Sun Wanrong : Héritière du Sun Style et gardienne de l’héritage de Sun Lutang
Dans le monde des arts martiaux internes chinois, peu de noms résonnent autant que celui de Sun Lu Tang (孫祿堂 1860 – 1933), maître légendaire du Taijiquan, du Xingyiquan et du Baguazhang. Mais derrière cette figure emblématique se trouvent également ceux qui, génération après génération, ont préservé et transmis son enseignement. Parmi eux, une personnalité discrète mais centrale : sa petite-fille Sun Wanrong (孙婉容).
Aujourd’hui considérée comme l’une des grandes dames du Taiji, Sun Wanrong incarne l’alliance rare entre héritage familial, rigueur universitaire et transmission passionnée.
Une héritière directe de la famille Sun
Née en 1927, dans le district de Wangdu, province du Hebei, Sun Wanrong appartient à la troisième génération de la famille Sun. Elle est la fille du maître Sun Cunzhou (孫 存 周 1893-1963), héritier direct de Sun Lutang et grand artisan de la diffusion du style familial.
Elle grandit dans un environnement où le Taiji, le Xingyi et le Bagua ne sont pas des disciplines abstraites, mais une tradition vivante, une manière de penser et de se mouvoir.
Sun Baoheng (孙宝亨 1933 – 2014), enseignant et chercheur en arts internes
Tous trois œuvreront ensemble à préserver l’intégrité du Sun Style.
Une formation universitaire solide
À une époque où les femmes dans le domaine du sport étaient très rares, Sun Wanrong suit un parcours remarquable. En 1951, elle est diplômée du département de sport de la Beijing Normal University, l’un des établissements les plus prestigieux du pays.
Elle rejoint ensuite la Beijing Sports University, où elle occupe plusieurs postes clés :
Directrice du département Entraînement & Compétition
Professeure associée
Arbitre internationale de tir à l’arc
Cette double autorité — universitaire et martiale — lui offre une position unique pour faire rayonner le Sun Style, autant dans la recherche que dans la pratique.
Une vie consacrée à la transmission
Malgré son statut, Sun Wanrong a toujours privilégié une approche humble et tournée vers le public. À partir des années 1980, elle commence à enseigner le Taiji quan Sun de manière régulière, souvent à titre bénévole.
Plus de 40 ans d’enseignement gratuit dans les parcs de Pékin, à l’Université des sports et au sein d’associations locales témoignent de son engagement absolu. Des générations d’étudiants, de retraités, d’universitaires et de passionnés ont ainsi reçu son enseignement direct.
En 2012, lors de la restauration du Puyang Boxing Club — lieu historique lié à Sun Lutang — elle en devient la présidente, contribuant à faire revivre un pan essentiel de l’histoire martiale chinoise.
Gardienne du Sun Style Taiji, Baguazhang et Xingyiquan
Sun Wanrong maîtrise l’ensemble du système interne élaboré par son grand-père :
Sun style Taijiquan
Sun style Baguazhang
Sun style Xingyiquan
Elle a également supervisé ou coécrit plusieurs ouvrages de référence, dont :
Compendium des arts martiaux de Sun Lutang
Manuel du Sun Style Taiji en compétition
Étude de l’épée Taiji Sun
Et des rééditions annotées des classiques de Sun Lutang
Ces travaux font aujourd’hui autorité dans les écoles Sun du monde entier.
Présence internationale et reconnaissance
L’influence de Sun Wanrong a dépassé la Chine. Des écoles de Singapour, des États-Unis et d’Europe se réclament de sa lignée, parfois en tant que conseillère technique principale.
Elle a été honorée à plusieurs reprises :
Classée parmi les “Cent grands artistes martiaux contemporains de Chine”
Récompensée en 2019 par un Lifetime Achievement Award pour son influence sur le Taijiquan
Reconnue comme transmettrice officielle du patrimoine culturel immatériel pour le Sun Style Taiji à Pékin
Des vidéos tournées ces dernières années la montrent toujours active, transmettant sa maîtrise à plus de 90 ans avec une clarté et une précision qui forcent le respect.
Une philosophie héritée de Sun Lutang
Parmi ses nombreuses interventions publiques, l’une des plus marquantes concerne la célèbre distinction entre arts internes et arts externes. Selon elle — et selon Sun Lutang lui-même — cette division est artificielle :
“Il n’y a pas d’opposition réelle entre interne et externe. Tous les arts martiaux partagent un même fondement. Ce qui change, c’est seulement la manière d’exprimer la force.”
Cette vision, épurée et profonde, témoigne de la maturité martiale de la famille Sun.
