Classification des 18 armes du Kung fu chinoise

(中国武术的十八般武器)

Les armes de l’Externe

La classification classique des Cinq Mouvements

Elle découle naturellement de la classification par les saisons. Le calendrier chinois classique comporte, en effet, en cinq saisons :Printemps, été, automne et hiver, quatre saisons, auxquelles s’ajoute une cinquième saison dite de fin d’été ou caniculaire. Ces Cinq Mouvements (Wuxing), aussi nommés Cinq Eléments, correspondent également aux orients. Le Printemps correspond à l’Est. L’Été correspond au Sud. L’Automne correspond au Métal. L’Hiver correspond à l’Eau.  La Cinquième Saison correspond au Centre.

Classification des armes du Kung fu

Cette cinquième saison, ou ce cinquième élément, qui correspond aussi à la quintessence (quinta essentia ou essence des quatre autres éléments réunie en un) permet l’équilibre, deux d’un coté, deux de l’autre, un au centre et correspond donc au fameux  » Juste Milieu  » ( Zhong Yong ).

La Lance pour l’Eau , La Hallebarde pour le Bois , L’Epée pour le Feu , Le Bâton pour la terre et Le Sabre pour le Métal sont les cinq armes des dieux du panthéon chinois Taoïste . Il existe probablement d’autres classifications aussi « traditionnelles » mais il est toujours difficile d’être plus royaliste que le roi ! Et donc plus éclairé que les « divinités » (Sheng Ming – littéralement Esprits « brillants » ou « Lumineux ».

Les Cinq Armes fondamentales (Wuqi Wufa)

La grande hallebarde (Guandao ou Kuan Tao) correspond au Bois, au Printemps, à l’Est et au Tigre (Hu). Cette arme, de par son poids important, favorise donc le travail des muscles et des tendons et renforce l’énergie du foie.

L’épée droite à double tranchant (Jian ou Kien) correspond au Feu, au Sud et au Léopard (Pao) ou au phénix rouge (Hong Feng). Son maniement rapide favorise le travail de la circulation sanguine et renforce l’énergie du cœur.

Le bâton long (Gun ou Kwon) correspond à la Terre, à la cinquième saison, au Centre et à l’Ours (Xiong ou Tchong). Son maniement permet la régulation de l’équilibre général et le renforcement de l’énergie de la rate.

Le sabre à un tranchant (Dadao ou Ta Tao) correspond au Métal, à l’automne au Héron (He ou Hok). Son maniement très externe favorise le travail du souffle et renforce les poumons.

La lance (Jiang ou Kiang) correspond à l’Eau, à l’hiver, au Singe (Hou ou Haou) ou au Serpent (She). Son maniement très subtil permet le travail des os et articulations et renforce les reins.

Ps : Une reconstitution de cette fameuse hallebarde du Général Guan Yu estime son poids à 18 kg ! C’est presque le poids d’une barre d’haltères. Essayez de faire un Tao de hallebarde avec une barre d’haltères.

Il existe, comme souvent, d’autres classifications ou des classifications différentes suivant les particularités spécifiques des écoles. Mais, cette classification datant du douzième siècle et mise en place par le Maître Pai Yu Feng, Patriarche du Temple de Shaolin dans le Hunan demeure la plus connue et la plus utilisée. Certaines écoles de Taijiquan, par exemple, préfèrent classer le bâton dans l’élément Bois, le sabre dans l’élément métal, la lance dans l’élément Feu, et l’épée dans l’élément Eau… tandis que le poing (Quan ou Chuan) représente la Terre. Mais, dans la plupart des cas, même et surtout s’il existe des variantes, les Cinq Mouvements servent de référence.

Les Dix Huit Armes principales.

