Wong Fei-hung (黃飛鴻)

Il est bon de noter qu’il n’existe pas de portrait de Wong Fei-hung et que la photo qui circule (comme ici) sur internet est celle de l’un de ses fils qui lui ressemblait le plus. En effet, la maison où il habitait ayant été brûlé par un gang rival de Foshan, les photos le furent également. Un éditeur pris une photo avec l’accord de la femme de Wong Feihong de l’un de ses fils en ayant le devoir de bien dire la ressemblance et non que c’était celle de son mari. L’éditeur (M. Leung) a, semble-t-il, omis cette anecdote.

Wong Fei-hung (黃飛鴻) né Wong Sek-cheung surnommé Tat-wun est né le Sa renommée récente est due au fait qu’il est devenu le protagoniste de nombreux films et séries télévisées d’arts martiaux. Même s’il était considéré comme un expert dans le style du Hung Gar, sa véritable renommée publique était en tant que médecin, qui pratiquait et enseignait l’acupuncture , le Dit Da et d’autres formes de médecine traditionnelle chinoise.dans la désormais célèbre école Po Chi Lam (寶芝林), une clinique médicale à Canton (Guangzhou), province de Kwangtung (Guangdong). Un musée dédié à ce célèbre héro a été construit en sa ville natale à Fatshan (Foshan), Kwangtung.

Enseigne de Po Chi Lam

Nom alternatif 

Le prénom original de Wong était Sek-cheung ou Xixiang (锡祥) avant d’être changé en Fei-hung. Son nom de courtoisie était Dat-wan ou Dayun (錫祥) que l’on pourrait traduire par « atteindre les nuages ».

Un nom de courtoisie est un nom traditionnellement donné aux hommes chinois à l’âge de 20, marquant leur passage à l’âge adulte.

La vie 

Wong est né dans le hameau de Luzhou, village de Lingxi, qui fait aujourd’hui partie de la ville de Foshan , province du Guangdong , sous le règne de l’ empereur Daoguang sous la dynastie Qing .

À l’âge de cinq ans, Wong a commencé à apprendre le Hung Gar (洪家拳) auprès de son père, Wong Kei-ying . Il accompagnait souvent son père lors de voyages de Foshan à Guangzhou, la capitale de la province du Guangdong, où son père colportait des médicaments et pratiquait les arts martiaux dans les rues. Quand il avait 13 ans, il rencontra Lam Fuk-sing (林福成), un apprenti surnommé  « Les trois ponts de fer », dans une rue de Foshan. Lam lui a appris à utiliser la fronde et les mouvements essentiels de lsa pratique martiale appelée Tiě xiàn quán (鐵線拳), « Poing en fil de fer« . Wong Fei-hung apprend auprès du maître de son père, son oncle Luk Ah Choi, avant que son père prenne la relève de l’enseignement. Plus tard, il a appris le « Coup de pied sans ombre » de Sung Fai-tong (宋輝鏜) lors d’un combat.  Wong Fei Hung était très aimable comme son père et s’est fait de nombreux amis dans le monde martial et médical, surtout les fameux  » dix tigres de Guandong », etc. Grâce à ces amitiés et à ces rencontres fortuites, il a pu être exposé à de vastes quantités de connaissances qui ont été ouvertement partagées avec lui. Pour cette raison, il a pu améliorer les enseignements de son père pour formuler un style qui comprenait une grande partie de ce que l’on voit aujourd’hui dans les styles chinois du sud.

*Le coup de pied sans ombre (無影腳 ), également connu sous le nom de coup de pied sans ombre ou coup de pied fantôme est une technique de coups de pied d’arts martiaux du répertoire Hung Gar. Il a été rendu célèbre par Wong Fei-hung , qui est réputé pour l’avoir utilisé à bon escient.

En 1863, Wong a ouvert une école d’arts martiaux à Shuijiao (水腳) à Saikwan, dans la ville de Guangzhou . Ses étudiants étaient principalement des ouvriers du métal et des vendeurs de rue. En 1886, Wong a ouvert la clinique médicale de sa famille, Po Chi Lam (寶芝林), à Ren’an, qui fait aujourd’hui partie de la route Xiaobei. Dans la légende, vers les années 1860 ou 1870, Wong a été recruté par Liu Yongfu* (劉永福), le commandant de l’ armée du pavillon noir, pour être médecin et instructeur d’arts martiaux pour les soldats réguliers et la milice locale à Guangzhou. Il a également suivi l’armée du pavillon noir pour combattre l’ armée impériale japonaise lors de l’ invasion japonaise de Taiwan ancienne Formose en 1895.