Conclusion : une figure essentielle de la tradition interne
Discrète, érudite, généreuse, Sun Wanrong est l’un des derniers ponts vivants entre le monde moderne et les enseignements originaux de Sun Lutang.
Sa vie est celle d’une femme qui a su unir héritage familial, rigueur scientifique et transmission désintéressée. Pour les pratiquants de Taiji, de Xingyi ou de Bagua, elle représente un modèle d’intégrité, de douceur et de force intérieure.
Vous pouvez trouvez via une connaissance de Facebook son élève Ivan Ang élève du maitre.
Cheng Youxin est le deuxième fils du grand maître Cheng Tinghua (程廷華), fondateur du style Cheng de Bagua Zhang (程氏八卦掌).
Les textes indiquent que, lorsque Cheng Tinghua est tué en 1900 pendant les troubles liés à la révolte des Boxers, son second fils n’a alors qu’environ neuf ans. On peut donc estimer sa naissance aux environs de 1890–1891, sans que les dates exactes de naissance et de décès soient clairement documentées dans les sources actuelles.
Son surnom est souvent donné comme 寿亭 (Shòutíng), et il est cité avec son frère aîné Cheng Youlong (程有龙) comme continuateur principal de la branche familiale Cheng.
Le mot 寿亭 (Shòutíng) est un nom personnel chinois, plus précisément un nom de style (字 zì), c’est-à-dire un nom honorifique donné à l’âge adulte dans la tradition chinoise.
Sens des caractères
寿 (shòu)
Signifie : longévité – vie longue – bénédiction de vivre longtemps – prospérité vitale
C’est un caractère très positif, souvent utilisé dans les vœux traditionnels.
亭 (tíng)
Signifie : pavillon, kiosque – lieu de repos et de protection – élégance / beauté d’un pavillon – stabilité, posture droite
Dans les noms personnels, 亭 évoque souvent dignité, élégance, stabilité et caractère noble.
Sens global du nom 寿亭
Combiné, 寿亭 donne une idée de :
« Pavillon de Longévité »
« Celui qui incarne la stabilité et une longue vie »
« L’homme au destin long et droit »
« Celui qui protège et dure »
Dans le contexte des arts martiaux et de la Chine traditionnelle, c’est un nom qui évoque respect, droiture et longévité dans la pratique.
Pourquoi portait-il ce nom ?
Les praticiens de haut niveau recevaient souvent un nom honorifique :
Expérience – Respect du clan – Maturité – Qualités morales
Le nom 寿亭 reflète l’image qu’on voulait donner de Cheng Youxin : un homme stable, digne, protecteur et promis à une longue destinée martiale.
Formation martiale
Comme il était encore enfant à la mort de son père, que neuf ans, il ne put recevoir la transmission complète de son père ; mais en tant que fils du maître, il reçut l’enseignement attentif de son frère aîné Cheng Youlong, de son cousin Cheng Yougong et des principaux disciples de Cheng comme Liu Dekuan (lance) et Li Cunyi (épée simple). Cheng Youxin s’entraîna avec une assiduité hors du commun, son dévouement étant inégalé. Pendant des décennies, il pratiquait chaque nuit, développant ainsi des compétences martiales redoutables. Du fait de sa petite taille, il fut surnommé « le Petit » et comptait parmi les trois doyens du monde des arts martiaux pékinois de son époque ! Ses attaques étaient d’une rapidité fulgurante, laissant ses adversaires sans défense car tout petit il adorait voir les mouvements de son père agiles comme un dragon, puissants comme un tigre, vifs comme un aigle et d’une rapidité incroyable .. » C’est donc l’ensemble du clan Cheng – frère aîné, cousin et anciens disciples (notamment 李文彪 Li Wenbiao, etc.) – qui l’ont formé.
Li Wenbiao (李文彪)
Résultat :
son bagage technique est extrêmement vaste ;
les sources disent que les formes de paumes qu’il maîtrisait étaient particulièrement nombreuses et complexes.
Il est également décrit comme pratiquant le Bagua Zhang de “bas bassin” (低盘八卦掌), c’est-à-dire avec des postures plus basses, ce qui donnera plus tard une réputation d’excellence technique dans la famille Cheng.
À cette époque, Cheng Youxin prônait l’esprit de « tisser des liens d’amitié par les arts martiaux » et il était irréprochable dans les milieux martiaux de Pékin et de Tianjin.
Lors du tournoi national d’arts martiaux qui s’est tenu à Pékin durant l’été 1958, après la compétition, des dizaines d’entraîneurs et de formateurs de l’équipe du Nord-Est ont rendu visite à Cheng Youxin pour tester leurs compétences.
Au moment où Cheng Youxin s’apprêtait à attaquer, le stagiaire fut projeté en l’air, et l’instant d’après, Cheng Youxin lui attrapa la main et le ramena en arrière.
