Wong Feihung (黃飛鴻)

Il est bon de noter qu’il n’existe pas de portrait de Wong Feihung et que la photo qui circule (comme ici) sur Internet est celle de l’un de ses fils, qui lui ressemblait le plus. En effet, la maison où il habitait ayant été brûlée par un gang rival de Foshan, les photos le furent également. Un éditeur prit une photo, avec l’accord de la femme de Wong Feihung, de l’un de ses fils, avec le devoir de préciser qu’il s’agissait d’une ressemblance et non de son mari. L’éditeur (M. Leung) a, semble-t-il, omis cette anecdote.

Wong Feihung (黃飛鴻), né Wong Sek-cheung et surnommé Tat-wun, est né le 9 juillet 1847 et décédé le 17 avril 1925. Sa renommée récente est due au fait qu’il est devenu le protagoniste de nombreux films et séries télévisées d’arts martiaux. Même s’il était considéré comme un expert du style Hung Gar, sa véritable renommée publique était liée à son activité de médecin : il pratiquait et enseignait l’acupuncture, le Dit Da et d’autres formes de médecine traditionnelle chinoise dans la désormais célèbre école Po Chi Lam (寶芝林), une clinique médicale à Canton (Guangzhou), province de Kwangtung (Guangdong).
Un musée dédié à ce célèbre héros a été construit dans sa ville natale, à Fatshan (Foshan), Kwangtung.

Enseigne de Po Chi Lam.

Nom alternatif 

Le prénom original de Wong était Sek-cheung ou Xixiang (锡祥) avant d’être changé en Fei-hung. Son nom de courtoisie était Dat-wan ou Dayun (錫祥), que l’on pourrait traduire par « atteindre les nuages ».

Un nom de courtoisie est un nom traditionnellement donné aux hommes chinois à l’âge de 20 ans, marquant leur passage à l’âge adulte.

LA VIE

Wong est né dans le hameau de Luzhou, village de Lingxi, qui fait aujourd’hui partie de la ville de Foshan, province du Guangdong, sous le règne de l’empereur Daoguang, durant la dynastie Qing.

À l’âge de cinq ans, Wong a commencé à apprendre le Hung Gar (洪家拳) auprès de son père, Wong Kei-ying. Il accompagnait souvent ce dernier lors de voyages de Foshan à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong, où son père colportait des médicaments et pratiquait les arts martiaux dans les rues.

À l’âge de treize ans, il rencontra Lam Fuk-sing (林福成), un apprenti surnommé « Les trois ponts de fer », dans une rue de Foshan. Lam lui enseigna l’utilisation de la fronde ainsi que les mouvements essentiels d’une pratique martiale appelée Tiě xiàn quán (鐵線拳), le « Poing en fil de fer ».

Wong Feihung apprit ensuite auprès du maître de son père, son oncle Luk Ah Choi, avant que son père ne reprenne l’enseignement. Plus tard, il apprit le « Coup de pied sans ombre » de Sung Fai-tong (宋輝鏜) lors d’un combat.

Wong Feihung était très aimable, comme son père, et se fit de nombreux amis dans les milieux martial et médical, notamment parmi les fameux « Dix Tigres du Guangdong ». Grâce à ces amitiés et à ces rencontres fortuites, il fut exposé à une grande quantité de connaissances, généreusement partagées avec lui. Pour cette raison, il fut capable d’améliorer les enseignements de son père et de formuler un style comprenant une grande partie de ce que l’on retrouve aujourd’hui dans les styles du sud de la Chine.

Le coup de pied sans ombre (無影腳), également appelé « coup de pied fantôme », est une technique de coups de pied du répertoire Hung Gar. Elle a été rendue célèbre par Wong Feihung, réputé pour l’avoir utilisée avec efficacité.

En 1863, Wong ouvrit une école d’arts martiaux à Shuijiao (水腳), à Saikwan, dans la ville de Guangzhou. Ses étudiants étaient principalement des ouvriers du métal et des vendeurs de rue.

En 1886, Wong ouvrit la clinique médicale familiale, Po Chi Lam (寶芝林), à Ren’an, qui fait aujourd’hui partie de la route Xiaobei.

