La fête de la mi-automne ou fête de la lune est célébrée dans divers pays de l’Asie de l’Est et du Sud-Est le soir du 15e jour du huitième mois lunaire, qui peut varier en fonction des années aux environs de septembre (ou du début d’octobre) sur le calendrier grégorien. La 15e nuit du calendrier lunaire est une nuit de pleine lune.
La fête de la mi-automne représente l’un des deux plus importants évènements du calendrier chinois, l’autre étant la nouvelle année lunaire chinoise ou Nouvel An chinois ; elle est jour férié dans de nombreux pays asiatiques.
On parle aussi parfois, en raison de la présence de gâteaux de lune lors de cette fête, de « fête des gâteaux de lune ». Dans certaines régions de Chine, comme à Shanghaï, il est aussi dans la tradition de manger des xiaolongbao ou du huntun.
Synonymes
La « fête de la mi-automne » (中秋节) ou « fête de la lune », est également appelée le « 15e jour du 8e mois du calendrier lunaire » (en chinois, 农历八月十五日, nóng lì bā yuè shíwǔ rì, parfois traduit en « ») ou plus littéralement « 15e soir du 8e mois »
Origines
La fête de la mi-automne fut tout d’abord une fête agricole, la célébration des récoltes. Elle prit de l’importance à partir des Tang où des rites furent tenus à cette occasion dans le palais impérial. La légende attribue cette initiative à l’empereur Tang Xuanzong qui aurait visité en rêve le palais lunaire de la déesse Chang’e.
Tang Xuanzong (唐玄宗) né le 8 septembre 685 à Luoyang – mort le 3 mai 762)
Au Vietnam, la fête de la mi-automne (tết trung thu) fut d’abord destinée à célébrer la récolte de riz. Mais c’est aussi une fête lunaire. Plus la lune est belle, plus la récolte promet d’être bonne. Selon le folklore vietnamien, un couple, Chú Cuội et Hằng Nga, vit sur la Lune depuis que l’arbre guérisseur, que trouva Chú Cuội sur terre, amena ce dernier rejoindre la lune (Hằng). Les jours de pleine lune, les enfants peuvent apercevoir une tache noire sur la Lune représentant Chú Cuội et son arbre guérisseur
Origine des gâteaux de lune
La tradition veut que le signal de la révolte des Chinois Han contre la dynastie mongole Yuan qui allait amener l’avènement des Ming ait été donné par le biais de messages cachés à l’intérieur de ces pâtisseries que seuls les Hans consommaient.
L’empereur Tang Taizong (Li Shimin) envoya le général Li Jing à la tête d’une armée. Après quelques mois de guerre, Li Jing réussit à repousser les Tujue et à rétablir la paix.
Tang Taizong (唐太宗 ; né Li Shimin (李世民) vers 600 et mort le 10 juillet 649
La campagne militaire terminée, le général rentra à Chang’an (actuelle Xi’an), la capitale, où il arriva le du calendrier lunaire. L’empereur le fit accueillir en grande pompe, comme un héros, au son des cloches et des tambours, des instruments généralement présents dans deux tours distinctes dans les temples taoïstes. Xi’an possède toujours deux imposantes tours de la cloche et du tambour en son centre-ville.
En l’honneur de cette victoire et de la paix retrouvée, un marchand de Chang’an créa pour l’empereur un gâteau spécial rond et coloré. L’empereur Li Shimin le distribua à ses ministres et leur dit qu’il fallait le manger pour inviter la Lune. Voilà pourquoi il s’appelle « gâteau de lune ».
Depuis, la fête de la mi-automne (中秋节, zhōngqiūjié) est l’occasion pour les Chinois de manger des gâteaux de lune (月饼, yuè bǐng)… et peut-être aussi de se souvenir de l’empereur Li Shimin et du général Li Jing.
La tradition historique populaire veut que le signal de la révolte des Chinois Han contre la dynastie mongole Yuan qui allait amener l’avènement des Ming ait été donné par le biais de messages cachés à l’intérieur de ces pâtisseries. En effet, à la différence des Chinois, les Mongols n’en mangeaient pas. Le message caché dans les gâteaux était : « Tuez les barbares le quinze du huitième mois » (八月十五殺韃子).
Sous la clarté lunaire
La Lune est depuis longtemps la grande vedette de cette fête que l’on nomme également « fête de la Lune ». Dans de nombreuses régions chinoises, on considère l’automne comme la plus belle saison, plutôt sèche et tempérée, et la lune de la mi-automne est réputée être la plus belle. C’est donc autour d’elle que sont organisées les activités festives, appelées traditionnellement shǎng yuè (赏月 / 賞月, « contemplation de la Lune ») et zǒu yuè (走月, promenade sous la Lune), qui se concrétisent par un pique-nique nocturne très populaire. Dans les zones urbaines, les parcs et les cours des écoles restent ouverts à cet effet, et certains n’hésitent pas à s’installer sur le trottoir avec leur matériel de barbecue. Les enfants se promènent avec des lanternes éclairées. Les fermiers célèbrent la moisson et la fin de la saison agricole.
On consomme les fameux gâteaux de lune (yuè bǐng月饼 / 月餅). Le modèle traditionnel contient une pâte sucrée de haricots rouges ou dattes enrobant souvent un ou deux jaunes d’œufs de cane salés qui rappellent la Lune (le mélange sucré-salé est tout à fait acceptable dans les pâtisseries chinoises). La surface est décorée de motifs en relief en relation avec les légendes lunaires ou de sinogrammes de bon augure, et plus récemment de caractères indiquant prosaïquement le contenu des gâteaux pour faciliter le choix des clients devant leur diversité croissante. La légende populaire rapporte l’existence d’une déesse nommée Chang’e 嫦娥, du lapin de jade (玉兔, yùtù) et d’un bûcheron vivant sur la Lune. Les magasins qui vendent des gâteaux de lune un peu avant la fête affichent généralement l’image de la déesse Chang’e flottant vers la Lune, elle est également représentée sur les boites en métal contenant plusieurs de ces gâteaux.
Chang’e (嫦娥) et le lapin de jade (玉兔)
Fête féminine
Liée à l’énergie yin du couple yin et yang, la Lune est un symbole féminin. Des documents mentionnant l’antique culte lunaire prétendent qu’il était rendu exclusivement par les femmes. D’autre part, selon la tradition, les amitiés se font et se défont sous le regard de la Lune, et les mariages sont arrangés dès la naissance par un personnage mythique appelé le vieil homme sous la lune (yuè xià lao rén, 月下老人).
e vieil homme sous la lune (yuè xià lao rén, 月下老人).
Tous ces facteurs s’unissent pour faire de la fête de la mi-automne un soir propice aux entreprises romanesques. Dans la société rurale d’autrefois, les jeunes filles partaient dans les champs et potagers obscurs arracher à tâtons un plant de légumes. Certains types, la ciboule (cong, 蔥) par exemple, auguraient particulièrement favorablement de l’avenir matrimonial. Des rendez-vous romantiques ont remplacé de nos jours cette coutume, appelée « vol de légumes » (touguacai, 偷瓜菜).
Même les empereurs n’échappent pas à l’atmosphère magique de cette fête. La légende veut que l’empereur Tang Xuan-zong, dont la vie est riche en anecdotes romanesques, ait entendu cette nuit-là d’une terrasse de son palais la musique merveilleuse provenant du palais lunaire qu’il mémorisa et fit transcrire. Ce serait l’origine du morceau « vêtements d’arc-en-ciel et de plume » (nishangyuyiqu, 霓棠羽衣曲).
Autres thèmes
La tradition taoïste a repris des thèmes de la mythologie chinoise antique pour créer ces deux légendes associées à la Lune : La Fuite de Chang-e (嫦娥奔月) et Wugang coupe l’osmanthus (吳剛砍桂).
L’archer Houyi (后羿) avait pour épouse une certaine Heng-e 姮娥 (dont le nom fut changé en Chang’e à cause de son homonymie avec un nom d’empereur). Il lui avait confié un élixir de longue vie offert par Xiwangmu, qui dans les traditions taoïstes règne sur une terre d’immortalité située à l’Occident. Ne voulant pas attendre d’avoir atteint un âge avancé pour consommer sa part, comme le lui conseillait son mari, Chang-e absorba l’intégralité de la dose et sentit aussitôt son corps se mettre à flotter. Trop embarrassée par sa conduite pour se rendre dans le ciel des immortels comme prévu, elle s’exila sur la Lune où elle est censée depuis vivre dans un palais de jade nommé Guanghangong (廣寒宮). Elle y a été rejointe par Wugang, un apprenti immortel exilé pour son manque de détermination et condamné à y couper un osmanthus magique qui repousse sans cesse.
Guan Yu ou Kouan Yu (關羽) , né vers 160-162 et décédé vers octobre 219-220
Toujours dans la lignée du taoïsme, vivrait sur la Lune un lièvre apothicaire souvent représenté avec son mortier. Des traditions très anciennes associent la Lune au crapaud et au lièvre.
recette du gâteau de lune
Ingrédients pour 10 personnes:
Pour la pâte :100gde sucre, 0.5petite cuillèrede levure de boulanger, 7petites cuillères d’ huile d’arachide, 300g de farine, 750gde pâte de graine de lotus, 10 jaunes d’oeuf salés,1petite cuillèrede thé Pu’er.
Pour la décoration :1petite cuillèrede sucre, 2 jaunes d’oeuf, 2petites cuillères d’ eau.
Préparation
Temps total : 5h10
Préparation :4 h
Cuisson :1h10
Étape 1
Enveloppez les jaunes d’oeuf salé dans un papier d’aluminium huilé. Faites les cuire au four pendant 20 min, thermostat 3, 90°.
Étape 2Coupez la pâte de graine de lotus en 10, faites un creux au centre de chaque bloc et, placez-y un jaune d’oeuf salé. Roulez-les pour en faire une boule.
Étape 3Tamisez la farine et mélangez avec le sucre, le thé, la levure et l’huile. Laissez reposer la pâte sous une serviette mouillée pendant 4 heures.
Étape 4Coupez en 10. Enveloppez chaque boule de pâte de graines de lotus avec la pâte de farine et mettez-la dans un moule à gâteau de lune.
Étape 5
Aplatissez bien, puis retirez du moule et, placez les gâteaux sur un plateau huilé.
Étape 6
Faites cuire au four à 200ºC, thermostat 6, pendant 15 min. Puis, enlevez les gâteaux et arrosez les d’eau.
Étape 7
Faites cuire encore à 180ºC, thermostat 6, pendant 5 min.
Étape 8
Sortez et dorez les gâteaux avec l’oeuf battu, le sucre et l’eau.
Étape 9
Faites cuire encore 10 min jusqu’à ce que les gâteaux prennent une belle couleur dorée.
Il existe plusieurs moules de formes différentes pour créer les motifs des gâteaux!. On en retrouve sur les grands sites de commerce en ligne.
Lointaines héritières des sociétés secrètes de la fin du XVIIe siècle, les triades chinoises (三合會) forment aujourd’hui une mafia puissante qui n’a plus aucun rapport avec la Triade originelle. Ils sont aujourd’hui plus de 250 000 toutes familles confondues.