L’instructeur, surpris, s’agenouilla près de l’élève et lui demanda de l’accompagner dans ses études sous la direction de Cheng Youxin.
À l’époque, Cheng Youxin travaillait dans un magasin d’accessoires d’une coentreprise public-privé à Pékin (aujourd’hui l’usine Beijing Huasi dans le district de Tongzhou, à Pékin), et les employés qui y ont travaillé par la suite ont parlé de la grandeur de Cheng Youxin.
Transmission et enseignement
Après la mort de Cheng Tinghua, la lignée se réorganise :
Le fils aîné 程有龙 (Cheng Youlong) enseigne principalement à Pékin.
Le second fils 程有信 (Cheng Youxin, 寿亭) enseigne à Tianjin et dans le nord de la Chine.
Une source moderne de la tradition Cheng précise que : « 程有信一生授徒之严,所授技艺之慎……一生授徒近百人,真正入室弟子寥寥无几 »。
« Toute sa vie, Cheng Youxin fut extrêmement strict dans l’acceptation et la formation des élèves, très prudent quant à ce qu’il transmettait. Il a enseigné à près d’une centaine de personnes, mais ses véritables disciples “de la chambre intérieure” furent très peu nombreux. »
Il est donc vu comme un maître très exigeant, peu prodigue de la “moelle” de la boxe familiale, ce qui renforce encore son aura auprès des générations suivantes. Comme élève importante il y eu sa fille Cheng Defeng, qui reçu une formation précoce en Baguazhang au sein de sa famille et représente la quatrième génération de pratiquants. Elle a été présidente d’honneur de la Société de recherche sportive Xuwu Shangde de Pékin, où elle a guidé des générations de pratiquants. En 2019, elle a reçu le prix de la « Contribution exceptionnelle à la promotion du Baguazhang » décerné par le Comité professionnel de Bagua Zhang de l’Association de Wushu de Pékin. Mme Cheng Defeng est décédée en 2021, son fils, Zhang Youyu, fidèle à l’héritage de ses parents et poursuivant l’étude du Baguazhang, réalise le dernier souhait de sa mère en prévoyant la construction du « Mémorial Cheng Tinghua » sur le site de leur ancienne résidence à Pékin. Ce mémorial commémorera les mérites de ses ancêtres et contribuera à la promotion de la culture du Baguazhang. C’est pourquoi il a spécialement conçu et organisé cet événement, intitulé « Cérémonie de lancement préparatoire du Mémorial Cheng Tinghua et hommage à Mme Cheng Defeng, fille du maître Cheng Youxin ».
Contribution technique : les Huit Grandes Paumes et les Soixante-Quatre Paumes
Dans le Cheng-style Bagua Zhang, la structure classique comprend :
les Huit Grandes Paumes (八大母掌 / 八大掌) – la base technique « céleste » ;
les Soixante-Quatre Paumes (后天六十四掌 / 地支六十四掌) – répertoire de techniques de combat.
Un témoignage important du maître Liu Jingru (刘敬儒), grand représentant actuel du Cheng-style, explique que :
du fait du caractère très secret et parcellaire de l’enseignement ancien, peu d’élèves ont jamais appris l’intégralité des Huit Grandes Paumes ;
probablement seul Cheng Youxin, en tant que plus jeune fils de Cheng Tinghua, a pu en recevoir la totalité, grâce à la transmission combinée de son frère, de son cousin et des anciens disciples de son père ;
sur cette base, Cheng Youxin a systématisé et créé la forme des “八八六十四掌” — les 8×8 = 64 Paumes.
C’est cette structure en 64 paumes qui deviendra l’un des cœurs techniques du Cheng-style moderne, notamment dans la lignée transmise à sa fille Cheng Defeng, Liu Jingru, Sun Zhijun, Hu Dongliang etc.
Discipline, réputation et style de pratique
Plusieurs éléments reviennent dans les témoignages :
Spécialiste du Bagua à pas bas : les sources indiquent que, comme certains de ses contemporains (par ex. Ma Gui pour une autre branche), était réputé pour un Bagua à “bassin bas”, demandant un niveau de force et d’endurance très élevé.
Gardien de la quintessence familiale : étant à la fois fils du fondateur de la branche Cheng et élève de nombreux anciens disciples, il est vu comme celui qui a pu avoir la vision la plus complète des Huit Grandes Paumes et des variations de la famille.
Transmission prudente et rigoureuse : sa réputation d’enseignant extrêmement sérieux, n’acceptant qu’un petit nombre de disciples intérieurs, est plusieurs fois rappelée.
