Li Bai (李白)

Li Bai (李白)


Li Bai (李白, né en 702, mort en 762), connu également sous le nom de Li Taibai (李太白), est considéré comme l’un des plus grands poètes de la dynastie Tang en Chine.

Biographie

Les détails de la jeunesse de Li Bai demeurent flous. Il est possible que sa lignée remonte à un général de la dynastie Han et qu’il soit né en Asie centrale. À l’âge de cinq ans, il aurait déménagé avec son père dans le Sichuan. Son éducation, influencée non seulement par le confucianisme, mais aussi par des idées hétérodoxes, reflète l’environnement périphérique de cette province. Dès l’âge de quatorze ans, il commence à composer des poèmes dans le style officiel.

Li Bai devient le disciple d’un ermite, Zhao Rui, sur le mont Omei, ce qui lui permet de s’imprégner de la philosophie taoïste et d’une sensibilité à la nature qui marqueront ses écrits ultérieurs. À vingt-cinq ans, il entame des voyages à travers la basse vallée du Yangtse, séjourne à Yangzhou où il dépense des sommes considérables, puis épouse en 726 la petite-fille d’un ancien premier ministre à Anlu, dans le Hubei. Malgré une vie plutôt stable pendant une dizaine d’années, il n’arrive pas à s’imposer dans une carrière. Il décide alors de voyager à nouveau et rencontre le poète Meng Haoran, à qui il dédie un poème en 730. Il passe également du temps à Taiyuan, la capitale du Shanxi, puis se rend dans le Shandong, où il gravit le mont sacré Taishan. Au Zhejiang, il fait la connaissance du taoïste Wu Yun, qui l’introduit à la cour. Sous la protection du haut fonctionnaire He Zhizhang, il compose un poème en hommage à ce dernier après sa mort. Li Bai obtient un poste à l’académie Hanlin, qu’il perd deux ans plus tard, sans doute à cause de son goût pour l’alcool, qui lui aurait valu quelques indiscrétions. Il reprend alors ses voyages et croise Du Fu, un autre grand poète de l’époque Tang, à Loyang.

En 756, il se marie une quatrième fois et vit comme un ermite taoïste au pied des monts Lushan, tandis que son épouse devient nonne dans un monastère voisin. Pendant la révolte d’An Lushan, le prince Yong, mécontent que son frère Suzong hérite du trône, se rebelle. Il fait de Li Bai un poète de cour, mais après la défaite du prince, Li Bai est emprisonné. Exilé au Yunnan, il traîne avant de s’y rendre et ne parvient pas à y arriver avant l’amnistie de 759. Après son retour, il meurt en 762 chez Li Yangbing, un célèbre calligraphe, qui était son oncle et ami.

Sa mort en novembre 762 reste entourée de mystères. Selon l’Ancien Livre des Tang, il aurait été gracié mais serait mort à Xuancheng d’une consommation excessive d’alcool. Li Yangbing affirme qu’il est mort de maladie, tandis que Pi Rixiu évoque « pourriture et maladie ». Une légende prétend qu’il se serait noyé en plongeant d’un bateau pour saisir le reflet de la lune.

Brève biographie de Li Bai

Li Bai, poète romantique de la dynastie Tang, est vénéré par les générations suivantes comme un « immortel poétique 诗仙 » et est souvent associé à Du Fu sous le nom de « Li Du 李杜 ». Pour les distinguer d’autres poètes comme Li Shangyin et Du Mu, il est parfois appelé « Xiao Li Du 小李杜 », et avec Du Fu, « le grand Li Du 大李杜 ». Connu pour sa franchise, sa générosité, son amour de l’alcool et de l’écriture, il apprécie également la compagnie d’amis.

Li Bai (701 – décembre 762), dont le nom de courtoisie était Taibai 太白, était aussi désigné comme Qinglian Jushi 青莲居士 et « immortel relégué 谪仙人 ». Selon l’Ancien Livre des Tang, il aurait des origines dans le Shandong. Le Nouveau Livre des Tang mentionne qu’il serait le neuvième petit-fils de l’empereur Xingsheng Li Yi 李暠, partageant des ancêtres communs avec les rois de la dynastie Tang.

 ville natal de Li Bai

La collection de poèmes de Li Taibai 李太白集 a été transmise à travers les générations. La plupart de ses œuvres ont été écrites sous l’influence de l’alcool. Parmi ses poèmes notables figurent « La cascade de Wang Lushan 望庐山瀑布« , « La route difficile 行路难« , « Le chemin ardu vers Shu 蜀道难« , « Au vin, allons 将进酒 » et « Départ matinal de la ville de Baidi 早发白帝城« . Ses Ci et Fu ont été largement reconnus sous la dynastie Song, notamment dans le volume de Xiang Shan Ye Lu 湘山野录 de Wen Ying 文莹. Les « Ci de Li Bai » ont acquis un statut éminent en raison de leur importance et de leurs accomplissements artistiques.