Il devient très vite connu et respecté pour sa forte personnalité, son honnêteté et ses valeurs morales. Sa célébrité l’amènera à devenir l’instructeur de l’armée de Canton ainsi que le dirigeant de la milice civile. Il aurait acquis son renom de héros après avoir combattu et vaincu à lui seul un gang de trente-six hommes de la secte du lotus blanc. Sans compter ses compétences en kung-fu et en médecine, il était également célèbre pour l’excellence de sa danse du lion et on faisait référence à lui comme le « Roi des lions » où il représenta l’école de son père au grand tournoi de Pékin.

*Liu Yongfu (劉永福) né le  à Qinzhou dans le Guangdong  et mort en janvier 1917, était un soldat de fortune chinois, commandant de l’armée des Pavillons noirs, d’anciens rebelles Taiping commandés par Liu Yongfu (1837-1917, Lưu Vĩnh Phúc ou Lưu Vĩnh Phước en vietnamien). Ils furent expulsés de Chine en 1864 vers le Tonkin, après l’écrasement de leur révolte (1850-1864). Les Annamites les utilisent contre les tribus des montagnes, entre le fleuve Rouge et la rivière Noire. À ce titre, Liu Yongfu obtient un rang officiel à la cour. Les Pavillons noirs harcèlent ensuite les Français sur le fleuve Rouge. Un corps expéditionnaire commandé par Henri Rivière est envoyé en 1881 : c’est la guerre franco-chinoise (1881-1885). Les Pavillons noirs combattent alors avec les troupes impériales chinoises contre les Français (les impériaux toléraient ces anciens rebelles à la condition qu’ils restent en dehors de la Chine).Ils participent notamment au siège des troupes françaises (principalement la Légion étrangère) à Tuyen-Quang en 1885 au Tonkin.

À la fin de la guerre, en , Liu Yongfu rentre en Chine et les Pavillons noirs sont formellement dissous. La plupart se transforment alors en bandits, continuant à harceler les Français pendant plusieurs années. Une de leurs troupes pille notamment Luang Prabang en 1887. En 1895, il sera le dernier chef de gouvernement de Formose avant l’occupation japonaise.

En 1912, la République de Chine est créée suite à l’effondrement de la dynastie Qing . Au cours des premières années chaotiques de l’ère républicaine, de nombreux hommes d’affaires qui exploitaient des lieux de divertissement à Guangzhou ont décidé d’embaucher des gardes (ou des videurs ) pour protéger leurs entreprises sur place en cas de problème. Comme Wong a été formé aux arts martiaux, il a été embauché par diverses entreprises pour être l’un de ces gardes.

En 1919, lorsque la Chin Woo Athletic Association ouvrit une succursale à Canton, Wong fut invité à se produire lors de la cérémonie d’ouverture. La même année, Wong Hon-sam, l’un des fils de Wong, qui travaillait comme garde du corps à Wuchow , a été assassiné par un rival connu sous le nom de « L’œil du diable » Leung (鬼眼梁), qui était apparemment jaloux que Wong Hon-sam soit meilleur que lui en arts martiaux. Wong a été tellement affecté par cet incident qu’il a cessé d’enseigner les arts martiaux à ses neuf autres fils.

Entre août et octobre 1924, la clinique médicale de Wong, Po Chi Lam, a été détruite lorsque le gouvernement nationaliste réprimait le soulèvement par le Corps des marchands volontaires de Guangzhou. Wong s’est senti tellement abattu et attristé par la perte de Po Chi Lam qu’il est tombé dans la dépression et est tombé malade. Il mourut de maladie le 17 avril 1925 à l’hôpital Chengxi Fangbian (城西方便醫院),  qui est l’emplacement actuel de l’hôpital du premier peuple de Guangzhou (廣州市第一人民醫院) sur Panfu Road dans le district de Yuexiu à Guangzhou .  Il a été enterré au pied de la montagne Baiyun (白云山) . L’emplacement de la tombe de Wong est actuellement inconnu. On pense également que sa tombe, ainsi que d’autres dans le cimetière, ont longtemps été supprimées pour de futurs développements.

VIE DE FAMILLE

Il s’est marié quatre fois et a eu neuf enfants, ses trois premières femmes sont mortes jeunes nous n’avons pas beaucoup d’informations sur elles. La quatrième épouse de Wong, était Mok Kwai-lan avec ses fils, ainsi que ses élèves Lam Sai-wing (林世榮: 1861-1943) et Dang Sai-king (鄧世瓊1877 ou 1879–1955), ont déménagé à Hong Kong et y ont ouvert des écoles d’arts martiaux.