Histoire
La Triade originelle était une société secrète née en opposition à la dynastie mandchoue des Qing à la fin du XVIIe siècle. Société patriote, elle voulait restaurer l’ancienne dynastie Ming. Pour ce faire, elle a soutenu pendant des siècles de nombreuses révoltes contre la dynastie mandchoue. Ses membres possédaient un langage codé, des signes de reconnaissance et pratiquaient des disciplines de combat tenues secrètes.
Au XIXe siècle, les sociétés secrètes chinoises étaient à la fois syndicats, sociétés d’entraide, organisations politiques, groupes économiques, etc.
Les sociétés secrètes fonctionnaient comme des syndicats souvent contrôlés par des patrons. Celui qui refusait de devenir membre ne pouvait guère espérer trouver un emploi dans les mines d’étain du sud de la Thaïlande ou les moulins à riz de Bangkok.
Les ang-yi ou tua-hia faisaient également office de société d’assurance et d’entraide pour leurs membres. Elles pouvaient honorer les frais d’un procès devant un tribunal, veillaient à ce que les membres emprisonnés reçoivent un traitement décent, s’occupaient de leur personne en cas de maladie et de leur dépouille en cas de décès.
Les triades auront aussi, très tôt, une dimension politique. Le premier président de la République de Chine, Sun Yat-sen, était lui-même un « 426 », soit un responsable de la sécurité et de la discipline, de la triade des Trois-Harmonies. Entre 1903 et 1908, il fit quatre séjours au Siam au cours desquels il contacta les leaders de diverses sociétés secrètes. Les triades participèrent à une révolte en 1911 qui déboucha sur la défaite des Qing et la proclamation de la République. Plus tard, Tchang Kaï-chek utilisa ses appuis au sein de la bande Verte, une autre société secrète, pour éliminer les communistes de Shanghai. Au Siam, la plupart des leaders de triades allaient devenir des protégés des gouvernements européens et constituer ainsi une menace politique d’un autre genre pour les dirigeants.
Tchang Kaï-chek (蔣介石 né le 31 octobre 1887 à Ching Yang Shui et mort le 5 avril 1975)
La dimension économique des sociétés secrètes connaissait des formes très diverses mais était bien réelle. Les leaders des triades pourvoyaient aux besoins des travailleurs immigrés chinois, tels que les jeux, les alcools, l’opium et les prostituées. Ces commerces étaient alors légaux mais lourdement imposés.
Mais, dès le milieu du XIXe siècle, certains de ses membres avaient rompu avec l’idéal des origines et pratiquaient une violence gratuite au service de leurs seuls intérêts. Des loges de la Triade originelle sont ainsi devenues des gangs de voleurs et d’assassins.
En 1949, les communistes les déclarent hors-la-loi. Elles fuient alors la Chine Populaire pour s’installer à Hong Kong, Macao ou Taïwan. Dès lors, ces sociétés ne sont plus qu’un pâle reflet de leur glorieux passé. Toute leur activité se centre alors autour du crime organisé.
Les triades sont au cœur du trafic de drogue en provenance du Triangle d’or et du Sri Lanka. Cette région, située à cheval sur le Laos, la Thaïlande et la Birmanie, produit chaque année la moitié du volume mondial d’opium et de ses dérivés dont principalement l’héroïne. Les triades sont très présentes dans l’économie mondiale. Elles constituent un grand péril financier. En effet, pour donner un exemple, 1,1 % du PNB américain, soit 50 milliards d’euros, ont été produits par les triades pendant les années 1980.
Le rattachement de Hong Kong à la Chine en 1997 a soulevé quelques inquiétudes chez les dirigeants mafieux. Cependant, le gouvernement chinois témoigne d’une étrange mansuétude à l’égard des triades. Ces groupes très riches réinvestissent une large part de leur argent sale sous forme d’investissements en Chine. Ainsi, le ministre de la Sécurité publique chinois d’alors, Tao Siju, a déclaré en 1995 que « les membres des triades ne sont pas tous des gangsters. S’ils sont de bons patriotes, s’ils assurent la prospérité de Hong Kong, nous devons les respecter. » Il a même affirmé que « le gouvernement chinois est heureux de s’unir à eux. » Le rattachement de Hong Kong et de Macao et l’ouverture économique de la Chine, va ainsi permettre aux triades de se réinstaller massivement sur le continent, principalement la 14K, le gang des bambous unis et le gang des Quatre mers.
Organisation
Structure hiérarchique d’une triade.
Les groupements mafieux se divisent en trois niveaux. Au sommet trône un chef nommé Tak khunn, la « tête de dragon ». Il donne les grandes orientations à son groupe. Peu de membres connaissent sa véritable identité. Sous ses ordres, il y a plusieurs responsables. Ils ont conservé les noms traditionnels des officiers de loge.
L’« Éventail de papier blanc » s’occupe des finances.
Le « Bâton rouge », spécialiste en arts martiaux, se charge du respect de la loi interne.
La « Sandale de paille » est déléguée aux affaires extérieures du groupe.
Le « Maître des encens » a la tâche de recruter les membres.
Enfin, les membres les plus nombreux sont les « soldats » qui constituent le bras armé de l’organisation. À chaque fonction correspond un code chiffré que l’initié exprime par un simple geste : 489 pour une « tête de dragon », 432 pour une « sandale de paille », ou 49 pour les « soldats ».
L’initiation d’un nouveau membre répond à une cérémonie particulière. On décapite un coq dont le sang est mélangé à un breuvage alcoolisé. Le futur nouveau membre jure alors de rester fidèle à la société. Puis, il s’entaille un doigt et verse quelques gouttes de son sang dans la décoction préparée. Tous les membres présents trempent leurs lèvres dans la coupe afin de sceller sa promesse.
Les triades sont indépendantes les unes des autres. En 2016, on dénombre une dizaine de grandes triades chinoises, parmi lesquelles :
la Sun Yee On(新義安)La Sun Yee On à Hong Kong, née en 1919 à Canton, la plus importante des triades avec 50 000 membres répartis aux États-Unis, en Australie, à Macao, en Thaïlande, au Viêt Nam, au Canada et en République dominicaine, en France, au Benelux, en Allemagne, en Espagne, en Tchéquie et en Russie ;
Fondation
Sun Yee fut fondée par Heung Chin, originaire de Chaozhou, en 1919. Il fut déporté à Taïwan au début des années 1950 et continua à diriger l’organisation depuis l’île. On pense qu’ensuite Sun Yee On fut contrôlée par son fils ainé Heung Wah-yim, qui officiellement travaillait comme employé dans un cabinet juridique.
Affaire Anthony Chung
En , un ancien officier de police de Hong Kong, Anthony Chung, qui était devenu un membre de Sun Yee On, demanda la protection de la police. Il identifia Heung Wah-yim comme le chef de la triade et cela conduisit la police à arrêter onze membres de la Triade le . En perquisitionnant le cabinet juridique de Heung Wah-yim, la police trouva la liste de 900 noms numérotés de ce qui semblait être une liste des membres de l’organisation. En octobre, eut lieu le procès de Heung Wah-yim et de cinq complices, les cinq plaidant coupables. Heung Wah-yim protesta de son innocence pendant le procès, proclamant qu’il n’était que le président de la section locale du Lions Club et que la liste trouvée dans son bureau n’était qu’une liste de donateurs potentiels. Chung et un autre ancien membre de l’organisation criminelle étaient les principaux témoins à charge. Le , le jury déclara coupables cinq des accusés (dont Heung Wah-yim qui fut condamné à sept ans et demi de prison) et acquitta le sixième.
Postérité
Chen « Uncle Po »
Uncle Po est l’actuel Tête de dragon des Sun Yee On depuis plusieurs années. Po aime donner l’image d’un grand-père inoffensif. Il consacre de l’argent et du temps à des œuvres de charité et c’est un bienfaiteur reconnu dans les quartiers contrôlés par les Sun On Yee. Même au sein des triades, il cultive son image de négociateur et d’homme d’affaires pragmatique, mais son apparence « respectable » est à l’opposé de sa carrière de criminel. Son ascension au sein des Sun On Yee a été marquée par une violence extrême à tous les niveaux. L’emprise de Po sur la triade reste totale. Des rapports indiquent que les autres Bâtons rouges se sont résolus à attendre qu’il prenne sa retraite ou meure pour espérer prendre un jour sa place.
Lim Lee
Lim Lee, actuel bras droit d’Oncle Po est une figure emblématique à Hong Kong pour ses nombreux commerces dans la pornographie et le cinéma. Jugé comme un homme d’affaires, Lim a de bonnes relations avec plusieurs membres de la triade dont Henry Chun qui travaillerait avec lui sur plusieurs activités telles que la pornographie ou encore le proxénétisme. C’est un homme d’une grande importance au sein des Sun Yee On même si celui-ci s’avère plus intéressé vers son côté businessman que sa triade.
Henry « Big Chun » Chun
Henry Chun ou encore Big Chun est l’un des Bâton rouge les plus puissant chez les Sun On Yee. Il est largement détesté par les autres Bâtons rouges et de nombreux subalternes de la triade. Le pouvoir de Chun est basé sur deux éléments principaux : sa propension à utiliser des niveaux de violence extrême (même selon les critères de la triade) et la grande quantité d’argent liquide dégagé par ses diverses activités commerciales. Il semblerait qu’Henry travaille avec Lim Lee dans de plusieurs domaines. Big Chun se voit comme le successeur naturel pour remplacer le chef actuel de les Sun On Yee, une fois que celui-ci sera mort. Il n’est pas assez stupide pour agir tant qu’Uncle Po est en vie.
Sonny « Sun » Wang
Sonny Wang est le dernier membre a avoir été promu Bâton rouge des Sun Yee On pour sa motivation et son dévouement exemplaire. Contrairement à Big Chun, Sonny est une personne ambitieuse s’attachant aux traditions de sa triade. Il contrôle un quartier de la ville de Los Santos avec son gang de rue nommé Dragon Street Boys et son ami d’enfance Wu Shun qui l’a suivit depuis son arrivée à la Sun Yee On.
la Fédération Wo
la Fédération Wo, à Hong Kong, née en 1908, 28 000 membres répartis au Canada, en Chine populaire et aux États- (Boston, Los Angeles, Portland, San Francisco) essentiellement présente à Kowloon, Taiwan.et dans les New Territories.
la 14K,
La « 14K » résulte de l’unification des Triades du Sud-Est de la Chine en 1947 par le chef du Service de Renseignements militaire nationaliste, le général Kot Siu Wong. Elle s’installe à Canton, au siège de la Triade Hung Mun, 14 route Po Wah. Le 14 devient ainsi la désignation de la nouvelle Triade. Dès 1949 elle s’établit à Hong Kong où elle est l’une des plus importantes Triades. Elle est implantée en Australie, au Canada, en Chine Populaire, aux Etats-Unis (Boston, Chicago, Houston, Los Angeles, New York), en Grande-Bretagne, à Macao, aux Pays-Bas, à Taiwan, aux Philippines, au Japon.
le Groupe Luen
le Groupe Luen , à Hong Kong, compte 8 000 membres en Chine et à l’étranger, notamment à Toronto ;
La « Bambou Uni »
La « Bambou Uni », créée en 1956 à Taiwan. Elle est composée de 13 clans, chacun spécialisé dans une forme de criminalité. Elle compterait quelque 10 000-20 000 membres. Elle est active dans les secteurs de la construction, du recouvrement de dettes, de l’usure, des services de gardiennage et des » salons de massage « .Elle est implantée au Canada, au Japon, aux Etats-Unis (Atlantic City, Chicago, Denver, Honolulu, Los Angeles, Miami, New York, Phonix, San Francisco).
la Bande des Quatre Mers
La « Bande des 4 Mers », est implantée à Taiwan, qui compterait environ 2 000-5 000 membres. Elle est active dans les secteurs de la construction, du recouvrement de dettes, des services de gardiennage et des » salons de massage « .
le Grand Cercle
Le « Grand Cercle » basé en Chine Populaire, s’est spécialisé dans de trafic de l’immigration illégale et a des ramifications au Canada et aux Etats-Unis.