Selon la légende, dans les années 1860 ou 1870, Wong fut recruté par Liu Yongfu (劉永福), le commandant de l’Armée du Pavillon Noir, pour être médecin et instructeur d’arts martiaux auprès des soldats réguliers et de la milice locale à Guangzhou. Il accompagna également l’Armée du Pavillon Noir pour combattre l’Armée impériale japonaise lors de l’invasion de Taïwan (ancienne Formose) en 1895.

Il devient très vite connu et respecté pour sa forte personnalité, son honnêteté et ses valeurs morales. Sa célébrité l’amènera à devenir l’instructeur de l’armée de Canton ainsi que le dirigeant de la milice civile. Il aurait acquis son renom de héros après avoir combattu et vaincu à lui seul un gang de trente-six hommes de la secte du lotus blanc. Sans compter ses compétences en kung-fu et en médecine, il était également célèbre pour l’excellence de sa danse du lion et on faisait référence à lui comme le « Roi des lions » où il représenta l’école de son père au grand tournoi de Pékin.

Liu Yongfu (劉永福), né le 10 octobre 1837 à Qinzhou dans le Guangdong et mort en janvier 1917, était un soldat de fortune chinois, commandant de l’armée des Pavillons noirs, d’anciens rebelles Taiping commandés par Liu Yongfu (1837-1917, Lưu Vĩnh Phúc ou Lưu Vĩnh Phước en vietnamien). Ils furent expulsés de Chine en 1864 vers le Tonkin, après l’écrasement de leur révolte (1850-1864). Les Annamites les utilisèrent contre les tribus des montagnes, entre le fleuve Rouge et la rivière Noire. À ce titre, Liu Yongfu obtint un rang officiel à la cour. Les Pavillons noirs harcelèrent ensuite les Français sur le fleuve Rouge. Un corps expéditionnaire commandé par Henri Rivière fut envoyé en 1881 : c’est la guerre franco-chinoise (1881-1885). Les Pavillons noirs combattirent alors avec les troupes impériales chinoises contre les Français (les impériaux toléraient ces anciens rebelles à condition qu’ils restent en dehors de la Chine). Ils participèrent notamment au siège des troupes françaises (principalement la Légion étrangère) à Tuyên Quang en 1885, au Tonkin.

À la fin de la guerre, en juin 1885, Liu Yongfu rentra en Chine et les Pavillons noirs furent officiellement dissous. La plupart se transformèrent alors en bandits, continuant à harceler les Français pendant plusieurs années. L’une de leurs troupes pilla notamment Luang Prabang en 1887. En 1895, Liu Yongfu devint le dernier chef de gouvernement de Formose avant l’occupation japonaise.

En 1912, la République de Chine fut créée suite à l’effondrement de la dynastie Qing. Au cours des premières années chaotiques de l’ère républicaine, de nombreux hommes d’affaires exploitant des lieux de divertissement à Guangzhou décidèrent d’embaucher des gardes (ou des videurs) pour protéger leurs établissements en cas de problème. Comme Wong avait été formé aux arts martiaux, il fut engagé par diverses entreprises pour assurer ce rôle.

En 1919, lorsque la Chin Woo Athletic Association ouvrit une succursale à Canton, Wong fut invité à se produire lors de la cérémonie d’ouverture. La même année, Wong Hon-sam, l’un des fils de Wong, qui travaillait comme garde du corps à Wuchow, fut assassiné par un rival connu sous le nom de « L’œil du diable » Leung (鬼眼梁), apparemment jaloux que Wong Hon-sam soit meilleur que lui en arts martiaux. Wong fut tellement affecté par cet incident qu’il cessa d’enseigner les arts martiaux à ses neuf autres fils.