Mok Kwai-lan (莫桂蘭 15 octobre 1892 – 3 novembre 1982)

 

Lam Sai-wing, né en 1860 et décédé en 1943, est le plus célèbre des élèves de Wong Fei-hung, un maître de hung-gar un style de kung fu.

 

Deng Fang (1879-1955), un artiste martial chinois, est né dans le comté de Sanshui, connu sous le nom de « Vieux Tigre de Xiguan ».

Techniques d’entraînement

Les techniques et les méthodes d’entraînement du style hung-gar n’ont que très peu évolué au cours des siècles. Ce style repose sur l’étude de cinq animaux : le tigre, la grue, le léopard, le dragon et le serpent. Chaque animal a ses propres caractéristiques en fonction de ses qualités et de son importance. Le tigre correspond à la puissance, à la force et au courage ; la grue à l’agilité et à la vigilance ; le léopard à la vitesse ; le dragon au contrôle et à la qualité spirituelle ; le serpent à la puissance et à la force intérieure. Après vingt années de pratique, il développe un enchaînement, appelé les « dix formes de poing », ainsi que  » Le poing à motif double » et enfin le sup juet sao, connu sous le nom de « dix mains meurtrières ou dix poings spéciaux », une technique qui combine 10 positions de combat individuel : dragon, tigre, grue, serpent, léopard, bois, métal, terre, feu et eau. Le sup juet sao est issu du fu hok sok ying kuen (Boxe de la grue et du tigre). C’est une série de dix principes que Wong Fei-hung pense être les méthodes destructrices les plus efficaces du hung-gar. Son efficacité a permis à Wong de devenir un véritable héros en Chine en ne perdant jamais un combat de toute sa vie. Ces grands principes sont : attaquer les yeux, couper la respiration, casser le visage, exploser les oreilles, briser les reins, tordre les tendons, casser les doigts, disloquer les articulations, casser les coudes et troubler le système nerveux. Cette technique étant trop dangereuse, elle n’était enseignée qu’à un nombre restreint de disciples.Wong Fei-hung semble avoir également été doué pour le maniement des armes, sa spécialité étant le bâton long de bois, avec lequel il a vaincu le gang d’une trentaine de combattants, et le trident

Soldats maniant la fourche du tigre et le bouclier en rotin.

Films sur Wong Fei-hung

Wong Fei-hung est considéré comme le Robin des Bois chinois, est devenu un héros légendaire et de nombreux films hong-kongais sont basés sur son histoire. Au total, plus de cent films traitent de l’histoire de Wong Fei-hung mais seuls huit acteurs ont joué ce rôle.

Kwan Tak-hing est le premier à incarner ce héros au cinéma en 1949. Il joua ce rôle dans une série pendant vingt et un ans, créant la plus longue série de l’histoire du cinéma avec plus de quatre-vingt-cinq films. Il continua à jouer ce rôle dans quelques films pendant encore onze ans.

Jackie Chan l’a interprété dans Le Maître chinois (1978) et sa suite Combats de maître (1994). Plus récemment, dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours (2004), son personnage de Passepartout est secrètement le frère de Wong Fei-hung, ce dernier étant joué par son ami Sammo Hung.

Jet Li l’incarna dans les épisodes 1, 2, 3 et 6 des films Il était une fois en Chine. Dans le 4 et le 5, il est remplacé par Chiu Man Cheuk. Il l’aura également interprété dans Last Hero in China.

Donnie Yen dans Hero among Heroes. Il avait également joué le père de Wong Fei-hung dans Iron Monkey : La légende démasquée, de Yuen Woo Ping. Le jeune Huang était joué par Sze-Man Tsang.

Gordon Liu dans le combat des maîtres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quartiers asiatiques de Paris (巴黎唐人街)

Quartiers asiatiques de Paris

Nom chinois
Chinois 巴黎唐人街
Traduction littérale Chinatown de Paris

Les tours des Olympiades.

Les quartiers asiatiques de Paris sont des quartiers parisiens où est représentée une part importante de population d’origine asiatique avec des commerces et restaurations en lien avec leurs cultures d’origine.