Cela explique pourquoi, dans beaucoup de lignées actuelles, le nom de Cheng Youxing est souvent associé à l’idée de “forme complète”, “version intégrale” des Huit Paumes et des 64 Paumes.
Influence sur les générations ultérieures
On retrouve la trace de Cheng Youxing indirectement, à travers les maîtres qui revendiquent ou reconnaissent sa filiation technique :
La page chinoise de l’encyclopédie du Bagua Zhang mentionne les grands maîtres modernes de la lignée Cheng – (Liu Jingru, Sun Zhijun), etc. – comme faisant partie des branches issues de la famille Cheng, où il est explicitement cité parmi les principaux héritiers de Cheng Tinghua.
Liu Jingru, dans un long témoignage biographique, explique qu’il a pu accéder à la version complète des 64 paumes de la famille Cheng grâce à son maître Liú Tánfēng (刘谈锋), qui lui avait transmis une série de photos de Cheng Youxin démontrant les Huit Grandes Paumes et le système associé.
Des vidéos et documents récents (YouTube, Bilibili, etc.) mentionnent des formes comme « 八卦64掌: 董海川–程廷华–程有信–孙志君 (Dong Haichuan – Cheng Tinghua – Cheng Youxin – Sun Zhijun) », le plaçant clairement comme maillon central de la chaîne de transmission entre Cheng Tinghua et les grands maîtres du XXᵉ siècle.
Synthèse
En résumé, même si l’on ne connaît ni précisément les dates de naissance et de mort de Cheng Tinghua, ni tous les détails de sa vie personnelle, les sources convergent sur plusieurs points :
Deuxième fils de Cheng Tinghua, vraisemblablement né vers 1890–1891, trop jeune pour recevoir toute la transmission directe de son père.
Formé par son frère aîné Cheng Youlong, son cousin Cheng Yougong et les principaux disciples de son père, ce qui lui donne une vision à la fois large et profonde des méthodes de la famille.
Maître de Bagua à pas bas, considéré comme l’un des plus accompli de la famille Cheng.
Probablement le seul à avoir maîtrisé complètement les Huit Grandes Paumes, sur la base desquelles il a structuré les 64 paumes, devenues un pilier du Cheng-style Bagua Zhang moderne.
Enseignant très strict, avec près d’une centaine d’élèves mais très peu de disciples intérieurs, soucieux de préserver la quintessence du style.
Son influence se fait sentir aujourd’hui à travers des maîtres comme sa fille Cheng Defeng, son petit fils Zhang Youyu, Liu Jingru, Sun Zhijun et d’autres grands représentants de la lignée Cheng, qui se réclament de son système des Huit et 64 Paumes.
Dans les arts martiaux chinois dits « internes » (neijia — taijiquan, baguazhang, xingyiquan), la ceinture comme grade codifié est à peu près inexistante historiquement. C’est une importation très récente, inspirée des systèmes japonais modernisés (judo → karaté → taekwondo), qui eux-mêmes avaient emprunté la ceinture au go/ikebana plutôt qu’à la combat tradition.
Tradition chinoise classique
Jusqu’au XXᵉ siècle : il n’y a pas de système de couleurs, aucun équivalent du blanc/jaune/orange… la “ceinture” (腰带yaodai) est un accessoire vestimentaire, qui sert à tenir la tenue, répartir le poids, ancrer le dantian, porter une arme. la progression est maître → disciple (par lignage, cérémonie du thé), jamais par examen de grade (cérémonie du Baishi (师承 / 拜师).
Dans le neijia, la vraie compétence est “invisible” : écoute interne (tingjin), structure, intention — pas démontrable en tests spectaculaires. D’où l’absence de grades publics.
Arrivée des ceintures
À partir des années 1980-2000 :
en Chine continentale : le wushu sportif (nationalisé) adopte des grades “duan” à 9 niveaux, avec uniformes codifiés mais c’est une réforme d’État, pas traditionnelle. en Occident : la plupart des écoles internes qui utilisent un système de ceintures colorées le font pour des raisons pédagogiques / lisibilité moderne / marketing, souvent calqué sur un modèle japonais.
Un maître traditionnel chinois vous dira volontiers :
« Si tu veux une ceinture noire, va acheter un pantalon! » car historiquement, la ceinture n’a jamais symbolisé la progression spirituelle.
La ceinture chinoise traditionnelle est très fonctionnelle , on la place plus bas que le nombril, pile sur la zone du dantian inférieur, pour ancrer la respiration et le centre de gravité. Le nœud se met légèrement décalé à gauche, jamais au milieu (ça bloque l’axe central, considéré “voie du qi”).
où place t’on la ceinture?