La Tian Dao Man
La Tian Dao Man, est implantée à Taiwan. Elle compte quelques centaines de membres et s’est spécialisée dans les secteurs du recouvrement de dettes, du gardiennage et des » salons de massage « .
La « Sung Lian »,
La « Sung Lian », à Taiwan, compte quelques centaines de membres et est spécialisée dans le recouvrement de dettes et les » salons de massage « .
NB : Voici le lien de nôtre page YouTube sur trois vidéos montrant la triade chinlise de nos jours (reportage d’Arté) .N’hésitez pas à vo us abonnez à nôtre page. https://www.youtube.com/watch?v=5Egy9uzKuiI
La Cité interdite ( 紫禁城 ), généralement appelé par les Chinois le palais ancien (故宫), également appelé musée du palais (故宫博物院) est le palais impérial au sein de la Cité impériale de Pékin dont la construction fut ordonnée par Yongle, troisième empereur de la dynastie Ming, et réalisée entre 1406 et 1420. Cet immense palais (il s’étend sur une superficie de 72 hectares) fait partie des palais les plus anciens et les mieux conservés de Chine. De nos jours, il est le musée du palais impérial, qui conserve les trésors impériaux de la civilisation chinoise ancienne et de très nombreuses œuvres d’art chinois de première importance : peintures, bronzes, céramiques, instruments de musique, laques, etc.
son nom complet est la « Cité pourpre interdite » (紫禁城), en référence à l’étoile nommée Zǐwēi Xīng (紫微星, la « petite étoile violette ») dans l’astronomie chinoise, c’est-à-dire l’étoile polaire de l’astronomie occidentale. En effet, comme le palais impérial se trouve au centre de Pékin et représentait le centre administratif de l’État, on lui donna un nom évoquant l’étoile qui est au centre de la rotation du ciel ;
le nom le plus courant à l’étranger est « Cité interdite », qui vient du fait qu’en tant que résidence des empereurs chinois, de leurs familles et de ceux qui étaient à leur service, son accès était interdit au peuple ;
en Chine actuellement, ce site est le plus souvent appelé Gùgōng (故宫), ce qui signifie « l’ancien palais » ;
le musée qui est abrité dans la « Cité interdite », ou musée du palais impérial, abrite plusieurs musées dont un musée de céramique et une pinacothèque ; il reste traditionnellement dénommé « musée du palais »[réf. souhaitée].
Description
Plan de la Cité interdite. Les lettres en rouge sont utilisées pour localiser les principaux bâtiments.
Depuis le début du xve siècle, le cœur de Pékin se trouve aux alentours de la Cité interdite, aussi appelée Palais impérial des Ming et des Qing. Il s’agit du plus vaste complexe architectural de Chine : une véritable ville dans la Cité impériale, dans laquelle l’empereur de Chine et son entourage étaient quasiment assignés à résidence, ne sortant de l’enceinte qu’en de très rares occasions.
Elle couvre un quadrilatère de 72 ha dont 50 ha de jardins, s’étendant sur 960 m de long du nord au sud, et de 750 m de large d’est en ouest, entourée d’une muraille de 10 m de haut sur 6 m de large, elle-même cernée d’une douve large de 52 mètres, à laquelle on accède par quatre portes. La porte méridionale, Wu men, édifiée en 1420, reconstruite en 1647, restaurée en 1801, la plus imposante des portes du palais, se compose d’un bâtiment central à deux étages et neuf entrecolonnements en façade (L. 126 m).
La cité compte selon la légende, 9 999 pièces (en réalité, 8 704, d’après une étude menée en 1973). Le chiffre de 9 999, s’explique par le fait que, selon la tradition, seules leurs divinités avaient le droit de construire un palais comprenant 10 000 pièces. Les hommes, de ce fait, essayaient ainsi de se rapprocher aussi près que possible de leur idéal de perfection. Dans la culture chinoise, le chiffre 9 est symbole de longévité, et le nombre 10 000 représente symboliquement « une infinité dénombrable ».
La construction de la Cité interdite a duré 14 ans et plus d’un million d’ouvriers réduits à l’esclavage y auraient travaillé. Un premier palais était achevé en 1420 mais brûla en 1421. Entre 1420 et 1911, un total de 24 empereurs y ont résidé. Avant 1924, année où elle a été ouverte au public, personne d’autre que l’empereur et sa cour n’avait le droit de s’en approcher ni même de la regarder. Aujourd’hui, la Cité interdite est l’un des sites les plus visités en Chine et il abrite le plus grand musée de Chine, le musée national du Vieux Palais ou musée du palais impérial, qui possède plus d’un million d’œuvres.
Les parties construites ont divisé la Cité interdite en deux parties composées sur un axe de symétrie. Ces deux espaces, l’un tourné vers la vie publique et l’autre centré sur la vie privée, font du Palais un monumental siheyuan :
La cour extérieure (partie sud), constituait la partie officielle de la cité, où le souverain recevait ses ministres et présidait les grandes cérémonies officielles. Elle abrite notamment : le « pavillon de l’Harmonie suprême » (Taihe), le « pavillon de l’Harmonie parfaite » (Zhonghe) et le « pavillon de l’Harmonie préservée » (Baohe), ainsi que les bâtiments latéraux principaux, dont le « pavillon de la Gloire littéraire » (Wenhua) et le « pavillon des Prouesses militaires » (Wuying). Ce dernier bâtimentN 2 expose des peintures, par roulement.
La cour extérieure est parcourue d’ouest en est par une rivière artificielle dénommée Jinshui He (c’est-à-dire : la « rivière aux eaux d’or ») provenant d’une dérivation des douves et servant aussi bien de décoration que de réservoir d’eau en cas d’incendie. Elle sert de dernier rempart symbolique protégeant la salle de l’Harmonie suprême.
La cour intérieure (partie nord), formait la partie privée, et servait donc aussi bien de cabinet de travail pour l’empereur, que d’appartements à la famille impériale et aux concubines. Elle comprend surtout le « pavillon de la Pureté céleste » (Qianqing), le « pavillon de l’Union » (Jiaotai) et le « pavillon de la Tranquillité terrestre » (Kunning), qui sont entourés respectivement par les « six pavillons de l’Est » et les « six pavillons de l’Ouest ».
Cité interdite : Porte de l’Harmonie Suprême.Cité interdite : Porte du Midi, vue de la Cour intérieure.Vue panoramique de la cour intérieure.
Environnement
La Cité interdite est entourée des jardins impériaux. À l’ouest, se trouve le Zhongnanhai, un parc contenant deux lacs autour desquels se trouve, depuis 1949, le siège du gouvernement de la république populaire de Chine et du Parti communiste chinois6. Au nord-ouest, se trouve le parc Beihai, un parc très populaire contenant lui aussi un lac. Au nord, se trouve le parc Jingshan (la « colline de Charbon »), où s’est pendu en 1644 le dernier empereur Ming, Ming Chongzhen.
Au sud de la Cité interdite, s’étend l’immense place Tian’anmen, au centre de laquelle se trouve le mausolée de Mao Zedong.
Histoire
Dadu ou Khanbalik sous la dynastie Yuan.
Zhongdu, appelé aujourd’hui Pékin, était la capitale de la dynastie Jin (1115-1234), des Toungouses Jurchen qui furent également appelés Mandchous sous la dynastie Qing. Le Mongol Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan, fonda la dynastie Yuan dans cette ville renommée Dadu, puis Khanbalik. Il place sa cité impériale à l’emplacement actuel de la Cité interdite.
Construction (1406-1420)
Quand la dynastie Ming lui succéda, Hongwu, le premier empereur, transféra la capitale à Nankin en 1369, et ordonna que la cité mongole soit rasée. Son fils Zhu Di fut nommé Prince de Yan, et s’établit à Beiping. Un palais princier fut construit dans cette ville. En 1402, Zhu Di renversa son neveu Jianwen et devint empereur sous le nom de Yongle. La capitale retourna à Beiping.
La construction de la Cité interdite commença en 1406, sur les plans d’un architecte en chef nommé Cai Xin et d’un eunuque annamite nommé Ruan An, assistés des ingénieurs en chef que furent Kuai Xiang et Lu Xiang. Les travaux durèrent 14 années en mobilisant environ un million d’ouvriers. L’axe principal du nouveau palais est tracé à l’est de l’ancien palais des Yuan, dans l’intention de « tuer » l’ancien emplacement à l’ouest, selon les principes feng shui. De même, la terre issue de l’excavation des douves a été amassée au nord du palais pour créer une colline artificielle, la colline du parc Jingshan (appelée colline de Charbon en raison de la noirceur de la terre extraite), protégeant le palais de la mauvaise influence du nord.
Dynasties Ming et Qing (1420-1912)
Cité interdite (1900-1901)
De son inauguration en 1420 à 1644, elle fut le siège de quatorze empereurs de la dynastie Ming. En 1644, quand elle fut envahie par Li Zicheng qui menait la révolte paysanne, l’empereur Chongzhen se pendit sur la colline Jingshan. Avec lui, disparaissait la dynastie des Ming.
La dynastie suivante, les Qing, s’établit également dans la Cité interdite, rompant avec la tradition qui voulait qu’une nouvelle dynastie s’installe dans un nouveau palais. Dix empereurs Qing vont se succéder à la Cité interdite de 1644 à 1912.
En 1860, durant la seconde guerre de l’opium, l’empereur Xianfeng (avec notamment une de ses concubines Cixi) doit quitter la Cité interdite pour sa lointaine (170 km au nord-est de Pékin) résidence de montagne de Chengde. Les forces franco-britanniques envahirent alors et saccagèrent l’ancien palais d’été (à 12 km au nord-ouest de la Cité interdite) qui était la résidence habituelle des empereurs (la Cité interdite étant surtout réservée aux cérémonies officielles). Elles occupèrent ce palais jusqu’à la fin du conflit. Du au , l’impératrice douairière Cixi doit de nouveau quitter la Cité interdite à cause de la révolte des Boxers.
Après avoir été la résidence de vingt-quatre empereurs — quatorze de la dynastie Ming et dix de la dynastie Qing — la Cité interdite cessa d’être le centre politique de la Chine après l’abdication de Puyi, le dernier empereur de Chine, le .
Après la révolution
Selon les huit « Articles veillant au traitement favorable de l’Empereur après son abdication », arrangement conclu entre la maison impériale Qing et le gouvernement de la nouvelle république de Chine, Puyi était autorisé à — et même de fait obligé de — vivre dans les murs de la Cité interdite, lui et sa famille gardant l’usage de la « cour intérieure », tandis que la « cour extérieure » revenait aux autorités républicaines. Puyi y résida jusqu’en 1924, quand Feng Yuxiang prit le contrôle de Pékin après son coup d’État. Dénonçant l’accord pris avec la maison impériale Qing, Feng expulsa Puyi.
