : « Frère, et si tu encaissais mon Beng Quan ? » Ce fut le seul avertissement que reçut Cheng, car le poing arrivait déjà sur lui. Il esquiva le coup, et le poing de Guo frappa le cadre d’une porte, en arrachant un morceau.

Guo fut impressionné par la vitesse et l’agilité de Cheng et comprit que, si Dong était encore plus fort que lui, tenter de l’affronter serait très risqué. Il renonça alors à l’idée de défier Dong Hai Quan.

Guo et Cheng éprouvaient tous deux un profond respect pour l’art martial de l’autre et convinrent que les meilleurs élèves de chaque système pourraient étudier l’autre discipline afin d’approfondir et de raffiner leur pratique. Par conséquent, après que Sun se fut aguerri dans l’art du Xing-yi quan, Guo l’emmena voir Cheng Ting Hua pour qu’il apprenne le Bagua Zhang.

Certaines versions de l’histoire de la venue de Guo Yun Shen pour affronter Dong Hai Quan rapportent que Dong et Guo auraient finalement bel et bien combattu. Dans cette version, Dong et Guo se seraient affrontés pendant trois jours. Durant les deux premiers, Guo n’aurait pas réussi à pénétrer la défense circulaire de Dong, mais, au troisième jour, Dong serait passé à l’offensive et aurait humilié Guo sans vraiment le blesser. Mutuellement impressionnés, ils auraient alors conclu un pacte selon lequel les pratiquants de chaque système étudieraient l’autre.

La majorité des maîtres des écoles de Bagua Zhang et de Xing-yi quan de la province du Hebei, ainsi que les lettrés du continent chinois, affirment qu’il n’y a aucune vérité dans ce récit : Dong Hai Quan et Guo Yun Shen ne se sont jamais battus l’un contre l’autre.

Sun Lutang étudie le Xing-Yi Quan

Pendant la première année où Sun apprit le Xing-yi quan avec Li, il ne lui fut enseigné que la position statique San Ti. Il n’était pas autorisé à pratiquer quoi que ce soit d’autre. Sun se demandait pourquoi il n’apprenait que cette position statique, cependant, tant que son professeur lui disait de ne pratiquer que cela, il ne se plaignait pas.

Après six mois, Sun commença à sentir que sa poitrine et son estomac étaient « remplis » et que ses pieds étaient enracinés. Il commença à développer la puissance interne à partir de cette posture statique et se dit que c’était de ce véritable gongfu que tout découlait. Après ces expériences, il pratiqua encore plus diligemment cette position.

Après qu’il eut pratiqué cette posture pendant approximativement un an, son professeur le vit un jour en train de s’entraîner et se glissa derrière lui pour tester son niveau. Li frappa Sun dans le dos avec un coup de paume et la posture de Sun n’en fut pas affectée. Il comprit alors que Sun avait atteint un bon niveau de développement et possédait un grand potentiel. C’est pourquoi il invita Sun à vivre avec lui et commença à lui enseigner les cinq éléments et les douze animaux du Xing-yi quan. Sun pratiquait son Xing-yi quan avec tant d’ardeur qu’après seulement deux années de pratique, il avait développé le plus haut niveau de Xing-yi que l’on pouvait attendre de quelqu’un de son âge et de son expérience.

Pour le cinquantième anniversaire de l’érudit Zhang, Li et Sun allèrent lui rendre visite pour le féliciter. À cette occasion, Zhang suggéra que Li accepte Sun comme disciple formel. Li admit que Sun avait suffisamment étudié et pratiqué pour mériter une place dans sa lignée de Xing-yi quan et l’accepta en tant que disciple de la septième génération de sa branche.

Cette branche de Xing-yi remonte à Ji Ji Ke (aussi connu sous le nom de Ji Long Feng), puis fut transmise à Cao Ji Wu, ensuite à Dai Long Bang, à Li Neng Ran, à Guo Yun Shen, à Li Kui Yuan, et enfin à Sun Lu Tang.

Après que Zhang eut proposé à Li d’accepter Sun comme disciple, Li lui fit à son tour une suggestion. Il dit :
« Maintenant que j’ai accepté un disciple formel sur vos encouragements, je vous invite à accepter un gendre, et à permettre à Sun d’épouser votre fille. »

La fille de Zhang, Zhang Zhao Xien, avait alors seize ans et Sun dix-huit. Zhang et Li pensaient qu’ils formeraient un beau couple, et les fiançailles furent décidées. Toutefois, Sun ne souhaitait pas se marier tout de suite. Il désirait consacrer encore du temps à la pratique des arts martiaux avant de penser à entretenir une famille.