Vie personnelle et contributions majeures :

Un génie dès son jeune âge

Li Bai, né en 701 à Chang’an (长安), dans la ville de Feuilles Brisées (碎叶城, aujourd’hui au Kirghizistan), déménage avec son père vers l’âge de cinq ans dans le canton de Qinglian (青莲乡) dans le comté de Zhangming (彰明县), Mianzhou (绵州, aujourd’hui Jiangyou 江油, Sichuan 四川). Ses antécédents familiaux demeurent obscurs.

En novembre 705, la mort de Wu Zetian (武则天) coïncide avec ses débuts d’études. À quinze ans, en 715, il commence à écrire de nombreux poèmes qui gagneront l’éloge de personnalités influentes et participe à des activités sociales. Passionné d’escrime, il aspire à vivre comme un chevalier errant.

À dix-huit ans, en 718, Li Bai choisit de se retirer dans les montagnes Dakuang de Daitian (aujourd’hui Jiangyou, Sichuan) pour approfondir ses études. Il parcourt des comtés voisins, acquérant une vaste expérience et un savoir approfondi.

Wu Zetian (武则天)

Rencontre avec Du Fu

Au cours de l’été de la troisième année de Tianbao (天宝), Li Bai arrive à Luoyang (洛阳), la capitale de l’est, où il rencontre Du Fu, l’un des plus grands poètes de l’histoire de la littérature chinoise. À cette époque, Li Bai jouit déjà d’une grande renommée, tandis que Du Fu, bien qu’étant dans la fleur de l’âge, se trouve dans une position difficile.

Bien que Li Bai ait onze ans de plus que Du Fu, il ne se montre pas arrogant face à lui. Les deux poètes, partageant un amour commun pour le vin et une vision artistique, tissent une amitié sincère. Lors de leur séjour à Luoyang, ils planifient de se retrouver à Liangsong (梁宋, aujourd’hui Kaifeng et Shangqiu 商丘) pour explorer le taoïsme et rechercher l’immortalité.

Les réalisations de Li Bai en poésie

Li Bai excelle dans les poèmes Yuefu (乐府), Gexing (歌行) et les quatrains (绝句), innovant avec des styles variés et imprévisibles. Ses quatrains, d’une simplicité élégante, véhiculent des émotions profondes sans artifice.

Parmi les poètes de la dynastie Tang, Wang Wei (王维) et Meng Haoran (孟浩然) sont reconnus pour leur maîtrise des quatrains de cinq caractères, tandis que Wang Changling (王昌龄) et d’autres brillent dans ceux de sept caractères. Li Bai est unique en ce sens qu’il excelle dans les deux formes.

Dans ses poèmes, il utilise des techniques telles que l’imagination, l’exagération, et la métaphore, créant des œuvres d’une beauté saisissante et émotive. Ses écrits romantiques dégagent un sentiment d’audace et de liberté.

Les poèmes de Li Bai ont eu un impact considérable sur les générations suivantes, influençant des poètes tels que Han Yu (韩愈), Meng Jiao (孟郊), Li He (李贺) durant la dynastie Tang, ainsi que Su Shi (苏轼), Lu You (陆游) et Xin Qiji (辛弃疾) au cours de la dynastie Song, et Gao Qi (高启), Yang Shen (杨慎) et Gong Zizhen (龚自珍) durant les dynasties Ming et Qing.

 

Poésie

Les éditions des poèmes de Li Bai faites à partir du xie siècle se fondent principalement sur deux séries de manuscrits : la collection conservée par Li Yangbing et celle de Wei Hao, lettré que Li Bai avait rencontré en 754.

La poésie de Li Bai se caractérise par sa spontanéité et porte la marque du taoïsme, mêlant rêve et réalité. Outre les thèmes taoïstes, ses poèmes traitent de l’alcool, des femmes et de la nature sauvage. Sur ce dernier thème, Li Bai a été influencé par Xie Lingyun qui est au début du Ve siècle le précurseur de la poésie de paysage. Plus généralement Li Bai a porté à la perfection des genres et des thèmes poétiques anciens, à l’opposé de Du Fu, introducteur de genres et de thèmes nouveaux. Les deux poètes s’appréciaient cependant, et Du Fu a écrit quatorze poèmes dédiés à Li Bai.

Li Bai a laissé plus de mille poèmes, dont la majorité sont des « poèmes de style ancien » (gu ti shi) qui par leur souplesse avaient la faveur du poète. Mais il a aussi écrit des « poèmes de style moderne » (jin ti shi), des « poèmes à chanter » (yuefu) et des « airs anciens » (gu feng).