Ayant été le séjour des empereurs durant plus de cinq siècles, la Cité interdite regorgeait de trésors inestimables et de pièces d’une grande rareté. Cette collection fut cataloguée et exposée au public au sein d’un musée.
Cependant, à la suite de l’invasion de la Chine par le Japon, la sécurité de ces trésors nationaux a été compromise, et ils furent évacués de la Cité interdite. Après avoir été déplacés de place en place sur le territoire chinois pendant plusieurs années, Tchang Kaï-chek décida en 1947 de transférer à Taïwan un grand nombre de ces objets ainsi que ceux du musée national de Nankin. Ces trésors ont formé le cœur du musée national du Palais à Taipei. La nécessité de ce transfert fut très controversée durant cette période de guerre civile, mais aura peut-être permis de sauvegarder une partie du patrimoine national lors de la révolution culturelle qui sera déclenchée en 1966.
C’est depuis le balcon surplombant Tian’anmen, la « porte de la Paix céleste », donnant accès tant à la Cité impériale qu’à la Cité interdite, que Mao Zedong a proclamé la république populaire de Chine le .
Révolution culturelle (1966-1976)
Durant la révolution culturelle, le Premier ministre Zhou Enlai Zhou Enlai (周恩來), né le à Huaiyin ) et mort le à Pékin, était le premier Premier ministre de la république populaire de Chine en poste à partir d’ jusqu’à sa mort, sous les ordres de Mao Zedong, eut vent que les gardes rouges avaient prévu d’entrer dans la Cité interdite. Sachant comment les gardes rouges avaient agi avec d’autres monuments historiques, Zhou ordonna que les portes soient fermées et fit garder le palais par l’armée.
De nos jours
La Cité interdite a été profondément rénovée et les travaux continuent sans interruption. Les autorités ont veillé à préserver le palais d’une commercialisation trop voyante, limitant le commerce privé à la vente de souvenirs et la restauration légère dans des espaces ménagés à l’intérieur des bâtiments ; un café à l’enseigne Starbucks a pu s’y établir en 2000, déclenchant plus tard une controverse qui l’amènera finalement à fermer ses portes en 2007.
En 2006-2007, dans le cadre de l’accueil des Jeux olympiques de Pékin 2008, le gouvernement chinois a fait appel à un expert bois, Jean-Luc Sandoz, dans le but d’expertiser les structures de bois du Pavillon de l’Empereur de la Cité interdite. Ce pavillon a été restauré intégralement et rouvert à l’occasion des Jeux olympiques d’été 2008.
La Cité interdite a été inscrite au patrimoine mondial de l’humanité en 1987 par l’UNESCO. C’est aussi la plus grande collection de constructions en bois au monde.
Une exposition lui a été consacrée au Louvre avec une étude parallèle des empereurs de Chine et des rois de France, sous la direction de JP Desroches en 2011.
Dans la culture populaire
Jean-Michel Jarre y donna un concert le ainsi que sur la place Tian’anmen, pour l’année de la France en Chine.
Forbidden City (en français « La Cité interdite ») est le titre d’un morceau instrumental de l’album Dragon’s Kiss du guitariste Marty Friedman.
Les films suivants se déroulent (partiellement) dans la Cité interdite :
Le Dernier Empereur (1987) ;
Tanguy (2001) ;
La Cité interdite (2006) ;
Les Seigneurs de la guerre (2007) ;
Karate Kid (2010) ;
Le Portrait interdit (2017).
Dans le jeu vidéo Les Sims 3 : Destination Aventure, le joueur peut visiter la Cité interdite.
Le jeu vidéo Chine : Intrigue dans la Cité interdite s’y déroule intégralement.
La Cité interdite peut être construite comme merveille mondiale dans plusieurs opus de la franchise de jeux vidéo Sid Meier’s Civilization (Civilization III, Civilization IV, Civilization V, Civilization VI, Civilization : Call to power et Call to power II).
Une réplique à l’échelle 1/1 de la cité interdite a été construite dans les studios de cinéma chinois Hengdian World Studios.
Le grand maître Sun Zhijun (孙志君) est né en 1933 dans la province du Hebei, dans la ville natale de Cheng Tinghua (程廷华), fondateur du style Cheng de Bagua Zhang. Sun, représentant de la quatrième génération, a reçu sa formation en Bagua auprès de trois grands enseignants : Liu Ziyang (刘子扬, l’un des meilleurs disciples du frère de Cheng Tinghua, Cheng Dianhua 程殿华), Cheng Yousheng (程有生, le neveu de Cheng Tinghua et de Cheng Dianhua), et Cheng Youxin (程有信, le second fils de Cheng Tinghua).
L’amour du grand maître pour les arts martiaux était évident dès son plus jeune âge. Enfant, Sun passait ses journées et ses soirées à étudier avec ses professeurs, poursuivant sa pratique jusque tard dans la nuit après que tout le monde était rentré chez soi. Sun a maintenu ce régime rigoureux même pendant ses études d’ingénieur civil. C’est grâce à cette ténacité inébranlable qu’il excella parmi ses frères d’entraînement, devenant le disciple préféré de Cheng Yousheng, qui lui enseigna le Xia Pan (下盘), ou « bassin inférieur », le niveau le plus avancé du Bagua. Sun a également étudié le Xing Yi Quan (形意拳), ce qui l’a aidé à développer la vitesse et la puissance de ses frappes, un excellent complément à la nature fluide et « nageante » du corps du Bagua.
Sun participa à sa première compétition en 1964 lors du Championnat de Wushu de Pékin et remporta des médailles d’or en Bagua Zhang, avec et sans armes. En 1983, il participa au championnat national de Chine et, une fois de plus, remporta l’or, recevant le prix national d’athlète exceptionnel de Wushu. En 2004, à plus de soixante-dix ans, il participa au Championnat du monde de Wushu traditionnel, organisé à Zhengzhou, dans le Henan, et reçut des ovations debout (et des médailles d’or) pour sa performance des « 64 paumes liées » (游身八卦连环六十四掌), la forme à mains nues la plus avancée du style Cheng de Bagua, ainsi que pour sa démonstration du sabre (八卦刀).
Le grand maître était un enseignant passionné qui a consacré une grande partie de sa vie à former les prochaines générations de maîtres. Il a commencé à enseigner en 1982 à l’Institut Dongcheng Wushu de Pékin (北京市东城武术馆). En 1983, Sun a reçu le prix national d’excellence en tant qu’instructeur. Depuis lors, des amateurs d’arts martiaux d’ici et d’ailleurs sont venus lui rendre hommage et s’entraîner sous son œil vigilant.
Ses disciples se trouvent aujourd’hui dans le monde entier et incluent Jia Shusen (贾树森, président de la Troisième Commission de l’Institut de recherche Bagua Zhang de Pékin et auteur des Fondements du Bagua Zhang) ainsi que Maître Li Chunling, titulaire de six diplômes d’arts martiaux. Élève du maître Sun Zhijun, elle compte plus de vingt ans de pratique du Bagua Zhang et fait partie de la cinquième génération du style Cheng. Elle compte parmi nos amis sur Facebook. On la retrouve souvent en duo avec le maître lors de démonstrations.
Jia Shu Sen (贾树森)Maitres Sun Zhijun et Li Chunling
En 1983, l’Association chinoise de Wushu a élu le Grand Maître Sun comme représentant du style Cheng de Bagua (程式八卦掌會), le présentant dans deux séries de VCD intitulées Arts martiaux traditionnels chinois (1990) et Ba Gua Zhang (1992). Un autre VCD, intitulé Cheng Style Ba Gua Zhang, a été publié plus tard, dans lequel Sun a démontré les applications pratiques et les techniques de combat du Bagua. Ces séries de vidéos ont été très bien accueillies en raison de la forte demande générale.
Sun a publié un livre intitulé You Shen Ba Gua Lian Huan Zhang (游身八卦连环掌) en 1994 afin de documenter les formes traditionnelles du style Cheng de Bagua.
72
En 2001, une collection de VCD a été publiée pour accompagner ce texte, présentant toutes les formes à main nue ainsi que des armes telles que le sabre (刀 Dao), l’épée droite (剑 Jian), la lance (枪 Qian), les doubles crochets (双钺 cornes de cerfs ou crochets de canard mandarin), ainsi que deux ensemble d’entraînement pour deux personnes (八卦掌对练),et de sabre pour deux personnes (八卦刀对练) ainsi que des vcd de Xing Yi Quan.
En 2012, le ministère chinois de la Culture a décerné à Sun : le Prix national du patrimoine culturel immatériel (国家级非物质文化遗产), faisant de lui le successeur officiel, héritier/représentant national du Baguazhang (八卦掌代表性传承人).
Le 13 août 2016, le monde a perdu l’un de ses plus éminents représentants de Bagua Zhang (八卦掌) ; Le grand maître Sun Zhi Jun décède à Pékin à l’âge de 84 ans.
On se souviendra toujours de lui comme d’un guerrier érudit au cœur immense, débordant de connaissances et de sagesse, et une source d’inspiration pour nous tous.
Sun Cunzhou est le deuxième fils de M. Sun Lutang, fondateur du Tai-chi de style Sun, artiste martial taoïste, surnommé Er Ke. Il est connu comme un sage boxeur et l’un des plus grands artistes martiaux de son temps. Il reçut son enseignement principalement de son père. Sensible et avide d’apprendre, il maîtrise en profondeur le Tai-chi, le Xingyi, ainsi que l’essence du Bagua Zhang, et il est particulièrement célèbre pour ses compétences de frappe dans les arts martiaux.
Il a étudié les arts civils et militaires. Il a commencé à s’entraîner à l’âge de 16 ans et a acquis la maîtrise en trois ans. Chu Guiting, grand maître de Bagua Zhang, de Xingyi et de Tai-chi, déplora que Sun Cunzhou fût sans précédent dans les arts martiaux et unique, et que personne de sa génération ne puisse l’égaler.
M. Sun Cunzhou a consacré toute sa vie aux arts martiaux. Il était doté d’une qualité chevaleresque et jouissait d’une excellente réputation. Il a inspiré les générations futures par son dévouement de toute une vie à l’entraînement, ainsi que par son domaine spirituel libre et sans retenue, en quête de vérité et d’altruisme.
M. Sun Cunzhou était simple et naturel, plein d’humour et très compétent, avec un goût élégant. Il maîtrisait la poésie, la prose raffinée et la musique ancienne, et il était doué en calligraphie et en peinture. Il excellait particulièrement dans les paysages, surtout les pins et les cyprès, qui correspondaient à sa nature.
Né en février 1893, originaire de Dongrenjiatuan, dans la province du Hebei (aujourd’hui rattaché au comté de Wangdu), il est décédé en août 1963. Il est le deuxième fils de M. Sun Lutang, fondateur du Tai-chi de style Sun. Son prénom de naissance est Huanwen, son nom de courtoisie est Yi Ke et son surnom est Er Ke.
À l’âge de 19 ans, il épousa une femme de la famille Qian. Il voyagea ensuite dans de nombreuses provinces du nord et du sud, échangeant ses compétences en arts martiaux et acquérant une grande réputation partout où il passait.
