Sammo Hung, de son vrai nom Hung Kam-bo, (洪金寶, né le à Hong Kong) est un artiste martial, acteur, réalisateur, chorégraphe et producteur hongkongais. Il est connu pour son travail sur de nombreux films d’arts martiaux et films d’actions hongkongais. Il a de plus chorégraphié des combats en collaboration avec entre autres Jackie Chan, King Hu ou John Woo, et a fait partie des Lucky Stars dans les années 1980 et 1990.
Hung est un des artisans de la Nouvelle Vague hongkongaise des années 1980, ayant aidé à réinventer les films de genre d’arts martiaux et à créer les fictions de type jiangshi. Il est largement crédité pour avoir aidé nombre de ses compatriotes, les faisant démarrer dans l’industrie du film hongkongaise en leur donnant des rôles dans les films qu’il a produits, ou en les embauchant dans les équipes de production.
Il est courant pour les Chinois de s’adresser à des aînés ou à des personnes influentes en utilisant un titre différent du nom officiel, marquant la familiarité et/ou le respect. Jackie Chan, par exemple, est souvent appelé « Da Goh » (大哥), que l’on peut traduire par « grand frère ». C’est aussi comme cela qu’on se réferrait à Sammo Hung, jusqu’à la réalisation du film Le Marin des Mers de Chine qui réunit les deux acteurs. Hung étant le plus âgé des « frères » du kung-fu et le premier à laisser son empreinte dans cette industrie, il lui a été attribué le nom de « Da Goh Da » (大哥大) pouvant signifier « grand-grand frère », ou « le plus grand grand frère ».
Débuts
Petit-fils de l’actrice de films d’arts martiaux Chin Tsi-ang, son nom de « Sammo » (parfois écrit « Samo ») vient du surnom « San-mao » (« trois cheveux ») que lui avait donné sa mère. Il étudie à l’Académie d’étude du théâtre chinois de Hong Kong avec comme compagnons Jackie Chan, Yuen Biao, Corey Yuen, Yuen Wah, Yuen Miu, Yuen Tak et Yuen Choi, membres des Seven Little Fortunes.
Blessé lors d’un entraînement, il est contraint de quitter l’école et de rester immobilisé assez longtemps. Il a été marié à Jo Yun-ok de 1973 à 1994 et a eu quatre enfants, Timmy en 1974, Jimmy en 1977, Sammy en 1979 et Stephanie en 1983. En 1995 il se marie à l’actrice chinoise Joyce Godenzi.
Il devient connu en France uniquement pour avoir interprété le rôle de Sammo Law, dans la série télévisée Le Flic de Shanghaï.
La ville d’origine des Hung est Ningbo, située au nord-est de la province du Zhejiang. Nés à Hong Kong, ses deux parents étaient stylistes pour l’industrie locale de cinéma. La garde de Sammo fut confiée à ses grands-parents : sa grand-mère, archétype de l’actrice de films d’arts martiaux était Chin Tsi-hang, et son grand-père était le réalisateur Hung Chung-ho.
Chin Tsi-ang (錢似鶯, 22 février 1909 – 15 octobre 2007)
Sammo Hung rejoint l’Académie d’étude du théâtre chinois à Hong Kong en 1961. Il fut inscrit pour une durée de sept ans, à partir de l’âge de neuf ans, après que ses grands-parents eurent entendu parler de l’école par des amis. L’école de théâtre était à l’époque tenue par le directeur Yu Jim-yuen. Hung adopta alors un caractère du nom de son sifu pour son pseudonyme, « Chu Yuen-lung ». Sammo Hung devint membre des Seven Little Fortunes et établira une saine compétition avec l’un des plus jeunes élèves, « Yuen Lo », après avoir martyrisé celui-ci. Par la suite, « Yuen Lo » deviendra la star internationale Jackie Chan.
À l’âge de 14 ans, Sammo Hung fut sélectionné par un professeur qui avait des relations dans l’industrie du cinéma de Hong-Kong pour réaliser des cascades dans un film. Cette brève incursion dans le monde du cinéma piqua sa curiosité et il s’intéressa alors plus particulièrement au maniement des caméras.
Il fut repéré par le grand producteur Raymond Chow qui le fit travailler au sein de sa maison Golden Harvest. Il joua divers rôles secondaires, mais se fit surtout connaître et reconnaître pour ses chorégraphies martiales, son sens du combat spectaculaire et rythmé qui le fit croiser la route de Bruce Lee, avec lequel il joua d’ailleurs dans une des scènes de combat d’Opération Dragon.
Yuen Biao, Raymond Chow, Jackie Chan et Sammo HungC’est avec Le Moine d’Acier (1977) qu’il put passer à la réalisation.
Maturité
Trois films au moins feront date dans l’histoire du cinéma de kung-fu : Le Moine d’Acier (1977), Warriors Two (1978), qui bâtit une fiction autour du style Wing chun, et Prodigal Son (1981).
Son style est présenté comme combinant les héritages du kung-fu et de l’opéra chinois. Il associe également d’une façon assez imprévisible un ton comique, voire grotesque, et la violence la plus crue (pour exemple : la scène de viol dans Le Moine d’Acier). Les combats sont parfois d’une grande virtuosité mais aussi d’une certaine inventivité, qui tranche avec le tout venant des films d’arts martiaux (voir la scène d’affrontement entre des tueurs et le garde du corps du maire dans Warriors Two).
Il cumule souvent les rôles d’acteur (principal ou secondaire), de scénariste, chorégraphe, cinéaste et producteur : homme orchestre qui souhaite par-là imprimer sa marque propre dans le cinéma de kung-fu. Sammo Hung offrira de fait, en plus de combats savamment troussés, de jolies trouvailles visuelles (le maître de Wing chun filmé en plongée en train de s’entraîner dans une forêt de bambou, ou le vilain banquier aspergé de farine, et transformé d’un coup en un acteur de théâtre dans Warriors Two).
Il tournera encore quelques films, mais participera surtout à de nombreuses productions en tant qu’acteur, co-scénariste ou chorégraphe.
Anecdote
Contrairement à la plupart des artistes martiaux de premier plan au cinéma, Sammo Hung est d’une corpulence assez forte et donc souvent caricaturé avec des formes généreuse comme sur cette affiche Enter the Fat Dragon (肥龍過江) sorti en 1978. Le film est principalement une parodie de celui de Bruce Lee sorti en 1972, la Voie du Dragon, et une satire de la Bruceploitation, phénomène apparu durant les années 1970.
Filmographie
en tant que Réalisateur
1977 : Le Moine d’Acier
1978 : Warriors Two
1978 : Enter the Fat Dragon
1979 : Le Maître intrépide
1980 : The Victim
1980 : L’Exorciste chinois
1982 : Carry on Pickpocket
1982 : Prodigal Son
1983 : Le Gagnant
1984 : The Owl vs. Bumbo
1984 : Soif de justice
1986 : Le Flic de Hong Kong
1986 : First Mission
1986 : Le Flic de Hong Kong 2
1986 : Shanghaï Express
1987 : Eastern Condors
1988 : Spooky
1988 : Dragons Forever
1989 : Pedicab Driver
1990 : Panthyhose Heroes
1991 : Slickers vs Killers
1992 : Moon Warriors
1993 : Blade of Fury
1995 : Don’t Give A Dam
1997 : Mister Cool
1997 : Il était une fois en Chine 6 : Dr Wong en Amérique
2016 : The Bodyguard
Directeur des combats : 77 films
1970 : Brothers Five 1972 : Hapkido 1973 : L’Auberge du printemps
en tant qu’Acteur
1961 : Education of Love
1962 : The Birth of Yue Fei 1962 : Big and Little Wong Tin Bar
1966 : Eighteen Darts (Part 1), The 1966 : Eighteen Darts (Part 2), The
1968 : The Bells of Death 1968 : Death Valley
1969 : The Fragrant Sword 1969 : Dragon Swamp 1969 : The Devil Warrior 1969 : Mad, Mad Sword
1969 : The Swordmates 1969 : The Golden Sword 1969 : The One-armed Magic Nun
1970 : The Eagle’s Claw 1970 : Miss Judoka règle ses comptes au karaté (Wrath of the Sword)
1971 : Les 8 Invincibles du kung fu(The Invincible Eight) 1971 : Les Griffes de jade 1971 : The Angry River
1971 : The Crimson Charm 1971 : The Fast Sword 1971 : Swordsman at Large 1971 : A Touch of Zen
1971 : L’Ombre du fouet
1972 : Bandits from Shantung 1972 : The Devil’s Mirror 1972 : La Déchaînée de Shanghai(Lady Whirlwind) 1972 : Dynamique Dragon contre boxeurs chinois(Hapkido) 1972 : Fugitive, The
1973 : Rendezvous of Warriors, The 1973 : Opération dragon 1973 : The Devil’s Treasure 1973 : Le Tigre noir du karaté 1973 : Life for Sale
1974 : Bloody Ring 1974 : The Skyhawk 1974 : Manchu Boxer 1974 : Stoner se déchaîne à Hong Kong (en) 1974 : Tournament, The 1974 : Games Gamblers Play
1975 : Young Rebel, The
1975 : All in the Family 1975 : Pirates et Guerriers 1975 : Association, The 1975 : Hong Kong Superman 1975 : My Wacky, Wacky World 1975 : L’Homme de Hong Kong
1976 : La Légende de l’Himalaya 1976 : Hand of Death 1976 : Double Crossers, The 1976 : Traitorous 1976 : End of Wicked Tiger
1977 : Shaolin Plot, The 1977 : Le Moine d’Acier 1977 : Broken Oath
1978 : Le Jeu de la mort 1978 : Enter the Fat Dragon 1978 : Dirty Tiger, Crazy Frog 1978 : Warriors Two 1978 : Filthy Guy
1979 : Les Deux Frères justiciers 1979 : Le Maître intrépide 1979 : Odd Couple 1979 : Le Héros magnifique
1980 : Victim, The 1980 : By Hook or by Crook 1980 : Two Toothless Tigers
1990 : She Shoots Straight 1990 : Pantyhose Hero 1990 : L’Exorciste chinois 2 1990 : The Fortune Code 1990 : Shanghai, Shanghai (en) 1990 : Skinny Tiger and Fatty Dragon 1990 : License to Steal 1990 : Island of Fire
1991 : Le Point de non retour 1991 : Daddy, Father, Papa 1991 : Gambling Ghost 1991 : Tantana, The 1991 : My Flying Wife 1991 : The Banquet 1991 : Slickers Vs Killers
1992 : Ghost Punting 1992 : Lover’s Tear
1993 : Blade of Fury 1993 : Evil Cult (The Kung Fu Cult Master) 1993 : Painted Skin 1993 : King Swindler
1995 : Don’t Give A Damn
1996 : Somebody Up There Likes Me 1996 : How to Meet the Lucky Stars 1996 : Ah Kam
1997 : Mister Cool
1998 : Pale Sky, The 1998-2000 : Le Flic de Shanghaï (Martial Law) : Sammo Law
1999 : Demain à la une (Early Edition) Saison 3 épisode 22 (Martial Law) : Sammo Law (Crossover avec Le Flic de Shanghaï)[7]
Le titre de bouddha ( बुद्ध « éveillé », participe passé passif de la racine verbale budh-, « s’éveiller »), désigne une personne ayant, notamment par sa sagesse (prajñā), réalisé l’éveil, c’est-à-dire réalisé le nirvāna (selon le Théravada), ou transcendé la dualité saṃsāra/nirvāņa (selon le Mahāyāna). Il peut être désigné par d’autres qualificatifs : « Bienheureux » (भगवत्, bhagavat), « Celui qui a vaincu » (जिन, jina), « Ainsi-Venu » (तथागत, Tathāgata).
L’appellation de bouddha peut donc se rapporter à plusieurs personnes. Le bouddha le plus connu demeure le fondateur du bouddhisme, Siddhārtha Gautama, archétype du « bouddha pur et parfait » (सम्यक सम्बुद्ध, samyaksambuddha).
Origine du terme
La racine signifiant « s’éveiller » serait de même étymon indo-européen que le lituanien bundù, bùsti « éveiller », que le polonais budzić « éveiller » (racine bud’ des langues slaves, cf. Dictionnaire étymologique du proto-indo-européen, Pokorny, racine bheudh) ou que le grec ancien : πυνθάνομαι (punthánomai) « s’informer » (ou encore, après des évolutions sémantiques profondes, l’allemand bieten « demander »), entre autres nombreux dérivés dans les langues indo-européennes. Le terme buddha signifie donc littéralement « qui s’est éveillé ». Les langues occidentales ont emprunté le terme sanskrit, en l’adaptant à leur orthographe.
Le mot sanskrit a été transcrit phonétiquement en moyen chinois par les caractères 佛陀, se lisant alors phjut-thwa, actuellement fótuó, et abrégé en 佛fó.
Trois (Étapes) types d’éveil
Statue de Bouddha de la Pagode Vietnamienne Phap Hao à Marseille.
Dès l’origine, les textes pālis distinguent trois voies vers l’éveil :
est śrāvakabuddha (sanskrit ; pāli sāvaka-buddha), auditeur, celui qui a réalisé le nirvāņa grâce à l’enseignement d’un bouddha. Il est plus souvent appelé arhat et n’est pas toujours considéré comme un bouddha. Sa pratique vers l’éveil et la libération est la « voie de l’auditeur » ou shravakayana ;
est pratyekabuddha (sanskrit, pāli pacekka-buddha), bouddha solitaire ou bouddha-pour-soi, celui qui a trouvé la voie par lui-même, mais n’a pas les capacités de libérer d’autres êtres. Sa pratique vers l’éveil et la libération est la « voie du bouddha-pour-soi » (pratyekabuddhayāna) ;
est bodhisattva celui qui a formé le vœu de suivre le chemin indiqué par le bouddha Shakyamuni, a pris le refuge auprès des trois joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha) et respecte strictement les disciplines destinées aux bodhisattvas, pour aider d’abord les autres êtres sensibles à s’éveiller, retardant sa propre libération du saṃsāra par compassion. Sa pratique vers le plein éveil est la « voie du bodhisattva » (bodhisattvayâna).
Dans le bouddhisme mahâyâna, chacun de ces trois sortes de disciples peut devenir un samyaksambuddha (sanskrit, pāli sammāmsam-buddha), bouddha pur et parfait, celui qui a atteint l’éveil pur et parfait (samyaksambodhi) par lui-même et a les capacités d’enseigner le Dharma. Atteindre cet éveil demande de suivre soit la voie du bodhisattva soit la voie du Véhicule Unique exposée dans différents sūtra tels que le Sūtra du Lotus : l’ekayāna (en) (le « Véhicule Unique de l’Ainsi-venu », dans lequel les trois autres véhicules, shrāvakayāna, pratyekabuddhayāna et bodhisattvayāna, sont subsumés).
C’est ce dernier type que désigne le plus souvent le terme bouddha. L’exemple le plus célèbre en est le Bouddha historique, Shakyamuni, mais d’autres samyaksambuddha sont reconnus et vénérés.
Après son nirvāna, un bouddha est affranchi de tout lien (samyojana), mais peut encore être affecté par la maladie ou empoisonné ; si son corps porte trente-deux marques distinctives, il est néanmoins constitué de quatre éléments et donc périssable. Cependant, certains textes évoquent la quasi-invulnérabilité du bouddha parfait, résultat du fait qu’il a évacué son mauvais karma, en particulier en sacrifiant au cours de nombreuses existences des parties de son corps, voire sa vie. La blessure infligée par Devadatta à Shākyamuni est ainsi interprétée comme le signe d’un léger reste de mauvais karma.