Li dit à Sun qu’il lui avait enseigné tout ce qu’il savait. Il lui suggéra que, s’il souhaitait en apprendre davantage sur le Xing-yi quan, il pourrait le présenter à son propre professeur, Guo Yun Shen. Sun était très enthousiaste à l’idée de travailler avec Guo, mais quelque peu inquiet de savoir qui prendrait soin de sa mère. L’érudit Zhang le rassura : il dit qu’il prendrait sa mère sous son toit et veillerait sur elle pendant que Sun étudierait avec Guo. Sa mère prise en charge par Zhang, Sun pouvait poursuivre son apprentissage des arts martiaux. Li emmena Sun dans le comté de Shen, dans la province du Hebei, pour le présenter à son professeur, Guo Yun Shen.

Guo Yun Shen avait étudié le Xing-yi quan avec Li Neng Ran (aussi connu sous le nom de Li Luo Neng). Guo adorait se battre lorsqu’il était jeune. Quand il rencontra Li pour la première fois avec l’intention d’apprendre le Xing-yi, Li refusa de lui enseigner à cause de son tempérament belliqueux. Il lui dit que tant qu’il ne réformerait pas sa nature, il ne lui enseignerait jamais les arts martiaux.

Guo trouva un travail de serviteur juste à côté de la maison de Li et se mit à observer en secret Li et ses élèves pratiquer le Xing-yi. Il pratiqua Beng Quan (poing de pulvérisation) seul pendant trois ans. Un jour, Li Neng Ran vit Guo pratiquer Beng Quan et constata qu’il était déjà très doué pour cette technique. Il comprit que Guo était sincère dans son désir d’étudier le Xing-yi quan et accepta alors de lui enseigner.

Après que Guo eut étudié quelques années auprès de Li, il obtint un travail de chasseur de primes. À cette époque, la loi stipulait qu’un chasseur de primes était autorisé à capturer les criminels et à les ramener, mais ceux-ci devaient être amenés vivants.

Un jour, Guo poursuivait un bandit qui terrorisait les voyageurs sur une route fréquentée. Il réussit à le trouver alors que celui-ci se battait avec le service d’escorte local. Guo se joignit à la rixe et captura le hors-la-loi. Mais après sa capture, le bandit sortit une arme dissimulée et tenta de tuer Guo. Celui-ci le frappa et le tua sur-le-champ. Conscient d’avoir enfreint la loi, Guo se rendit de lui-même aux autorités. La peine pour ce genre de crime était la mort, cependant les conseillers du magistrat local supplièrent ce dernier de considérer le fait que Guo possédait un talent exceptionnel dans la pratique des arts martiaux. Au lieu d’être exécuté, Guo fut condamné à trois ans de prison.

Guo Yunshen (郭雲深 1822 -1901)

Pendant son incarcération, Guo était menotté, mais il continuait à pratiquer son Xing-yi quan. Lorsqu’il sortit de prison, il était encore plus accompli qu’en y entrant.

Durant ce séjour en prison, Guo développa ce qui allait être connu sous le nom de ban bu Beng Quan (poing de pulvérisation en demi-pas) et devint si célèbre pour la puissance de cette frappe que l’on disait de lui :
« Son poing de pulvérisation en demi-pas peut vaincre toutes choses sous le Ciel. »

Après avoir été libéré, Guo se rendit au service d’escorte qui exerçait dans la région où le bandit qu’il avait tué opérait. Il leur dit que, puisqu’il avait éliminé le bandit, la route était désormais sûre et que leur travail en était facilité. Il déclara que la compagnie lui devait de l’argent pour le service qu’il leur avait rendu. En raison de ses capacités martiales, ils ne voulurent pas se quereller avec lui et lui donnèrent de l’argent. Cependant, Guo revint régulièrement pour en réclamer davantage, et le service d’escorte commença à s’en lasser. Au lieu de l’affronter directement, ils envoyèrent une lettre à son enseignant, Li Neng Ran.