La carte du poème, « Shàng yángtái » (上阳台帖), carte « Sur le Temple Yangtai »), unique exemple restant de la calligraphie de Li Bai, aujourd’hui conservé au musée de la Cité interdite à Pékin

 poèmes transcrits

Dans la montagne question et réponse (山中問答)

問余何意棲碧山
笑而不答心自閑
桃花流水窅然去
別有天地非人間

Vous me demandez pourquoi je perche sur la montagne émeraude
je ris, sans répondre, le cœur libre
les fleurs de pêchers, au fil de l’eau s’éloignent
ciel et terre ici diffèrent du monde ordinaire

 Air ancien (42ème)

古風第四十二首

搖裔雙白歐 鳴飛滄江流
宜與海人狎 豈伊雲鶴儔
寄影宿沙月 沿芳戲春洲
吾亦洗心者 忘機從爾游

Dans un ébrouement d’ailes, deux blanches mouettes
Elles crient en survolant la rivière azurée
Familiers avec ceux qui les aiment vraiment
Comment se lieraient-elles avec les grues mesquines ?
Elles dorment sur le sable au clair de lune
Et jouent en liberté sur les îlots printaniers
je possède moi aussi un esprit purifié
Oubliant mes soucis, pour flâner je vous suis.

 

 le mont cuivre

銅山

我愛銅官樂
千年未擬還
要須回舞袖
拂盡五松山

J’aime le mont Cuivre , c’est ma joie
Mille ans j’y resterais sans retour
Je danse à ma guise : ma manche flottante
Frôle, d’un seul coup tous les pins des cimes !

visite au maître Yong dans son ermitage

群峭碧摩天
逍遥不记年
撥雲尋古道
倚樹聽流泉
花暖青牛卧
松高白鹤眠
語來江色暮
獨自下寒煙

parmi une foule de pics émeraude qui frôlent le ciel
tu vis librement, oubliant les années
écartant les nuages je suis un sentier antique
m’appuyant aux arbres j’écoute couler les sources
dans la tiédeur des fleurs des buffles noirs sont couchés
à la cime des pins des grues blanches dorment
tandis que nous parlons, sur le fleuve se posent les couleurs du crépuscule
seul, je redescends dans la brume froide

 


chant du voyageur

海客乘天風
將船遠行役
譬如雲中鳥
一去無蹤跡

le voyageur des mers chevauche les vents du ciel
il appareille sa jonque pour de longues expéditions
comme un oiseau dans les nuages
une fois parti pas la moindre trace

assis seul devant le mont Jingting

獨坐敬亭山

眾鳥高飛盡
孤雲獨去閑
相看兩不厭
隻有敬亭山

Les oiseaux s’éloignent très haut et disparaissent
Un nuage solitaire s’efface avec nonchalance
Le mont et l’homme se contemplent sans cesse
Je sens que seul existe le mont Jingting propice

A l’an nouveau : tout passe

古來萬事東流水
人間苦賽樂浮雲

Depuis que le monde est monde toutes choses sont éphémères
comme l’eau qui galope vers l’est
Dans ce monde des humains, la joie et la tristesse sont toujours plus éphémères que les nuages passagers


Postérité

Caractères 壮观 / 壯觀, « grandiose/magnifique » écrits par Li Bai en 735 sur la falaise ou se trouve le Xuankongsi

La personnalité de Li Bai a fait de lui un personnage de roman et de théâtre. Il est par exemple au xviie siècle le personnage principal de l’un des contes des Trois recueils d’histoires de Feng Menglong.

Plusieurs poèmes de Li Bai, traduits et adaptés en allemand par Hans Bethge furent publiés, avec d’autres poèmes en 1907 sous le titre Die chinesiche Flöte (la flûte chinoise). Ce recueil passa dans les mains de Gustav Mahler qui mit alors en musique en 1907-1908 dans sa symphonie Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre), six poèmes chinois de l’Anthologie dont quatre de Li Bai : La Chanson à boire de la douleur de la TerreDe la jeunesseDe la beautéL’Homme ivre au printemps, respectivement premier, troisième, quatrième, cinquième mouvements de l’œuvre.

La « fête de la mi-automne » (中秋节) 

La fête de la mi-automne ou fête de la lune est célébrée dans divers pays de l’Asie de l’Est et du Sud-Est le soir du 15e jour du huitième mois lunaire, qui peut varier en fonction des années aux environs de septembre (ou du début d’octobre) sur le calendrier grégorien. La 15e nuit du calendrier lunaire est une nuit de pleine lune.

La fête de la mi-automne représente l’un des deux plus importants évènements du calendrier chinois, l’autre étant la nouvelle année lunaire chinoise ou Nouvel An chinois ; elle est jour férié dans de nombreux pays asiatiques.