En 1924, M. Sun Cunzhou fut accidentellement blessé à l’œil gauche par un frère d’armes. Il se retira alors pour s’entraîner durement à huis clos. Quelques années plus tard, il atteignit un niveau lui permettant de percevoir les choses sans avoir besoin de voir ni d’entendre clairement, et ses compétences martiales devinrent extraordinaires.
En 1929, M. Sun Cunzhou fut engagé comme chef du comité de supervision de la Conférence provinciale des arts martiaux et du divertissement du Zhejiang. Plus tard, il fut nommé doyen par intérim du musée Jiangsu Guoshu.
En 1935, il fut recruté comme juge national d’arts martiaux aux sixièmes Jeux nationaux de la Chine d’avant-guerre. Lorsque la guerre de résistance contre le Japon éclata, M. Sun Cunzhou s’engagea immédiatement. Il participa à de nombreuses campagnes pendant plus de trois ans, impliquant des dizaines de grandes et petites batailles, souvent dans une situation de grande disparité de forces, jusqu’à ce que l’armée japonaise consolide finalement son occupation.
En 1942, M. Sun Cunzhou retourna discrètement à Pékin. Bientôt, les Japonais apprirent sa présence et voulurent l’enrôler. Informé de cela, il se réfugia chez deux de ses frères d’armes aînés, Sun Zhenchuan et Sun Zhendai (élèves de son père), à Dingxing, dans la province du Hebei. Durant cette période, il aida à plusieurs reprises les habitants du village à repousser les attaques japonaises et à protéger la population.
Lors de la bataille de Luoyang en 1944, son fils aîné, Sun Baohe, mourut au combat contre les envahisseurs japonais. M. Sun Cunzhou déclara avec émotion : « Cela ne déshonore pas la tradition familiale. »
Après la Libération, M. Sun Cunzhou vécut retiré en ville, mais tous ceux qui venaient le voir après avoir entendu parler de lui repartaient profondément impressionnés. Depuis le début de la République de Chine, M. Sun Cunzhou s’était mesuré d’innombrables fois à des boxeurs de diverses écoles, et jamais, de toute sa vie, il ne fut vaincu.
Chu Guiting (褚桂亭, 1892–1977), grand maître d’arts martiaux, déplora que Sun Cunzhou fût sans précédent dans les arts martiaux, unique, et qu’aucun pratiquant de sa génération ne pût l’égaler.
Chu Guiting (褚桂亭, 1892–1977)
M. Sun Cunzhou consacra toute son existence aux arts martiaux, se montrant chevaleresque et jouissant d’une excellente réputation. Il inspira les générations suivantes par son engagement à vie dans l’entraînement martial et par son idéal spirituel libre, sans retenue, tourné vers la vérité et l’altruisme.
M. Sun Cunzhou était simple et naturel, plein d’humour et de talents, avec un goût raffiné. Il maîtrisait la poésie, les belles tournures de langue et la musique, connaissait les anciens rythmes, et était habile en calligraphie et en peinture. Il excellait surtout dans les paysages, en particulier les pins et les cyprès, qui correspondaient à sa nature.
RÉSUMÉ DE SA VIE
Son père est M. Sun Lutang, grand maître d’arts martiaux, connu sous le nom de « Saint martial ». On raconte que, lorsque Sun Cunzhou avait 6 ans, il se mit à imiter la pratique de la boxe de son père et aimait jouer avec des frondes. Comme son père était souvent absent, il le voyait rarement et ne commença réellement à pratiquer les arts martiaux qu’à l’âge de 16 ans.
En 1909, il se mit officiellement à l’étude des arts martiaux auprès de son père. Après trois années d’entraînement intense, jour et nuit, il assimila l’essence du Xing-yi de Sun et du Bagua de Sun. Par la suite, il se rendit auprès de maîtres renommés de Pékin, Tianjin, Yanzhao et d’autres régions pour échanger sur les techniques, et se fit rapidement un nom.
En 1912, alors que Sun Cunzhou avait 19 ans, il épousa une femme de la famille Qian. Peu après, il partit seul vers le sud, voyageant à travers le pays, rendant visite à des maîtres célèbres et comparant ses compétences martiales avec les leurs, sans jamais être surpassé. À Hangzhou, les grandes familles Zheng et Liu, toutes deux très habiles en arts martiaux, rivalisèrent pour l’engager comme maître. Chen Kuilong, ancien haut fonctionnaire de la dynastie Qing et gouverneur général de Zhili, vivait alors en retraite et engagea Sun Cunzhou comme professeur de boxe. Sun Cunzhou partageait alors son temps entre Hangzhou et Shanghai, passant un demi-mois dans chaque ville. Durant cette période, il devint frère juré avec Wu Debo, Zheng Zuoping, Li Xiaohe, Zhang Qidong et d’autres membres du Tongmenghui.
À cette époque, de nombreux maîtres renommés de la région du Jiangnan connaissaient Sun Cunzhou. Ils se mesuraient à lui, mais il parvenait à les vaincre sans difficulté. Il jouissait ainsi d’une grande réputation dans les régions de Shanghai, Ningbo et Hangzhou. Des figures singulières du monde des arts martiaux, comme Qin Heqi ou Guan Zizhang, avaient tous noué une profonde amitié avec lui et le louaient hautement.
Pendant plusieurs années, Sun Cunzhou resta loin de chez lui. Il dissimulait souvent sa véritable identité et rendait visite à des maîtres célèbres dans de nombreuses régions. Il demandait souvent : « Qui est aujourd’hui le plus grand et le plus extraordinaire boxeur de Chine ? » Tous ceux qu’il rencontrait répondaient : « C’est le singe vivant Sun Lutang. » (ce surnom de « singe vivant » désignait Sun Lutang).
En 1918, Sun Cunzhou retourna à Pékin et raconta à son père ses voyages et expériences. M. Sun Lutang lui enseigna :
« Quiconque recherche le tao et l’art doit rester humble. Si tu es humble, ton cœur sera clair ; si ton cœur est clair, ta nature sera vraie. Quand il n’y a rien, il y a la réalité ; quand c’est vide, cela devient superficiel. Chaque fois que tu rencontres un aîné qui possède une compétence, quel que soit son niveau, considère-le comme ton professeur et ton ami, demande conseil avec un esprit ouvert et accepte tous les enseignements. »
Après que son père eut été appelé au palais présidentiel en 1919, Sun Cunzhou retourna dans le sud. À cette époque, son troisième frère, Sun Wuzi, enseignait également au collège de Taicang, où il enseignait la boxe et l’anglais. Après le retour de Sun Cunzhou à Shanghai, ils se retrouvaient presque une fois par mois pour étudier ensemble la boxe de la famille Sun, s’inspirant mutuellement et affinant leurs techniques.
En 1921, chez le marchand de thé Cheng Yunfu à Hangzhou, Sun Cunzhou rencontra Xie Tiefu, un maître de boxe Xinyi originaire du Hunan. Ne parvenant pas à s’accorder par la parole, ils passèrent au combat, que Sun Cunzhou prit à la légère. Il utilisa alors la paume du Bagua pour percer la garde de Xie et le frappa. Comme Xie Tiefu était un vieil ami de M. Cheng, et que celui-ci avait pris soin de Sun Cunzhou lorsqu’il était arrivé à Hangzhou, Sun Cunzhou retint sa force et ne le blessa pas gravement. Peu après, Xie Tiefu rentra dans son pays natal et se montra plus prudent dans ses propos sur la boxe.
En avril 1923, Ma Liang et d’autres organisèrent à Shanghai la « Conférence nationale des sports de Wushu ». Sun Cunzhou s’y rendit en observateur. Un vieux camarade, Zhang Fengyan, célèbre artiste martial, le considérait comme son neveu. Lors de cette rencontre, Sun Cunzhou plaça discrètement la bombe (poids) de Zhang Fengyan sous la table, ce qui impressionna les présents. Cheng Haiting s’exclama : « Er Ke (Sun Cunzhou) est vraiment capable, maintenant ! » Cette conférence réunissait 18 maîtres d’arts martiaux, mais Sun Cunzhou estimait que tous ne méritaient pas ce titre. Certains n’étaient célèbres que pour soulever des pierres ou porter des poids, mais ne pouvaient pas réellement être considérés comme de véritables artistes martiaux.
En 1924, alors qu’il jouait au billard avec ses frères d’armes, Sun Cunzhou était assis, lisant un journal et portant des lunettes en cristal. En jouant, Li Xiaohe laissa échapper son bâton, qui brisa les lunettes de Sun Cunzhou et lui blessa l’œil gauche, le rendant aveugle de cet œil. Sun Cunzhou plaisanta : « Avec ce coup, tu as fait reculer mon taoïsme de cinq cents ans. » Bien qu’il ait pris cette phrase sur le ton de l’humour, il songea réellement à abandonner la boxe pendant un temps. Mais, d’une part, il aimait toujours profondément la boxe, et d’autre part, encouragé par ses amis, il décida de continuer. Zheng Zuoping vint l’aider et se proposa comme partenaire et comme « cible » pour ses entraînements. Sun Cunzhou se concentra alors sur la manière de faire face aux attaques du côté gauche et de développer sa sensibilité de ce côté. Après deux ans d’entraînement intensif, sa confiance revint progressivement. Il se remit ensuite à pratiquer encore plus durement, et ses compétences s’améliorèrent sans cesse.
En 1925, Sun Cunzhou rencontra Ye Dami chez Zheng Zuoping. Ayant des centres d’intérêt similaires, ils devinrent frères d’armes. Ye Dami, surnommé Boling, était alors chef d’état-major régimentaire de la 25e division et disciple de Tian Zhaolin en tai-chi de style Yang. Conscient des grandes capacités de Sun Cunzhou, il lui demandait souvent conseil. Sun Cunzhou lui transmit les méthodes internes de la famille Sun, ce qui améliora considérablement son niveau. Plus tard, Ye Dami expliqua à son disciple Jin Renlin que ses arts martiaux reposaient principalement sur trois sources : le tai-chi de style Yang de Tian Zhaolin, le Neijing (travail interne) de la famille Sun enseigné par Sun Cunzhou, et l’épée Wudang transmise par Li Jinglin. Jin Renlin présenta ainsi le style de son maître : « La boxe de M. Boling est une combinaison de la force interne de la famille Sun, de la technique du tai-chi de style Yang et de l’usage de l’épée Wudang de Li Jinglin. C’est un style unique. » Selon lui, Sun Family Quan possédait une force interne extrêmement pénétrante : on ne sentait rien au moment de l’impact et l’intérieur était déjà blessé ; le tai-chi de style Yang avait des techniques riches et ingénieuses, surtout pour le tui shou (poussée des mains) ; l’épée Wudang de Li Jinglin était très pratique, et inspirante pour le travail de la boxe.