Li Neng Ran rappela Guo auprès de lui et lui dit qu’il ne devait plus déranger le service d’escorte. Puis il ajouta :
« De plus, ton gongfu n’est pas aussi bon que tu le crois. Tes capacités n’égalent pas celles de ton frère de pratique, Che Yi Zhai. »

En disant cela, Li souhaitait lui donner deux leçons : la première, qu’il ne devait pas être aussi arrogant, car, aussi fort soit-on, il se trouve toujours meilleur que soi ; la seconde, qu’il devait revenir terminer son apprentissage. Après que Guo eut étudié les cinq éléments du Xing-yi quan, il ne voulut en effet rien apprendre de plus. Il était devenu si puissant dans l’application des cinq phases qu’il n’avait jamais perdu un combat et en conclut qu’il n’avait plus rien à apprendre. Li l’encouragea pourtant à étudier les formes avancées et les pratiques à deux (An Shen Pao, ainsi que les cycles d’engendrement et de contrôle des cinq éléments), mais Guo pensait que c’était une perte de temps et quitta Li avant d’avoir complété sa formation en Xing-yi quan.

En entendant que son professeur estimait que les aptitudes de Che Yi Zhai étaient supérieures aux siennes, Guo entra dans une grande colère et partit pour la province du Shanxi afin de trouver Che Yi Zhai et le défier.

Lorsque Guo arriva chez Che, celui-ci fut très heureux de le voir et dit :
« Petit frère, je suis si heureux que tu sois venu me rendre visite, allons manger quelque chose. »

Guo répondit :
« Non, je suis venu ici pour me battre avec toi. »

Che tenta de le dissuader, mais Guo insista, et Che finit par accepter. Guo tenta à plusieurs reprises d’utiliser son fameux Beng Quan. Che restait toujours à bonne distance, puis, alors que Guo frappait encore, il se déplaça rapidement sur le côté et exécuta Pi Quan (mouvement de séparation), mais il retint sa frappe et l’arrêta à quelques centimètres de la tête de Guo.

Comprenant que Che avait l’avantage, Guo s’arrêta et déclara :
« Comme notre professeur l’a dit, tu es meilleur que moi. »

Après cet incident, Guo n’ennuya plus la compagnie d’escorte et retourna chez Li Neng Ran pour terminer son apprentissage.

Sun Lu Tang découvre les arts martiaux

Un jour, Fu Quan était dehors dans un champ en train de s’occuper de moutons lorsqu’il entendit des hurlements de foule. Il escalada une colline voisine et aperçut un groupe de gens pratiquant les arts martiaux. L’enseignant était un vieil homme d’environ soixante-dix ans, de stature moyenne. Ses yeux regorgeaient d’esprit et, lorsqu’il démontrait son art, ses mouvements étaient rapides, vifs et précis. Sun n’avait jamais vu d’arts martiaux auparavant et fut fasciné par ce qu’il vit. Il décida alors que, le lendemain, il irait trouver ce professeur et lui demanderait de le prendre comme élève.

Le jour suivant, Sun trouva la maison de l’enseignant et s’agenouilla devant lui pour lui demander la permission de devenir son élève. Au premier abord, le professeur pensa qu’il plaisantait. Il lui demanda d’où Sun venait, et celui-ci raconta au professeur l’histoire de la mort de son père et expliqua qu’il travaillait pour un homme qui le battait. Le professeur fut ému par l’honnêteté de Sun et sa sincérité. Il lui demanda pour quelle raison il souhaitait étudier les arts martiaux. Sun répondit qu’il voulait pouvoir répondre aux assauts répétés de son employeur et de son fils. Le vieil homme répondit : « Les arts martiaux ne reposent pas uniquement sur le combat, leurs principes sont très profonds. » Sun se montra inflexible et ne voulut pas renoncer à cet apprentissage. Le professeur lui demanda alors s’il pourrait supporter les privations que cela exigerait. Sun répliqua qu’il pouvait supporter n’importe quel type de souffrance, pourvu qu’il puisse étudier les arts martiaux. Le professeur, dont le surnom était Wu, consentit alors à accepter Sun comme élève.

Sun était âgé de dix ans lorsqu’il commença à étudier avec ce premier professeur. Chaque jour, après le travail, il allait s’entraîner et étudiait jusqu’au milieu de la nuit. Son professeur avait lui aussi eu une vie très difficile lorsqu’il était jeune, et il compatissait à la situation de Sun. Après s’être aguerri dans la pratique martiale, Wu était devenu très vertueux et aidait les gens opprimés. Une fois, il fut amené à aider quelqu’un qui était maltraité, et, au cours de l’altercation, il tua l’agresseur. Le gouvernement réclama son exécution pour ce crime et c’est pourquoi il s’enfuit de chez lui. Pour vivre, il démontrait les arts martiaux dans la rue et mendiait de l’argent. Plus tard, il rejoignit la rébellion des Taiping (1850-1864) et combattit les soldats de la dynastie Qing. Après la dispersion des Taiping, il revint à la démonstration d’arts martiaux dans les rues pour subsister. Il était expert en Shaolin et en Ba Ji quan, ainsi que dans les dix-huit armes traditionnelles. Il excellait aussi dans le lancer de billes d’acier, les armes à feu, et possédait le qing gong (gongfu de la légèreté).