(腰带 yaodai) :
On la place au niveau du dantian inférieur, légèrement sous le nombril, pas sur la taille comme une ceinture “occidentale”.Elle n’est pas trop serrée, elle sert à sentir/porter le centre, pas à “bloquer” le ventre. Le nœud est légèrement décalé sur le côté gauche (jamais au centre).
Deux explications:
Pourquoi côté gauche ?
Le côté gauche = voie du yin / non-manifesté / réserve d’énergie, on laisse l’axe central (zhong mai) libre, car c’est la colonne énergétique. On ne met jamais le nœud en face dans les styles internes → ça “bloque le qi”.
Dans certaines lignées du Bagua Zhang ou du Tai-ji, les écoles mettent le surplus de tissu vers le bas, pas vers le haut, pour “ramener l’énergie vers la terre”.
pourquoi énergétique
logique interne / taoïste
La ceinture se place exactement sur le dantian inférieur pour sentir la respiration en “sphère” plutôt qu’en torse. Ne pas serrer : tu dois respirer dans la ceinture, pas contre elle. On dégage la ligne médiane (zhong mai) — axe central énergétique — donc pas de nœud devant.Gauche = Yin, réserve, racine → on place le nœud à gauche.C’est aussi un rappel corporel pour garder le centre vivant et bas (重心zhongxin).
L’histoire et évolution
dans les arts internes chinois
Période
Fonction réelle de la ceinture
Antiquité / dynasties classiques
Tenir le vêtement, porter un couteau ou sac de médecine ; structure énergétique secondaire.
Transmission martiale secrète
Ceinture = point d’ancrage → tu dois pouvoir frapper ou absorber en étant “réglé dans l’axe”. Jamais décoratif.
Écoles internes (taiji / bagua / xingyi)
Purement outil de structure intérieure. Jamais marque de grade. Absence totale de couleurs.
1950–1980 (wushu nationalisé)
Devient élément d’uniforme esthétique, plus martial.
Occident / écoles modernes hybrides
Introduction de ceintures colorées à la japonaise → ceci est extrêmement récent et non traditionnel.
voici ce que la position de la ceinture révèle instantanément à un maître expérimenté, avant même que vous ne bougiez un seul millimètre.
ou bien : « Il n’a pas conscience du zhongmai (axe central) »
ou encore : « Respiration qui monte / centre pas descendu »
→ c’est le code visuel universel de la non-internalité
Si la ceinture est légèrement à gauche
Réaction d’un maître sérieux :
« Il connaît le dantian et la préservation du centre vide »
« Probablement une lignée interne réelle »
« Il a reçu l’enseignement du neijing (structure interne) »
C’est un signe silencieux de maturité, compris seulement par les initiés
Si la ceinture est trop serrée
Diagnostic instantané : perte du souffle, force morte “Il se crispe, il est encore dans le contrôle, pas dans le sentir”
Si la ceinture suit la respiration naturellement
“Ah. Lui, il a du qi vivant, il est entré dans la voie.”
dans un contexte de cérémonie
Dans une cérémonie, la logique n’est plus martiale ni énergétique. Elle devient rituelle.
Le centre n’est plus un axe énergétique à préserver mais un axe symbolique de neutralité, d’alignement, de respect du Ciel. On ne travaille pas le qi, on représente l’ordre cosmique.
Le maître se place en état “céleste”, pas en état “martial” il manifeste le centre, il ne le protège pas. Il devient comme “pilier du Ciel” (天柱tian zhu) : tout doit être droit, offert, exposé. C’est un acte de présence rayonnante, pas d’introspection interne.
C’est un message visible :
“Je ne suis pas dans l’art interne de transformation, je suis dans l’office du rite et de la transmission. Je ne cache rien, je ne mobilise rien.”
Epérience personnelle
Lors du défilé lunaire sur Paris en 2014,la première fois que j’y monté, j’ai mis, pendant la journée et lors de la parade, ma ceinture de couleur jaune au milieu. Certains maîtres, viêtnamiens et chinois se venus me poser des questions sur le pourquoi au milieu et surtout pourquoi en jaune. Il faut savoir qu’en Chine, ce que signifie une ceinture jaune portée au milieu. Dans le langage traditionnel chinois, c’est un signe d’autorité centrale : jaune = couleur impériale / Terre / Centre du monde, au milieu = posture rituelle, pas martiale et cela peut être lu comme : « je représente quelque chose de central, pas simplement un pratiquant ». Pour résumer je leur dit: «
je suis dans un cadre cérémoniel ou de représentation officielle, j’incarnes une lignée ou école avec autorisation explicite et c’est clairement une tenue rituelle/artistique, pas un signe de grade personnel ». Je leurs epliqué par la suite que, connaissant la tradition je sais très bien que cela aurait pu être mal interprété si je l’avais porté comme signe de “rang” supérieur ou personnel (limite impérial), ou l’on aurait pu pensé que j’étais dans un simple groupe martial ou associatif sans protocole clair (limite le bagarreur fou qui provoquerait les autres écoles sans respect) et même donné l’impression de me présenter comme “autorité centrale” sans mandat.