On parle aussi parfois, en raison de la présence de gâteaux de lune lors de cette fête, de « fête des gâteaux de lune ». Dans certaines régions de Chine, comme à Shanghaï, il est aussi dans la tradition de manger des xiaolongbao ou du huntun.

Synonymes

La « fête de la mi-automne » (中秋节) ou « fête de la lune », est également appelée le « 15e jour du 8e mois du calendrier lunaire » (en chinois, 农历八月十五日nóng lì bā yuè shíwǔ rì, parfois traduit en «  ») ou plus littéralement « 15e soir du 8e mois »

Origines

La fête de la mi-automne fut tout d’abord une fête agricole, la célébration des récoltes. Elle prit de l’importance à partir des Tang où des rites furent tenus à cette occasion dans le palais impérial. La légende attribue cette initiative à l’empereur Tang Xuanzong qui aurait visité en rêve le palais lunaire de la déesse Chang’e.

Tang Xuanzong (唐玄宗) né le 8 septembre 685 à Luoyang – mort le 3 mai 762)

Au Vietnam, la fête de la mi-automne (tết trung thu) fut d’abord destinée à célébrer la récolte de riz. Mais c’est aussi une fête lunaire. Plus la lune est belle, plus la récolte promet d’être bonne. Selon le folklore vietnamien, un couple, Chú Cuội et Hằng Nga, vit sur la Lune depuis que l’arbre guérisseur, que trouva Chú Cuội sur terre, amena ce dernier rejoindre la lune (Hằng). Les jours de pleine lune, les enfants peuvent apercevoir une tache noire sur la Lune représentant Chú Cuội et son arbre guérisseur

Origine des gâteaux de lune

La tradition veut que le signal de la révolte des Chinois Han contre la dynastie mongole Yuan qui allait amener l’avènement des Ming ait été donné par le biais de messages cachés à l’intérieur de ces pâtisseries que seuls les Hans consommaient.

L’empereur Tang Taizong (Li Shimin) envoya le général Li Jing à la tête d’une armée. Après quelques mois de guerre, Li Jing réussit à repousser les Tujue et à rétablir la paix.

Tang Taizong (唐太宗 ; né Li Shimin (李世民) vers 600 et mort le 10 juillet 649

La campagne militaire terminée, le général rentra à Chang’an (actuelle Xi’an), la capitale, où il arriva le  du calendrier lunaire. L’empereur le fit accueillir en grande pompe, comme un héros, au son des cloches et des tambours, des instruments généralement présents dans deux tours distinctes dans les temples taoïstes. Xi’an possède toujours deux imposantes tours de la cloche et du tambour en son centre-ville.

En l’honneur de cette victoire et de la paix retrouvée, un marchand de Chang’an créa pour l’empereur un gâteau spécial rond et coloré. L’empereur Li Shimin le distribua à ses ministres et leur dit qu’il fallait le manger pour inviter la Lune. Voilà pourquoi il s’appelle « gâteau de lune ».

Depuis, la fête de la mi-automne (中秋节zhōngqiūjié) est l’occasion pour les Chinois de manger des gâteaux de lune (月饼yuè bǐng)… et peut-être aussi de se souvenir de l’empereur Li Shimin et du général Li Jing.

La tradition historique populaire veut que le signal de la révolte des Chinois Han contre la dynastie mongole Yuan qui allait amener l’avènement des Ming ait été donné par le biais de messages cachés à l’intérieur de ces pâtisseries. En effet, à la différence des Chinois, les Mongols n’en mangeaient pas. Le message caché dans les gâteaux était : « Tuez les barbares le quinze du huitième mois » (八月十五殺韃子).

Sous la clarté lunaire

La Lune est depuis longtemps la grande vedette de cette fête que l’on nomme également « fête de la Lune ». Dans de nombreuses régions chinoises, on considère l’automne comme la plus belle saison, plutôt sèche et tempérée, et la lune de la mi-automne est réputée être la plus belle. C’est donc autour d’elle que sont organisées les activités festives, appelées traditionnellement shǎng yuè (赏月 / 賞月, « contemplation de la Lune ») et zǒu yuè (走月, promenade sous la Lune), qui se concrétisent par un pique-nique nocturne très populaire. Dans les zones urbaines, les parcs et les cours des écoles restent ouverts à cet effet, et certains n’hésitent pas à s’installer sur le trottoir avec leur matériel de barbecue. Les enfants se promènent avec des lanternes éclairées. Les fermiers célèbrent la moisson et la fin de la saison agricole.