En 1926, Ye Dami fonda le « Wudang Taiji Club » à Shanghai. Au début, Sun Cunzhou était inquiet, craignant que Ye Dami ne puisse pas le maintenir, mais le niveau des pratiquants qui s’y présentaient n’était pas très élevé, et tout se passa bien. Un jour, Liu Gaosheng, célèbre boxeur de Shanghai, vint le défier. Ye Dami entra en compétition avec lui et resta constamment en position de force, ce qui impressionna fortement Liu Gaosheng. Sun Cunzhou déclara alors : « Cette fois, je suis rassuré. »
En 1927, l’Armée expéditionnaire du Nord entra à Shanghai, et les maîtres d’arts martiaux de différentes écoles affluèrent aussi dans la ville. Les arts martiaux y devinrent florissants. De nombreux boxeurs célèbres de Shanghai étaient disciples de Sun Cunzhou, tels que Chen Weiming, Xiao Geqing, Jin Yunting, Zhang Qidong, etc. Ils tentèrent de persuader Sun Cunzhou d’ouvrir une école publique pour enseigner officiellement la boxe de la famille Sun. Cependant, Sun Cunzhou respectait strictement les instructions de son père : la boxe de style Sun ne devait être transmise qu’à des personnes ayant une moralité droite et ne devait jamais être enseignée sans discernement. Ainsi, même si le tai-chi de style Sun fut l’un des premiers à entrer à Shanghai, il resta le moins diffusé, précisément à cause de ce principe de transmission. À cette époque, Sun Cunzhou n’avait pas de disciples formels à Shanghai. En dehors de sa propre pratique, il enseignait à quelques amis ou donnait des conseils aux frères d’alliance. Outre Ye Dami, Xiao Geqing reçut souvent ses instructions. Le Baguazhang de Xiao Geqing était remarquable : il marchait et tournait avec la force d’un cheval au galop, et sa puissance était considérable.
À cette époque, des démonstrations d’arts martiaux avaient souvent lieu à Shanghai, et le Baguazhang de Xiao Geqing en constituait fréquemment le clou du spectacle. Un jour, une démonstration eut lieu dans la Concession française. De nombreux maîtres renommés étaient présents, tels que Yao Fuchun, Zhu Guofu, Zhu Guolu, Gao Zhendong, Tian Zhaolin et Xiao Geqing. Parmi eux, la performance de Xiao Geqing fut la plus applaudie. Gao Zhendong, qui présentait le Xingyiquan, déclara : « Un profane qui regarde un spectacle ne comprend pas le véritable kung-fu. » Xiao Geqing, piqué au vif, voulut se mesurer à lui. Malgré les tentatives des autres pour les calmer, ils finirent par se confronter. Gao Zhendong était connu pour aimer les défis, mais les déplacements de Xiao Geqing étaient si rapides qu’il le projeta au sol en une seule action. Dès lors, Gao Zhendong reconnut pleinement la compétence de Xiao Geqing.
En avril 1928, M. Sun Lutang fut engagé par Zhang Zhijiang et Li Jinglin comme chef de la branche Wudang à l’Institut central de recherche sur les arts martiaux de Nankin. En voyage vers le sud par bateau depuis Tianjin, il passa par Shanghai et fut chaleureusement accueilli par le milieu des arts martiaux de la ville. Les journaux de l’époque relayèrent largement l’événement. Il était accompagné de Zhu Guozhen, Li Yulin, Yang Shiyuan et d’autres, tous disciples de la famille Sun. Peu après, Sun Cunzhou rejoignit son père à Nankin. À cette époque, le Musée central des arts martiaux de Chine, également appelé Institut central de recherche sur les arts martiaux, regroupait deux grandes branches : Shaolin et Wudang, chacune avec ses propres départements. Les relations internes y étaient complexes et les rivalités de factions vives. M. Sun Lutang, déçu par cet environnement, démissionna un mois plus tard, malgré les tentatives de Li Liejun, Niu Yongjian et Li Jinglin pour le retenir. Il fut finalement convenu de créer une branche du Jiangsu Guoshu et d’engager M. Sun Lutang pour y diriger l’enseignement.
La branche du Jiangsu Guoshu fut créée le 28 juin 1928. Le directeur était Niu Yongjian, président de la province du Jiangsu. Le 1er juillet, M. Sun Lutang fut nommé directeur académique, puis directeur adjoint chargé en pratique des affaires du musée Jiangsu Guoshu. Durant cette période, même si Sun Cunzhou accompagnait toujours son père, il ne se rendait pas souvent dans le musée afin d’éviter les soupçons. Mais son kung-fu impressionna profondément Li Jinglin et d’autres. Ainsi, lorsque M. Sun Lutang quitta l’Académie centrale, Li Liejun, Li Jinglin et d’autres insistèrent pour que Sun Cunzhou lui succède à la tête de la branche Wudang, mais Sun Cunzhou refusa.
Plus tard, l’Académie centrale supprima les divisions Shaolin et Wudang, les remplaçant par un Bureau des affaires académiques, dirigé par Zhu Guofu. Les deux grands centres d’arts martiaux – celui du gouvernement central et celui de la province du Jiangsu – attirèrent de plus en plus de maîtres vers le Jiangnan. Des experts de tai-chi aussi célèbres que Yang Chengfu, Tian Zhaolin, Hao Yueru, etc., enseignèrent au Musée Jiangsu Guoshu.
À cette époque, le musée Guoshu était un véritable lieu de rassemblement des héros, où étaient régulièrement organisés des échanges pratiques. Cela mettait mal à l’aise nombre de maîtres renommés. Bien que Sun Cunzhou n’occupât pas officiellement de poste dans le musée, il venait souvent enseigner au nom de son père. Il put ainsi échanger régulièrement avec des experts de nombreuses écoles différentes. À cette époque, ni les enseignants ni les étudiants du musée, ni les maîtres extérieurs ne pouvaient le battre.
Lors d’un combat d’escrime, Sun Cunzhou affronta en même temps Yu Hualong, Liu Yinhu et Li Qinglan, disciples de Li Jinglin, tous experts en épée Wudang. Sun Cunzhou, spécialiste de l’épée Bagua, combattit avec une épée de bambou contre les trois. Tous l’attaquèrent en même temps. Par ses déplacements tournoyants, il toucha successivement les points vitaux des trois adversaires sans que leurs lames ne parviennent à le toucher. Plus tard, Chen Yihu, successeur de l’épée de Bodhidharma, se joignit à eux, mais fut lui aussi vaincu.
Une autre fois, il s’exerça en sanshou avec Li Yulin et Chu Guiting. Bien que Sun Cunzhou et Li Yulin fussent frères d’étude, ils ne s’étaient jamais vraiment affrontés. Ce jour-là, le combat fut très sérieux. Sun Cunzhou combattit Li Yulin et Chu Guiting en même temps, gardant toujours l’avantage. Des années plus tard, Chu Guiting exprimait encore son admiration lorsqu’il évoquait cet épisode.
Si les échanges entre Sun Cunzhou et ses frères d’armes pouvaient parfois ressembler à un jeu, les nombreuses tentatives d’assassinat auxquelles il fut confronté révélèrent son véritable niveau de combat réel.
Un jour, lors d’un banquet du milieu martial de Shanghai, Chen Zi — que Zhang Zhijiang surnommait « le maître des arts martiaux chinois » — tenta secrètement d’éprouver la force de Sun Cunzhou en lui serrant la main. Chen Zi, expert du Lianquan et du Yueying Zhua (la « griffe d’aigle »), possédait une force digitale redoutable. Pourtant, Sun Cunzhou déjoua sa prise sans peine.
À la fin du banquet, Chen Zizheng lui offrit une orange. Lorsque Sun Cunzhou tendit la main pour la prendre, Chen en profita pour saisir son poignet et tester son pouls martial. En un éclair, Sun Cunzhou releva son poignet et projeta Chen au sol. Plus tard, Chen déclara : « Depuis tant d’années, une seule personne n’a jamais eu peur de ma prise : Sun Cunzhou. »
Une autre fois, alors qu’il descendait d’un pousse-pousse devant l’hôtel Yangtze, il sentit soudain un danger derrière lui. Il se pencha d’un mouvement instinctif et une balle passa au-dessus de lui. Il se retourna immédiatement et neutralisa le conducteur du pousse-pousse, qui s’avéra être un tueur professionnel. L’assassin s’était trompé de cible, Sun Cunzhou ressemblant à la personne qu’il devait abattre. Ses sens étaient tellement aiguisés qu’on disait de lui qu’il avait « des yeux dans le dos ».
Lors d’une promenade en bateau sur le lac Taihu avec des amis, un célèbre maître nommé Guo, ayant entendu parler de cette réputation, voulut lui faire une plaisanterie. Profitant que Sun Cunzhou regardait au loin, il tenta de le pousser à l’eau. Contre toute attente, c’est Guo qui tomba dans le lac : Sun Cunzhou avait déjà saisi son pied et l’avait fait basculer avant de le repêcher aussitôt. Tous furent stupéfaits par son réflexe fulgurant.
En réalité, il ne s’agissait pas d’un « sixième sens surnaturel », mais de la perception subtile et intuitive cultivée dans les arts taoïstes et le système martial de la famille Sun.
Le premier examen national d’arts martiaux (1928)
En octobre 1928, l’Académie centrale des arts martiaux organisa le premier examen national de Wushu. Les candidats devaient d’abord présenter des routines, puis participer à des épreuves de lutte, de sanshou et d’armes.
Sun Cunzhou y assista en invité spécial. Il estima que la plupart des concurrents étaient déconnectés de l’usage réel : ce qu’ils pratiquaient habituellement ne se retrouvait pas dans le combat. Certains pratiquaient des mouvements presque acrobatiques, impressionnants en apparence mais inefficaces dans l’affrontement.
À l’inverse, les trois frères Zhu — Zhu Guofu, Zhu Guolu et Zhu Guozhen — qui s’entraînaient depuis longtemps à la confrontation réelle, obtinrent d’excellents résultats et entrèrent tous en classe supérieure.
L’académie ajouta alors officiellement des cours de combat. Mais pour Sun Cunzhou, si les arts martiaux traditionnels étaient transmis correctement, il ne serait même pas nécessaire d’ajouter des cours spécifiques de boxe. Il affirmait que le Xingyiquan constituait la base essentielle de toutes les capacités martiales, et que ni la boxe occidentale ni le tai-chi — parfois idéalisé — ne pouvaient remplacer cette fondation. Selon lui :
« Pour progresser vraiment dans les arts martiaux, le Xingyi est la racine ; mais pour atteindre la plénitude, le tai-chi et le Bagua sont indispensables. »
Plus tard, après trois mois d’entraînement intensif aux postures fondamentales — la posture Wuji, la posture à trois corps, le poing fendu — les capacités de combat des frères Zhu progressèrent de façon spectaculaire. Mais, selon Sun Cunzhou, la différence avec lui restait immense : perception du corps, contrôle du rythme, gestion de la force.
Une connaissance au-delà du combat
Sun Cunzhou n’était pas un simple combattant. Il entretenait des relations amicales avec de grands érudits, tels que Chen Kuilong, ancien gouverneur de Zhili, qui lui transmit de nombreux principes philosophiques. Plus tard, il échangea également avec Ma Yifu, célèbre lettré, avec lequel il discuta arts martiaux et philosophie. Il lia aussi une profonde amitié avec Hu Pu’an, maître de l’école Pu Xue, et avec le musicien Wang Mengshu.
Sun Cunzhou apprenait des forces de chacun, comblait ses faiblesses, et enrichissait sans cesse sa culture littéraire, historique et artistique. À force d’accumulation, il devint non seulement un artiste martial de génie, mais aussi un homme au tempérament exceptionnel.