pour résumer
Si je marches en mode “cérémonial / tradition représentée” → oui, ceinture jaune au centre est cohérente, c’est la couleur de l’équilibre, de la stabilité et de la bienveillance. Porté dans ce contexte, il ne signifie pas domination ou autorité impériale, mais présence centrale, soutien, responsabilité harmonisatrice. Cela montre que l’on n’est pas dans la démonstration martiale agressive, mais dans la transmission et le rayonnement intérieur. Tant que le jaune est sobre et non ostentatoire, il exprime très justement la posture d’un maître qui incarne l’axe pivot, donc au niveau du Bagua : le point immobile autour duquel tout tourne (le Taiyi). Porté correctement, il signifie :
« Je suis stable, enraciné, inviolable, je suis le centre » — pas « je domine ».
Si je marches en tant que pratiquant de Bagua (démonstration martiale) → mieux vaut ceinture plus basse, nouée légèrement à gauche, même jaune, mais pas au centre → langage interne authentique. Ce qui est recherché est l’autorité silencieuse, pas l’exposition du statut.
Mais attention
Si tu le portes avec trop de rigidité ou de fierté, cela crie l’ego plutôt que l’axe.
YANLUOWANG ROI DES ENFERS Vision de l’Enfer dans la philosophie Chinoise 地獄
Selon les croyances chinoises, « les Enfers » (地獄/ou « Prisons terrestres »), sont au nombre de dix et sont gouvernés par dix juges, que l’on appelle les « Rois Yama des dix Tribunaux » (十殿閻羅王), ou plus simplement les « Dix Rois » (十王/ »ShiWang« ), sans autre désignation. Chacun d’eux est le maître d’un enfer particulier, où, comme dans les « cercles de Dante », on punit exclusivement certaines fautes déterminées par des châtiments fixés.
C’est le Bouddhisme qui a fourni le fond du tableau du monde infernal, et il a apporté avec lui l’antique dieu des morts indo-iranien, « Yama » (閻羅王/ »YanLuo Wang » en chinois), en sorte qu’aujourd’hui, presque oublié dans ses pays d’origine, il a ses statues dans d’innombrables temples de Chine. Le monde des morts tel que se l’était représenté la vieille religion chinoise était trop vague, et ce qu’on en savait était trop aristocratique pour que la conception toute morale des enfers bouddhiques et leurs descriptions précises n’en prissent pas la place rapidement. Dès le VIe siècle de notre ère, la croyance nouvelle était si populaire que, lorsque mourut « Han Qin », un ministre de l’empereur des « Sui » (隋朝/592), le bruit se répandit qu’il était devenu le Roi Yama dans les enfers.
« Enfer des pluies d’aiguilles » (針雨地獄).
Si les livres bouddhiques apportaient une vue d’ensemble des enfers, ils variaient considérablement sur les détails. En particulier ils ne s’accordent pas sur le nombre et la disposition des lieux de supplice :
Suivant certains, il y a huit enfers chauds et huit enfers froids;
Suivant d’autres, il y a en tout dix huit enfers;
D’autres déclarent qu’il y en a huit grands, de chacun desquels dépendent seize petits, ce qui fait en tout cent trente-six enfers, etc.
Ces divergences ne contentèrent pas les Chinois, gens positifs, qui tenaient à être fixés exactement sur le monde infernal où il leur faudrait aller habiter un jour et à se familiariser d’avance avec tout ce qui s’y passe. Aussi y a t il longtemps que les Taoïstes, en copiant les grandes lignes de l’organisation des enfers bouddhiques, ont fixé le nombre des juges infernaux à dix (les souverains des huit enfers, plus un roi qui juge à l’entrée et répartit les âmes entre les différents lieux de supplice, et un autre roi qui juge à la sortie et répartit les âmes par les différentes voies de la « transmigration »), et leur système a été adopté dans un livre bouddhique maintenant perdu, mais qui fut en son temps très populaire, un faux du reste, oeuvre d’un bonze de « ChengDu » (成都), le « Livre des Dix Rois » (十王經/ »ShiWang Jing »). Aujourd’hui, c’est d’ouvrages d’édification analogues modernes que les gens du peuple et en général tous ceux qui ne sont pas des religieux réguliers soit bouddhistes, soit taoïstes, tirent la plupart de leurs notions sur les enfers et des juges infernaux : le plus complet est le « YuLi ChaoZhuan » (玉曆鈔傳), qui décrit en détail les enfers et leurs subdivisions. Un autre ouvrage, également très répandu, raconte la descente aux enfers d’un jeune lettré de vie pure arrêté à tort, ses conversations avec les rois infernaux, les scènes qu’il lui fut permis de voir et finalement son renvoi sur terre, où il revint à la vie après plusieurs jours de mort apparente. Il faut y ajouter le chapitre du célèbre roman le « Voyage en Occident » (西遊記), où est racontée la descente aux enfers de l’empereur « TaiZong des Tang » (唐太宗).