On consomme les fameux gâteaux de lune (yuè bǐng 月饼 / 月餅). Le modèle traditionnel contient une pâte sucrée de haricots rouges ou dattes enrobant souvent un ou deux jaunes d’œufs de cane salés qui rappellent la Lune (le mélange sucré-salé est tout à fait acceptable dans les pâtisseries chinoises). La surface est décorée de motifs en relief en relation avec les légendes lunaires ou de sinogrammes de bon augure, et plus récemment de caractères indiquant prosaïquement le contenu des gâteaux pour faciliter le choix des clients devant leur diversité croissante. La légende populaire rapporte l’existence d’une déesse nommée Chang’e 嫦娥, du lapin de jade (玉兔yùtù) et d’un bûcheron vivant sur la Lune. Les magasins qui vendent des gâteaux de lune un peu avant la fête affichent généralement l’image de la déesse Chang’e flottant vers la Lune, elle est également représentée sur les boites en métal contenant plusieurs de ces gâteaux.

Chang’e (嫦娥) et le lapin de jade (玉兔)

 

Fête féminine

Liée à l’énergie yin du couple yin et yang, la Lune est un symbole féminin. Des documents mentionnant l’antique culte lunaire prétendent qu’il était rendu exclusivement par les femmes. D’autre part, selon la tradition, les amitiés se font et se défont sous le regard de la Lune, et les mariages sont arrangés dès la naissance par un personnage mythique appelé le vieil homme sous la lune (yuè xià lao rén, 月下老人).

e vieil homme sous la lune (yuè xià lao rén, 月下老人).

Tous ces facteurs s’unissent pour faire de la fête de la mi-automne un soir propice aux entreprises romanesques. Dans la société rurale d’autrefois, les jeunes filles partaient dans les champs et potagers obscurs arracher à tâtons un plant de légumes. Certains types, la ciboule (cong, ) par exemple, auguraient particulièrement favorablement de l’avenir matrimonial. Des rendez-vous romantiques ont remplacé de nos jours cette coutume, appelée « vol de légumes » (touguacai, 偷瓜菜).

Même les empereurs n’échappent pas à l’atmosphère magique de cette fête. La légende veut que l’empereur Tang Xuan-zong, dont la vie est riche en anecdotes romanesques, ait entendu cette nuit-là d’une terrasse de son palais la musique merveilleuse provenant du palais lunaire qu’il mémorisa et fit transcrire. Ce serait l’origine du morceau « vêtements d’arc-en-ciel et de plume » (nishangyuyiqu, 霓棠羽衣曲).

Autres thèmes

La tradition taoïste a repris des thèmes de la mythologie chinoise antique pour créer ces deux légendes associées à la Lune : La Fuite de Chang-e (嫦娥奔月) et Wugang coupe l’osmanthus (吳剛砍桂).

L’archer Houyi (后羿) avait pour épouse une certaine Heng-e 姮娥 (dont le nom fut changé en Chang’e à cause de son homonymie avec un nom d’empereur). Il lui avait confié un élixir de longue vie offert par Xiwangmu, qui dans les traditions taoïstes règne sur une terre d’immortalité située à l’Occident. Ne voulant pas attendre d’avoir atteint un âge avancé pour consommer sa part, comme le lui conseillait son mari, Chang-e absorba l’intégralité de la dose et sentit aussitôt son corps se mettre à flotter. Trop embarrassée par sa conduite pour se rendre dans le ciel des immortels comme prévu, elle s’exila sur la Lune où elle est censée depuis vivre dans un palais de jade nommé Guanghangong (廣寒宮). Elle y a été rejointe par Wugang, un apprenti immortel exilé pour son manque de détermination et condamné à y couper un osmanthus magique qui repousse sans cesse.

Guan Yu ou Kouan Yu (關羽) , né vers 160-162 et décédé vers octobre 219-220

Toujours dans la lignée du taoïsme, vivrait sur la Lune un lièvre apothicaire souvent représenté avec son mortier. Des traditions très anciennes associent la Lune au crapaud et au lièvre.