Entre août et octobre 1924, la clinique médicale de Wong, Po Chi Lam, fut détruite lorsque le gouvernement nationaliste réprima le soulèvement du Corps des marchands volontaires de Guangzhou. Wong fut si abattu et affecté par la perte de Po Chi Lam qu’il tomba dans la dépression et tomba malade. Il mourut de maladie le 17 avril 1925 à l’hôpital Chengxi Fangbian (城西方便醫院), emplacement actuel de l’hôpital du Premier Peuple de Guangzhou (廣州市第一人民醫院), sur Panfu Road, dans le district de Yuexiu à Guangzhou.
Il fut enterré au pied de la montagne Baiyun (白云山). L’emplacement actuel de sa tombe est inconnu. On pense également que sa tombe, ainsi que d’autres de ce cimetière, ont été supprimées depuis longtemps en vue de futurs aménagements.


VIE DE FAMILLE

Il se maria quatre fois et eut neuf enfants. Ses trois premières femmes moururent jeunes et nous n’avons que peu d’informations à leur sujet. Sa quatrième épouse était Mok Kwai-lan. Avec ses fils, ainsi qu’avec ses élèves Lam Sai-wing (林世榮 : 1861-1943) et Dang Sai-king (鄧世瓊, 1877 ou 1879–1955), elle déménagea à Hong Kong où ils ouvrirent des écoles d’arts martiaux.

Mok Kwai-lan (莫桂蘭 15 octobre 1892 – 3 novembre 1982)

 

Lam Sai-wing, né en 1860 et décédé en 1943, est le plus célèbre des élèves de Wong Fei-hung, un maître de hung-gar un style de kung fu.

 

Deng Fang (1879-1955), un artiste martial chinois, est né dans le comté de Sanshui, connu sous le nom de « Vieux Tigre de Xiguan ».

Techniques d’entraînement

Les techniques et les méthodes d’entraînement du style hung-gar ont très peu évolué au cours des siècles. Ce style repose sur l’étude de cinq animaux : le tigre, la grue, le léopard, le dragon et le serpent. Chaque animal possède ses propres caractéristiques, selon ses qualités et son importance : le tigre correspond à la puissance, à la force et au courage ; la grue à l’agilité et à la vigilance ; le léopard à la vitesse ; le dragon au contrôle et à la qualité spirituelle ; le serpent à la puissance et à la force intérieure.

Après vingt années de pratique, il développe un enchaînement appelé les « dix formes de poing », ainsi que « le poing à motif double » et enfin le sup juet sao, connu sous le nom de « dix mains meurtrières » ou « dix poings spéciaux », une technique qui combine dix positions de combat individuel : dragon, tigre, grue, serpent, léopard, bois, métal, terre, feu et eau. Le sup juet sao est issu du fu hok sok ying kuen (Boxe de la grue et du tigre).

C’est une série de dix principes que Wong Fei-hung considérait comme les méthodes destructrices les plus efficaces du hung-gar. Son efficacité permit à Wong de devenir un véritable héros en Chine, lui qui ne perdit jamais un combat de toute sa vie.

Ces grands principes sont :
– attaquer les yeux,
– couper la respiration,
– casser le visage,
– exploser les oreilles,
– briser les reins,
– tordre les tendons,
– casser les doigts,
– disloquer les articulations,
– casser les coudes,
– troubler le système nerveux.

Cette technique étant trop dangereuse, elle n’était enseignée qu’à un nombre restreint de disciples.

Wong Fei-hung semble également avoir été très doué pour le maniement des armes, sa spécialité étant le bâton long de bois, avec lequel il vainquit le gang d’une trentaine de combattants, ainsi que le trident.

Soldats maniant la fourche du tigre et le bouclier en rotin.

Films sur Wong Fei-hung

Wong Fei-hung, considéré comme le Robin des Bois chinois, est devenu un héros légendaire, et de nombreux films hongkongais sont basés sur son histoire. Au total, plus de cent films traitent de la vie de Wong Fei-hung, mais seuls huit acteurs ont interprété ce rôle.

Kwan Tak-hing fut le premier à incarner ce héros au cinéma en 1949. Il joua ce rôle pendant vingt et un ans dans une série, créant ainsi la plus longue saga de l’histoire du cinéma, avec plus de quatre-vingt-cinq films. Il continua à interpréter Wong Fei-hung dans quelques films supplémentaires pendant encore onze ans.