Dans le Theravāda
Le bouddhisme ancien ou le bouddhisme theravāda considère que seuls de rares individus emprunteront la voie du bodhisattva, dont l’aboutissement est l’éveil pur et parfait du samyaksambuddha, qui permet de « faire tourner la roue du dharma » et de répandre la bonne doctrine dans le monde. Ils en ont fait le vœu de nombreuses existences auparavant devant un bouddha du passé. Les détails de la carrière de bodhisattva ont pu varier d’école à école. Le Buddhavamsa décrit un processus comprenant trois grands kalpas avant d’accéder à l’existence où le bodhisattva deviendra bouddha. Ayant atteint le nirvāna, le bouddha (comme l’arhat) vit sa dernière existence ; la mort signale l’extinction totale (parinirvana).
Roue du Dharma
Dès l’origine, le bouddhisme reconnaît, outre le Bouddha de notre ère, plusieurs bouddhas du passé qui l’ont précédé. Le Digha Nikaya et le Samyutta Nikaya en mentionnent six, d’autres textes vingt-quatre, le Buddhavamsa vingt-sept ; l’Apadana du Khuddaka-Nikaya va jusqu’à trente-cinq. En ce qui concerne les bouddhas à venir, Maitreya, annoncé par Gautama lui-même, est le seul connu du canon pāli, mais des textes post-canoniques comme le Dasabodhisattuppattikatha et le Dasabodhisattaddesa en comptent neuf, dont sept sont nommés avec leur lieu de résidence : Metteyya (Maitreya), Rama, Pasena, Vibhuti vivent au paradis Tusita, Subhuuti, Nalagiri, Parileyya résident au paradis Tavatimsa.
Dans le Mahāyāna
Selon le bouddhisme mahāyāna et vajrayāna, chacun peut avoir l’ambition de devenir bodhisattva et la nature de bouddha (tathāgatagarbha) peut être reconnue dans tous les êtres sensibles. Le bouddha n’est plus à proprement parler celui qui atteint le nirvāna, mais plutôt celui qui a transcendé la dualité samsara/nirvāna. Par ailleurs, un bouddha se manifeste sous trois aspects appelés le trikāya :
le « corps de transformation», nirmāṇakāya, l’apparence humaine inscrite dans l’histoire, le seul perçu par les humains ;
le « corps de jouissance », sambhogakāya, perçu par certains bodhisattvas ;
le « corps de dharma » absolu, dharmakāya, fruit de la sagesse la plus parfaite, nature même du bouddha, vacuité (śūnyatā) où les dualités s’annulent.
Les deux premiers corps ne sont que des moyens d’enseigner dus à la compassion.
Dans le Vajrayāna
Le vajrayāna (IVe siècle) reprend les concepts du mahāyāna. En outre, le corps absolu y est parfois nommé adibuddhā (tib. thogma sangya) ou « bouddha auto-créé » et peut constituer un quatrième corps sahajakāya transcendant, primordial, inchangé et indestructible, sans forme et sans action, bien qu’il puisse donner lieu à des émanations visibles.
L’adibouddha engendre des émanations qui engendrent elles-mêmes d’autres émanations, bouddhas, bodhisattvas, formes courroucées, etc. Le modèle archétypal est le groupe des cinq bouddhas de méditation. Le niveau où se situe une figure donnée peut varier selon les traditions ou le type de pratique tantrique. Ainsi, Vairocana, figure centrale du groupe des cinq bouddhas, est considéré comme l’adibouddha suprême dans le courant Shingon, mais comme une émanation de l’adibouddha Samantabhadra ou Vajradhara dans le bouddhisme tibétain.
Cent douze marques
Le corps de tout Bouddha est paré de trente-deux marques majeures et 80 marques mineures : par exemple, les pieds et les mains portent la représentation d’une roue, le sexe est caché dans une gaine, les dents sont au nombre de quarante. On compte également quatre-vingts marques mineures, comme le sexe bien développé, l’aspect juvénile du corps, les mains marquées de la svastika ou une chevelure parfumée.
Ces marques sont considérées par la plupart des bouddhistes, notamment Theravâda, comme relevant de la superstition ou du mythe, en rapport avec la tradition brahmanique de l’époque. Il semble d’autant plus improbable qu’un Bouddha puisse être identifié par des caractéristiques physiques aussi spécifiques que dans plusieurs suttas les visiteurs du Bouddha Gautama qui ne l’ont jamais vu ne parviennent pas à le reconnaître parmi les moines qui l’entourent, et doivent s’enquérir de sa présence.
De plus, si chacun peut atteindre ce statut, il est improbable que tous partagent ces mêmes caractéristiques.
Sur les représentations du Bouddha, on remarque principalement les caractéristiques suivantes :
des lobes d’oreille allongés : en raison des lourds bijoux que portait autrefois le jeune prince Siddhartha.
l’ourna : petite boule saillante sur le front qui symbolise le troisième œil, sur certaines statues il s’agit d’une pierre précieuse.
l’oushnisha : protubérance de la sagesse au sommet du crâne (qui n’est pas un chignon).
son vêtement est une pièce de tissu non taillée et non cousue, mais simplement drapée.
Le Bouddha historique
Le Bouddha prononçant le discours de Vārānasī sur les quatre nobles vérités pour le bénéfice de ses anciens condisciples, à la suite de son plein Éveil.
Nom et dates
Le fondateur du bouddhisme est nommé Siddhārtha Gautama ; Siddhārtha est donné comme son nom personnel, mais il s’agit probablement d’un surnom tardif. Gautama, attesté sans conteste, est probablement son gotta, mais certains y voient l’appellation « fils de Dame Gautami », du gotta de celle qui l’aurait élevé à la mort de sa mère. Il est encore appelé Gautama Bouddha, ou Shākyamuni (sage des Shakya) en raison de son appartenance à ce clan. Il porte de plus de nombreuses épithètes, comme Tathāgata, « celui qui est venu ainsi » [prêcher la bonne Loi]. Vue l’origine du mot comme de sa racine verbale budh- (« s’éveiller »), le titre de Bouddha lui fut probablement accordé par ses disciples.
Les récits de sa vie, tout d’abord transmis oralement, n’ont été mis par écrit pour la première fois que quelques centaines d’années après sa mort et mélangent métaphysique et légende. Certains épisodes, tel celui où il apaise un éléphant furieux que son cousin jaloux Devadatta aurait lâché contre lui, peuvent être d’authentiques souvenirs historiques contrairement à ses conversations avec les dieux ou sa téléportation instantanée au Sri Lanka. Au fil du temps, une riche légende s’est développée dans les jatakas. En tout état de cause, l’existence d’un Gautama-Shakyamuni fondateur du bouddhisme n’est pas mise en doute. Il aurait vécu aux environs du VIe siècle av. J.-C. et serait mort vers quatre-vingts ans.
Selon les chroniques historiques du Sri Lanka, il est né en 563 av. J.-C. La plupart des sources s’accordent également pour dire qu’il est décédé aux alentours de l’an 480 av. J.-C. D’autres sources, moins consensuelles, comme les calculs de Ui Hakuju, évoquent l’année 383 av. J.-C. comme date de sa mort, ce qui donnerait 460 comme date de naissance basé sur le consensus des biographies indiquant que le bouddha avait vécu 80 ans. La tradition pali la plus ancienne considère que les dates de sa naissance et de sa mort sont respectivement 624 av. J.-C. et 544 av. J.-C. Toutes les traditions concordent sur le fait que Siddhārtha Gautama est contemporain des deux rois du Magadha, Bimbisâra et son fils Ajatasattu, qui lui apportèrent souvent leur soutien.
Les débuts
Māyādevī, épouse de Suddhodana, modeste souverain (élu) du petit royaume de Kapilavastu constitué par une confédération des tribus Shākyas, se rend chez sa mère à la fin de sa grossesse. Alors qu’elle passe à proximité d’un bois sacré de Lumbini, petit village du Népal non loin de Kapilavastu, elle est prise de douleurs. Elle accouche d’un garçon sous un sal. Les légendes prétendent que la mère du Bouddha l’aurait conçu en songe, pénétrée au sein par un éléphant blanc à six défenses, que la naissance aurait été indolore et que le sal aurait abaissé tout exprès l’une de ses branches pour qu’elle l’attrape, tandis que les divinités brahmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs. Sitôt né, l’enfant se serait mis debout et aurait pris possession symboliquement de l’Univers en se tournant vers les points cardinaux, ou aurait fait sept pas vers le nord et poussé « le rugissement du lion », métaphore de la doctrine bouddhique.
La légende, encore, raconte que son père fait venir, soit le seul voyant Asita, soit les huit voyants les plus célèbres du royaume. Les sept premiers prédisent au jeune homme un avenir brillant de successeur de son père, le dernier qu’il quittera le pays. Le roi aurait fait enfermer le mauvais augure. Sa mère meurt vite (sept jours après selon la tradition) car Siddhārtha est élevé par Prajapati Gautami qui serait sa tante maternelle et la coépouse de Shuddhodana.
Le jeune prince étudie les lettres, les sciences, les langues, s’initie à la philosophie hindoue auprès d’un brahmane. Un officier lui apprend à monter à cheval, à tirer à l’arc, à combattre avec la lance, le sabre et l’épée. Les soirées sont consacrées à la musique et parfois à la danse. Plus tard, il tombe amoureux et épouse à l’âge de seize ou vingt ans Yashodhara, sa cousine germaine, fille d’un seigneur du voisinage. Les nouveaux époux emménagent dans trois petits palais : un de bois de cèdre pour l’hiver, un de marbre pour l’été et un de briques pour la saison des pluies. Après dix ans de mariage, ils donnent naissance à un garçon nommé Rahula.
Ascèse et éveil
Siddhārtha, qui s’ennuie dans le palais, entreprend un jour une promenade qui le marquera profondément. Il rencontre successivement un vieillard qui marche avec peine, un pestiféré couvert de bubons purulents, une famille en larmes qui transporte le cadavre d’un des siens vers le bûcher, et enfin un bhikshu, moine mendiant qui, un bol à la main, quête sa nourriture sans cesser de garder les yeux baissés.
À 29 ans, le prince comprend alors que si sa condition le met à l’abri du besoin, rien ne le protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Il s’éveille une nuit en sursaut et demande à son serviteur, Chandaka, de harnacher son cheval. Les deux hommes galopent jusqu’à un bois proche du palais. Siddhārtha abandonne à son serviteur manteau, bijoux et cheval et endosse la tenue d’un pauvre chasseur. Il lui demande de saluer à sa place son père, sa mère adoptive et sa femme et de leur dire qu’il les quitte pour chercher la voie du salut.
Gautama entreprend alors une vie d’ascèse et se consacre à des pratiques méditatives austères. Six ans plus tard, alors qu’il se trouve dans le village de Bodh-Gayâ, il prend conscience que ces pratiques ne l’ont pas mené à une plus grande compréhension des choses et accepte un bol de riz au lait des mains d’une jeune fille du village, Sujata, mettant ainsi fin à ses mortifications. Il préconise la voie moyenne qui consiste à nier les excès, refusant autant l’austérité excessive que le laxisme. Jugeant cette décision comme une trahison, les cinq disciples qui le suivaient l’abandonnent. Il se concentre dès lors sur la méditation, inspiré par le souvenir d’un instant de concentration spirituelle ressentie enfant, alors qu’assis sous un arbre il assistait à la cérémonie d’ouverture des labours présidée par son père.
Siddhārtha Gautama prend alors place sous un pipal (Ficus religiosa), faisant vœu de ne pas bouger avant d’avoir atteint la Vérité[12]. Plusieurs légendes racontent comment Māra, démon de la mort, effrayé du pouvoir que le Bouddha allait obtenir contre lui en délivrant les hommes de la peur de mourir, tente de le sortir de sa méditation en lançant contre lui des hordes de démons effrayants et ses trois filles séductrices. Mais c’est peine perdue et à l’âge de 35 ans Bouddha accède à l’éveil, une main posée sur le sol, dans la posture de prise de la terre à témoin de ses mérites passés. Il affirme être parvenu à la compréhension totale de la nature, des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination. Il insistera toujours sur le fait qu’il n’est ni un dieu, ni le messager d’un dieu, et que l’illumination (bodhi) ne résulte pas d’une intervention surnaturelle, mais d’une attention particulière portée à la nature de l’esprit humain ; elle est donc possible pour tous les êtres humains.
Chef du premier sangha
(communauté spirituelle)
Durant les quarante-cinq dernières années de sa vie, Bouddha voyage dans la région du Gange et de ses affluents. Il enseigne sa pratique méditative et fonde la communauté des moines et nonnes bouddhistes, le sangha, afin que ses enseignements se perpétuent après sa disparition. Son école bénéficie généralement du soutien des rois de Magadha et survit à une première tentative de schisme de la part de Devadatta.
Sentant sa mort venir, il demande à son disciple Ananda de lui préparer un lit entre deux sals et décède à Kusinara dans l’actuel Uttar Pradesh, à l’âge de quatre-vingts ans. Il rassure le forgeron Chunda qui lui a offert son dernier repas et s’inquiète, au vu des symptômes, d’avoir peut-être intoxiqué l’ascète. Le nom du plat servi, sūkaramaddavam, se composerait de « porc » (sūkara) et « délice » (maddavam), mais sa nature exacte, porc ou champignons (délice des porcs), reste inconnue. En tout état de cause, si le végétarisme est un idéal bouddhiste, les moines et nonnes, qui mendient leur nourriture, sont encouragés à accepter toutes les offres qui leur sont faites, mêmes carnées.
Il s’installe en parinirvana dans la forêt afin de parachever sa libération.
Les derniers mots du Bouddha sont : « L’impermanence est la loi universelle. Travaillez avec diligence à votre propre salut. »
Homme modèle
Les écritures bouddhistes qui évoquent la vie et le caractère de Bouddha parlent de :
son éducation achevée et sa formation dans les domaines appropriés à un guerrier aristocrate, tels que les arts martiaux, la gestion des domaines agricoles et la littérature, mais également sa compréhension profonde des idées religieuses et philosophiques de sa culture et de son temps. Siddhārtha Gautama était un homme sportif, compétent en arts martiaux tels que la lutte et le tir à l’arc, qui pouvait parcourir des kilomètres et camper dans la nature sauvage ;
son enseignement idéal, qui trouve toujours la métaphore appropriée, et qui adapte à la perfection son message à son auditoire, quel qu’il soit ;
son courage et sa sérénité en toutes circonstances, aussi bien lors d’une discussion religieuse que face à un prince parricide (Ajatasattu) ou à un meurtrier. Il fait cependant preuve d’exaspération lorsque des moines déforment ses enseignements ;
sa modération dans tous les appétits corporels. Il garde le célibat depuis l’âge de vingt-neuf ans jusqu’à sa mort. Il sera également indifférent à la faim et aux rigueurs du climat.
Dipankara
Dipankara est l’un des nombreux bouddhas du passé. C’est durant son ère que le futur Siddhārtha Gautama prononça le vœu de devenir bouddha dans le futur ; Dipankara lui assura qu’il le serait. Leur rencontre est un thème iconographique souvent traité dans le bouddhisme d’Asie centrale.
Bhaisajyaguru
Bhaisajyaguru est un autre bouddha du passé dont l’aide est sollicitée pour lutter contre les maladies et les calamités. Il est parfois appelé bouddha médecin.