Sun Lu Tang était un étudiant exceptionnel. Après la première année de pratique, il devint particulièrement efficace dans les bases et commença l’étude du Hong Quan. Sun étudia également le système des soixante-quatre paumes du combat spontané, le gongfu de la légèreté, le qigong du « garçon vierge » et la manipulation d’armes secrètes. Wu reconnut l’intelligence et les capacités naturelles de Sun et put lui enseigner à un rythme très rapide. Après deux années d’étude, Sun était le meilleur boxeur de la région. Afin qu’il ne devienne pas trop insolent, son professeur lui rappelait que, bien qu’il progressât rapidement, il ne voyait encore qu’un aspect de la réalité de la pratique martiale et qu’il ne devait donc pas être trop fier de ce qu’il avait accompli.

Son professeur lui raconta une histoire de sa propre jeunesse, à l’époque où il venait d’atteindre un bon niveau de pratique pour son âge. Il pensait alors être très fort et intervint pour aider quelqu’un qui se faisait battre. L’adversaire qu’il affronta était un artiste martial hautement accompli, et Wu fut grièvement blessé. Il raconte que son adversaire aurait pu le tuer sans l’intervention d’un moine de Shaolin, témoin du combat, qui intervint pour le sauver avant qu’il ne soit trop tard. Le moine ramena Wu au temple de Shaolin, où il resta deux ans pour étudier. Au temple, il étudia le Tan Tui, les soixante-quatre paumes du combat spontané, les soixante-douze qin na et le qing gong.

Après que Sun eut étudié avec son professeur pendant trois ans, sa mère apprit qu’il pratiquait les arts martiaux. Cela la rendit très anxieuse, car elle pensait qu’il était trop frêle et risquait de se blesser. Elle partit le voir avec l’intention de lui dire de ne plus pratiquer. Cependant, lorsqu’elle arriva, elle s’aperçut qu’il était plus fort et en meilleure santé qu’il ne l’avait jamais été et n’essaya pas de l’empêcher de continuer. Sun était toujours mince et paraissait fragile, mais le fait de le voir en meilleure santé lui permit de comprendre que la pratique martiale lui était bénéfique.

Lorsqu’il eut approximativement douze ans, son patron accorda une demi-journée de congé à ses employés afin qu’ils puissent célébrer le Nouvel An. Sun avait prévu de rentrer chez lui pour rendre visite à sa mère. Alors qu’il était sur le point de partir, le fils du patron entra et commença à le malmener. Il dit : « Tu pratiques les arts martiaux ! Si tu penses être bon, voyons si tu peux combattre mon cousin. » Le cousin, qui était de huit ans l’aîné de Sun, entra dans la pièce. Il était très grand et fort, à l’image des pratiquants de lutte chinoise (Shuai Jiao). Le cousin attrapa Sun par la chemise et le traîna dans la cour. Une fois dans la cour, l’agresseur le saisit par le col et le pantalon, le souleva au-dessus de sa tête et le projeta. Tandis qu’il était jeté en l’air, Sun se retourna et retomba sur ses pieds. Cela rendit le cousin furieux, mais Sun était tout aussi en colère de voir sa chemise en lambeaux. Alors que son adversaire accourait à nouveau pour le saisir et le projeter, Sun le frappa au niveau du plexus solaire, puis dans le dos. Lorsque le cousin heurta le sol, il vomit toute la nourriture du Nouvel An qu’il venait d’ingurgiter.

Le fils du patron de Sun courut chercher son père. Le patron sortit dans la cour avec un énorme bâton en déclarant qu’il allait battre Sun à mort. Les autres serviteurs le retinrent et tentèrent de le convaincre de ne pas frapper Sun. Le patron hurla à ce dernier de quitter sa maison et de ne jamais revenir, sinon il le battrait jusqu’à ce que mort s’ensuive. Sun quitta donc les lieux et se rendit chez sa mère.

La seule chose qui intéressait le jeune Sun Fu Quan était les arts martiaux. Il ne voulait pas travailler, seulement s’entraîner. Pour se nourrir et alléger le fardeau de sa mère, il ne mangeait que des légumes sauvages qu’il trouvait. Comme beaucoup d’artistes martiaux de cette époque avaient mauvaise réputation, les villageois pensaient qu’il deviendrait un bandit. Cela renforça sa détermination. Il leur dit que non seulement il serait un très grand artiste martial, mais qu’un jour il aiderait ce village et rendrait tous ses habitants fiers.