Jackie Chan interpréta Wong Fei-hung dans Le Maître chinois (1978) et sa suite Combats de maître (1994). Plus récemment, dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours (2004), son personnage Passepartout est secrètement présenté comme le frère de Wong Fei-hung, lequel est joué par son ami Sammo Hung.

Jet Li joua Wong Fei-hung dans les épisodes 1, 2, 3 et 6 de la série Il était une fois en Chine. Dans les épisodes 4 et 5, il est remplacé par Chiu Man Cheuk. Jet Li interpréta également ce rôle dans Last Hero in China.

Donnie Yen interpréta Wong Fei-hung dans Hero Among Heroes. Il avait auparavant joué le père de Wong Fei-hung dans Iron Monkey : La légende démasquée, de Yuen Woo Ping, où le jeune Wong Fei-hung était incarné par Sze-Man Tsang.

Gordon Liu joua également Wong Fei-hung dans Le Combat des maîtres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Pérégrination vers l’Ouest (西遊記)

LA PÉRÉGRINATION VERS L’OUEST (西遊記)
SUN WU KONG, DIT LE ROI SINGE

La Pérégrination vers l’Ouest (西遊記) est un roman de Wu Cheng En. Il est aussi connu en français sous d’autres titres : « Le Voyage en Occident », « Le Singe pèlerin », « Le Roi-Singe », « Pérégrinations vers l’Ouest », « Monkey King », « Monkey Goes West », ou bien encore « Journey to the West » dans les pays anglophones, etc. Ces différents titres sont surtout dus à son héros principal, Sūn Wù Kōng, un singe immortel. Ce roman est connu de longue date au Japon sous le nom de Saiyūki (rōmaji) et au Viêt Nam sous le nom de Tây Du Ký. Mais il compte surtout parmi les grands classiques de la Chine.

Il retrace l’expédition du moine bouddhiste Xuán Zàng (玄奘), également appelé Táng Sān Zàng (唐三藏), « Tripitaka de l’Empire des Tang », Táng Sān Zàng étant un titre honorifique pour les moines ayant la maîtrise de l’ensemble du canon bouddhiste, lui-même appelé en sanskrit Tripiṭaka (त्रिपिटक), les « Trois Corbeilles ». Xuán Zàng se rendit de Chine en Inde pour en rapporter les textes authentiques du courant de la « Conscience seule » (yogācāra), afin de les traduire en chinois. Alors que le roman date du XVIᵉ siècle environ, le réel voyage du personnage historique daterait en fait du VIIᵉ (602-664), décrit par son disciple dans le Dà Táng Xī Yù Jì (大唐西域記), le « Rapport du voyage en Occident à l’époque des Grands Tang », en 646 de notre ère.

Dans ce roman fantastique, le moine rencontre toute une série de monstres prêts à le dévorer pour obtenir l’immortalité, car sa chair pure donnerait, dit-on, 10 000 années de vie à qui la mangerait. Il est aidé par des Shén () « Divinités », des Xiān () « Immortels », des Pú Sà (菩薩 : Bodhisattva en sanskrit) et des Fó ( : Buddha) qui tiennent à protéger son voyage périlleux. Shì Jiā Móu Ní (釋迦牟尼 : Śākyamuni), le Bouddha historique, lui envoie la Bodhisattva Guān Yīn (觀音), la Grande Miséricordieuse, qui lui adjoint pour sa part quatre protecteurs :
– un singe immortel, sorte de Hanumân indien, jadis auto-proclamé Qí Tiān Dà Shèng (齊天大聖), « Grand Saint Égal du Ciel », plus connu sous le nom de Sūn Wù Kōng (孫悟空), dont le prénom signifie « Conscient de la Vacuité » ;
– un dragon, Lóngwáng Sānjūn (龍王三君) « Troisième Fils du Roi-Dragon », transformé en Bái Lóng Mǎ (白龍馬), le « Cheval-Dragon Blanc », qui sert de monture au bonze ;
– un cochon ou sanglier, Zhū Bā Jiè (豬八戒), « Huit Défenses (Interdits Religieux) » ou Wù Néng (悟能) « Conscient de ses Capacités », qui ne pense qu’à manger et à fonder une famille ;
– et enfin un bonze des sables, Shā Hé Shàng (沙和尚) « Moine des Sables », aussi prénommé Wù Jìng (悟净) « Conscient de la Pureté », qui ne pense, lui, qu’à devenir meilleur.