Maitreya
Maitreya est parfois appelé le bouddha du futur : tant le mahāyāna que le hīnayāna le considèrent comme le prochain bouddha. La Prophétie de Maitreya décrit sa venue. Il naîtra dans une famille brahmane, alors que Siddhartha Gautama était de la caste militaire et fonctionnaire kshatriya.
Amitābha
Amitābha ou Amida (japonais) est un bouddha ignoré du courant hīnayāna. Il règne sur le « paradis occidental de la Terre pure ». La récitation de son nom est une pratique importante de l’école dite de la Terre pure dont il est la déité principale ; certaines branches considèrent même que cet exercice suffit à donner accès à son paradis. Il a aussi sa place dans le bouddhisme vajrayāna comme l’un des cinq bouddhas de méditation.
Dhyanibuddhas
Les cinq dhyanibuddhas, « bouddhas de méditation » ou « bouddhas de sagesse » du vajrayana, sont les émanations de l’adibuddha primordial représentant les divers aspects de la conscience d’illumination (dhyani). Ce sont Vairocana (ci-dessous), Amitābha (ci-dessus), Akshobhya, Amoghasiddhi et Ratnasambhava.
Vairocana
Vairocana, ou Maha Vairocana « Grand soleil » ou « Grande lumière », est le bouddha central du groupe des cinq dhyanibuddhas du vajrayāna ; il est particulièrement important dans le bouddhisme tantrique japonais Shingon où il est l’adibouddha primordial. Il joue aussi un rôle central dans les écoles mahāyāna chinoises et japonaises Tiantai-Tendaï et Huayan-Kegon.
Samantabhadra
Habituellement considéré comme un bodhisattva, Samantabhadra est le bouddha primordial de la tradition nyingma, « de l’ancienne traduction », du bouddhisme tibétain.
Vajradhara
Vajradhara est le bouddha primordial dans les traditions Sarmas, « de la nouvelle traduction », du bouddhisme tibétain.
Bouddha et l’hindouisme
Dans certaines branches de l’hindouisme, Bouddha est considéré comme la neuvième incarnation (avatar) du Dieu Vishnou.
D’après le texte sacré hindou vishnouite, le Bhāgavata Purāṇa, « Vishnou prit la forme de Bouddha pour tromper les Asuras. En conseillant aux démons d’abandonner les Védas, il contribua à diminuer leur pouvoir et à rétablir la suprématie des dieux ».
Dans la section Dasavatara-stotra de son Gita Govinda, le célèbre poète vaïshnava Jayadeva Goswami (XIIIe siècle) considère Bouddha comme un des dix avatars principaux de Vishnou du fait de son œuvre contre les rituels sanglants, et lui écrit une louange comme suit :
« Ô Késhava ! Ô Seigneur de l’univers ! Ô Seigneur Hari, qui a pris la forme de Bouddha ! Toute la splendeur vous appartient ! Ô Bouddha au cœur compatissant, vous dénoncez l’abattage des pauvres animaux exécutés lors des rituels védiques. »
Cette dernière théorie correspond à l’idée que Vishnou descendit sur terre pour mettre fin à l’attitude dévoyée de brahmanes et purifier l’hindouisme : la nouvelle doctrine qu’il prêcha en tant que Bouddha expliquait que tout un chacun pouvait s’échapper du cycle des réincarnations par un comportement exemplaire, lié en premier lieu à l’Ahimsâ.
Les Chinois sont considérés comme l’une des premières cultures à avoir inventé les éventails, et l’histoire des éventails chinois remonte l’époque de la dynastie Shang (1600 – 1046 avant JC). Toutefois, ce type d’éventail le plus ancien n’est pas encore tenu à la main et est utilisé de manière très différente.
Appelé Shanhan, il était alors utilisé par paire et attaché à une voiture tirée par des chevaux ; son but était de protéger les passagers du soleil, de la pluie et du sable. C’était un peu l’ancêtre des ombrelles chinoises que l’on connaît aujourd’hui.
Le Shanhan a ensuite évolué pour devenir un éventail à long manche appelé Zhangshan, fabriqué à partir de plumes ou de tissus de soie fins. À l’époque, le Zhangshan était principalement considéré comme un élément de l’uniforme de la garde d’honneur de l’empereur.
En fait, l’éventail n’a pas été utilisé se rafraîchir avant la dynastie Zhou, il y a donc un peu plus de 2000 ans.
L’éventail n’était populaire que parmi l’aristocratie chinoise, car sa fabrication était extrêmement coûteuse. Fait de plumes d’oiseaux, il était largement reconnu comme le symbole de la richesse, de l’autorité et de la sagesse.Il a cependant été popularisé pendant la dynastie Han (206 avant JC – 220 après J.-C.), en particulier lorsque des éventails plus abordables ont été inventés, permettant aux gens du peuple de les posséder et de les utiliser.La popularité de ces éventails s’est poursuivie durant les dynasties suivantes, et pendant la dynastie Song (960 – 1279) un nouveau type d’éventail en soie a été introduit. Très appréciés par les jeunes femmes du palais impérial, ces éventails en soie étaient ronds pour ressembler à la lune, et sont souvent appelés « éventails ronds » (团扇, tuánshàn).
La forme de l’éventail rond, semblable à celle d’une pleine lune, est porteuse d’un sens favorable aux retrouvailles et au bonheur.
Ces éventails ronds étaient cependant utilisés aussi bien par les hommes que par les femmes, et il en existait de nombreux types, chacun étant réservé à des fins particulières. Les érudits agitaient notamment leur éventail pour montrer leur grâce lorsqu’ils composaient des poèmes ou étaient assis au fond de leurs pensées. Les différents types d’éventails servaient d’indicateur de statut.
La popularité des éventails a même favorisé le développement de la peinture elle-même. De nombreux grands peintres ont consacré leurs talents à la décoration d’éventails destinés à un usage réel. Conscients que leurs éventails n’étaient pas simplement utilisés et jetés, mais collectionnés et appréciés, les peintres d’éventails ont développé au maximum leurs capacités créatives en poésie, peinture et calligraphie
Plus tard, les éventails chinois sont devenus des œuvres d’art, des symboles de statut social, des accessoires de théâtre et de danse ou des cadeaux romantiques.À l’instar de la richesse de la culture chinoise, il a également existé de nombreux types d’éventails chinois tout au long de l’histoire de la Chine, tels que les éventails pliants, les éventails en plumes, les éventails en soie.
La peinture sur éventail a été élevée au rang d’art, mais constitue également un loisir créatif pour de nombreux Chinois
La poignée était souvent gravée de magnifiques motifs et dessins, et intégrait un pendentif en jade comme décoration. Le manche pouvait être en ivoire, en or, en argent ou en bois précieux, gravé de magnifiques motifs et dessins, et intégrait un pendentif en jade comme décoration.
La soie était couramment utilisée pour fabriquer la feuille des éventails ronds avant l’arrivée des éventails pliants. Et de nos jours, elle est également utilisée pour fabriquer la housse des éventails pliants. La soie était décorée de peintures souvent inspirées de la nature, comme des paysages de montagne ou des fleurs.
Quel est le symbolisme des éventails chinois ?
Les éventails chinois ont toujours tenus une place importante dans la culture chinoise, notamment les romans et les légendes. Dans de nombreuses peintures anciennes, on peut également voir les femmes les plus séduisantes tenir un éventail circulaire dans leurs mains. Ces exemples reflètent la signification culturelle des éventails chinois.
Aujourd’hui encore, de nombreuses personnes apprécient de tenir un éventail comme élément de décoration, tout en portant des vêtements traditionnels chinois.
Au fil des millénaires, les éventails chinois sont passés du statut d’accessoire d’usage quotidien à celui de symbole incorporant l’essence de diverses formes d’art et d’artisanat, ainsi que de la culture populaire.
La raison pour laquelle les éventails sont passés du statut d’accessoire à celui d’œuvre d’art est en grande partie liée aux lettrés, qui aimaient les utiliser comme toiles pour réaliser des œuvres d’art ou écrire des poèmes, et les offraient à leurs amis. Ils ont donc cherché à améliorer la décoration des éventails, ce qui a conduit à l’émergence des éventails combinant diverses formes d’art telles que les poèmes, la calligraphie, la peinture, la gravure et la broderie.
Les œuvres d’art représentant des oiseaux et des fleurs symbolisaient la beauté et la grâce, ce qui en faisait un sujet populaire auprès des jeunes femmes. Les érudits, quant à eux, préféraient les éventails ornés de calligraphies d’histoires anciennes représentant la sagesse et le savoir.
Les éventails décorés de peintures et de calligraphies étaient connus sous le nom d’éventails de lettrés et reflétaient souvent le statut d’une personne.
Depuis leurs modestes débuts durant la dynastie Shang jusqu’aux plus de 500 types d’éventails existant aujourd’hui en Chine, les éventails chinois ont résisté à l’épreuve du temps et sont toujours très populaires, non seulement en Chine mais dans le monde entier. On peut désormais voir des éventails dans des ventes aux enchères d’art, et ceux qui sont peints par des artistes célèbres valent de grosses sommes d’argent.
Aujourd’hui, la plupart des gens utilisent des ventilateurs électriques et des climatiseurs pour se rafraîchir, mais dans de nombreux endroits, notamment chez les personnes âgées, on constate encore une préférence pour les éventails traditionnels.
LA FORME MARTIALE
L’éventail est lié à l’élément eau. Sa pratique permet de développer la conscience et la précision du geste, ainsi que la légèreté et la souplesse du mouvement, tout en affinant l’acuité des sensations.
Apprentissage des Formes
En plus de l’apprentissage de la forme de base, qui simule un combat à mains nues, il existe également l’apprentissage de formes avec armes (épée, éventail, sabre…). Dans le Tai Chi Chuan, contrairement aux techniques de sabre ou de bâton du Kung Fu, les techniques d’armes se travaillent lentement. On reste toujours dans le domaine de l’art interne, basé sur le travail de l’énergie interne.
Bien que l’on ait du mal à concevoir l’éventail comme une arme, son usage actuel se limite souvent à nous procurer de la fraîcheur pendant les périodes estivales. Cependant, en Chine, il n’était pas si inoffensif, car il pouvait être muni de lames tranchantes, de pics et de dispositifs secrets. La forme de maître Wang Yen-Nien reprend également des gestes d’épée, ce qui signifie que la forme de l’éventail comporte véritablement des mouvements à signification martiale.
Wang Yen-nien. Né dans la ville de Taiyuan, province du Shanxi, 19 décembre 1914 – 4 mai 2008.
Enrichissement des Sensations
L’apprentissage de l’éventail permet d’acquérir une technique nouvelle, mais que peut-il apporter de plus ?
Enrichissement des Sensations : La sensation doit se prolonger jusque dans l’éventail. Il n’y a pas de séparation entre le corps et l’éventail. L’arme fait en quelque sorte partie de nous, et il s’agit de la faire vivre. C’est le mouvement du corps entier qui entraîne l’éventail. Dans les mouvements où l’on ouvre l’éventail, ce n’est pas seulement le mouvement du poignet qui permet l’ouverture. L’ouverture n’est que l’expression de l’énergie, véhiculée par tout le corps.
Prise de Conscience des Tensions : Le maniement de l’éventail révèle avec clarté toutes les tensions existantes. Les tensions au niveau des articulations du bras (poignet, coude, épaule) se manifestent rapidement par des douleurs, grâce à la présence et au poids de l’éventail. Pour que l’énergie puisse s’exprimer dans l’éventail, il est essentiel que toutes ces tensions soient relâchées et que l’éventail repose souplement dans la main. L’ouverture de l’éventail est souvent un test de cette relaxation.
Justesse des Mouvements : Avec les armes, il y a également une prise de conscience plus rapide de la justesse des mouvements. Le mouvement n’est pas correct si, par exemple, l’épée ou l’éventail se déplace dans tous les sens au lieu de trancher dans une trajectoire droite et nette.
En ce qui concerne notre école
Il existe de nombreuses formes d’exercices de Tai Chi Chuan utilisant un éventail. La plupart sont plus courtes, avec moins de 25 mouvements, mais certaines, comme la célèbre forme de l’éventail , en comptent plus de 50. La plupart sont pratiquées lentement et en douceur, tandis que d’autres incluent des mouvements vigoureux et rapides. La majorité privilégie le style Yang du Tai Chi Chuan.
La forme que nous pratiquons est l’une des plus populaires et a été créée par le professeur Li Deyin (1938-).
Elle comporte 52 mouvements. La première moitié comprend des mouvements lents et doux, suivis d’une seconde partie beaucoup plus vigoureuse. Cette forme s’adresse aux pratiquants intermédiaires. Cette forme est souvent pratiquer sur une musique dont voici les paroles:
titre: Kung-fu chinois (中国功夫)
Couplet 1 : Allongé comme un arc, Debout comme un pin, Immobile et stable, assis comme une cloche, Marchant comme un vent fort. Poings du sud et jambes du nord, Arts martiaux de Shaolin et Wudang, Tai Chi, paume en spirale, La Chine a des compétences divines.
Refrain : Allongé comme un arc, Debout comme un pin, Immobile et stable, assis comme une cloche, Marchant comme un vent fort. Poings du sud et jambes du nord, Arts martiaux de Shaolin et Wudang, Tai Chi, paume en spirale, La Chine a des compétences divines.
Couplet 2 : Un coup de bâton balaie une grande surface, Une lance trace une ligne, Léger comme une hirondelle dans les nuages, Nous avons un esprit héroïque. Exercice des muscles et de la peau, Pratique de l’énergie interne, Force et douceur en harmonie, Nous avons un monde dans notre cœur.
Refrain : Allongé comme un arc, Debout comme un pin, Immobile et stable, assis comme une cloche, Marchant comme un vent fort. Poings du sud et jambes du nord, Arts martiaux de Shaolin et Wudang, Tai Chi, paume en spirale, La Chine a des compétences divines.
Couplet 3 : L’épée légère dans la main, Les doubles couteaux se déplacent, Quand un expert montre ses compétences, Il sait immédiatement s’il y a de la valeur. Les mains sont deux portes, Les pieds sont une racine, Les terres nourrissent notre âme martiale chinoise.
Refrain : Un dragon à l’est, Les enfants sont des héros, Le ciel est haut et la terre est vaste, le vent souffle de tous côtés, La Chine a des compétences divines.
Appréciation de la Chanson
La première partie de la chanson « Kung Fu Chinois » commence avec un thème musical au tempo lent. Les trois premières phrases sont liées par un motif de « queue de poisson », créant une continuité mélodique qui évoque l’énergie du Tai Chi et des trigrammes, touchant profondément l’âme. La mélodie débute dans les registres aigus, puis descend progressivement, avec des notes se posant sur 6, 3, 1, 6, affichant un style à la fois solide et solennel, tout en laissant transparaître une puissance intérieure prête à exploser.
À l’entrée de la deuxième partie, le tempo s’accélère à 104 battements par minute. La mélodie s’inspire toujours du thème de la première partie, mais son rythme est réduit de moitié et simplifié. Les paroles « Allongé comme un arc, debout comme un pin… » donnent un style musical plus net et dynamique, illustrant une scène de combat avec des armes.
La troisième partie de la chanson adopte un style de récitation théâtrale, avec un rythme fixe et énergique qui propulse la chanson vers son apogée. Interprétée par Tu Honggang, qui a étudié le rôle de « Hua Lian » au Conservatoire de l’Opéra de Chine pendant sept ans, la performance est fluide et vivante. La voix, empreinte de l’accent et du ton de Beijing, transmet une énergie vibrante ; l’harmonie entre force et douceur révèle une essence héroïque, illustrant bien l’esprit martial oriental de la culture traditionnelle chinoise.