« Enfer du Pilon » (碓捣地狱).
Le premier des Dix Rois est non seulement le souverain du premier enfer, mais aussi le chef des neuf autres rois, et le maître suprême du monde infernal, naturellement sous la dépendance de « l’Auguste de Jade » (玉皇大帝), et de son régent terrestre le « Grand Empereur du Pic de l’Est » (東嶽大帝). C’était, primitivement, dit on, « Yama » lui-même, ou « YanLuo Wang » ou « YanWang », comme son nom est prononcé en chinois, qui jadis occupait cette place. Mais il se montrait trop miséricordieux envers les criminels qui lui arrivaient : il leur permettait trop souvent de retourner sur terre quelques jours pour accomplir de bonnes œuvres et racheter ainsi leurs fautes, en sorte que les autres juges ne voyaient plus jamais personne se présenter à leur tribunal et que les méchants n’étaient pas punis. L’Auguste de Jade, pour le châtier, le dégrada de son rang suprême et l’envoya gouverner le cinquième enfer.
« Enfer des Chars aux Roues ardentes » (火輪車崩地獄).
Actuellement, c’est « QinGuang Wang » (秦廣王) qui remplit cet office. C’est à lui que les morts sont amenés en premier lieu; Il examine l’ensemble de leurs fautes, et les âmes pour lesquelles il trouve que mérites et démérites se compensent sont renvoyées renaître en ce monde sans qu’il leur soit infligé de peines. Pour celles des coupables, il les fait conduire sur la « Terrasse du Miroir des Péchés » (孽鏡台/ »NieJing Tai ») où leur apparaissent toutes leurs victimes, êtres vivants qu’ils ont mis à mort. Ensuite, elles sont menées aux autres rois qui doivent, chacun à leur tour, les juger et les châtier. C’est aussi lui qui renvoie sur terre, comme les démons affamés, les âmes des suicidés, jusqu’à ce que soit achevé le temps de vie qui leur était alloué par le Ciel et qu’elles ont raccourci d’elles mêmes, à moins qu’elles n’aient une excuse sérieuse à présenter, loyalisme envers le prince, piété filiale, chasteté pour les jeunes filles et les veuves. A leur retour, elles sont expédiées à la « Ville des Morts Vaines » (枉死城/ »WangSi Cheng »), dont on ne sort jamais pour renaître. Cependant on croit couramment qu’elles obtiendront de pouvoir revenir naître sur terre, quand elles auront trouvé un remplaçant : c’est pourquoi les âmes des noyés cherchent à faire noyer ceux qui passent la rivière, les âmes des pendus à persuader de se pendre tous ceux qui sont à leur portée, etc. On croit généralement aussi, bien que tous les tracts religieux, aussi bien taoïstes que bouddhistes, fassent ce qu’ils peuvent pour déraciner cette croyance, que le même sort attend non seulement les suicidés, mais tous les morts par accident même involontaire. Le premier roi est le grand juge, mais il ne châtie directement personne. Cependant il garde quelque temps les religieux malhonnêtes qu’il fait enfermer dans un cachot obscur et à qui il impose de terminer la récitation de toutes les prières qu’ils ont négligées pendant leur vie après s’être engagées à les dire.
« QinGuang Wang » (秦廣王), premier Roi des Enfers.
Le deuxième roi, « ChuJiang Wang » (楚江王), châtie les entremetteurs et les entremetteuses malhonnêtes (on sait que ce sont des intermédiaires absolument nécessaires pour qu’un mariage soit valable en Chine), les dépositaires infidèles, les médecins ignorants, ceux qui ont blessé ou mutilé des personnes ou des animaux, etc. Dans les seize sous enfers particuliers qu’il a sous sa juridiction, les châtiments sont très variés. Il y a un bagne des « Affamés » (餓鬼/les « pretas » bouddhiques), en face duquel on a mis par symétrie un bagne des Assoiffés; Il y en a d’autres où les morts sont dépecés comme des animaux de boucherie, où ils sont dévorés par des bêtes fauves, où ils sont liés à une colonne ardente, où ils sont ensevelis dans un étang de glace, etc.