Ces quatre personnages fantastiques ont pour mission de protéger le moine Sān Zàng ; il s’agit, pour Sūn Wù Kōng, de s’assagir et de réaliser son potentiel, et pour les deux autres d’effacer les conséquences de leurs erreurs passées qui les ont transformés en Yāo Guài (妖怪) « Démons ». Cette mission leur permettra de racheter leurs fautes, d’être pardonnés par le Ciel et de devenir à leur tour des Bouddhas ou des Saints du bouddhisme.

Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires. On peut entrevoir au travers du récit l’époque Míng (明朝), dont le système politique et administratif est reproduit dans l’entourage des démons et dans leurs relations, ainsi que le syncrétisme idéologique et religieux, mélange de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme. Outre la qualité de l’écriture (descriptions attrayantes, rythme enlevé), un des attraits de l’œuvre est qu’elle offre plusieurs niveaux de lecture ainsi qu’une grande variété de thèmes. À l’instar des autres romans chinois classiques, le récit accorde une large part aux usages ainsi qu’aux combats militaires. Il met au jour les mécanismes du pouvoir, notamment la façon dont sont distribuées les charges mandarinales aux puissants, afin de s’assurer de leur loyauté et non de sanctionner une compétence particulière. À ce double titre, le ton parfois humoristique fait qu’il a pu être interprété comme une satire de la société de l’époque.

Les premiers chapitres décrivent la naissance de Sūn Wù Kōng dans les « Monts des Fleurs et des Fruits » (花果山洞天 : Huā Guǒ Shān Dòng Tiān), son intronisation en tant que « Roi des Singes », son initiation aux arts secrets et magiques auprès d’un Immortel, sa mésaventure avec les « Rois-Dragons » (龍王 : Lóng Wáng) où il va acquérir son arme suprême, le « Bâton de Bon-Plaisir Cerclé d’Or » (如意金箍棒 : Rú Yì Jīn Gū Bàng), son séjour aux Enfers, son ascension mandarinale au Ciel ratée par deux fois, sa révolte et son combat titanesque contre les Armées du Ciel, et finalement son châtiment par le Bouddha, qui le condamne à rester 500 ans emprisonné sous la « Montagne des Cinq Doigts » (五手指山 : Wǔ Shǒu Zhǐ Shān).

龍王

Les chapitres suivants nous racontent l’amitié de Sān Zàng avec l’empereur « Tài Zōng des Táng » (唐太宗), la mission que lui confie Guān Yīn et sa décision de partir chercher les sutras. On passe alors à sa rencontre avec ses disciples : d’abord Sūn Wù Kōng, qu’il délivre en premier et qui lui jure fidélité, puis Bái Lóng, le Prince-Dragon qui dévore sa monture et devient cette même monture pour le reste du voyage, Zhū Bā Jiè, et enfin Shā Hé Shàng.

Le passé humain du moine est même évoqué et l’on apprend qu’il serait en réalité la réincarnation d’un ancien disciple de Bouddha appelé « Cigale d’Or » (金蟬). Le voyage se poursuit, rythmé par la rencontre de nombreuses créatures maléfiques des deux sexes, plus pittoresques les unes que les autres. Les disciples, et plus particulièrement le singe, mettent régulièrement leurs pouvoirs fantastiques au service du bonze, dont la personnalité — mélange d’incroyable naïveté, qui en fait la proie rêvée des démons, et de sagesse — contribue à donner au Voyage sa coloration quelque peu satirique, jusqu’au but du voyage : atteindre le Royaume de Bouddha afin de se faire remettre les écritures sacrées.