Le plus grand est le « triangle de Choisy », situé dans le 13e arrondissement de Paris entre les avenues de Choisy, d’Ivry et le boulevard Masséna, ainsi que sur la dalle des Olympiades et dans les rues environnantes. Y vivent principalement des populations d’origine chinoise, vietnamienne, cambodgienne, laotienne, qui tiennent la plupart des commerces du quartier. La majorité de ces populations habitent les tours de la porte de Choisy, de la porte d’Ivry et des Olympiades. Parmi ces habitants, on compte également des Chinois venus de Polynésie française et de Guyane française mais également diverses ethnies vietnamiennes, sino-vietnamiennes, sino-indonésiennes provenant de Nouvelle-Calédonie. Son influence s’étend également au sud vers Ivry et Vitry.

Le quartier du Temple et le quartier des Arts-et-Métiers sont les plus anciens quartiers chinois de Paris.

Les deux autres quartiers asiatiques de Paris sont situés, l’un à Belleville et le dernier autour des rues Sainte-Anne et des Petits Champs pour les Japonais et les Coréens

Description

Triangle de Choisy

La carte du Triangle de Choisy et des Olympiades, Paris.

  • Triangle de Choisy
  • Les Olympiades

Le quartier asiatique du 13e arrondissement occupe surtout le triangle formé par l’avenue de Choisy, l’avenue d’Ivry et le boulevard Masséna, ainsi que les rues environnantes et la vaste dalle des Olympiades. Dans ce périmètre, la présence asiatique est forte à cause du quasi-monopole des asiatiques sur les commerces : restaurants, boutiques de bibelots, coiffeurs et magasins d’alimentation dont les deux grands supermarchés Tang Frères (propriété d’un Chinois laotien) et Paristore. Contrairement aux apparences, le quartier n’est pas habité majoritairement par des Asiatiques, mais il sert de lieu de rendez-vous à l’ensemble des communautés de culture chinoise et indo-chinoise d’Île-de-France. On y trouve ainsi le siège de plusieurs institutions telles que l’Association des résidents en France d’origine indo-chinoise.

Le jour du Nouvel An chinois a lieu une grande parade qui traverse les rues animées par les danses des lions et des dragons.

Le quartier asiatique du 13e ne présente pas une architecture pittoresque comme le Chinatown de Londres ou celui de San Francisco, et les toits en forme de pagode du centre commercial des Olympiades n’ont pas de rapport avec la présence des Asiatiques car cet ensemble a été construit avant leur arrivée.

Située dans le quartier, la médiathèque Jean-Pierre-Melville est spécialisée dans les langues asiatiques. Il faut aussi citer la présence, non loin, de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations.

Quartiers chinois

Belleville

D’autres quartiers parisiens, tels que le quartier de Belleville (principalement une partie du boulevard et la rue de Belleville), concentrent également une population asiatique d’origine chinoise venue de l’ancienne Indochine française mais surtout venant de Chine continentale (en particulier de la ville de Wenzhou, Zhejiang).

Quartier des Arts-et-Métiers

Un autre quartier chinois, plus ancien mais moins visible, occupe le 3e arrondissement (rue au Maire et rue Volta, plus résidentielles et offrant quelques lieux de cuisine chinoise authentique, rue du Temple et rue des Gravilliers, plus commerciales). Sociologiquement séparé des autres quartiers asiatiques de Paris, ce quartier est habité de personnes originaires de Chine, souvent de la région de Wenzhou, qui travaillent généralement dans le commerce en gros de maroquinerie et de bijouterie fantaisie, et dans les industries textiles ou d’import-export du quartier.

Quartiers japonais et coréen

Quartier de la rue Sainte-Anne

Enfin, un quartier japonais, puis coréen, qui offre de nombreuses boutiques et restaurants spécialisés, s’est développé à partir des années 1990 aux alentours du croisement des rues Sainte-Anne et des Petits-Champs, à cheval sur les 1er et 2e arrondissements, à partir de l’Office national du tourisme japonais et de Japan Airlines situés au 4, rue de Ventadour.

15e arrondissement

Le 15e arrondissement de Paris, qui présente une communauté coréenne, a établi des liens institutionnels avec Seocho-gu à Séoul. De nombreux magasins ou restaurants y sont également implantés. De plus, la mairie organise chaque année le Festival coréen.

Histoire

Origines

Initialement, la plus ancienne communauté chinoise est celle du quartier des Arts-et-Métiers, rue Volta et rue au Maire, qui vit une première famille s’installer dans le quartier dans les années 1900. Essentiellement dans les métiers de la maroquinerie, les activités artisanales ont subsisté jusque dans les années 1990, remplacées ensuite par des activités commerciales.

Le premier restaurant chinois parisien ouvre en 1912 dans le Quartier latin: il s’agit de L’Empire céleste, toujours en activité, situé au 5, rue Royer-Collard.