recette du gâteau de lune

Ingrédients pour 10 personnes:
Pour la pâte :100 gde sucre, 0.5 petite cuillèrede levure de boulanger, 7 petites cuillères d’ huile d’arachide, 300 g de farine, 750 gde pâte de graine de lotus, 10 jaunes d’oeuf salés,1 petite cuillèrede thé Pu’er.
Pour la décoration :1 petite cuillèrede sucre, 2 jaunes d’oeuf, 2 petites cuillères d’ eau.
Temps total : 5h10
Préparation :4 h
Cuisson :1h10
Étape 1
Étape 3Tamisez la farine et mélangez avec le sucre, le thé, la levure et l’huile. Laissez reposer la pâte sous une serviette mouillée pendant 4 heures.
Étape 4Coupez en 10. Enveloppez chaque boule de pâte de graines de lotus avec la pâte de farine et mettez-la dans un moule à gâteau de lune.
Étape 5
Aplatissez bien, puis retirez du moule et, placez les gâteaux sur un plateau huilé.
Étape 6
Faites cuire au four à 200ºC, thermostat 6, pendant 15 min. Puis, enlevez les gâteaux et arrosez les d’eau.
Étape 7
Faites cuire encore à 180ºC, thermostat 6, pendant 5 min.
Étape 8
Sortez et dorez les gâteaux avec l’oeuf battu, le sucre et l’eau.
Étape 9
Faites cuire encore 10 min jusqu’à ce que les gâteaux prennent une belle couleur dorée.
Il existe plusieurs moules de formes différentes pour créer les motifs des gâteaux!. On en retrouve sur les grands sites de commerce en ligne.
Les Triades chinoises

les Triades chinoise

Lointaines héritières des sociétés secrètes de la fin du XVIIe siècle, les triades chinoises ( 三合會) forment aujourd’hui une mafia puissante qui n’a plus aucun rapport avec la Triade originelle. Ils sont aujourd’hui plus de 250 000 toutes familles confondues.

Histoire

La Triade originelle était une société secrète née en opposition à la dynastie mandchoue des Qing à la fin du XVIIe siècle. Société patriote, elle voulait restaurer l’ancienne dynastie Ming. Pour ce faire, elle a soutenu pendant des siècles de nombreuses révoltes contre la dynastie mandchoue. Ses membres possédaient un langage codé, des signes de reconnaissance et pratiquaient des disciplines de combat tenues secrètes.

Au XIXe siècle, les sociétés secrètes chinoises étaient à la fois syndicats, sociétés d’entraide, organisations politiques, groupes économiques, etc.

Les sociétés secrètes fonctionnaient comme des syndicats souvent contrôlés par des patrons. Celui qui refusait de devenir membre ne pouvait guère espérer trouver un emploi dans les mines d’étain du sud de la Thaïlande ou les moulins à riz de Bangkok.

Les ang-yi ou tua-hia faisaient également office de société d’assurance et d’entraide pour leurs membres. Elles pouvaient honorer les frais d’un procès devant un tribunal, veillaient à ce que les membres emprisonnés reçoivent un traitement décent, s’occupaient de leur personne en cas de maladie et de leur dépouille en cas de décès.

Les triades auront aussi, très tôt, une dimension politique. Le premier président de la République de Chine, Sun Yat-sen, était lui-même un « 426 », soit un responsable de la sécurité et de la discipline, de la triade des Trois-Harmonies. Entre 1903 et 1908, il fit quatre séjours au Siam au cours desquels il contacta les leaders de diverses sociétés secrètes. Les triades participèrent à une révolte en 1911 qui déboucha sur la défaite des Qing et la proclamation de la République. Plus tard, Tchang Kaï-chek utilisa ses appuis au sein de la bande Verte, une autre société secrète, pour éliminer les communistes de Shanghai. Au Siam, la plupart des leaders de triades allaient devenir des protégés des gouvernements européens et constituer ainsi une menace politique d’un autre genre pour les dirigeants.

Tchang Kaï-chek (蔣介石 né le 31 octobre 1887 à Ching Yang Shui et mort le 5 avril 1975)

La dimension économique des sociétés secrètes connaissait des formes très diverses mais était bien réelle. Les leaders des triades pourvoyaient aux besoins des travailleurs immigrés chinois, tels que les jeux, les alcools, l’opium et les prostituées. Ces commerces étaient alors légaux mais lourdement imposés.

Mais, dès le milieu du XIXe siècle, certains de ses membres avaient rompu avec l’idéal des origines et pratiquaient une violence gratuite au service de leurs seuls intérêts. Des loges de la Triade originelle sont ainsi devenues des gangs de voleurs et d’assassins.

En 1949, les communistes les déclarent hors-la-loi. Elles fuient alors la Chine Populaire pour s’installer à Hong Kong, Macao ou Taïwan. Dès lors, ces sociétés ne sont plus qu’un pâle reflet de leur glorieux passé. Toute leur activité se centre alors autour du crime organisé.

Les triades sont au cœur du trafic de drogue en provenance du Triangle d’or et du Sri Lanka. Cette région, située à cheval sur le Laos, la Thaïlande et la Birmanie, produit chaque année la moitié du volume mondial d’opium et de ses dérivés dont principalement l’héroïne. Les triades sont très présentes dans l’économie mondiale. Elles constituent un grand péril financier. En effet, pour donner un exemple, 1,1 % du PNB américain, soit 50 milliards d’euros, ont été produits par les triades pendant les années 1980.