Dans les années 1920 et 1930, Shanghai était prospère et pleine de tentations. Beaucoup de maîtres s’égarèrent dans l’opulence. Mais malgré sa renommée précoce et son aisance financière, Sun Cunzhou resta simple : il aimait étudier, pratiquer et boire un peu, mais il évitait strictement la drogue, le jeu et la prostitution — rare dans le milieu martial de l’époque.
L’homme fort biélorusse
À Shanghai, le « Grand Monde » était alors un centre de divertissement célèbre, avec salle de billard, spectacles et démonstrations de force. Sun Cunzhou aimait parfois aller y jouer au billard. Comme il était souvent accompagné de personnalités influentes, le directeur du lieu savait qu’il était un grand maître des arts martiaux.
Un jour, un homme fort biélorusse s’y produisit. On disait qu’il pouvait soulever une barre de 800 livres à deux mains — un exploit impressionnant. Il pratiquait également la boxe occidentale.
Le directeur invita Sun Cunzhou à assister au spectacle. Après l’avoir regardé sans commentaire, Sun Cunzhou retourna jouer au billard. Intrigué, le directeur demanda :
— « Y a-t-il un boxeur chinois capable de soulever ces 800 livres ? » Sun Cunzhou répondit calmement : — « Il peut soulever 800 livres, mais il ne pourrait peut-être pas lever un de mes doigts. »
Surpris, le directeur le supplia de faire une démonstration. Sun Cunzhou refusa d’abord, expliquant : — « Cet homme gagne sa vie avec son travail. Je n’ai aucune inimitié avec lui. Pourquoi ruiner son gagne-pain ? »
Mais devant l’insistance de ses amis, il accepta une démonstration privée dans la salle de billard, à condition que cela ne nuise pas à l’homme fort.
Lorsque l’homme fort arriva, Sun Cunzhou tendit simplement l’index et lui demanda d’essayer de le bouger. L’homme fort tenta d’abord d’une main, puis des deux mains, de toutes ses forces — sans parvenir à déplacer le doigt d’un millimètre.
Puis, d’un léger mouvement interne, Sun Cunzhou fit perdre l’équilibre à l’homme fort, qui tomba au sol. Tous les témoins furent stupéfaits.
Sun Cunzhou précisa aussitôt, par humilité :
— « Sa force de levage dépasse la mienne. Nous pratiquons des choses différentes. Je ne pourrais peut-être pas soulever sa barre, tout comme il ne peut pas bouger mon doigt. »
L’homme fort, admiratif, voulut devenir son disciple sur-le-champ, mais Sun Cunzhou refusa :
— « Sans la langue et sans les fondements, tu ne pourrais rien apprendre. Être disciple n’est pas un jeu. »
Même le directeur voulut ensuite devenir son élève et lui offrit une maison en guise de cadeau de disciple. Sun Cunzhou refusa encore :
— « Ce qui semble être un simple doigt est en réalité la force de tout le corps. Ce n’est pas quelque chose que l’on pratique pour s’amuser. Ne perdez pas votre temps. »
La Conférence nationale des arts martiaux de Hangzhou (1929)
En novembre 1929, se tint à Hangzhou la Conférence nationale des arts martiaux et du divertissement — en réalité une grande compétition nationale. Elle réunit des juges et superviseurs célèbres venus de tout le pays. Sun Cunzhou devait être président du comité de surveillance, mais estima manquer d’ancienneté et refusa. Le poste fut finalement supprimé, et il fut nommé chef des 37 superviseurs.
Dès l’ouverture, quelqu’un défia publiquement M. Sun Lutang. Sun Cunzhou monta calmement sur scène et déclara au provocateur :
— « Si tu me bats, mon père se présentera naturellement. »
Le challenger, terrifié par sa réputation, se retira.
Cet incident poussa Sun Cunzhou à vouloir participer officiellement à la compétition. Mais son frère d’armes, Zheng Zuoping — vice-président de l’événement — l’en dissuada :
— « La moitié des concurrents sont les élèves de ton père. Si tu gagnes, on dira que c’est parce que tu es son fils. Si tu perds, on dira que la boxe Sun est vaine. Dans tous les cas, tu y perdras. »
Sun Cunzhou renonça donc à concourir.
Au final, près de la moitié des dix premiers gagnants étaient élèves ou disciples de Sun Lutang. L’événement fit sensation dans tout le pays.
Réflexion de Sun Cunzhou
Ces deux grandes compétitions nationales convainquirent Sun Cunzhou que :
Les arts martiaux doivent prouver leur efficacité réelle.
Les compétitions peuvent être utiles pour évaluer la pratique.
Mais l’obsession du titre et de la gloire pervertit le sens profond des arts martiaux.
Pour lui :
Le Xingyiquan est la base. Le Tai-chi et le Bagua sont l’achèvement.
Le conflit avec Li Yulin
À cette époque, Sun Cunzhou eut un conflit sérieux avec Li Yulin, célèbre disciple de Sun Lutang. Bien que Li Yulin eût un kung-fu exceptionnel — au point d’être surnommée « le singe au bras de fer » — son caractère autoritaire et son statut de « disciple aîné » créèrent des tensions.
Li Yulin contrôlait l’accès au maître : elle empêchait certains disciples plus jeunes de rencontrer Sun Lutang, afin d’affirmer sa position. Sun Cunzhou considéra cela comme une trahison de l’esprit de transmission. Le conflit devint si profond qu’il déclara à son père :
— « Si tu ne fais pas partir Li Yulin, c’est moi qui partirai. »
Sun Lutang fut accablé. Finalement, Li Yulin partit enseigner au Shandong Guoshu Hall. Mais cette rupture eut un impact durable : elle limita largement la diffusion du style Sun dans les générations suivantes.
La guerre contre le Japon
En 1931, après l’incident du 18 septembre et l’invasion du nord-est par le Japon, la situation nationale bascula. En 1932, le Musée Jiangsu Guoshu dut fermer faute de moyens. Les maîtres partirent chacun de leur côté. Sun Cunzhou enseigna un temps à Shanghai, puis retourna à Pékin avant de se réfugier à la campagne.
Pendant toute la guerre, il vécut pauvrement et discrètement, enseignant aux villageois des techniques d’autodéfense, refusant toute collaboration.
En 1944, lors de la bataille de Luoyang, son fils aîné Sun Baohe mourut héroïquement en combattant l’armée japonaise. Tenant ses reliques, Sun Cunzhou déclara simplement :
— « Cela ne déshonore pas la tradition familiale. »
Cette perte, ainsi que la mort de son disciple préféré, Dong Yueshan, le plongea dans une profonde tristesse. Ses cheveux blanchirent en quelques mois.
Après-guerre et retrait
En 1946, il retourna brièvement à Shanghai, puis vécut reclus à Pékin. Sa fille Zu Yayi se révéla particulièrement talentueuse, plus que ses deux frères, et s’entraîna avec une ténacité rare. Sun Cunzhou commença à l’admirer et à lui transmettre davantage.
En 1949, après la Libération, plusieurs de ses frères d’armes furent arrêtés, notamment Sun Zhendai. Incompris politiquement et désillusionné, Sun Cunzhou refusa toutes les invitations officielles. Il passa ses journées à pratiquer, peindre, enseigner à quelques élèves, et marcher dans les parcs.
Pourtant, de nombreux maîtres vinrent discrètement le défier : Li Dunsu, Wu Tunan, Chen Fake, Wang Xiangzhai, Chen Zijiang… Tous repartirent stupéfaits — parfois même projetés au sol.
Les derniers défis martiaux
Même s’il vivait retiré, le nom de Sun Cunzhou circulait dans tout Pékin. De nombreux maîtres, curieux ou ambitieux, vinrent le rencontrer — parfois pour échanger, parfois pour le tester.
L’épisode avec Chen Zijiang
Chen Zijiang, célèbre maître de Xingyiquan et disciple de Shang Yunxiang, venait souvent pratiquer au parc Beihai. Ayant entendu parler de Sun Cunzhou, il se rendit plusieurs fois pour l’observer, mais ne le vit pratiquer que du tai-chi. Il murmura dans son dos :
— « A-t-il oublié le Xing-yi et le Bagua ? »
Un jour, il se rendit chez Sun Cunzhou et osa lui demander :
— « Pouvez-vous encore utiliser ce tai-chi ? »
Sun Cunzhou, assis sur son canapé, répondit simplement :
— « Essaie donc. »
Chen attaqua soudainement. En un mouvement fluide, Sun Cunzhou utilisa une technique du tai-chi de style Sun, le « dossier à trois voies », et projeta Chen derrière le canapé. Chen revint aussitôt à la charge. Cette fois, Sun Cunzhou employa la technique de la « grue blanche déploie ses ailes », souleva Chen dans les airs et le plaça debout entre le mur et la bibliothèque.
Puis, avec calme, il demanda :
— « Alors ? On peut l’utiliser ? »
Chen hocha la tête, vaincu et respectueux.
Il confia plus tard à Wu Zizhen :
— « Je n’ai rien vu venir. »
L’épisode avec Wang Xiangzhai
Wang Xiangzhai, fondateur du Dacheng Quan (Yiquan) et figure majeure du monde martial, vint lui aussi le voir à Beihai. Il affirma que son art descendait directement du fameux Guo Yunshen.
Sun Cunzhou répondit calmement :
— « Alors, montrez-moi. »
Wang attaqua. Sun fit un pas, toucha son centre, et le projeta au sol sans effort. Wang fut relevé par les témoins, honteux, et s’éloigna.
Plus tard pourtant, il revint souvent, apportant du vin et des plats faits maison. Ils devinrent proches, parlant comme des frères.
L’épisode avec Wu Tunan
Un autre jour, Wu Tunan, disciple de Wu Jianquan et de Yang Shaohou, vint chez Sun Cunzhou et voulut « tester » son tai-chi. Sans prévenir, il lança une attaque. D’un seul geste, Sun Cunzhou l’envoya rouler sous la séparation de la pièce.
La déflagration fit accourir sa femme, croyant qu’il s’agissait d’un accident. Sun aida Wu Tunan à se relever et demanda :
— « Tu veux réessayer ? »
Wu Tunan partit sans un mot.
L’épisode du « saut suspendu »
À Shanghai, peu après une démonstration nationale, Sun Cunzhou s’exerça chez Yang Shiyuan, avec Guo Shiquan, professeur du Musée central des arts martiaux. Guo était robuste, connu pour sa vitesse et sa force. Au cours de l’échange, Sun Cunzhou fit un bond tel qu’il resta un instant suspendu dans les airs avant d’atterrir lentement.
Tous les témoins furent stupéfaits. Ce contrôle du corps — combinaison de force interne, relâchement et souffle — était alors considéré comme inimaginable.
Le refus de la célébrité
À cette période, Gu Liuxin, directeur du Palais des Sports de Shanghai, apprit que Sun Cunzhou était en ville. Enthousiasmé, il fit immédiatement afficher des posters annonçant :
« Le maître des arts martiaux Sun Cunzhou fera une démonstration demain soir au Palais des Sports. »
Mais Sun Cunzhou n’avait jamais été prévenu.
Avant qu’on puisse l’obliger à monter sur scène, il demanda à Zhi Xietang :
— « Achète-moi le billet de train le plus tôt possible pour Pékin. »
Le lendemain, il était déjà parti.
Gu Liuxin, vexé, s’en plaignit. Chu Guiting lui répondit :
— « Si tu ne l’avais pas exposé ainsi, il serait resté deux jours de plus. Ce n’est pas un homme qui aime se montrer. »
Pour Sun Cunzhou, l’art n’avait rien à voir avec la publicité.