Les Chinois travaillant pour les Alliés pendant la Première Guerre mondiale et qui restent en France après le conflit s’installent dans le 3e arrondissement.

Un petit quartier chinois s’est aussi constitué autour de la gare de Lyon à la fin de la Première Guerre mondiale. La raison en est que c’est par cette gare que les travailleurs chinois ramenés de Chine pour suppléer aux bras manquants de la Grande Guerre (usines, travaux agricoles, ouvrages militaires comme les tranchées, etc.) devaient être rapatriés via Marseille et que certains ne voulant pas retourner en Chine se sont établis dans ce quartier.

Dans les années 1920, quelques étudiants chinois se sont installés dans le 13e arrondissement, où ils ont créé avec Zhou Enlai la section française du Parti communiste chinois.

Après la Seconde Guerre mondiale, des Chinois de l’îlot Chalon (situé près de la gare de Lyon) reprennent des ateliers du quartier des Arts-et-Métiers et du Marais, abandonnés par les Juifs victimes de la déportation. Ils sont pour la plupart originaires de Wenzhou (province du Zhejiang, près de Shanghai, où la France possède une concession jusqu’en 1946), d’où le surnom actuel de « Little Wenzhou ». En 1949, la Chine populaire de Mao Zedong ferme ses frontières et le nombre de Chinois à Paris stagne jusqu’aux années 1980. La communauté chinoise (et non asiatique, comme dans le 13e arrondissement, qui couvre plusieurs pays d’origine), continue à être vivante dans les années 2010.

Vagues d’immigration

Toutefois les premières vagues d’immigration asiatique massive ont commencé au milieu des années 1970, avec les réfugiés fuyant la situation politique en Asie du Sud-Est (guerres au Viêt Nam, au Laos, et au Cambodge, suivies de l’arrivée au pouvoir des communistes dans ces trois pays). En particulier, les communautés chinoises de ces pays, persécutées, ont grossi les rangs des réfugiés et sont à l’origine de la création de ce « Chinatown ». Originaires du sud de la Chine, leurs dialectes, le teochew et le cantonais, sont encore les plus utilisés dans le quartier. Ils ont choisi le 13e arrondissement en raison de l’abondance de logements disponibles : les tours venaient d’être construites dans le cadre de l’opération Italie 13, mais elles n’avaient pas rencontré le succès escompté auprès du public visé, les jeunes cadres parisiens. De ce fait, les tours étaient vides d’occupants. Par la suite, d’autres vagues de réfugiés ou d’immigrés ont créé dans le quartier des communautés cambodgiennes, laotiennes, thaïlandaises. Des Chinois nés en Chine sont aussi arrivés ces dernières années. Le quartier est souvent considéré comme une étape transitoire lors de l’arrivée en France. Les personnes arrivées dans les premières vagues d’immigration sont, dans beaucoup de cas, parties vivre dans d’autres quartiers ou en banlieue.

L’immigration asiatique a dû faire face au début à une certaine méfiance de la part des habitants du quartier, mais les nouveaux venus ont été assez largement acceptés. Ils apportaient des commerces et de la vitalité au quartier. En occupant les tours du quartier Choisy-Ivry, ils ont sauvé de l’échec une opération immobilière qui n’avait pas réussi à séduire les cadres parisiens.

La prostitution chinoise à Paris s’est développée à partir des années 1990. Elle se situe principalement sur les trottoirs de certains quartiers, où les prostituées sont surnommées « les marcheuses », et dans des salons de massage.

En 2016, la communauté chinoise francilienne (une grande partie des 600 000 à 700 000 personnes d’origine chinoise vivant en France, originaires notamment de Wenzhou) sont propriétaires de 45 % des bars tabacs franciliens (contre 25 % en 2005) et rachètent 50 % des établissements mis en vente dans la région francilienne, concurrençant en cela les historiques bougnats. Ils sont pour la plupart issus de la deuxième génération de migrants, dans la mesure où il faut posséder la nationalité française pour devenir propriétaire d’un débit de tabac. Ils bénéficient d’une bonne organisation et d’une entraide financière au sein de leur communauté, même si des rumeurs de blanchiment d’argent existent.

Particularités

 

 

Une pagode bouddhiste gérée par lest située sur la dalle des Olympiades, derrière la tour Anvers juste à côté de la galerie commerciale Oslo (entrée nord).

  • Un second temple bouddhiste, géré par l’Association des résidents en France d’origine indochinoise est situé rue du Disque(rue couverte liée au parking souterrain) sur la gauche de la rue souterraine dont la sortie débouche sur l’avenue d’Ivry. Le temple est dédié à la divinité Bodhisattva Guanyin.