Voici l’enchaînement avec les noms des mouvements:
1ère Partie: 1. Ouverture 2. Vol Diagonal 3. La Grue Blanche Déploie ses Ailes 4. L’Abeille Rentre à la Ruche 5. Les Démons de Nuit Recherchent la Mer 6. Le Coq D’or se Tient sur une Patte 7. Pivoter et Fendre la Montagne (le Mont Hua) 8. Le Chat Sauvage Attrape le Papillon 9. Observer les Fleurs à Cheval.
2ème partie: 10. Caresser la Crinière du Cheval 11. L’hirondelle Vole Haut 12. L’Abeille Rentre à la Ruche 13. Le Tigre Saute sur sa Proie 14. La Mante Religieuse Capture la Cigale 15. Mener le Cheval à Tourner la Tête 16. Le Faucon Tournoie dans le ciel 17. Observer les Fleurs à Cheval.
3ème partie: 18. Pousser la Montagne 19. Le Dragon Tourne la Tête 20. Eperonner le Cheval 21. Fouetter vers le Haut 22. Etreindre la Lune 23. Combattre le Vent 24. Balayer les feuilles sous le Vent 25. Le Général Lève le Drapeau 26. Protéger le souffle.
4ème partie: 27. Caresser la Crinière du Cheval 28. L’hirondelle Vole Haut 29. L’Abeille Rentre à la Ruche 30. Le Tigre Saute sur sa Proie 31. La Mante Religieuse Capture la Cigale 32. Mener le Cheval à Tourner la Tête 33. Le Faucon Tournoie dans le ciel 34. Observer les Fleurs à Cheval
5ème partie: 35. Coups de Coude à Cheval 36. L’Etoile Explose 37. Parer devant 38. Double Coup de Pied 39. Le Dragon et le Tigre Combattent 40. La Fille de Jade Lance la navette 41. La Déesse disperse les Fleurs 42. Le Général Lève le Drapeau 43. L’Impératrice Pousse la Porte du Palais (Ba gua marche)
6ème partie: 44. Aller vers les Sept Etoiles 45. Saisir la Queue de l’Oiseau (Peng) 46. Tirer en arrière, Pressez et Poussez (Lu Ji An) 47. L’Empereur Porte l’Épée dans le Dos 48. Brosser le Genou 49. Le Serpent qui Rampe 50. Tirer à l’Arc sur le Tigre 51. La Grue Blanche Déploie Ses Ailes 52. Fermeture.
Voici la forme effectuée par maitre Faye Yip, fille de maitre Li Deyin qui lui apprit dès l’âge de sept. Faye a aussi pu recevoir l’enseignement de Maitre Sun Jian Yun, fille du créateur du style Sun, Sun Lu Tang.
Conclusion
Ainsi, l’apprentissage de l’éventail ou de toute autre arme, par l’enrichissement qu’il apporte au niveau des sensations et par une prise de conscience précise de l’exécution des mouvements, permet d’approfondir la pratique générale du Tai Chi Chuan.
Personnes pratiquant le Qi Gong à Shangai en 2024.Le qi gong est une gymnastique traditionnelle chinoise et une pratique de la respiration fondée sur la connaissance et la maîtrise du souffle et qui associe mouvements lents, exercices respiratoires et concentration.. Le terme signifie littéralement « réalisation ou accomplissement (gong) relatif au qi », ou « maîtrise du souffle ».
Traduction et terminologie
Qi gong est le terme mandarin chinois et romanisé de deux caractères chinois: Qì (氣) et Gōng (功) chinois traditionnel : 氣功) associe deux notions chinoises au sens vaste : 氣 (qì): la vapeur, le souffle, l’air et 功 (gōng): l’effort, la réalisation ou les résultats].
La transcription habituelle en Français du caractère 氣 par « énergie » est erronée car l’énergie se traduit par 能量 en mandarin. Par ailleurs le terme d’ « énergie vitale » recouvre une notion corporelle ou un flux qui n’a jamais pu être scientifiquement prouvé à ce jour.
Dans une perspective plus large, « qi gong » signifie « méthode et efficience du souffle » et regroupe des techniques traditionnelles de gymnastique, de respiration, de méditation, de visualisation, de transe, de guérison charismatique et de combat qui proviennent de contextes taoïstes, bouddhiques, néoconfucéens, savants ou populaires.
Origines
« En faisant que ton souffle corporel (ou shen qi) et que ton souffle primordial (ou jing qi) embrassent l’Unité, peux-tu redevenir un enfançon (petit enfant; enfant en bas âge.)? » Dàodéjīng ( « livre de la voie et de la vertu écrit par Lao Tseu»).
Vers le Ve siècle, selon la légende, Bodhidharma développait le qi gong dans le wu shu de l’école Shaolin plus communément appelé de nos jours Kung-fu Shaolin au monastère Shaolin, en Chine, en s’inspirant des gymnastiques taoïstes de longévité.
Durant la révolution culturelle (XXe siècle), le qi gong est réprimé. Plus tard, de nombreuses écoles surgissent, et une s’en détache par sa notoriété, le Falun Gong.
En 1981, le wu shu kung-fu Shaolin se reconstitue.
Historique du qi gong en Chine
Genèse du qigong
Les racines du Qi gong sont millénaires et indissociables de la tradition taoïste. Le travail sur le souffle et l’énergie interne était déjà pratiqué par les sages de l’Antiquité, aussi existe-t-il des écoles taoïstes, bouddhistes et confucianistes de Qi gong, lesquelles ont grandement influencé le développement de la médecine chinoise traditionnelle. Se transmettant de façon le plus souvent privée et secrète entre maîtres et initiés, la pratique du Qi gong a connu une popularité croissante au XXe siècle, tant au sein de la population chinoise qu’à l’extérieur de la Chine, notamment grâce aux contacts des sociétés occidentales qui s’y intéressent de plus en plus à partir des années 1960.
Le père du qigong moderne est Liu Guizhen (1920-1983), un cadre du Parti communiste chinois. Après s’être fait soigner pour un ulcère par un maître qui lui enseigna une méthode de méditation et de contrôle de la respiration en position debout, il fut chargé par ses supérieurs de développer cette technique de maîtrise du souffle, mais débarrassée de ses éléments religieux.
Liu Guizhen à gauche (1920-1983)
Adoption par le Parti communiste
Adopté par le régime comuniste en 1949, le qigong est présenté dans les années 1950 « comme une thérapie d’origine populaire et chinoise », en opposition à la médecine « bourgeoise » occidentale. En 1953, un sanatorium spécialisé est ouvert à Beidaihe, station balnéaire pour les cadres communistes, où ces derniers sont initiés aux méthodes de relaxation. Dans l’ensemble du pays, 70 centres de pratique du qigong sont ouverts y compris les cliniques et les sanatoriums. Liu Guizhen est honoré par Mao Zedong.
Interdiction sous la révolution culturelle
Puis ces pratiques sont interdites et réprimées comme pratiques féodales et superstitieuses durant la révolution culturelle. Le qigong continue cependant à se transmettre clandestinement entre maîtres et disciples.
Les Gardes rouges à Pékin, juin 1966, au début de la Révolution culturelle chinoise. Plus d’un million de personnes On pense que certains sont morts au cours de ces dix années de chaos social.
Réapparition et promotion
À partir des années 1970, le qigong refait surface et se pratique collectivement dans les parcs de Pékin à l’initiative d’une certaine Guo Lin qui estimait avoir guéri son cancer de l’utérus grâce au qigong. En 1979, cette dernière est encouragée par plusieurs dirigeants qui voient dans le qigong un moyen sans frais d’améliorer l’état de santé de la population.
Guo Lin (1909-1984)
À la fin des années 1970, la popularité de ce nouveau qigong des maîtres charismatiques a reçu un coup de fouet important en Chine grâce à la « supposée « découverte scientifique » de l’existence matérielle du qi ». « À la fin des années 1970, des scientifiques réputés, travaillant au sein d’universités et d’instituts de recherche ayant pignon sur rue, ont effectivement procédé à des expérimentations prétendant prouver que le qi émis par un maître du qigong pouvait être mesuré par des instruments scientifiques. »
Au début des années 1980, dans le vide spirituel de l’ère post-Ma, et dans un contexte de détente économique, peu après les premières réformes libérales et la première apparition du chômage, le pays connaît une véritable « fièvre du qigong », des millions de Chinois, principalement urbains et âgés, deviennent pratiquants d’une des diverses variétés ou écoles de qigong, dirigées par des maîtres charismatiques dont beaucoup deviennent des célébrités nationales. Dans des stades, devant des milliers de passionnés, des enseignements payants sont donnés par les maîtres dispensateurs de qi et de guérisons miraculeuses, à l’instar du maître Yan Xin, censé émettre un qi externe pouvant changer la structure moléculaire d’un échantillon d’eau à deux mille kilomètres de distance. La Société de recherche scientifique sur le qigong de Chine (SRSQC), organisme national qui regroupe les associations de qigong, est créée par l’État en 1985 pour superviser le mouvement.
Les autorités, qui voient dans le qigong une façon de mettre en avant la culture chinoise, participent à sa promotion à travers les Salons de la santé qui lui sont consacrés à Pékin en 1992 et 1993.
Pratiques
Il existe différentes variantes permettant une pratique régulière :
Wu shu Kung-fu Shaolin
les huit pièces de brocart (八段锦) qui permet de rendre l’organisme plus résistant et de prolonger la vie
jeu des 5 animaux (五禽戏 WU QIN XI Qi gong de santé)
Les 18 mouvements de santé
le qi gong de la canne (bâton)
Le gi gong des paysans
Les 6 sons
le Yi jin jing qui prépare le corps aux mouvements rapides
Pingshuai kongfu ; Qigong sibérien (mélange de différentes pratiques rencontrées et transformées en Sibérie).
Parfois y est retrouvé : Kiai (cri) ; Kotodama (son) ; Méditation ; Wei wu wei (traduit « agir sans agir ») du Dàodéjīng de Lao Zi.
Tous les exercices de qi gong nécessitent de la patience et une pratique régulière.
Certains pratiquants d’arts martiaux pratiquent leurs arts sans pratiquer le Qi gong en Chine.
Effets présumés
Le qi gong compte plusieurs branches, lesquelles recouvrent des centaines de styles différents : le qi gong santé et bien-être (préventif), le qi gong martial, le qi gong médical (curatif), le qi gong sexuel et le qi gong spirituel.
Les effets allégués d’une pratique régulière du qi gong vont de l’augmentation de la capacité de prévention et de guérison des maladies et des blessures, au maintien d’une bonne santé, à l’augmentation de la qualité de vie, au développement de soi, à l’augmentation de la longévité, au développement de dons de guérison et d’autoguérison, voire à l’obtention d’une force surhumaine et de pouvoirs surnaturels.
Jackie Chan est un expert en arts martiaux et jouit d’une renommée internationale grâce à ses films d’action.On le reconnaît dans ses films pour son style de combat unique, son humour et ses scènes d’action époustouflantes.Depuis les années 70, il a fait des apparitions dans plus de 100 films.Il a été honoré d’une étoile sur le Hollywood Walk of Fame ainsi que sur l’Avenue des Stars à Hong Kong.En qualité de symbole culturel, il a été référencé dans plusieurs titres de la pop musique, séries animées et jeux vidéo.Outre son rôle d’acteur, il a également tenté sa chance dans la cantopop et la mandopop, notamment en lien avec les thèmes de ses films.Il a interprété des morceaux lors de la cérémonie de fin des Jeux olympiques d’été de 2008 qui s’est tenue au Stade national de Pékin.
Jackie Chan est également un entrepreneur qui exploite son image dans divers secteurs (marque de vêtements, réseau de cinémas, etc.) et il détient sa propre société de production (JCE Movies Limited), responsable entre autres de la production de ses films depuis 2005.C’est un philanthrope de grande envergure, consacrant une portion de ses gains issus du monde du spectacle à des œuvres de bienfaisance.Son autobiographie, intitulée I Am Jackie Chan, a été publiée en 1998.
Biographie
Enfance, formation et débuts professionnels
Jackie Chan a vu le jour le 7 avril 1954 à Pic Victoria, dans l’ex-colonie britannique de Hong Kong. Il est né sous le nom de Chan Kong-sang, qui signifie « né à Hong Kong », fils de Charles (1914-2008) et Lee-Lee Chan (1916-2002), tous deux réfugiés fuyant la guerre civile chinoise.On l’appelle Paopao (炮炮 ; qui se traduit littéralement par « Boulet de canon ») en raison de son énergie débordante durant son enfance selon certaines sources, ou à cause de son poids à la naissance selon d’autres.Chan a passé une grande partie de sa jeunesse à Hong Kong, où il a étudié, en raison du travail de ses parents à l’ambassade française.
Les parents de Jackie Chan
Il fréquente l’école primaire de Nah-Hwa située sur l’île de Hong Kong, où il rencontre des difficultés durant sa première année.Ainsi, ses parents prennent la décision de le retirer.En 1960, son père quitte pour Canberra, en Australie, où il exerce le métier de chef cuisinier à l’ambassade des États-Unis.Par conséquent, Chan est envoyé à l’Academie de l’Opéra de Pékin, la China Drama Academy, entre 1961 et 1971, sous la direction de Yu Jim-yuen.
Jim-Yuen Yu (于占元 5 septembre 1905 – 8 septembre 1997)
Il suit un entraînement intensif pendant une décennie, devenant expert en arts martiaux et acrobatie.Au final, il est membre du collectif Les sept petites fortunes, qui regroupe les étudiants les plus brillants.Il opte donc pour le nom de scène Yuen Lo en déférence à son maître.Parallèlement, il se lie d’amitié avec Sammo Hung et Yuen Biao, formant plus tard un trio connu sous les noms de Les Trois Frères ou Les Trois Dragons.
Jackie Chan, Sammo Hung et Yuen Biao
Une fois entrés dans le monde du cinéma, Jackie Chan et Sammo Hung ont eu la chance de se former sous la tutelle du prestigieux maître Jim Pal Kim et de son supérieur Ji Han-Jae. Jackie Chan a finalement atteint le rang de ceinture noire en hapkido.Il fait sa première apparition cinématographique à l’âge de huit ans dans le film « Big and Little Wong Tin Bar » (1962), où il joue aux côtés de Li Li-hua qui interprète le rôle de sa mère.Chan fait à nouveau équipe avec Li l’année suivante pour le film « The Love Eterne (1963) » et décroche un rôle mineur dans le long-métrage de King Hu en 1966, intitulé « L’Hirondelle d’or ».
Après avoir fait une apparition en tant que figurant dans A Touch of Zen, un autre film de King Hu en 1971, Chan entame véritablement sa carrière dans le monde du cinéma. Il signe alors un contrat avec la Great Earth Film Company dirigée par le réalisateur Chu Mu.Il a commencé à travailler comme cascadeur dans les films de Bruce Lee, La Fureur de vaincre et Opération dragon, à l’âge de dix-sept ans, en utilisant le nom de Chan Yuen Lung (陳元龍).Il a décroché son premier rôle principal plus tard cette même année dans Le Petit Tigre de Canton, qui n’a été projeté que dans quelques cinémas à Hong Kong en 1973. Il a également contribué au tournage du premier long-métrage de John Woo (sorti seulement en 1975) en qualité de metteur en scène des combats.