Le rattachement de Hong Kong à la Chine en 1997 a soulevé quelques inquiétudes chez les dirigeants mafieux. Cependant, le gouvernement chinois témoigne d’une étrange mansuétude à l’égard des triades. Ces groupes très riches réinvestissent une large part de leur argent sale sous forme d’investissements en Chine. Ainsi, le ministre de la Sécurité publique chinois d’alors, Tao Siju, a déclaré en 1995 que « les membres des triades ne sont pas tous des gangsters. S’ils sont de bons patriotes, s’ils assurent la prospérité de Hong Kong, nous devons les respecter. » Il a même affirmé que « le gouvernement chinois est heureux de s’unir à eux. » Le rattachement de Hong Kong et de Macao et l’ouverture économique de la Chine, va ainsi permettre aux triades de se réinstaller massivement sur le continent, principalement la 14K, le gang des bambous unis et le gang des Quatre mers.

 

Organisation

Structure hiérarchique d’une triade.

Les groupements mafieux se divisent en trois niveaux. Au sommet trône un chef nommé Tak khunn, la « tête de dragon ». Il donne les grandes orientations à son groupe. Peu de membres connaissent sa véritable identité. Sous ses ordres, il y a plusieurs responsables. Ils ont conservé les noms traditionnels des officiers de loge.

  • L’« Éventail de papier blanc » s’occupe des finances.
  • Le « Bâton rouge », spécialiste en arts martiaux, se charge du respect de la loi interne.
  • La « Sandale de paille » est déléguée aux affaires extérieures du groupe.
  • Le « Maître des encens » a la tâche de recruter les membres.

Enfin, les membres les plus nombreux sont les « soldats » qui constituent le bras armé de l’organisation. À chaque fonction correspond un code chiffré que l’initié exprime par un simple geste : 489 pour une « tête de dragon », 432 pour une « sandale de paille », ou 49 pour les « soldats ».

L’initiation d’un nouveau membre répond à une cérémonie particulière. On décapite un coq dont le sang est mélangé à un breuvage alcoolisé. Le futur nouveau membre jure alors de rester fidèle à la société. Puis, il s’entaille un doigt et verse quelques gouttes de son sang dans la décoction préparée. Tous les membres présents trempent leurs lèvres dans la coupe afin de sceller sa promesse.

Les triades sont indépendantes les unes des autres. En 2016, on dénombre une dizaine de grandes triades chinoises, parmi lesquelles :

la Sun Yee On(新義安)La Sun Yee On à Hong Kong, née en 1919 à Canton, la plus importante des triades avec 50 000 membres répartis aux États-Unis, en Australie, à Macao, en Thaïlande, au Viêt Nam, au Canada et en République dominicaine, en France, au Benelux, en Allemagne, en Espagne, en Tchéquie et en Russie ;

Fondation

Sun Yee fut fondée par Heung Chin, originaire de Chaozhou, en 1919. Il fut déporté à Taïwan au début des années 1950 et continua à diriger l’organisation depuis l’île. On pense qu’ensuite Sun Yee On fut contrôlée par son fils ainé Heung Wah-yim, qui officiellement travaillait comme employé dans un cabinet juridique.

Affaire Anthony Chung

En , un ancien officier de police de Hong Kong, Anthony Chung, qui était devenu un membre de Sun Yee On, demanda la protection de la police. Il identifia Heung Wah-yim comme le chef de la triade et cela conduisit la police à arrêter onze membres de la Triade le . En perquisitionnant le cabinet juridique de Heung Wah-yim, la police trouva la liste de 900 noms numérotés de ce qui semblait être une liste des membres de l’organisation. En octobre, eut lieu le procès de Heung Wah-yim et de cinq complices, les cinq plaidant coupables. Heung Wah-yim protesta de son innocence pendant le procès, proclamant qu’il n’était que le président de la section locale du Lions Club et que la liste trouvée dans son bureau n’était qu’une liste de donateurs potentiels. Chung et un autre ancien membre de l’organisation criminelle étaient les principaux témoins à charge. Le , le jury déclara coupables cinq des accusés (dont Heung Wah-yim qui fut condamné à sept ans et demi de prison) et acquitta le sixième.

Postérité


Chen « Uncle Po » 

Uncle Po est l’actuel Tête de dragon des Sun Yee On depuis plusieurs années. Po aime donner l’image d’un grand-père inoffensif. Il consacre de l’argent et du temps à des œuvres de charité et c’est un bienfaiteur reconnu dans les quartiers contrôlés par les Sun On Yee. Même au sein des triades, il cultive son image de négociateur et d’homme d’affaires pragmatique, mais son apparence « respectable » est à l’opposé de sa carrière de criminel. Son ascension au sein des Sun On Yee a été marquée par une violence extrême à tous les niveaux. L’emprise de Po sur la triade reste totale. Des rapports indiquent que les autres Bâtons rouges se sont résolus à attendre qu’il prenne sa retraite ou meure pour espérer prendre un jour sa place.