 

Bodhidharma (達摩)

Bodhidharma (達摩)

« Le zen va droit au cœur. Vois ta véritable nature et deviens Bouddha. »

Bodhidharma (sanskrit en devanāgarī : बोधिधर्म « enseignement de sagesse » ; chinois simplifié : 菩提达摩pútídámó ou 達摩, dámó fin du ve et début du vie siècle), moine bouddhiste persan originaire d’Inde, est le fondateur légendaire en Chine de l’école Chan, courant contemplatif (dhyāna) du mahāyāna, devenue au Japon l’école zen connue en Occident. L’école Chan prétendant remonter au Bouddha, Bodhidharma est considéré comme son 28e patriarche et comme son premier patriarche chinois.

Il existe peu d’informations biographiques qui lui soient contemporaines, et les indications subséquentes ont été surchargées de légendes. Les principales sources chinoises divergent sur ses origines, le faisant venir soit d’Inde ou d’Asie centrale.

Dans tout l’art bouddhique, Bodhidharma est dépeint sous les traits d’un non-Chinois au mauvais caractère, barbu un peu hirsute, aux grands yeux surmontés de sourcils broussailleux et à l’air sombre. Il est surnommé « Le grand voyageur » et « Le barbare aux yeux clairs » (chinois : 碧眼胡 ; pinyin : Bìyǎnhú) dans les textes chán.

En plus des textes chinois, de nombreuses traditions populaires courent sur les origines de Bodhidharma.

Le Nouveau recueil de biographies des moines éminents le fait arriver en Chine durant la dynastie Liu-Song (420-479), opinion retenue par la majorité des spécialistes, mais L’Anthologie de la salle du patriarche situe sa venue sous les Liang (502-557). Toutes les sources s’accordent pour situer l’essentiel de son activité dans le royaume des Wei du Nord.

Biographie

Il n’existe que très peu d’indications solides sur sa vie. Les sources biographiques les moins succinctes sont aussi les plus tardives, ce qui augure mal de leurs fiabilités. La plus ancienne est la brève notice de Tanlin (曇林 ; 506-574), disciple de Huike — ou selon certains, de Bodhidharma lui-même — dans la préface de Deux Entrées et quatre pratiques. Cette dynastie étant considérée par certains comme d’origine indo-iranienne, cela permettrait de réconcilier les informations de Tanlin avec la mention d’un Bodhidharma persan rencontré à Luoyang entre 516 et 526 par Yang Xuanzhi (楊衒之); une autre hypothèse avancée est que le Persan et le premier patriarche du Chan sont deux personnes différentes. La date de 440 a été avancée pour sa naissance.

Selon le Nouveau recueil des biographies de moines éminents (645) de Daoxuan (道宣), il est d’origine brahmane. Il arrive dans le royaume de Nanyue (donc par bateau) sous les Liu-Song (420–479) et traverse le Chang Jiang en direction du royaume des Wei du Nord avant la fin de la dynastie. Selon l’auteur, Bodhidharma serait mort avant 534 au voisinage de la rivière Luo où Huike l’aurait enterré dans une grotte. Certains ont de ce fait émis l’hypothèse qu’il aurait pu mourir lors des exécutions ordonnées à cet emplacement en 528 par l’empereur Xiaozhuang.

Dans l’Anthologie de la salle du patriarche (952), la légende de Bodhidharma est déjà bien constituée. Il est présenté comme disciple de Prajñātāra. Il arrive en Chine en 527 durant la dynastie Liang (502–557) et a avec l’empereur Wudi* une entrevue restée célèbre :

Lorsque l’empereur lui demande combien de mérites il a engrangés par la construction des monastères et par la copie des soutras, Bodhidharma répond : « Aucun mérite ». L’empereur : « Quels sont les vrais mérites ? » Bodhidharma : «  La sagesse pure est merveilleuse et parfaite, son essence est vide et paisible. De tels mérites, on ne peut pas les acquérir par des méthodes mondaines. » L’empereur : « Quel est le sens suprême de la noble vérité ? » Bodhidharma : « La vaste vacuité sans noblesse ». L’empereur : « Qui est devant moi? » Bodhidharma : « Je ne sais pas ».

Wudi des Han

(* Wudi ou Wu-ti fut le nom de plusieurs empereurs de Chine, et désigne en général l’empereur Wudi des Han (-141 à -87). Il peut néanmoins également s’agir de : l’impératrice Wudi (Zhou) (610-705), plus connu sous le nom de Wu Zetian).