En 1976, Chan rejoint ses parents à Canberra, où il suit brièvement des cours à la Faculté Dickson et exerce ensuite comme ouvrier du bâtiment.Un collègue constructeur nommé Jack prend Chan sous son aile, lui donnant le sobriquet de Little Jack (Petit Jack).Par la suite, Chan adopte le pseudonyme de Jackie, d’où découle son nom de scène qu’il utilise encore actuellement.De plus, vers la fin des années 1990, Chan modifie son nom chinois en Fong Si-lung (房仕龍), car le nom de famille de son père était Fong.
Percée (1976–1979)
En 1976, Jackie Chan reçoit un télégramme de Willie Chan, un producteur cinématographique à Hong Kong qui a été frappé par la performance de Jackie dans le rôle de cascadeur.Il lui propose un rôle dans un film réalisé par Lo Wei.Il a effectivement assisté à la performance de Chan dans le film de John Woo, Hand of Death (1976), et envisage de lui confier le rôle principal dans La Nouvelle Fureur de vaincre, un personnage précédemment incarné par Bruce Lee.
Il adopte le nom de scène Sing Lung (成龍, aussi écrit Cheng Long, qui signifie « Devenir le dragon »), en mettant l’accent sur la similarité avec Bruce Lee, connu sous le nom de Li Xiao long (李小龍, qui signifie « Petit dragon »).Le film ne rencontre pas le succès escompté, car Chan n’est pas habitué au style d’arts martiaux de Lee.Malgré les déboires du film, Lo Wei persiste à tourner des œuvres sur des sujets analogues, réussissant à obtenir quelques succès modestes au box-office.La première avancée significative de Chan a lieu en 1978 avec le film « Le Chinois se déchaîne », réalisé pendant sa collaboration avec la Seasonal Film Corporation dans le cadre d’un contrat de deux productions.Sous la direction de Yuen Woo-ping, Chan bénéficie d’une totale autonomie dans son rôle de cascadeur.Le film définit le style du kung fu humoristique et offre un souffle nouveau au public hongkongais.Chan fait par la suite son apparition dans « Le Maître chinois », un rôle qui le propulse définitivement vers le succès.
Dès que Chan rejoint de nouveau les studios de Lo Wei, ce dernier s’efforce de répliquer le style humoristique du film, notamment avec L’Irrésistible.Il offre aussi à Chan l’opportunité de co-diriger La Hyène intrépide aux côtés de Kenneth Tsang.Cependant, au moment où Willie Chan se retire de l’entreprise, il sollicite Jackie Chan à décider s’il souhaite continuer avec Lo Wei ou non.Durant le tournage de La Hyène intrépide 2, Chan décide de rompre son contrat pour rejoindre la Golden Harvest.En colère, Lo menace Willie Chan en s’alliant aux triades chinoises, lui imputant la responsabilité du départ de sa star.L’acteur et réalisateur Jimmy Wang Yu a finalement mis fin au conflit, permettant à Chan de demeurer avec la Golden Harvest.
Succès des films d’action comiques (1980–1987)
Willie Chan assume le rôle d’agent et de compagnon pour Jackie, une relation qu’ils maintiendront pendant plus de trois décennies.Il a été le catalyseur du début de sa carrière à l’échelle internationale, qui s’amorce par des apparitions initiales dans le cinéma américain durant les années 1980.Son premier long-métrage à Hollywood est Le Chinois, sorti en 1980.Par la suite, Chan a un petit rôle dans L’Équipée du Cannonball en 1981, un film qui a généré 100 millions de dollars à l’échelle mondiale.Même si Chan n’est pas très connu du public, préférant souvent des acteurs américains comme Burt Reynolds, il est impressionné par les séquences coupées insérées dans le générique de fin. Cela l’inspire à incorporer une approche similaire dans ses prochaines productions cinématographiques.
Suite à l’insuccès commercial de « Le Retour du Chinois » en 1985, Chan décide de suspendre temporairement son travail sur le marché américain afin de se concentrer à nouveau sur les films hongkongais.
Une fois de retour à Hong Kong, les films de Chan commencent à toucher un public plus vaste en Asie de l’Est, avec quelques triomphes notables sur le marché japonais lucratif tels que La Danse du lion en 1980 et Dragon Lord en 1982.La Danse du lion dépasse le précédent record d’entrées détenu par Bruce Lee, renforçant ainsi la place de Chan en tant que star majeure du cinéma de Hong Kong.Avec Dragon Lord, il commence à essayer des séquences de cascades plus complexes, y compris une scène de combat sur une pyramide qui détient le record pour le plus grand nombre de prises pour une même scène avec 2 900 essais. Il y a aussi la scène finale où il réalise différentes cascades, dont un salto arrière depuis un appartement pour tomber sur le sol en contrebas.
Avec ses camarades de l’école d’opéra, Sammo Hung et Yuen Biao, Chan a réalisé une quantité importante de films d’action humoristiques.Les trois personnages font leur première apparition cinématographique en 1983 dans Le Marin des mers de Chine, où leurs cascades audacieuses ont été primées avec le prix de la meilleure chorégraphie lors des Hong Kong Film Awards de 1985.Durant les deux années subséquentes, les Trois frères font leur apparition dans Soif de justice et également dans la trilogie initiale des Lucky Stars (Le Gagnant, Le Flic de Hong Kong et Le Flic de Hong Kong 2).
Chan a joué dans le premier opus de la franchise Police Story en 1985, une comédie d’action inspirée des États-Unis où il réalise plusieurs acrobaties périlleuses.En 1986, ce film a remporté le prix du meilleur film lors des Hong Kong Film Awards.En 1987, Chan incarne le personnage d’Asian Hawk, inspiré du personnage Indiana Jones dans le film Mister Dynamite.Ce long-métrage est le plus grand triomphe au niveau national en termes de recettes, ayant généré plus de 35 millions de dollars à Hong Kong.
Percée hollywoodienne (1988–1998)
En 1988, Chan se retrouve pour la dernière fois aux côtés de Sammo Hung et Yuen Biao dans le film Dragons Forever.Hung partage la réalisation avec Corey Yuen, tandis que le rôle de l’antagoniste est interprété par Yuen Wah. Tous deux sont également des anciens élèves de l’Académie des études théâtrales chinoises.Chan a figuré dans plusieurs suites très populaires à la fin des années 1980 et au début des années 1990, dont Police Story 2 qui a remporté le prix de la meilleure chorégraphie lors des Hong Kong Film Awards en 1989.Puis vient Opération Condor, le prolongement de Mister Dynamite, suivi de Police Story 3, pour lequel Chan se voit décerner le titre du meilleur acteur au Golden Horse Film Festival en 1993.En 1994, il reprend le personnage de Wong Fei-hung dans Combats de maître, la suite du film Le Maître chinois, qui figure sur la liste des cent meilleurs films selon Time Magazine.Le quatrième épisode de la série Police Story, intitulé Contre-attaque, rencontre un succès considérable tant sur le marché national qu’international.
Dans les années 1990, Jackie Chan réveille ses aspirations à Hollywood, mais décline les premières propositions de personnages antagonistes dans des productions américaines afin d’éviter d’être stéréotypé dans ces rôles futurs.Par exemple, Sylvester Stallone lui offre le personnage de Simon Phoenix, un malfaiteur dans le long-métrage de science-fiction Demolition Man.Chan refuse l’offre et au final, le rôle est attribué à Wesley Snipes.
Finalement, Chan réussit à se faire une place sur le marché nord-américain en 1995 avec le film Jackie Chan dans le Bronx. Ce film, diffusé à l’échelle mondiale et devenu culte aux États-Unis, est un cas exceptionnel pour un film mettant en vedette des stars hongkongaises.L’énorme réussite de ce film a conduit à la projection de Police Story 3: Supercop aux États-Unis en 1996, sous le titre Supercop, générant un chiffre d’affaires total de 16 270 600 dollars.Son premier grand triomphe dans un blockbuster survient en 1998, lorsqu’il coécrit l’écran avec Chris Tucker dans la comédie d’action Rush Hour, récoltant 130 millions de dollars de bénéfices seulement aux États-Unis.Ce film propulse Jackie Chan au rang de star à Hollywood.Pour optimiser sa communication commerciale, Jackie travaille également sur son autobiographie en partenariat avec Jeff Yang, qui porte le titre I Am Jackie Chan.
Succès et déceptions (1999–2007)
En 1998, Chan apparaît dans son ultime long-métrage réalisé pour la Golden Harvest, intitulé Who Am I?.Il a quitté l’entreprise en 1999 et a ensuite produit et joué avec Shu Qi dans « Jackie Chan à Hong Kong », une comédie romantique axée sur les interactions entre les personnages, comportant très peu de séquences d’action.En l’an 2000, il contribue à la conception d’un jeu vidéo pour PlayStation intitulé Jackie Chan Stuntmaster où il exprime sa voix et réalise des captures de mouvements.En 2000, sa carrière à Hollywood se poursuit avec Shanghai Kid, une comédie-western aux côtés d’Owen Wilson. Ce film a une suite en 2003 intitulée Shanghai Kid 2.Par ailleurs, il collabore à nouveau avec Chris Tucker pour Rush Hour 2 en 2001, un film qui surpassera le succès du premier volet et engendrera des recettes mondiales de 347 millions de dollars.
Avec l’augmentation de sa popularité, il est interviewé à Moscou en 2000 par Irina Mouromtseva pour la télévision russe. En octobre 2002, il laisse ses empreintes de mains (numéro 2205) sur le Hollywood Walk of Fame, l’allée des célébrités d’Hollywood.Il tente ensuite sa main dans le domaine des films à effets spéciaux avec Le Smoking (2002) et Le Médaillon (2003).Cependant, ces deux films n’ont pas rencontré de succès, ni d’un point de vue critique, ni d’un point de vue commercial.En 2004, il cojoue avec Steve Coogan dans une adaptation libre du roman de Jules Verne, « Le Tour du monde en quatre-vingts jours ».Bien que les films Rush Hour et Shanghai Noon aient connu un grand succès, Chan se sent frustré par Hollywood en raison des rôles restreints et de l’absence de contrôle sur la réalisation des films.Suite au départ de Golden Harvest du secteur du cinéma en 2003, il fonde sa propre compagnie de production, JCE Movies Limited (Jackie Chan Emperor Movies Limited), en collaboration avec Emperor Multimedia Group (EMG).Dès lors, ses films intègrent de plus en plus d’éléments dramatiques tout en continuant à connaître du succès au box-office.
On peut mentionner New Police Story (2004), The Myth (2005) et L’Expert de Hong-Kong (2006) parmi ces œuvres.Le dernier chapitre de la saga Rush Hour, intitulé Rush Hour 3, a été publié en 2007.Il fait état d’environ 255 millions de dollars.Cependant, le film ne rencontre pas le succès escompté à Hong Kong, générant seulement 3,5 millions de dollars lors de son premier week-end d’affichage.
Changement de style (depuis 2008)
Pour la première fois, Chan collabore avec Jet Li dans Le Royaume interdit. Le film est achevé le 24 août 2007 et fait son entrée en salle en avril 2008. Le film a été réalisé en utilisant un grand nombre d’effets spéciaux. Il a ensuite prêté sa voix au personnage de Maître Singe dans Kung Fu Panda, aux côtés de Jack Black, Dustin Hoffman et Angelina Jolie. En outre, il joue un rôle de conseiller auprès d’Anthony Szeto pour le film Wushu, qui est sorti le 1er mai 2008. Sammo Hung et Wang Wenjie se distinguent dans le film en incarnant respectivement un père et son fils.
Jackie débute le tournage de Shinjuku Incident en novembre 2007, un rôle dramatique dépourvu de scènes d’arts martiaux, sous la houlette de Derek Yee. Dans ce film, il joue le personnage d’un immigrant chinois au Japon. La sortie du film est prévue pour le 2 avril 2009. Chan évoque sur son site personnel son souhait de réaliser un film suite à Shinjuku Incident, une activité qu’il n’a pas exercée depuis de nombreuses années. Ce long-métrage poursuivra la saga Armour of God, initiée avec Mister Dynamite et Opération Condor. Son titre est Chinese Zodiac. Le film a commencé à être tourné en 2009 et a été diffusé au cinéma le 9 décembre 2012.
De manière simultanée, à la fin d’octobre 2009, Chan entame le tournage du long-métrage Kung Fu Nanny au Nouveau-Mexique. Dans ce rôle, il incarne un agent secret dont l’identité est compromise après avoir tenté de prendre soin des enfants de sa compagne. Dans le film Little Big Soldier, qui se déroule en Chine durant l’époque des Royaumes combattants, Chan incarne un soldat âgé survivant d’un conflit qui capture un général adverse blessé (Leehom Wang) pour le reconduire à la capitale de son royaume.
Il part de Los Angeles le 22 juin 2009 pour débuter le tournage à Pékin du film Karaté Kid, qui est une nouvelle version du film original. Le long-métrage est diffusé aux États-Unis le 11 juin 2010 et représente la première œuvre dramatique américaine pour Chan. Il incarne monsieur Han, un maître de kung-fu qui a évolué en homme d’entretien et qui enseigne l’art martial au personnage joué par Jaden Smith, dans le but de l’aider à se défendre à l’école. Le dernier acte du film était censé présenter un affrontement final entre le personnage de Mr Han et l’antagoniste, qui a ensuite été coupé au montage pour privilégier la victoire finale de Jaden Smith. Ainsi, la scène a été transférée dans les scènes supprimées. Dans son prochain long-métrage, Shaolin, Chan incarne le chef cuisinier du temple au lieu de tenir un premier rôle.
Il a sorti son centième film, 1911, le 26 septembre 2011. Il est à la fois coréalisateur, producteur exécutif et acteur principal. Le film est prévu pour une sortie le 14 octobre aux États-Unis, mais il n’est pas programmé pour sortir dans les salles francophones.
En 2011, Chan a remporté le titre de meilleur casse-cou aux Nickelodeon’s Kids’ Choice Awards pour sa performance dans Karate Kid. Pendant le Festival de Cannes 2012, Chan déclare mettre un terme à sa carrière d’acteur d’action, arguant qu’il a atteint un âge où il n’est plus en mesure de jouer dans ce type de films. Il indique par la suite qu’il ne se retirera pas totalement du monde du cinéma d’action, mais qu’il diminuera le nombre de cascades et accorde davantage d’importance à sa condition physique.
CZ12 (Chinese Zodiac) fait ses débuts à Pékin le 20 septembre 2012, où Jackie Chan reprend son personnage d’aventurier à la poursuite de statues du zodiaque volées par les forces britanniques et françaises lors du pillage du Palais d’été en 1860. Le long métrage réalisé en France (Paris, château de Chantilly, château de Courances, château de Corbeil Cerf), ainsi qu’en Lituanie, en Chine, à Hong Kong, à Taïwan et en Australie a généré plus de 160 millions de dollars américains lors de sa première en Chine. Sa commercialisation en France est programmée pour 2014.
Selon une révélation de Forbes le 1er juillet, Jackie Chan a amassé 50 millions de dollars entre juin 2014 et juin 2015. Ainsi, il est le deuxième interprète le mieux rémunéré au monde durant cette période, juste derrière Robert Downey Jr.