Lim Lee

Lim Lee, actuel bras droit d’Oncle Po est une figure emblématique à Hong Kong pour ses nombreux commerces dans la pornographie et le cinéma. Jugé comme un homme d’affaires, Lim a de bonnes relations avec plusieurs membres de la triade dont Henry Chun qui travaillerait avec lui sur plusieurs activités telles que la pornographie ou encore le proxénétisme. C’est un homme d’une grande importance au sein des Sun Yee On même si celui-ci s’avère plus intéressé vers son côté businessman que sa triade.

 

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Henry « Big Chun » Chun

Henry Chun ou encore Big Chun est l’un des Bâton rouge les plus puissant chez les Sun On Yee. Il est largement détesté par les autres Bâtons rouges et de nombreux subalternes de la triade. Le pouvoir de Chun est basé sur deux éléments principaux : sa propension à utiliser des niveaux de violence extrême (même selon les critères de la triade) et la grande quantité d’argent liquide dégagé par ses diverses activités commerciales. Il semblerait qu’Henry travaille avec Lim Lee dans de plusieurs domaines. Big Chun se voit comme le successeur naturel pour remplacer le chef actuel de les Sun On Yee, une fois que celui-ci sera mort. Il n’est pas assez stupide pour agir tant qu’Uncle Po est en vie.

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Sonny « Sun » Wang

Sonny Wang est le dernier membre a avoir été promu Bâton rouge des Sun Yee On pour sa motivation et son dévouement exemplaire. Contrairement à Big Chun, Sonny est une personne ambitieuse s’attachant aux traditions de sa triade. Il contrôle un quartier de la ville de Los Santos avec son gang de rue nommé Dragon Street Boys et son ami d’enfance Wu Shun qui l’a suivit depuis son arrivée à la Sun Yee On.

la Fédération Wo

la Fédération Wo, à Hong Kong, née en 1908, 28 000 membres répartis au Canada, en Chine populaire et aux États- (Boston, Los Angeles, Portland, San Francisco) essentiellement présente à Kowloon, Taiwan.et dans les New Territories.

la 14K,

La « 14K » résulte de l’unification des Triades du Sud-Est de la Chine en 1947 par le chef du Service de Renseignements militaire nationaliste, le général Kot Siu Wong. Elle s’installe à Canton, au siège de la Triade Hung Mun, 14 route Po Wah. Le 14 devient ainsi la désignation de la nouvelle Triade. Dès 1949 elle s’établit à Hong Kong où elle est l’une des plus importantes Triades. Elle est implantée en Australie, au Canada, en Chine Populaire, aux Etats-Unis (Boston, Chicago, Houston, Los Angeles, New York), en Grande-Bretagne, à Macao, aux Pays-Bas, à Taiwan, aux Philippines, au Japon.

le Groupe Luen

le Groupe Luen , à Hong Kong, compte 8 000 membres en Chine et à l’étranger, notamment à Toronto ;

La « Bambou Uni »

La « Bambou Uni », créée en 1956 à Taiwan. Elle est composée de 13 clans, chacun spécialisé dans une forme de criminalité. Elle compterait quelque 10 000-20 000 membres. Elle est active dans les secteurs de la construction, du recouvrement de dettes, de l’usure, des services de gardiennage et des  » salons de massage « .Elle est implantée au Canada, au Japon, aux Etats-Unis (Atlantic City, Chicago, Denver, Honolulu, Los Angeles, Miami, New York, Phonix, San Francisco).

la Bande des Quatre Mers

La « Bande des 4 Mers », est implantée à Taiwan, qui compterait environ 2 000-5 000 membres. Elle est active dans les secteurs de la construction, du recouvrement de dettes, des services de gardiennage et des  » salons de massage « .

le Grand Cercle

Le « Grand Cercle » basé en Chine Populaire, s’est spécialisé dans de trafic de l’immigration illégale et a des ramifications au Canada et aux Etats-Unis.

La Tian Dao Man

La Tian Dao Man, est implantée à Taiwan. Elle compte quelques centaines de membres et s’est spécialisée dans les secteurs du recouvrement de dettes, du gardiennage et des  » salons de massage « .

La « Sung Lian »,

La « Sung Lian », à Taiwan, compte quelques centaines de membres et est spécialisée dans le recouvrement de dettes et les  » salons de massage « .

NB : Voici le lien de nôtre page YouTube sur trois vidéos montrant la triade chinlise de nos jours (reportage d’Arté) . N’hésitez pas à vo us abonnez à nôtre page.  https://www.youtube.com/watch?v=5Egy9uzKuiI

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