JEUX VIDÉO

Enslaved: Odyssey to the West du studio Ninja Theory est un jeu d’action-aventure librement inspiré du conte.
SonSon : un jeu d’arcade créé par Capcom, dont le personnage éponyme est une caricature de Sun Wukong.
Xiyouji sur la Nintendo NES (1994), un jeu de plateau et de baston basé sur le roman.
Saiyuki Journey West : un jeu de stratégie et d’aventure retraçant la trame du roman originel (PlayStation, Koei, 2001).
Monkey Magic : jeu de plateau chronométré (sans sauvegarde) sur DS (2007).
S.y.k., série de jeux de Idea Factory sortie uniquement au Japon.
Les jeux League of Legends, Heroes of Newerth, Heroes of the Storm, SMITE et Dota 2 proposent un personnage jouable inspiré de Sun Wukong.
C’est également le cas de Kung Fu Chaos, sorti sur Xbox en 2003, avec le personnage Monkey.
Sun Wukong et Seiten Taisei, son homologue japonais, sont des démons récurrents de Shin Megami Tensei. Zhu Baije apparaît aussi dans le spin-off Persona et dans Shin Megami Tensei IV.
Le jeu Fate/Grand Order a introduit un événement Journey to the West, qui sert à l’introduction d’un nouveau Servant, Xuanzang Sanzang, qui appartient à la classe Caster.

NB : Voici le lien de notre page YouTube vers une vidéo montrant le célèbre Sun Wu Kong dans une célèbre pièce d’opéra chinois (京劇) du nom de : 京剧《闹天宫》北京梅兰芳京剧团 [Le Roi Singe : Ravages au paradis].

Image d'une fondue chinoise
L’art de la fondue chinoise (火鍋)

La fondue chinoise (火鍋 : huǒguō, de huǒ, « feu », et guō, « casserole »), beaucoup l’ont souvent vue inscrite au menu d’un restaurant, mais peu savent à quel point elle peut s’avérer savoureuse. Elle est originaire de la ville de Chongqing (重庆), au centre de la Chine, où elle aurait été créée il y a près de 2 000 ans. Elle est souvent comparée à la fondue bourguignonne, à la différence que la fondue chinoise a l’avantage d’être peu calorique (ni huile, ni fromage, et du poisson plutôt que de la viande). À l’époque, le plat fut nommé en référence au bruit que fait le bouillon lorsqu’il est porté à ébullition : « gudong, gudong, gudong ». Ainsi, il fut baptisé « soupe Gudong ».
Le plat devint un mets impérial sous la dynastie Qing, au XVIIᵉ siècle, une époque charnière, puisque c’est également à ce moment que la fondue devint très populaire.


LES FONDUES CHINOISES

S’il existe plusieurs types de fondues dégustées en Asie et majoritairement en Chine, on ne les mange pas de la même manière ni avec les mêmes ingrédients selon la zone géographique de l’immense territoire chinois.

On trouve par exemple la fondue de Chongqing (老重庆火锅, lǎo chóngqìng huǒguō), considérée comme la fondue originale, autrefois consommée par les travailleurs des fleuves de la région. Très pimentée et essentiellement composée d’abats, cette fondue est aujourd’hui la grande fondue chinoise par excellence.

On peut également citer la fondue au bouillon, aux saveurs plus douces et non pimentées. Elle est préparée à partir de bouillon de viande, de baies de goji et notamment de jujubes.

Autre recette : la fondue mongole, ou fondue pékinoise, servie dans le nord de la Chine et très populaire à Pékin. Elle contient principalement du mouton. Vient ensuite la fondue cantonaise, riche en poissons et fruits de mer, qui peut rappeler la bouillabaisse française. On trouve aussi la fondue sichuanaise, cousine de la fondue de Chongqing, également très pimentée.

Enfin, âmes sensibles s’abstenir : la fondue au chien, consommée dans le nord-est de la Chine et très appréciée en Corée. C’est malheureusement une version réputée, notamment auprès de la minorité bouyei de Huajiang, dans le Guangxi. On se passera de commentaires.


LA FONDUE CHINOISE TRADITIONNELLE

(FONDUE DE CHONGQING)

En résumé, la fondue chinoise consiste en un bouillon, épicé ou non, placé au centre de la table. Les convives font cuire eux-mêmes leurs ingrédients, placés dans une petite épuisette ou tenus avec des baguettes.