L’empereur Wu des Liang étant incapable de comprendre la signification profonde du dharma, Bodhidharma traverse le fleuve Yangzi en 527 et entre dans le royaume des Wei, il s’arrête au monastère Shaolin du mont Song au Henan où il médite pendant neuf ans devant un mur, d’où est venu son surnom de « Brahmane contemplant un mur ».

Selon l’Anthologie, Bodhidharma, mort avant 536, fut enterré sur le mont Xiong’er (熊耳山) à l’est de Luoyang. Néanmoins, trois ans après, un fonctionnaire des Wei occidentaux (534-556) nommé Songyun (宋雲) l’aurait rencontré dans le Pamir alors qu’il cheminait vers l’Inde avec une seule sandale. Il lui prédit la mort prochaine de son souverain. Peu après le retour de Songyun, la prédiction se réalisa. La tombe de Bodhidharma fut ouverte et on n’y trouva qu’une sandale.

Dans La Transmission de la lampe (1004), Daoyuan (道原) prétend que Prajñātāra changea son nom originel de Bodhitāra en Bodhidharma, et qu’il ne mourut pas en Chine mais se mit un jour en route pour l’Inde sans cérémonie, tenant en main une de ses sandales.

Selon la légende Shaolin et Chan, en 475, il se rendait au monastère Shaolin, pour prêcher le Dharma selon la voie du bouddhisme mahāyāna. Mais les moines lui refusèrent l’accès. Il s’assit et fixa son regard sur le mur d’enceinte du monastère. Il y médite pendant 9 ans, en position Zazen. Il parvint (au moins de façon symbolique) à trouer le mur par son regard. Ce qui força le respect des moines et lui permit d’entrer. Il y développa l’enseignement Shaolin. Vers l’an 520, il quitta le monastère et resta en Chine, pour inaugurer le Zen.

Héritage

Philosophie et méditation

Bodhidharma et Huike. Encre sur papier, par Sesshũ, époque de Muromachi, xve siècle, Japon.

Bodhidharma a transmis son enseignement contemplatif à Huike (487-593) en lui confiant les quatre volumes du Soutra de l’Entrée sur l’Ile (sk. Lankāvatārasūtra, ch. Léngjiā ābāduōluó bǎojīng 楞伽阿跋多羅寶經) qu’il jugeait convenable pour délivrer les Chinois, Huike est devenu le deuxième patriarche de l’école de la méditation en Chine. Ce serait en effet le soutra principal des premiers moines Chan selon l’Histoire des maîtres du Lanka (楞伽師資記 Léngjiā shīzī jì) du moine Jingjue (淨覺; 683–750). Ce soutra, qui se rattache à la philosophie yogacara, insiste sur l’importance de dépasser la dualité et l’inutilité du langage pour la transmission du dharma.

                                                                            « Le zen va droit au cœur.
                                                                               Vois ta véritable nature
                                                                               et deviens Bouddha. »

Dans Deux entrées et quatre pratiques et le Nouveau Recueil de biographies des moines éminents, la technique de méditation de Bodhidharma est appelée « contemplation de mur » (壁觀 bìguān). L’auteur du second ouvrage précise qu’il s’agit de « calmer l’esprit » (安心 ān xīn). Ce terme a été interprété littéralement par la tradition, qui décrit Bodhidharma méditant immobile face à un mur pendant plusieurs années. Néanmoins, certains pensent qu’il s’agit d’une expression imagée et que le biguan pourrait être ce que l’on nommera plus tard le zazen (坐禪zuòchán).

Les légendes : Shaolin et chan

D’après la légende, Bodhidharma aurait créé et enseigné le kung-fu Shaolin aux moines du temple Shaolin, pour les aider à se défendre des animaux et des brigands qui rodaient autour du monastère. Les recherches académiques contestent cette thèse dès le xviiie siècle, et certains historiens datent la création de cette légende au xviie siècle, avec la mention de pratiques physiques à Shaolin (qi gong) dans des passages du Yì Jīn Jīng (estimé postérieur au xviie siècle).

La tradition rattache également Bodhidharma à la création du bouddhisme chan, au temple Shaolin. Les recherches académiques contestent cette thèse légendaire. Même si Bodhidarma avait prêché des doctrines influençant les penseurs Chan, la plupart des historiens considèrent que la désignation de Bodhidharma comme fondateur du Chan n’a pas de caractère historique.