Sa mort (1963)
En août 1963, Sun Cunzhou fut soudain pris d’un malaise. Son fils Sun Baoheng, médecin, diagnostiqua un infarctus du myocarde et le conduisit en urgence à l’hôpital de l’Université de Pékin.
Comme il faisait très chaud dans la voiture, Sun Cunzhou sortit et voulut marcher seul jusqu’à l’entrée. Il refusa qu’on l’aide :
— « Ce n’est pas nécessaire. »
En montant les marches, il s’effondra. Lorsque l’infirmière arriva avec une civière, il était déjà décédé.
Il avait 70 ans.
Selon sa famille, il n’avait jamais eu d’infarctus auparavant. On pense que :
sa profonde tristesse après la guerre,
son isolement,
son inquiétude politique,
et sa consommation d’alcool,
avaient fragilisé sa santé. Une grippe virale finit d’affaiblir son cœur.
Sa mort ne fut donc pas un accident, mais l’aboutissement d’années de tension intérieure.
Héritage disciplinaire
Sun Cunzhou eut très peu de disciples, car il était extrêmement exigeant. Parmi ceux capables d’hériter réellement de son enseignement :
Beaucoup de ses élèves se souvenaient de lui non seulement pour son kung-fu, mais pour sa droiture. Zhang Lie, l’un de ses étudiants, raconta :
« Je me battais pour les autres, j’étais presque devenu un mercenaire. Quand Sun Cunzhou l’a appris, il m’a dit : Je ne veux pas que mes élèves deviennent des voyous. Cette phrase a changé ma vie. »
Plus tard, lorsqu’il terminait ses études, Sun Cunzhou lui écrivit une phrase qu’il garda toute sa vie :
« Dans les affaires du monde, la réflexion est essentielle ; la bienveillance est essentielle ; l’action doit être fondée sur les faits ; la stratégie vient des autres ; la décision vient de soi. »
Zhang Lie déclara :
« Ses paroles ont influencé toute ma vie. »
Contributions majeures de Sun Cunzhou
Sun Cunzhou laissa cinq contributions fondamentales aux arts martiaux :
1. L’esprit des arts martiaux chinois
Il identifia cinq caractéristiques morales : autodiscipline, courage, modération, humilité, et noblesse d’esprit. L’entraînement n’avait pas pour but de combattre, mais d’élever l’être humain.
2. Une méthode technique claire
Il structura l’art martial autour de :
la nature (ziran) — rester conforme au corps et à la réalité,
La ville de Qingdao, située sur les rives de la mer Jaune au Nord-Est de la Chine, a été conquise en 1897 par la flotte allemande qui y a établi une base navale. En 1898, la ville fut cédée à l’Allemagne par les Mandchous pour 99 ans. À l’occasion de cette colonisation, les Allemands établirent, dès 1903, pour leurs besoins personnels, la brasserie de Qingdao (青岛啤酒廠 / 青島啤酒廠). Le 15 août 1903, la Deutsche Bank a levé un capital social de 400 000 dollars mexicains en argent, et les hommes d’affaires allemands et britanniques de la Hong Kong Anglo- Germanic Beer Company ont créé conjointement la Germanic Beer Company Tsingtao Co., Ltd. à Qingdao. La capacité de production annuelle est de 2 000 tonnes, produisant de la bière légère et de la bière brune. En conséquence, le prédécesseur de la brasserie Tsingtao est entré sur la scène de l’histoire et a ouvert le prélude au siècle de la brasserie Tsingtao. La brasserie Tsingtao est l’une des premières entreprises de production de bière. À l’époque de la République de Chine, « boire de la bière Tsingtao » était l’une des choses les plus modernes de l’époque.
Le 7 novembre 1914: la garnison allemande de Tsingtao, sur la côte chinoise, capitule devant l’armée japonaise. les Chinois la récupérèrent en 1922. La production fut par la suite reprise par les Chinois, après la Seconde Guerre mondiale. Cent ans après, l’unique bataille de la Première guerre mondiale en Asie orientale continue de nourrir la tenace animosité entre Pékin et Tokyo.
vieilles photos de la brasserie Tsingtao datée vers 1904
Loin des tranchées, le siège de Tsingtao (aujourd’hui Qingdao), bataille méconnue de la Grande guerre, n’a fait que quelques centaines de morts — peu par rapport au carnage en Europe.
Mais l’évènement témoigne de l’impuissance de la jeune République chinoise, née en 1911, devant les affrontements étrangers sur son sol.
Il aura d’importantes répercussions: l’Allemagne perdit un territoire stratégique de son empire au profit du Japon, qui conforta ainsi ses visées expansionnistes en Asie. La nouvelle donne contribuera puissamment au sursaut de la conscience nationale chinoise.
L’anniversaire du siège de Tsingtao intervient alors que le Premier ministre japonais Shinzo Abe est attendu à Pékin à l’occasion du forum annuel de l’Apec, réunissant les dirigeants de l’Asie-Pacifique.
« C’est une petite bataille, relativement oubliée, mais extrêmement emblématique de la manière dont des puissances étrangères s’arrachaient des territoires chinois sans se soucier de la Chine », a souligné l’historien britannique Jonathan Fenby, dans une récente conférence à Pékin.
Surtout, le siège de Tsingtao allait intensifier l’hostilité des relations entre Pékin et Tokyo, a-t-il indiqué.
Villas, bière et base navale
Lorsque la guerre éclate à l’été 1914, la Chine connait déjà une période de graves troubles après l’effondrement de la dynastie impériale Qing. Des parties du pays –ports ouverts et concessions– sont sous le contrôle de puissances occidentales.
Ayant rejoint tardivement les aventures coloniales, l’Allemagne avait obtenu en 1897 Tsingtao, port sur la mer Jaune dans l’est de la Chine, dont elle fera l’une de ses bases navales dans l’Asie-Pacifique (à côté de la Nouvelle-Guinée et des îles Samoa et Marshall).
Villas de pierres grises et bâtiments d’architecture germanique sur des collines plantées de pin dominent toujours la vieille ville de Qingdao –connue mondialement pour sa bière de marque « Tsingtao », autre héritage légué par les Allemands.
A la même époque, le Japon est une puissance en pleine modernisation, confortée par ses victoires militaires éclatantes sur la Russie tsariste et la Chine impériale.
Appelé à soutenir le Royaume-Uni, son allié, le Japon lance rapidement ses troupes, appuyées de navires britanniques, à l’attaque de Tsingtao.
Les hostilités débutent fin août, mais le siège ne commence que le 31 octobre: huit jours plus tard, les militaires allemands hissent le drapeau blanc, et les autorités japonaises s’installent dans la ville.
Un souvenir cuisant pour la Chine: « A l’époque, les Japonais étaient prêts à nous chercher querelle, tout comme Shinzo Abe » – l’actuel Premier ministre japonais, accusé par Pékin de glorifier le « passé militariste » de son pays -, s’indigne un vieil homme dans un parc de Qingdao.
Le transfert de pouvoir sera entériné en 1919 par le Traité de Versailles, qui, en donnant aux Japonais un contrôle élargi sur la péninsule du Shandong, où se trouve Qingdao, scandalisera la Chine et jettera dans la rue une jeunesse indignée.
Humiliation nationale
L’occupation japonaise (1937-1945) renforça le sentiment d’humiliation en Chine, et ce lourd passif n’a cessé d’envenimer depuis les relations avec le Japon, accusé par Pékin de ne pas assumer « son passé d’agression ».
Noriyuki Nakama, homme d’affaires japonais en visite à Qingdao, pense qu’il faut remettre en contexte le siège de 1914: « Le Japon avait peur du colonialisme occidental, cela l’a poussé à vouloir accroître sa puissance et s’étendre (…) c’était sans doute difficilement évitable ».
Aujourd’hui, aucune rencontre formelle entre le Premier ministre nippon et le président chinois Xi Jinping n’est attendue à Pékin: la Chine « jouera son rôle pour recevoir tous ses hôtes » à l’Apec, mais le Japon « doit se confronter aux problèmes existants » et « faire preuve de sincérité », a insisté le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.
Dans un parc de Qingdao, une inscription indique en grands caractères: « N’oubliez jamais l’humiliation nationale » — dans la ligne des slogans patriotiques et volontiers anti-nippons du Parti communiste.
« Tous les Chinois savent parfaitement que les relations sino-japonaises sont exécrables », commente Zhu Yuhua, un expert culturel rencontré au musée de Qingdao dédié à 1914. « C’est une évidence ».
En 1949, Qingdao fut libérée et la brasserie reçut son nom de famille, « Brasserie publique Tsingtao ». Cependant, à cette époque, le houblon était encore dépendant des importations américaines.
En 1950, sur le site expérimental du houblon à Licun, Qingdao, le premier houblon chinois est enfin né. Jusqu’à présent, la brasserie Tsingtao a finalement achevé sa localisation et surmonté tous les obstacles pour devenir une marque de renommée mondiale et la fierté de la Chine. La brasserie Tsingtao a tourné la première publicité cinématographique en Chine et a été une véritable pionnière de cette tendance.
Une bouteille de bière « relie » le monde pour ouvrir la vie de la brasserie Tsingtao
À l’heure actuelle, l’activité principale de la brasserie Tsingtao est la fabrication et la vente de bière. Ses produits comprennent principalement la brasserie Tsingtao, qui se positionne comme une bière de milieu à haut de gamme, et la bière Laoshan, qui se positionne comme une bière bas de gamme. La brasserie Tsingtao est l’entreprise la plus rentable de l’industrie brassicole chinoise. Selon le classement de la production, la brasserie Tsingtao a été classée sixième plus grand fabricant de bière au monde par le rapport Barthur, un rapport faisant autorité sur l’industrie mondiale de la bière. Aujourd’hui, la brasserie Tsingtao est exportée dans plus de 100 pays et régions du monde. On peut dire qu’une bouteille de bière relie le monde.
DE NOS JOURS
En 1994 et 1995, Tsingtao acquiert les entreprises brassicoles Yangzhou Brewery et Xi’an Hans Brewers.
Entre 1997 et 2004, Tsingtao acquiert une quarantaine d’entreprises brassicoles en Chine, augmentant fortement sa taille.
En 2005, le groupe américain Anheuser-Busch (ou AB) qui détenait 5 % des parts du groupe augmente sa part de capital à 27 %, pour 182 millions de dollars US. InBev rachète ces 27 % en .
Depuis Anheuser-Busch InBev a vendu sa participation, le japonais Asahi détient environ 20 % de Tsingtao, alors que Suntory a signé avec elle un partenariat visant à créer deux coentreprises à Shanghai. En , Fosun prend une participation de 17,90 % dans l’entreprise brassicole Tsingtao pour 844 millions de dollars, participation vendue par Asahi.
Comment s’y rendre
Si vous souhaitez visiter la brasserie de Qingdao, prenez la ligne de bus n° 205, 217, 221 ou 604 et descendre directement au musée.
Horaires et Tarifs
Le droit d’entrée au musée est de 60 RMB de mai à octobre et 50 RMB de novembre à avril.
Horaires d’ouverture :
De juillet à septembre : 08h00 à 18h00
De octobre à juin : 08h30 à 17h30