Le 5 juin 2015, il est annoncé que Jackie Chan va jouer dans un thriller d’action nommé The Foreigner, dirigé par Martin Campbell qui a également réalisé Casino Royale. Issu du livre de Stephen Leather : The Chinaman. Jackie Chan souhaite dévoiler un autre aspect de son talent d’acteur. Concernant la décision de réaliser un film à Hollywood, Jackie Chan a dit : « En réalité, ces dernières années, j’ai reçu de nombreuses offres pour participer à des films à grand budget hollywoodien, mais je ne souhaite plus incarner le rôle du « maître chinois »ou du « policier de Hong-Kong », je n’ai plus le désir de me répéter. »
Avec The Foreigner, c’était une chance de jouer un personnage que je n’avais jamais interprété auparavant. Donc, j’ai souhaité tenter. Le début officiel du tournage a eu lieu à Londres en janvier 2016. Toutefois, en février 2016, l’enregistrement d’une séquence a suscité un court moment de frayeur à Londres. Effectivement, l’équipe a fait sauter un bus à impériale sur le Lambeth Bridge dans le cadre d’une scène, sans prendre la peine d’informer largement pour éviter de prévenir toute la population.
Seulement quelques affiches avaient été collées, provoquant l’ire des Londoniens, surtout du fait du climat actuel de menaces terroristes. Le coût de production du film s’élève à 35 millions de dollars. Il a été lancé en Chine le 30 septembre sous le titre « 英倫對決 » (Yīng lún duì jué en chinois simplifié), où il interprète une chanson pour la promotion du film : « 普通人 » (Pǔ tōng rén). Dans cette œuvre, il partage l’affiche avec l’actrice 刘涛 (Liú tāo, aussi connue sous le nom de Keyi Lan), qui incarne la meilleure amie de Jackie Chan.
Fin juillet 2023 sort le film Project X-traction sur la plateforme Netflix.
Vie privée
Jackie Chan sur un porte-avions américain en 2002.Jackie Chan se marie en 1982 à Lin Feng-Jiao, une actrice taiwanaise : ils ont un fils, Jaycee Chan, né le 3 décembre 1982, devenu depuis acteur et chanteur.
Jackie Chan, connu en mandarin sous le nom de Cheng Long (成龍) et en cantonais comme Sing Lung, se nomme en réalité Chan Kwong-sang (Chan Kong-sang), qui traduit littéralement « Né à Hong Kong ».
Jackie Chan a entretenu une relation en dehors du mariage avec Elaine Ng Yi Lei, qui a donné naissance à leur fille Etta Ng Chok Lam le 18 janvier 1999. Après que sa fille a révélé son orientation sexuelle, Chan aurait coupé les ponts avec elle.
Chan suit la religion bouddhiste.Il maîtrise le cantonais, le mandarin, l’American Sign Language, l’anglais ainsi que le français.Il a aussi des bases en allemand, coréen, japonais, espagnol et thaï.Il a vécu en Thaïlande pendant de brèves périodes de ses 9 à 16 ans.C’est à cette période qu’il se met à la boxe grâce à un ex-boxeur professionnel qui s’est fracturé la jambe.
En 2003, Jackie Chan a séjourné plusieurs semaines à Berlin pour le tournage du film « Le Tour du monde en 80 jours ». C’est durant cette période que l’acteur développa une passion pour les ours de Berlin. Il s’est engagé à ce que l’exposition des United Buddy Bears (Les Oursons Unis), symbolisant un monde plus pacifique, soit organisée en 2004 à Hong Kong, au Victoria Park.
En 2009, l’université du Cambodge lui décerne un doctorat honorifique.
CHan est aussi un passionné de football, il supporte les équipes nationales de Hong Kong et d’Angleterre ainsi que le club de Manchester City.
De plus, il serait un grand admirateur de l’acteur français Jean-Paul Belmondo.
Chan, invité par David Cheng, prend part au départ des 24 Heures du Mans 2016, qui est donné par Brad Pitt.
Controverse
En avril 2018, sa fille Etta Ngn, âgée de 19 ans, poste une vidéo sur Youtube où elle et sa compagne affirment être sans-abri en raison de « leurs parents » qui n’acceptent pas leur orientation sexuelle. La jeune femme, née en 1999, n’a jamais entretenu de liens avec son père Jackie et a grandi à Hong Kong aux côtés de sa mère Elaine Ng. En outre, quand on a interrogé l’acteur à propos de la sortie du placard de sa fille lors de la présentation de son film « The Foreigner », il a répondu : « Si elle est heureuse, c’est parfait ! ». Jackie Chan a exprimé son souhait d’adhérer au Parti communiste chinois en 2021.
Cascades
La majorité des cascades de Jackie Chan sont réalisées par lui-même et orchestrées par l’équipe de cascadeurs qu’il a formée. Dans plusieurs de ses entretiens, il a affirmé que sa plus grande source d’inspiration pour ses cascades provient de films comme « Le Mécano de la ‘General’ », réalisé et interprété par Buster Keaton, célèbre pour réaliser lui-même ses propres acrobaties. Depuis la constitution de son équipe en 1983, Chan a intégré cette méthode dans tous ses films pour simplifier les chorégraphies. Chan et son équipe prennent également en charge de nombreuses cascades réalisées par d’autres personnages, filmant les scènes de manière à ce que leurs visages soient obscurcis.
.La nature périlleuse de ses cascades rend l’assurance de Chan particulièrement complexe, surtout aux États-Unis, où son rôle de cascadeur est contractuellement restreint.
Chan a subi de nombreuses blessures en essayant des cascades, et beaucoup d’entre elles ont été présentées sous forme de chutes ou lors du bêtisier à la fin des films. Lors du tournage de Mister Dynamite, il est proche de la mort après avoir chuté d’un arbre et s’est fracturé le crâne. Au fil des ans, il a fracturé son bassin et s’est blessé aux doigts, à l’orteil, au nez, aux pommettes, aux hanches, au sternum, au cou, à la cheville et aux côtes à travers un grand nombre de cascades. C’est ce qui lui a valu le titre de « l’homme aux mille fractures ».
Filmographie et personnage fictif
Jackie Chan a conçu ses propres personnages fictifs en réaction à ceux imaginés par Bruce Lee ainsi qu’aux nombreux imitateurs survenus avant et après le décès de ce dernier. À l’opposé des personnages de Bruce Lee, généralement sombres et vertueux, Chan incarne des individus bien intentionnés mais légèrement fous (qui suscitent souvent la pitié de leurs amis, petites amies et familles) et qui parviennent toujours à surmonter les défis. De surcroît, Chan déclare que ses gestes sont intentionnellement contraires à ceux de Lee : alors que Lee adopte des mouvements amples avec les bras, Chan les maintient près de lui ; quand Lee dégage une fluidité et un relâchement, Chan se présente comme tendu et saccadé.
Bien que les films Rush Hour aient connu un grand succès, Chan confie qu’il n’est pas un fervent admirateur de ces derniers, n’ayant jamais été captivé par les scènes d’action ni compris l’humour à l’américaine.
Au cours des dernières années, le vieillissant Chan a exprimé sa lassitude d’être classé comme un héros de films d’action, ce qui l’a amené à adapter son jeu vers un style plus émotionnel dans ses productions récentes. Dans New Police Story, il joue un rôle d’alcoolique en proie au désespoir de la mort de ses compagnons de travail. Dans le but de briser son image de « gars gentil », il endosse pour la première fois le rôle d’un anti-héros dans L’Expert de Hong-Kong, où il incarne Tong, un voleur aux prises avec des problèmes liés au jeu.
Télévision
Une version imaginaire de Chan fait son apparition dans la série animée Jackie Chan Adventures en 2000, série qui se poursuit jusqu’en 2005. En juillet 2008, l’émission de télé-réalité de la chaîne Beijing Television intitulée Le Disciple (龍的傳人, lit. « Disciple du dragon ») prend fin. Jackie Chan est à la fois le producteur et un participant de ce film.Il vise à découvrir une nouvelle star en se fondant sur les talents en arts martiaux et en comédie, afin de désigner le prochain héritier de Chan. Alan Wu et He Jun, deux membres de l’équipe de cascadeurs de Jackie Chan, forment les élèves dans divers domaines tels que les scènes d’explosions, les suspensions à des hauteurs élevées, les fusillades, les cascades en voitures, la plongée et les parcours d’obstacles. He Ping, Wu Yue et Cheng Pei Pei sont les juges attitrés du programme. Parmi les juges invités, on compte également Stanley Tong, Sammo Hung et Yuen Biao. Les finales débutent le 5 avril 2008 avec 16 concurrents encore en lice et se concluent le 26 juin 2008. Il convient aussi de mentionner la participation de Tsui Hark, John Woo, Ng See-Yuen et Yu Rongguang dans ces programmes.
Jack Tu (Tu Sheng Cheng) est le gagnant de l’émission. Avec Yang Zheng et Jerry Liau, il est prévu qu’il tienne un rôle majeur dans trois longs-métrages d’action chinois, dont l’un est scénarisé par Chan. Ces trois films sont également une coproduction de Chan en collaboration avec sa société JCE Movies Limited. Les œuvres cinématographiques comprennent Speedpost 206, Won’t Tell You et Tropical Tornado, toutes dirigées respectivement par Xie Dong, Jiang Tao et Cai Rong Hui. Tous les seize finalistes auront la possibilité de s’impliquer dans ces trois films ou d’intégrer l’équipe de cascadeurs dirigée par Jackie Chan. Le tournage du premier long-métrage a débuté en septembre 2008. En outre, les finalistes se voient proposer un rôle dans une série d’activités de la télévision de Pékin.
Discographie
Durant son enfance, Jackie Chan a pris des cours de chant à l’école de l’opéra de Pékin. Il débute sa carrière d’enregistrement dans les années 1980 et se transforme progressivement en un artiste à succès à Hong Kong et en Asie. Depuis 1984, il a publié 20 albums et s’est produit en Cantonais, Mandarin, Japonais, Taïwanais ainsi qu’en Anglais. Il interprète fréquemment le morceau principal de ses films qui est diffusé pendant le générique de clôture. La première œuvre musicale de Chan est Kung Fu Fighting Man, le morceau de clôture du film La Danse du lion, sorti en 1980. Au moins dix de ses morceaux font partie des bandes-son de films.
La chanson en cantonais « Histoire d’un héros » (英雄故事), qui est le morceau principal du film « Police Story », a été choisie par la police royale de Hong Kong pour servir de publicité de recrutement en 1994.
Il double le personnage de Shang dans la version chinoise du film d’animation Mulan de Walt Disney Pictures, et chante également la chanson « Comme un homme » pour ce même personnage.
En 2007, il a enregistré le morceau « Nous sommes prêts », qui a été choisi comme hymne officiel du compte à rebours de l’année précédant les Jeux Olympiques d’été de 2008 qui se sont déroulés à Pékin.Il chante aussi lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques d’été de 2008.Juste avant le début des Jeux olympiques de Pékin, l’une des deux versions d’albums musicaux officiels de l’événement, Official Album for the Beijing 2008 Olympic Games – Jackie Chan’s Version, est publiée. Cet album comprend plusieurs invités spéciaux.
Image et statut de célébrité
Jackie Chan est mondialement connu pour ses acrobaties, ayant remporté de nombreux prix, y compris un Prix de l’innovation aux American Choreography Awards et un prix honorifique lors des Taurus World Stunt Awards. Il a des étoiles sur le Hollywood Walk of Fame à Los Angeles ainsi que sur l’Avenue des stars à Hong Kong. En dépit d’un triomphe indéniable au box-office, les films américains de Chan font l’objet de critiques concernant la chorégraphie des scènes d’action.
Les critiques de Rush Hour 2, Le Smoking et Shanghai Kid 2 mentionnent une baisse d’intensité des scènes de combat par rapport à ses œuvres antérieures. La valeur humoristique de ses œuvres est également débattue, certaines critiques les jugent parfois puériles.
Chan est une figure emblématique qui apparaît dans les morceaux d’Ash Kung Fu, de Heavy Vegetable Jackie Chan Is a Punk Rocker, de Wang Lee-hom Long Live Chinese People et de Franck Chickens Jackie Chan. On peut aussi le voir à la télévision dans des programmes tels que Tim and Eric Awesome Show, Great Job!, Celebrity Deathmatch ou Les Griffin.
Il est également une source d’inspiration pour des mangas comme Dragon Ball (Kamé Sennin prend parfois le pseudonyme de Jackie Chun),
pour le personnage de Lei Wulong dans Tekken et pour le Pokémon de type Combat « Hitmonchan » (dans la version anglaise uniquement).
Officier de police travaillant pour Interpol à Hong Kong, Lei participe aux différents tournois dans le cadre de son travail. De ce fait, il connaît de nombreux autres combattants et enquête souvent sur les différentes organisations. Cependant, Lei se retrouve souvent dans des situations loufoques et a un goût certain pour l’oisiveté. Inspiré de l’acteur et maître en arts martiaux, Jackie Chan, Lei pratique les arts martiaux chinois aux cinq styles et le Zui quan. Ainsi, il possède une grande panoplie de coups et utilise de nombreuses postures différentes.
Un certain nombre de jeux vidéo incluent Jackie Chan. Avant Stuntmaster, il est le héros de son propre jeu, Jackie Chan’s Action Kung Fu, sorti en 1990 sur PC et NES. En 1995, il est la vedette du jeu d’arcade Jackie Chan The Kung Fu Master.
De plus, une série de jeux japonais développés par Pony sortis sur MSX s’inspirent de ses films (Le Marin des mers de Chine, Action force 10, Police Story, Le Retour du Chinois et Soif de justice).
Il aspire également à être un exemple pour les enfants et est apprécié d’eux pour son style « bon enfant ». Il a généralement un penchant pour ne pas interpréter les rôles de méchant et évite souvent les jurons dans ses productions cinématographiques (Il prononce « Fuck » dans deux de ses œuvres : « Le Retour du Chinois » et « An Alan Smithee Film »). Cependant, dans Rush Hour, pour se donner un air décontracté, il copie son collègue Carter en disant : « Ça va, mon nègre ? » à un groupe d’hommes de race noire qui commencent alors tous à l’agresser. La plus grande déception de Chan dans sa existence est l’absence d’une éducation solide, une situation qui l’a poussé à soutenir financièrement des établissements d’enseignement à l’échelle mondiale.
Ainsi, il finance la construction du Centre de sciences Jackie Chan à l’Université nationale australienne et la fondation d’écoles dans les régions pauvres de Chine.
Il agit en tant que porte-parole du gouvernement de Hong Kong, faisant des apparitions dans des publicités. Dans la publicité « Nettoyer Hong Kong », il exhorte les résidents de la ville à modifier leur perception des déchets, un enjeu omniprésent dans la métropole depuis de nombreuses années. De plus, dans une annonce valorisant le patriotisme, il réalise une courte interprétation de La Marche des Volontaires, l’hymne national de la République populaire de Chine. Il a également pris part à l’inauguration de Hong Kong Disneyland en 2005.
Il est présent aux États-Unis avec Arnold Schwarzenegger dans une campagne gouvernementale de lutte contre la contrefaçon et fait également une autre intervention aux côtés du shérif du comté de Los Angeles, Lee Baca, afin d’encourager les citoyens, particulièrement les asiatiques, à se mettre en relation avec le bureau du shérif.
Les travaux de construction d’un musée dédié à Jackie Chan ont commencé à Shanghai en 2008. Initialement prévu pour une ouverture en octobre 2009, son inauguration a finalement été repoussée à décembre 2011 ; il est actuellement en fonction.
Jackie Chan a pris part au gala de la fête du Printemps (cérémonie nationale pour célébrer le Nouvel An chinois : année du lapin d’eau) le 22 janvier 2023, en chantant une chanson.