Une légende lie Bodhidharma à la culture du thé : après avoir médité 7 ans immobile face à un mur, il se serait endormi. Pour éviter que cela ne se reproduise, il se serait coupé les paupières. En tombant à terre elles auraient donné naissance à deux plants de thé, bien utile pour maintenir éveillé les pratiquants du zazen.

Une autre légende veut que, après 9 ans de méditation, les jambes et les bras de Bodhidharma auraient pourri, ce qui serait à l’origine des statuettes sphériques de Bodhidharma et des culbutos Daruma au Japon .

L’influence au Japon

Le zen né au Japon hérite du chan chinois, et du son coréen implantés par Bodhidharma, 28ème patriarche notamment au sein de temples voués à la pratique des arts martiaux.

C’est Eisai (1141-1215) qui après un voyage d’étude en Chine va rapporter au Japon cette pratique du chan, bouddhisme zen issu de l’école Rinzai. Il revient au Japon en 1191. Au sein de l’aristocratie japonaise il se heurte aux écoles du bouddhisme japonais apparues aux ixe siècle et au viiie siècle (comme l’école Tendai, Shingon ou encore celle de la terre pure). Ainsi, en 1199 il quitte Kyoto pour la ville de Kamakura où le Shogun et les membres de sa caste de samuraïs accueillent avec enthousiasme ses enseignements zen orientés vers les arts-martiaux. Hôjô Masak, veuve du Shogun Minamoto no Yoritomo, donne à Eisai une autorisation pour construire le temple Jufuku-ji, le premier centre zen à Kamakura.

Dès lors au Japon Bodhidharma (達磨) est appelé Daruma (だるま) qui vient de Dharma et se trouve fort considéré au sein de la caste du bushido . Ainsi dès les débuts de la période Edo et des 250 ans de paix mis en place par le Shogunat Tokugawa, la voie du sabre suivie par les castes de samouraïs s’est tournée plus encore vers le bouddhisme issu du Daruma. Takuan Soho (1573-1645) prélat de la secte Rinzai (auteur notamment de l’Esprit Indomptable, Écrits d’un maître zen à un maître de sabre) côtoya et influença considérablement Yagyu Munenori (Heiho kadensho) et Miyamoto Musashi (Traité des cinq roues) le plus célèbre samouraï du Japon aujourd’hui appartenant au trésor national japonais, artiste et philosophe qui représenta à plusieurs reprises le Daruma.

Autres

En Malaisie, on raconte que Bodhidharma dans son voyage depuis l’Inde aborda à Palembang où il passa un bon moment avant de se diriger vers le nord du pays. Il se serait ensuite rendu au Siam puis dans différentes régions de l’Asie du Sud-Est, propageant la méditation et les arts martiaux, avant de se rendre finalement en Chine.

Trois ans après la mort de Bodhidharma, l’ambassadeur Song Yun du nord de Wei l’aurait vu marcher en tenant une chaussure dans les montagnes du Pamir. Song  demanda à Bodhidharma où il allait, ce à quoi Bodhidharma lui répondit « Je rentre à la maison ». Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il tenait sa chaussure, Bodhidharma a répondu:

« Vous saurez quand vous atteignez le monastère de Shaolin. Ne mentionnez pas que vous m’avez vu ou vous rencontrerez un désastre ».

Après son arrivée au palais, Song dit à l’empereur qu’il avait rencontré Bodhidharma en chemin. L’empereur a déclaré que Bodhidharma était déjà mort et enterré et le fît arrêter pour avoir menti. Au monastère de Shaolin, les moines les ont informés que Bodhidharma était mort et avait été enterré dans une colline derrière le temple. La tombe a été exhumée et s’est avérée contenir une seule chaussure. Les moines dirent alors  » Le Maître est rentré chez lui  » et se prosternèrent trois fois :  » Depuis neuf ans il était resté et personne ne le connaissait ; Portant un soulier à la main il rentra chez lui tranquillement, sans cérémonie

Bibliographie

Attribution de textes

Les historiens ne pensent pas que Bodhidharma ait laissé des traces écrites de son enseignement, ce qui serait d’ailleurs conforme à la notion de transmission du dharma sans recours au langage. Néanmoins, lui ont été attribués :

  • Deux entrées et quatre pratiques (er’ru sixing lun 二入四行論)
  • La Stance de la transmission du dharma sans paroles
  • Sermon de la lignée du sang (xuemai lun 血脈論), japonais : ketsumyaku ron
  • Sermon de la destruction des apparences (poxiang lun 破相論)
  • Sermon de l’éveil (wuxing lun 悟性論)

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