Il s’agit encore d’une classification très classique provenant du Monastère de Shaolin (少林寺) et correspondant aux  » Dix Huit Arhats* de Lohan  » (Lohan She Bafa) qui sont les disciples du Bouddha. Certaines statues de ces Arhats les représentaient avec ces armes… mais cela fut jugé, par la suite, comme une représentation par trop violente et les armes furent remplacées par des symboles religieux.:

  1.  le bâton d’arme ou brémas (Bang ou Gun)
  2. l’épée droite à double tranchant ou esclavonne (Jian ou Kien)
  3. le sabre courbe à un tranchant ou palache (Dadao ou Ta Tao)l
  4. e fouet d’arme à deux ou plusieurs éléments mobiles ou brindestoc (Pain ou Bian)
  5. le fléau d’arme ou bouge (Lian)
  6. le croc de guerre ou harpin (- avec un i -) (Wo)
  7. la hache d’arme ou pelaude (Dafu ou Ta Fou)
  8. la lance a fer et pointe ou barbole (Yue)
  9. la lance courte (60cm à 1m50) ou angon (Ge ou Gue)
  10. la hallebarde en croissant de lune ou fauchard (Ji)
  11. le bouclier d’osier ou targe (Bai ou Pai)
  12. l’épieu avec fer ou simple lance ou esponton (Jiang ou Kiang)
  13. le trident d’arme ou Poinçard (Ba ou Pa)
  14. l’épée à lame ondulée ou flambe (Shi)
  15. le sabre à deux mains ou braquemard (Jiandao ou Kian Tao)
  16. le couperet ou cotterel (Chanmadao ou Chan Ma Tao – couteau papillon cantonnais -)
  17. la faucille de guerre ou fauchon ( Pai Pi)
  18. la demi hallebarde ou estramaçon (Yi Ya Dao).

PS: Une autre classification envisage trois cent soixante cinq armes… ce qui est peut-être excessif mais correspond bien à l’esprit chinois qui veut une place pour chaque chose et chaque chose à sa place.

Il est vrai qu’il serait assez difficile autrement de classer l’éventail de fer (Tie San), la lance serpent (She Jiang) , la griffe volante , (Kongbu Zhua – littéralement griffe de terreur !), le tambourin à lames (Linggudao), l’aiguille tournante du Mont Emei (Emei Zhuozhen)  ou les cymbales hurlantes (Haobo). Quelques écoles utilisent également le parapluie (Yusan) ou le banc d’auberge (Changdeng)…

Peu à peu, en faisant le compte si on ajoute encore diverses formes de poignards de cannes et de gourdins, comme le  » Bâton à loups  » (Gunlang) on parvient assez facilement à ce chiffre.

NB : Les dix-huit arhats (十八羅漢/十八阿羅漢) sont des personnages de la mythologie bouddhique  ayant atteint le stade d’arhat dans la culture bouddhiste chinoise.

À l’origine, le groupe était composé de 10 disciples de Gautama, bien que les plus anciens soutras indiens indiquent que quatre d’entre eux, Pindola, Kundadhana, Panthaka et Nakula, avaient pour instruction d’attendre l’arrivée de Maitreya (dont l’incarnation chinoise est Budai). Les plus anciennes représentations chinoise des arhats se situent au début du ive siècle et se concentrent principalement sur Pindola, popularisé en art par le livre « Méthodes de prières à Pindola » (請賓度羅法).

Leur nombre atteignit dix-huit entre la fin de la Dynastie Tang et le début de la Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes.

Noms des Arhats

  1. Pindola-bharadvaja (宾度罗跋啰惰阇)
  2. Kanaka-vatsa (迦諾迦伐蹉)
  3. Kanaka-bharadvaja (迦诺迦跋厘惰阇)
  4. Suvinda (蘇頻陀)
  5. Nakula (诺距罗)
  6. Bhadra (跋陀羅)
  7. Karika (迦理迦)
  8. Vajra-putra (伐闍羅弗多羅)
  9. Svaka (戍博迦)
  10. Panthaka (半託迦)
  11. Rahula (羅怙羅)
  12. Nagasena (那伽犀那)
  13. Ingata (因揭陀)
  14. Vanavasin (伐那婆斯)
  15. Ajita (阿氏多)
  16. Cuda-panthaka (注荼半託迦)
  17. Kasyapa ((迦叶尊者) (嘎沙鸦巴尊者)
  18. Maitreya ((弥勒尊者) (纳答密答喇尊者)

 

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