Exemples d’ingrédients courants :

  • Poissons, crustacés, noix de Saint-Jacques ou autres coquillages.

  • Viande en tranches très fines (blanche de préférence, mais le bœuf ou le mouton peuvent également être utilisés). Pour obtenir des tranches fines, la viande doit être partiellement congelée. À Chongqing, des tripes grossièrement coupées sont souvent utilisées.

  • Boulettes de poisson ou de viande.

  • Chair de calmar ou de seiche, coupée en petits morceaux.

  • Légumes : chou chinois, épinards, ciboules, champignons noirs, carottes, racines de lotus, algues, etc.

  • Pâtes chinoises ; au Sichuan, nouilles de riz (mifen) ; au Vietnam, dongfen, vermicelles de haricot mungo.

  • Tofu (pâté de soja) sous différentes formes.

  • Petits raviolis variés ou aliments à base de pâte de poisson (type surimi), vendus en supermarchés asiatiques spécialement pour la fondue (mandarin : 火鍋料, huǒguō liào).


LES ÉTAPES DE LA RECETTE DE LA FONDUE CHINOISE ORIGINALE

ÉTAPE 1

Préparer la viande, les poissons, les coquillages et les crustacés en retirant l’excédent de gras et en découpant en lamelles. Réserver les déchets pour le bouillon.

ÉTAPE 2 — PRÉPARATION DU BOUILLON

Dans une grande casserole, porter à ébullition un grand volume d’eau avec tous les ingrédients et les déchets.
À savoir : 2 L d’eau + 1 oignon + 1 clou de girofle + 1 piment sec + 1 anis étoilé + sel & poivre selon convenance.
Laisser mijoter 2 heures.

ÉTAPE 3

À la fin de la cuisson, filtrer et écumer le bouillon.

ÉTAPE 4 — PRÉPARATION DE LA SAUCE PÉKINOISE

Mélanger énergiquement tous les ingrédients, goûter et rectifier l’assaisonnement si nécessaire.
Pour la sauce : 1 filet de jus de citron + 1 cuillère à soupe de ketchup + 1 cuillère à soupe de moutarde + 3 gouttes d’huile pimentée.

ÉTAPE 5

Ciseler finement la ciboulette et mélanger intimement tous les ingrédients.

ÉTAPE 6 — PRÉPARATION DE LA SAUCE CACAHUÈTES

Faire griller les cacahuètes dans une poêle bien chaude, sans matière grasse.
À savoir : 3 cuillères à soupe de sauce soja + 2 citrons + 50 g de cacahuètes.

ÉTAPE 7

Mixer les cacahuètes, puis mélanger avec le jus de citron et la sauce soja. Ajouter un peu d’eau si nécessaire.

ÉTAPE 8 — PRÉPARATION DE LA SAUCE NUOC MAM

Mélanger tous les ingrédients jusqu’à dissolution complète du sucre.
À savoir : 1 citron + 2 morceaux de sucre + 3 cuillères à soupe de sauce nuoc mam + 1 cuillère à soupe d’eau + 1 gousse d’ail pilée.

ÉTAPE 9 — PRÉPARATION DE LA SAUCE AU GINGEMBRE

Mélanger les deux vinaigres et le gingembre haché.
À savoir : 2 cuillères à soupe de vinaigre aromatisé au gingembre + 2 cuillères à soupe de vinaigre pur + un peu de gingembre haché.

ÉTAPE 10

Maintenir le bouillon chaud durant tout le repas. C’est en trempant les morceaux de viande ou de poisson dedans qu’ils cuiront.
Servir accompagné de toutes les sauces.

Bien sûr, il existe des appareils à fondue chinoise, permettant de garder au chaud cette recette ancestrale et très goûteuse. C’est un plat que nous aimons manger et partager au sein de l’école du lion d’or. Et ce notamment pour se remplir le ventre après les froids entraînements d’hiver ou pour le nouvel an chinois que nous passons traditionnellement à Paris dans le treizième arrondissement.

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