Peu de temps après avoir été congédié, Sun se sentit honteux et déprimé de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa mère ni garder un travail. Un jour, il lui dit qu’il allait mendier du riz. Il se sentait si mal qu’au lieu de mendier, il sortit et se pendit. Immédiatement après qu’il eut serré le nœud autour de son cou, deux voyageurs passèrent et coupèrent la corde. Sun n’était pas encore mort, ils le ramenèrent donc chez sa mère. Les deux braves voyageurs parlèrent avec Sun et le convainquirent que, si mauvaises que soient les circonstances, il ne devait pas attenter à sa vie. L’un d’eux donna un peu d’argent à Sun et à sa mère, et ils l’utilisèrent pour se rendre à Bao Ding, rendre visite à l’oncle de Sun.

L’oncle du jeune Fu Quan tenait une boutique où il vendait des pinceaux de calligraphie. Il donna un travail à Sun comme commis dans son échoppe. Pendant qu’il travaillait dans le magasin de son oncle, Sun pratiquait la calligraphie chaque jour. Il était trop pauvre pour acheter du papier ou de l’encre, aussi utilisait-il du papier de brouillon sur lequel il écrivait avec de l’eau. L’oncle de Sun était un homme bon et son magasin connaissait un certain succès. En plus du logement et de la nourriture qu’il fournissait à Sun et à sa mère, il lui donnait périodiquement de l’argent pour le travail accompli. C’est grâce aux relations de son oncle que Sun put continuer sa pratique martiale à Bao Ding.

L’oncle de Sun avait deux amis très proches. L’un, surnommé Zhang, était un érudit ; l’autre, nommé Li Kui Yuan, était un pratiquant d’arts martiaux qui dirigeait la compagnie d’escorte Tai An.

Li Kui Yuan était un élève en Xing-yi quan du fameux Guo Yun Shen. Il rencontra ce dernier un jour alors qu’il escortait un convoi. À cette occasion, il défia Guo dans une rencontre amicale afin de tester son propre niveau. Li était réputé pour son travail de jambes et ses coups de pied. Pendant l’affrontement, Li tenta de placer un coup de pied sur Guo. Guo bloqua ce coup d’un geste qui sembla n’être qu’une légère tape, mais Li fut projeté de plusieurs pas en arrière et tomba au sol. Lorsqu’il se releva, il n’était pas blessé. Parce que Guo avait accepté le défi, l’avait vaincu de façon fulgurante sans lui faire de mal, Li sut qu’il avait affaire à un pratiquant très accompli. Il courut après Guo, tomba à genoux devant lui et demanda à devenir son élève. Guo consentit à l’enseigner et Li commença alors son apprentissage du Xing-yi quan. Il étudia avec lui pendant plusieurs années. Comme Li était déjà aguerri en arts martiaux, Guo lui transmit rapidement son enseignement et il perfectionna grandement ses habiletés. Après avoir étudié avec Guo, Li hérita du surnom d’« habileté divine ».

Un jour, l’oncle de Sun Lu Tang se préparait à envoyer un cadeau à son ami, le savant Zhang, et demanda à Sun d’écrire le nom et l’adresse du destinataire sur le paquet. Lorsque Zhang reçut le cadeau, il fut tout aussi impressionné par la calligraphie de son adresse que par le contenu du paquet. Zhang rendit visite à l’oncle de Sun pour savoir qui en était l’auteur. Lorsqu’il apprit que c’était le neveu de ce dernier, il déclara : « Vous ne m’aviez jamais parlé d’un jeune homme de votre famille doté d’un tel talent. » Zhang dit alors à Sun, qui était âgé d’environ quinze ans à cette époque, qu’il pouvait venir aussi souvent qu’il le souhaitait pour en apprendre davantage sur la calligraphie.

Durant ses temps libres, Sun commença donc à aller chez Zhang pour pratiquer. C’est là qu’il rencontra pour la première fois Li Kui Yuan. En rencontrant Sun, Li trouva un jeune garçon honnête et très intelligent. En apprenant que Sun avait déjà une formation en arts martiaux, Li lui proposa de lui enseigner le Xing-yi quan. L’amour de Sun pour les arts martiaux n’ayant pas faibli, il fut ravi d’avoir trouvé un nouveau professeur.

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