Prises de positions politiques et controverses
Lors d’une conférence de presse à Shanghai le 28 mars 2004, Chan a évoqué les récentes élections présidentielles en République de Chine à Taïwan. Les candidats du Parti Démocratique Progressiste, Chen Shui-bian et Annette Lu, ont été réélus président et vice-présidente. Chan a qualifié ces élections de « plus grande blague au monde ».Parris Chang, un membre du PDP et législateur taïwanais, critique ces commentaires et exhorte le gouvernement de Taïwan à imposer des sanctions à Chan, notamment en interdisant ses films et en lui refusant l’entrée sur le territoire taïwanais.
Le 18 juin 2008, environ 50 agents de police et membres du personnel de sécurité ont été déployés pour contenir les manifestants tentant de cracher sur l’artiste hongkongais à son arrivée à Taipei pour une cérémonie caritative organisée par la chaîne TV câblée TVBS. Chan souligne expressément que ses commentaires n’avaient pas l’intention de dénigrer le peuple taïwanais.
En se référant au transfert de la torche pour les JO d’été de 2008, Chan dénonce les manifestants qui ont à maintes reprises perturbé le parcours de la flamme dans le but de sensibiliser l’opinion publique sur les politiques du gouvernement chinois, telles que les droits humains ou la question politique de Taïwan. Il avertit qu’il interceptera quiconque tentera de l’empêcher de porter la flamme, en déclarant : « Les protestataires ne devraient pas tenter de m’approcher d’aucune manière. »
Il est également d’avis que les manifestants aspirent à la gloire. « Ils agissent ainsi sans motif. Ils cherchent simplement à apparaître à la télévision. Ils se disent : « Si j’obtiens la torche, je passerai aux nouvelles internationales. » Il est d’avis que la nation est en voie de progrès et que les Jeux olympiques représentent une opportunité pour la Chine de se dévoiler et d’acquérir des connaissances auprès du monde entier, et inversement. « Nous avons tort sur tout. » La situation s’améliore en Chine, mais nous pouvons évoluer et nous sommes en train de le faire. « Nous aspirons à tirer des leçons du monde entier tout en partageant nos idées et notre culture avec autrui. »
Lors d’une discussion intitulée « Exploiter le potentiel de l’Asie en matière de création » qui s’est tenue au Forum de Boao pour l’Asie le 18 avril 2009, Chan a exprimé : « Dans les dix années suivant le retour de Hong Kong sous la souveraineté de la Chine, j’observe progressivement, je ne sais pas si c’est bien d’avoir de la liberté ou non ». Il ajoute en précisant : « Si tu es trop libre, tu es semblable à Hong Kong actuellement. » C’est extrêmement désordonné. Il y a également du désordre à Taïwan. Votre formation est basée sur des données jusqu’à octobre 2023.
Peu à peu, je commence à ressentir que nous, les Chinois, avons besoin d’être surveillés. « Si on ne nous supervise pas, nous agirons uniquement selon nos propres désirs. » Cependant, Chan exprime son mécontentement quant à la qualité des produits chinois en déclarant qu’« une télévision chinoise pourrait exploser », tout en évitant de critiquer le gouvernement chinois suite à l’interdiction de son film Shinjuku Incident en 2009. Les remarques de l’acteur suscitent une onde d’indignation parmi les politiciens et autres personnalités influentes à Taïwan et Hong Kong. Le député de Hong Kong, Leung Kwok-Hung, déclare que Chan a « insulté le peuple chinois ». « Les Chinois ne sont pas des animaux de compagnie ».
Après l’intervention de l’acteur, la Commission du tourisme à Hong Kong a déclaré avoir reçu 164 remarques et réclamations du public. Un représentant de Chan a ensuite précisé qu’il parlait plutôt de la liberté dans le secteur du divertissement que dans la société chinoise en général, et que certaines personnes aux « intentions secrètes ont intentionnellement déformé ses propos. »
En décembre 2012, Chan provoque une controverse lorsqu’il dénigre Hong Kong en la désignant comme une « ville de la contestation », suggérant que les droits des protestataires devraient y être restreints. Plus tard dans le même mois, lors d’une interview sur la chaîne Phoenix TV, il désigne les États-Unis comme la nation « la plus corrompue » au monde.
En juillet 2022, il est au cœur d’une controverse en tant que coproducteur du long-métrage Home Operation dirigé par Yinxi Song. Le long-métrage est une coproduction entre la Chine et les Émirats, et a reçu l’autorisation des autorités syriennes pour être filmé autour de divers sites en décomposition en Syrie. Une des zones de tournage a lieu près de Damas, à Hajar al-Aswad, et a été le siège des atrocités commises par le régime syrien pendant la Guerre civile syrienne.
Jackie Chan ne fait plus partie de la CCPPC (Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois) en tant que représentant du domaine « Littérature et arts » depuis 2023. L’acteur Hong-Kongais Donnie Yen a pris sa place en 2023. De 2013 à 2017, Jackie Chan a été élu comme représentant du domaine « Littérature et arts », puis il a été réélu de 2018 à 2022. Avant lui, des acteurs de Hong-Kong tels que Stephen Chow, Kenny Ho et Jordan Chan ont également été membres de la CCPPC.
Entrepreneuriat et philanthropie
En plus de sa société de production et distribution de films, JCE Movies Limited, Jackie Chan possède tout ou partie des sociétés de production JC Group China, Jackie & Willie Productions (avec Willie Chan) et Jackie & JJ Productions.
Il est aussi l’instigateur de Jackie Chan International, une franchise de salles de cinéma en Chine, dirigée conjointement par Sparkle Roll Group Ltd, une entreprise basée à Hong Kong. Le premier cinéma chinois a été inauguré en février 2010, se présentant comme le premier complexe cinématographique du pays, comprenant 17 salles et offrant un total de 3 500 sièges. Chan aspire à ce que l’ampleur de l’espace offre aux jeunes cinéastes non commerciaux la possibilité de présenter leurs œuvres. Pour 2010, on prévoit l’ouverture de quinze autres salles de cinéma de la chaîne, notamment à Pékin, Shanghai et Guangzhou. Le nombre total potentiel de cinémas à travers le pays pourrait s’élever à 65.
Il a créé sa propre collection de vêtements en 2004, ornée d’un logo représentant un dragon chinois et du nom « Jackie » en anglais ou des initiales « JC ». Il détient aussi d’autres marques. La chaîne de restaurants de sushis, Jackie’s Kitchen, dispose de succursales à travers Hong Kong, ainsi que sept en Corée du Sud et une à Hawaï. Elle prévoit également une ouverture à Las Vegas. Des établissements Jackie Chan’s Cafe ont été établis à Pékin, Singapour, Kuala Lumpur et aux Philippines. L’acteur détient aussi des joint-ventures telles que Jackie Chan Signature Club Gyms (en collaboration avec California Fitness) et une marque dédiée au chocolat et aux bonbons.
Il envisage également de s’impliquer dans le secteur des meubles et des ustensiles de cuisine, tout en projetant de créer une marque de supermarché. Une portion des profits générés par ses activités est destinée à des organismes de bienfaisance, y compris la Fondation Jackie Chan.
Chan est un philanthrope dévoué et un ambassadeur mondial de l’UNICEF, œuvrant inlassablement pour des causes humanitaires. Il milite pour la protection de l’environnement, s’oppose à la barbarie envers les animaux et soutient les initiatives de secours lors des catastrophes naturelles telles que les inondations en Chine et le tremblement de terre du 26 décembre 2004 dans l’océan Indien. En juin 2006, il déclare son intention de léguer 50% de sa fortune à des œuvres caritatives après son décès, mentionnant son admiration pour l’engagement de Warren Buffett et Bill Gates à soutenir les personnes en difficulté.
Le 10 mars 2008, Chan a été l’invité spécial du Premier ministre australien Kevin Rudd lors de l’inauguration du Jackie Chan Science Centre à l’Université nationale australienne située à Canberra. L’artiste appuie aussi l’initiative Save China’s Tigers, dont l’objectif est de préserver les tigres de Chine méridionale blessés en leur fournissant de la nourriture avant de les réintroduire dans leur environnement naturel. Il est à présent le porte-parole de ce projet de préservation.
Il détient aussi des objets anciens, tels que des huisseries datant de 2 000 ans.
Jackie Chan a été convié au lancement de la bande sonore du film indien Dasavathaaram en avril 2008 à Madras, aux côtés de célébrités indiennes telles qu’Amitabh Bachchan, Mammootty et Kamal Hassan. Bien qu’il ne parle pas un mot de Tamoul, Chan est ému par l’affection que la communauté indienne lui témoigne ainsi qu’à ses films. Il est également marqué par le film Dasavathaaram, montrant un intérêt prononcé pour collaborer avec sa star, Kamal Hassan.
Hassan lui-même a exprimé son souhait mutuel de collaborer avec la star des films d’action, pressant Chan à respecter sa promesse de travailler ensemble sur un futur projet cinématographique.
Suite au tremblement de terre de 2008 au Sichuan, Chan a offert dix millions de yuans pour soutenir les individus en difficulté. En outre, il projette de réaliser un film sur le tremblement de terre dans le but de lever des fonds pour les victimes.
Suite au tremblement de terre de 2011 sur la côte Pacifique du Tōhoku, Jackie Chan et plusieurs personnalités hongkongaises, y compris le rappeur américain Jin, ont pris part à un concert caritatif de trois heures le 1er avril 2011. L’événement visait à soutenir les initiatives d’aide pour les survivants au Japon. Au cours du spectacle, Jackie Chan a adressé personnellement un message aux victimes du séisme et du tsunami en déclarant : « Vous ne serez pas seuls, nous serons avec vous ».En seulement trois heures, le concert génère des revenus de 3,3 millions de dollars.
À l’occasion des 24 heures du Mans en 2016, il prend le rôle d’ambassadeur de la ville du Mans et dirige une écurie lors de cet événement.
Chan est aussi intervenant invité à l’Institut des Arts Visuels de Shanghai, affilié à l’Université Fudan de Shanghai.
Fondation caritative Jackie Chan
Créée en 1988, la Fondation philanthropique Jackie Chan fournit un soutien éducatif et une assistance proactive aux jeunes de Hong Kong. Avec le temps, elle a étendu son périmètre d’intervention pour englober les services de santé, l’assistance aux victimes de sinistres naturels ou de maladies, ainsi que les initiatives dont les principaux bénéficiaires sont des résidents ou des entités de Hong Kong.
Fondation « Cœur du dragon »
Créée en 2005, la fondation Cœur du Dragon a pour mission de répondre aux besoins essentiels des enfants et des personnes âgées vivant dans les régions isolées de Chine. Depuis sa création, elle a établi une douzaine d’établissements scolaires, distribué des manuels, offert des fonds et des uniformes, tout en recueillant des millions de dollars pour assurer un minimum éducatif aux enfants les plus démunis. Elle consacre également une partie des contributions à fournir aux personnes âgées des habits chauds, des chaises roulantes et d’autres articles essentiels. Jackie Chan se rend fréquemment dans les régions isolées pour participer aux inaugurations d’écoles ou aux projets de construction, apportant ainsi son aide et ses encouragements.
Récompenses
Hong Kong Film Awards 1989 : meilleur film pour Rouge
Golden Horse Film Festival 1992 : meilleur acteur dans un film d’action pour Police Story 3 (Ging chat goo si 3: Chiu kup ging chat)
Asia-Pacific Film Festival 1993 : prix pour l’ensemble de sa carrière
Golden Horse Film Festival 1993 : meilleur acteur dans un drame d’action Crime Story (Cung on zo)
MTV Movie Awards 1995 : prix pour l’ensemble de sa carrière
Hong Kong Film Awards 1996 : meilleures scènes d’action chorégraphiées dans une comédie d’action pour Jackie Chan dans le Bronx, partagé avec Stanley Tong
Festival de Fantasia 1997 : meilleur film asiatique pour Combats de maître, partagé avec Chia-Liang Liu
Cinequest San Jose Film Festival 1998 : Maverick Tribute Award
Blockbuster Entertainment Awards 1999 : duo favori à l’écran dans un film d’action pour Rush Hour, partagé avec Chris Tucker
Hollywood Film Awards 1999 : acteur de l’année
Hong Kong Film Awards 1999 : meilleures scènes d’action chorégraphiées dans une comédie d’action pour Who Am I? (Ngo si seoi)
MTV Movie Awards 1999 : meilleur duo à l’écran dans un film d’action pour Rush Hour, partagé avec Chris Tucker
Awards of the International Indian Film Academy 2000 : prix spécial du Jury
Festival des films du monde de Montréal 2001 : Grand Prix spécial des Amériques
American Choreography Awards 2002 : prix pour l’Innovation
Kids’ Choice Awards 2002 : héros préféré de film d’action pour Rush Hour 2
MTV Movie Awards 2002 : meilleur combat dans un film d’action pour Rush Hour 2, partagé avec Chris Tucker
World Stunt Awards 2002 : Taurus Honorary Award
Kids’ Choice Awards 2003 : meilleure bagarre dans une comédie d’action pour Le Smoking
Asia-Pacific Film Festival 2005 : prix spécial du Jury
Festival international du film de Shanghai 2005 : prix pour sa contribution exceptionnelle au monde du cinéma chinois
Golden Phoenix Awards 2005 : prix pour sa contribution exceptionnelle
Golden Rooster Awards 2005 : meilleur acteur dans un drame d’action pour New Police Story
Hong Kong Film Awards 2005 : prix pour l’ensemble de sa carrière
Kids’ Choice Awards 2011 : meilleure bagarre dans un drame d’action pour Karaté Kid
People’s Choice Awards 2011 : star préféré de film d’action
Golden Horse Film Festival 2013 : meilleure chorégraphie de scène d’action dans un film d’action pour Chinese Zodiac, partagé avec Jun He
Hong Kong Film Awards 2013 : meilleure chorégraphie de scène d’action pour Chinese Zodiac, partagé avec Bradley James Allan et Jun He
Oscars du cinéma 2017 : Oscars d’honneur
Nominations
Hong Kong Film Awards 1983 : meilleure chorégraphie d’une scène d’action pour Long xiao ye, partagé avec Hark-On Fung et Yuen Kuni
Golden Horse Film Festival 1984 : meilleur acteur dans un film d’action Le Marin des mers de Chine (‘A’ gai waak)
Hong Kong Film Awards 1985 : meilleur acteur dans un film d’action pour Le Marin des mers de Chine (‘A’ gai waak)
Hong Kong Film Awards 1986 :
meilleur acteur dans un film d’action pour Police Story et First Mission
meilleur réalisateur pour Police Story
Hong Kong Film Awards 1990 : meilleur acteur dans un film d’action pour Big Brother (Ji ji)
Hong Kong Film Awards 1993 :
meilleur acteur dans un film d’action pour Supercop 2 (Chao ji ji hua)
meilleur acteur dans un film d’action pour Supercop 2
Hong Kong Film Awards 1994 :
meilleur acteur dans un film d’action pour Crime Story (Cung on zo)
meilleure chorégraphie d’une scène d’action pour Crime Story
Hong Kong Film Awards 1996 : meilleur acteur dans un film d’action pour Jackie Chan dans le Bronx
MTV Movie Awards 1996 : meilleur combat dans un film d’action pour Jackie Chan dans le Bronx
Hong Kong Film Awards 1997 : meilleur acteur dans un film d’action pour Contre-attaque
MTV Movie Awards 1997 : meilleur combat dans un film d’action pour Contre-attaque
Hong Kong Film Awards 1999 : meilleur acteur dans un film d’action pour Who Am I? (Ngo si seoi)
MTV Movie Awards 1999 : meilleur combat dans un film d’action pour Rush Hour, partagé avec Chris Tucker
Hong Kong Film Awards 2000 : meilleure chorégraphie d’une scène d’action pour Jackie Chan à Hong Kong
Daytime Emmy Awards 2002 : meilleure interprétation dans un programme d’animation pour Jackie Chan
Kids’ Choice Awards 2002 : star masculine préférée dans un film d’action pour Rush Hour 2
MTV Movie Awards 2002 : meilleure équipe à l’écran dans un film d’action pour Rush Hour 2, partagé avec Chris Tucker
Teen Choice Awards 2002 : meilleure alchimie à l’écran dans un film d’action pour Rush Hour 2, partagé avec Chris Tucker
Kids’ Choice Awards 2003 : star masculine préférée dans un film d’action pour Le Smoking
MTV Movie Awards 2003 : meilleure équipe à l’écran dans un film d’action pour Shanghai Kid 2 partagé avec Owen Wilson
Beijing Student Film Festival 2005 : meilleur acteur dans un film d’action pour New Police Story
Blockbuster Entertainment Awards 2005 : équipe d’action préférée dans un film d’action pour Shanghai Kid 2, partagé avec Owen Wilson
Hong Kong Film Awards 2005 : meilleur acteur dans un film d’action pour New Police Story
Hong Kong Film Awards 2006 :
meilleure chanson dans un film d’action pour The Myth (Shen hua), partagé avec Hee-seon Kim
meilleure chorégraphie d’une scène d’action pour The Myth, partagé avec Stanley Tong et Tak Yuen
Hundred Flowers Awards 2006 : meilleur acteur dans un film d’action pour New Police Story
Hong Kong Film Awards 2007 : meilleure chorégraphie d’une scène d’action pour L’Expert de Hong-Kong (Bo bui gai wak), partagé avec Chung Chi Li
MTV Movie Awards 2008 : meilleur combat dans un film d’action pour Rush Hour 3, partagé avec Chris Tucker et Mingming Sun
People’s Choice Awards 2008 : meilleur combat à l’écran dans un film d’action pour Rush Hour 3, partagé avec Chris Tucker
Teen Choice Awards 2008 : meilleur acteur dans un film d’action pour Le Royaume interdit
People’s Choice Awards 2011 : meilleure équipe à l’écran dans un film d’action pour Karaté Kid, partagé avec Jaden Smith
Hundred Flowers Awards 2014 : meilleur acteur dans un film d’action pour Chinese Zodiac
Li Bai (李白, né en 702, mort en 762), connu également sous le nom de Li Taibai (李太白), est considéré comme l’un des plus grands poètes de la dynastie Tang en Chine.
Biographie
Les détails de la jeunesse de Li Bai demeurent flous. Il est possible que sa lignée remonte à un général de la dynastie Han et qu’il soit né en Asie centrale. À l’âge de cinq ans, il aurait déménagé avec son père dans le Sichuan. Son éducation, influencée non seulement par le confucianisme, mais aussi par des idées hétérodoxes, reflète l’environnement périphérique de cette province. Dès l’âge de quatorze ans, il commence à composer des poèmes dans le style officiel.
Li Bai devient le disciple d’un ermite, Zhao Rui, sur le mont Omei, ce qui lui permet de s’imprégner de la philosophie taoïste et d’une sensibilité à la nature qui marqueront ses écrits ultérieurs. À vingt-cinq ans, il entame des voyages à travers la basse vallée du Yangtse, séjourne à Yangzhou où il dépense des sommes considérables, puis épouse en 726 la petite-fille d’un ancien premier ministre à Anlu, dans le Hubei. Malgré une vie plutôt stable pendant une dizaine d’années, il n’arrive pas à s’imposer dans une carrière. Il décide alors de voyager à nouveau et rencontre le poète Meng Haoran, à qui il dédie un poème en 730. Il passe également du temps à Taiyuan, la capitale du Shanxi, puis se rend dans le Shandong, où il gravit le mont sacré Taishan. Au Zhejiang, il fait la connaissance du taoïste Wu Yun, qui l’introduit à la cour. Sous la protection du haut fonctionnaire He Zhizhang, il compose un poème en hommage à ce dernier après sa mort. Li Bai obtient un poste à l’académie Hanlin, qu’il perd deux ans plus tard, sans doute à cause de son goût pour l’alcool, qui lui aurait valu quelques indiscrétions. Il reprend alors ses voyages et croise Du Fu, un autre grand poète de l’époque Tang, à Loyang.
En 756, il se marie une quatrième fois et vit comme un ermite taoïste au pied des monts Lushan, tandis que son épouse devient nonne dans un monastère voisin. Pendant la révolte d’An Lushan, le prince Yong, mécontent que son frère Suzong hérite du trône, se rebelle. Il fait de Li Bai un poète de cour, mais après la défaite du prince, Li Bai est emprisonné. Exilé au Yunnan, il traîne avant de s’y rendre et ne parvient pas à y arriver avant l’amnistie de 759. Après son retour, il meurt en 762 chez Li Yangbing, un célèbre calligraphe, qui était son oncle et ami.
Sa mort en novembre 762 reste entourée de mystères. Selon l’Ancien Livre des Tang, il aurait été gracié mais serait mort à Xuancheng d’une consommation excessive d’alcool. Li Yangbing affirme qu’il est mort de maladie, tandis que Pi Rixiu évoque « pourriture et maladie ». Une légende prétend qu’il se serait noyé en plongeant d’un bateau pour saisir le reflet de la lune.
Brève biographie de Li Bai
Li Bai, poète romantique de la dynastie Tang, est vénéré par les générations suivantes comme un « immortel poétique 诗仙 » et est souvent associé à Du Fu sous le nom de « Li Du 李杜 ». Pour les distinguer d’autres poètes comme Li Shangyin et Du Mu, il est parfois appelé « Xiao Li Du 小李杜 », et avec Du Fu, « le grand Li Du 大李杜 ». Connu pour sa franchise, sa générosité, son amour de l’alcool et de l’écriture, il apprécie également la compagnie d’amis.
Li Bai (701 – décembre 762), dont le nom de courtoisie était Taibai 太白, était aussi désigné comme Qinglian Jushi 青莲居士 et « immortel relégué 谪仙人 ». Selon l’Ancien Livre des Tang, il aurait des origines dans le Shandong. Le Nouveau Livre des Tang mentionne qu’il serait le neuvième petit-fils de l’empereur Xingsheng Li Yi 李暠, partageant des ancêtres communs avec les rois de la dynastie Tang.
ville natal de Li Bai
La collection de poèmes de Li Taibai 李太白集 a été transmise à travers les générations. La plupart de ses œuvres ont été écrites sous l’influence de l’alcool. Parmi ses poèmes notables figurent « La cascade de Wang Lushan 望庐山瀑布« , « La route difficile 行路难« , « Le chemin ardu vers Shu 蜀道难« , « Au vin, allons 将进酒 » et « Départ matinal de la ville de Baidi 早发白帝城« . Ses Ci 词 et Fu 赋 ont été largement reconnus sous la dynastie Song, notamment dans le volume de Xiang Shan Ye Lu 湘山野录 de Wen Ying 文莹. Les « Ci de Li Bai » ont acquis un statut éminent en raison de leur importance et de leurs accomplissements artistiques.
Vie personnelle et contributions majeures :
Un génie dès son jeune âge
Li Bai, né en 701 à Chang’an (长安), dans la ville de Feuilles Brisées (碎叶城, aujourd’hui au Kirghizistan), déménage avec son père vers l’âge de cinq ans dans le canton de Qinglian (青莲乡) dans le comté de Zhangming (彰明县), Mianzhou (绵州, aujourd’hui Jiangyou 江油, Sichuan 四川). Ses antécédents familiaux demeurent obscurs.
En novembre 705, la mort de Wu Zetian (武则天) coïncide avec ses débuts d’études. À quinze ans, en 715, il commence à écrire de nombreux poèmes qui gagneront l’éloge de personnalités influentes et participe à des activités sociales. Passionné d’escrime, il aspire à vivre comme un chevalier errant.
À dix-huit ans, en 718, Li Bai choisit de se retirer dans les montagnes Dakuang de Daitian (aujourd’hui Jiangyou, Sichuan) pour approfondir ses études. Il parcourt des comtés voisins, acquérant une vaste expérience et un savoir approfondi.
Wu Zetian (武则天)
Rencontre avec Du Fu
Au cours de l’été de la troisième année de Tianbao (天宝), Li Bai arrive à Luoyang (洛阳), la capitale de l’est, où il rencontre Du Fu, l’un des plus grands poètes de l’histoire de la littérature chinoise. À cette époque, Li Bai jouit déjà d’une grande renommée, tandis que Du Fu, bien qu’étant dans la fleur de l’âge, se trouve dans une position difficile.
Bien que Li Bai ait onze ans de plus que Du Fu, il ne se montre pas arrogant face à lui. Les deux poètes, partageant un amour commun pour le vin et une vision artistique, tissent une amitié sincère. Lors de leur séjour à Luoyang, ils planifient de se retrouver à Liangsong (梁宋, aujourd’hui Kaifeng et Shangqiu 商丘) pour explorer le taoïsme et rechercher l’immortalité.
Les réalisations de Li Bai en poésie
Li Bai excelle dans les poèmes Yuefu (乐府), Gexing (歌行) et les quatrains (绝句), innovant avec des styles variés et imprévisibles. Ses quatrains, d’une simplicité élégante, véhiculent des émotions profondes sans artifice.
Parmi les poètes de la dynastie Tang, Wang Wei (王维) et Meng Haoran (孟浩然) sont reconnus pour leur maîtrise des quatrains de cinq caractères, tandis que Wang Changling (王昌龄) et d’autres brillent dans ceux de sept caractères. Li Bai est unique en ce sens qu’il excelle dans les deux formes.
Dans ses poèmes, il utilise des techniques telles que l’imagination, l’exagération, et la métaphore, créant des œuvres d’une beauté saisissante et émotive. Ses écrits romantiques dégagent un sentiment d’audace et de liberté.
Les poèmes de Li Bai ont eu un impact considérable sur les générations suivantes, influençant des poètes tels que Han Yu (韩愈), Meng Jiao (孟郊), Li He (李贺) durant la dynastie Tang, ainsi que Su Shi (苏轼), Lu You (陆游) et Xin Qiji (辛弃疾) au cours de la dynastie Song, et Gao Qi (高启), Yang Shen (杨慎) et Gong Zizhen (龚自珍) durant les dynasties Ming et Qing.
Poésie
Les éditions des poèmes de Li Bai faites à partir du xie siècle se fondent principalement sur deux séries de manuscrits : la collection conservée par Li Yangbing et celle de Wei Hao, lettré que Li Bai avait rencontré en 754.
La poésie de Li Bai se caractérise par sa spontanéité et porte la marque du taoïsme, mêlant rêve et réalité. Outre les thèmes taoïstes, ses poèmes traitent de l’alcool, des femmes et de la nature sauvage. Sur ce dernier thème, Li Bai a été influencé par Xie Lingyun qui est au début du Ve siècle le précurseur de la poésie de paysage. Plus généralement Li Bai a porté à la perfection des genres et des thèmes poétiques anciens, à l’opposé de Du Fu, introducteur de genres et de thèmes nouveaux. Les deux poètes s’appréciaient cependant, et Du Fu a écrit quatorze poèmes dédiés à Li Bai.
Li Bai a laissé plus de mille poèmes, dont la majorité sont des « poèmes de style ancien » (gu ti shi) qui par leur souplesse avaient la faveur du poète. Mais il a aussi écrit des « poèmes de style moderne » (jin ti shi), des « poèmes à chanter » (yuefu) et des « airs anciens » (gu feng).
La carte du poème, « Shàng yángtái » (上阳台帖), carte « Sur le Temple Yangtai »), unique exemple restant de la calligraphie de Li Bai, aujourd’hui conservé au musée de la Cité interdite à Pékin
poèmes transcrits
Dans la montagne question et réponse (山中問答)
問余何意棲碧山
笑而不答心自閑
桃花流水窅然去
別有天地非人間
Vous me demandez pourquoi je perche sur la montagne émeraude je ris, sans répondre, le cœur libre les fleurs de pêchers, au fil de l’eau s’éloignent ciel et terre ici diffèrent du monde ordinaire
Air ancien (42ème)
古風第四十二首
搖裔雙白歐 鳴飛滄江流
宜與海人狎 豈伊雲鶴儔
寄影宿沙月 沿芳戲春洲
吾亦洗心者 忘機從爾游
Dans un ébrouement d’ailes, deux blanches mouettes Elles crient en survolant la rivière azurée Familiers avec ceux qui les aiment vraiment Comment se lieraient-elles avec les grues mesquines ? Elles dorment sur le sable au clair de lune Et jouent en liberté sur les îlots printaniers je possède moi aussi un esprit purifié Oubliant mes soucis, pour flâner je vous suis.
le mont cuivre
銅山
我愛銅官樂
千年未擬還
要須回舞袖
拂盡五松山
J’aime le mont Cuivre , c’est ma joie Mille ans j’y resterais sans retour Je danse à ma guise : ma manche flottante Frôle, d’un seul coup tous les pins des cimes !
visite au maître Yong dans son ermitage
尋雍尊師隱居
群峭碧摩天
逍遥不记年
撥雲尋古道
倚樹聽流泉
花暖青牛卧
松高白鹤眠
語來江色暮
獨自下寒煙
parmi une foule de pics émeraude qui frôlent le ciel tu vis librement, oubliant les années écartant les nuages je suis un sentier antique m’appuyant aux arbres j’écoute couler les sources dans la tiédeur des fleurs des buffles noirs sont couchés à la cime des pins des grues blanches dorment tandis que nous parlons, sur le fleuve se posent les couleurs du crépuscule seul, je redescends dans la brume froide
chant du voyageur
估客行
海客乘天風
將船遠行役
譬如雲中鳥
一去無蹤跡
le voyageur des mers chevauche les vents du ciel il appareille sa jonque pour de longues expéditions comme un oiseau dans les nuages une fois parti pas la moindre trace
assis seul devant le mont Jingting
獨坐敬亭山
眾鳥高飛盡
孤雲獨去閑
相看兩不厭
隻有敬亭山
Les oiseaux s’éloignent très haut et disparaissent Un nuage solitaire s’efface avec nonchalance Le mont et l’homme se contemplent sans cesse Je sens que seul existe le mont Jingting propice
A l’an nouveau : tout passe
古來萬事東流水
人間苦賽樂浮雲
Depuis que le monde est monde toutes choses sont éphémères comme l’eau qui galope vers l’est Dans ce monde des humains, la joie et la tristesse sont toujours plus éphémères que les nuages passagers
Postérité
Caractères 壮观 / 壯觀, « grandiose/magnifique » écrits par Li Bai en 735 sur la falaise ou se trouve le Xuankongsi
La personnalité de Li Bai a fait de lui un personnage de roman et de théâtre. Il est par exemple au xviie siècle le personnage principal de l’un des contes des Trois recueils d’histoires de Feng Menglong.
Plusieurs poèmes de Li Bai, traduits et adaptés en allemand par Hans Bethge furent publiés, avec d’autres poèmes en 1907 sous le titre Die chinesiche Flöte (la flûte chinoise). Ce recueil passa dans les mains de Gustav Mahler qui mit alors en musique en 1907-1908 dans sa symphonie Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre), six poèmes chinois de l’Anthologie dont quatre de Li Bai : La Chanson à boire de la douleur de la Terre, De la jeunesse, De la beauté, L’Homme ivre au printemps, respectivement premier, troisième, quatrième, cinquième mouvements de l’œuvre.