« ChuJiang Wang » (楚江王), deuxième Roi des Enfers.
Dans le troisième enfer, « SongDi Wang » (宋帝王) châtie les mandarins prévaricateurs et tous ceux qui ont mal agi envers leurs supérieurs, femmes acariâtres avec leurs maris, esclaves qui ont nui à leurs patrons, employés déloyaux, condamnés qui ont échappé à la justice, et aussi les faussaires, les calomniateurs, ceux qui vendent le terrain de sépulture de famille. Aux uns on broie les genoux, aux autres on arrache le cœur ou les yeux, ou on coupe leurs pieds, ou leurs mains; D’autres sont suspendus la tête en bas, d’autres écorchés, ou encore ensevelis dans la vermine, etc.
« SongDi Wang » (宋帝王), troisième Roi des Enfers.
Le quatrième enfer, celui de « WuGuan Wang » (五官王), est celui où l’on punit les riches avares qui ne font pas l’aumône, ainsi que les gens qui, connaissant les recettes pour guérir les maladies, ne les font pas connaître; Les fraudeurs, faux monnayeurs, fabricants de faux poids et mesures, ceux qui déplacent les bornes des champs, les blasphémateurs, ceux qui volent dans les pagodes, etc. Les damnés sont emportés par un torrent, ou ils sont agenouillés sur des bambous aiguisés, ou ils doivent rester assis sur des pointes. Certains sont vêtus d’habits de fer, d’autres sont écrasés sous des poutres ou des rochers, d’autres sont ensevelis vivants, et à d’autres on fait manger de la chaux vive ou des drogues bouillantes. Là se trouve aussi le Lac de Sang Fétide, où sont plongées les femmes mortes en couches pour ne jamais en sortir; La croyance populaire est plus dure que les théories bouddhiques et taoïques qui essaient en vain de lutter contre elle, et on essaie parfois de la justifier en expliquant que, pour mourir en couches, il faut qu’une femme ait commis des crimes très graves, sinon dans cette vie, au moins dans une vie antérieure.
« WuGuan Wang » (五官王), quatrième Roi des Enfers.
Le cinquième enfer est celui du « Roi Yama, YanLuo Wang » (閻羅王). C’est là que sont châtiés les plus grands péchés religieux, mise à mort d’êtres vivants, incrédulité, destruction de livres de piété, etc. Les religieux qui ont manqué à leurs vœux, et surtout les chasseurs, les pêcheurs, les bouchers sont punis là; En ces lieux, ils reçoivent également les châtiments liés à la luxure, la séduction, le rapt et tout ce qui touche à la prostitution, etc. Les coupables sont d’abord envoyés à la « Terrasse d’où l’on regarde vers son village » (望鄉台/ »WangXiang Tai ») : de là, ils voient les malheurs qui ont fondu sur leur famille depuis leur mort et dont la cause est dans les démérites qu’ils ont accumulés. Puis ils sont conduits chacun dans un des seize sous enfers particuliers, où les uns, assis sur un siège de fer et liés à une colonne de fer, ont la poitrine ouverte, le cœur arraché, coupé en morceaux et jeté aux bêtes, tandis que d’autres sont coupés en morceaux sous un grand tranchoir, etc.
« YanLuo Wang » (閻羅王), cinquième Roi des Enfers.
Dans le sixième enfer, « BianCheng Wang » (卞城王) punit tous les sacrilèges : ceux qui maudissent le ciel, la terre, le vent ou la pluie, le chaud ou le froid, ceux qui manquent de respect aux dieux, fondent leurs statues pour en faire des sapèques ou en vendre le métal, déposent des ordures près des temples ou tournés vers la « Grande Ourse » (北斗), qui tissent ou impriment sur des étoffes d’usage profane les noms des dieux ou simplement des dragons ou des phénix, etc. Ceux qui conservent des livres obscènes. Les châtiments consistent à être écrasé par un rouleau, ou scié entre deux planches, ou écorché vif et empaillé; Quelques uns sont plongés dans une mare de boue et d’immondices, d’autres sont rongés par les rats ou dévorés par les sauterelles, et à d’autres on introduit des torches allumées dans la bouche, etc.
« Bian Cheng Wang » (卞城王), sixième Roi des Enfers.
Le septième enfer est celui du « roi du Pic de l’Est » (東嶽大帝), « Taishan wang » (泰山王), le prince héritier « TaiZi » (太子) du Roi Yama. Le nom garde le souvenir d’un temps (aux environs de l’ère chrétienne), où la religion populaire avait fait du Dieu du Pic de l’Est, présidant à la Vie et à la Mort, le souverain d’un monde des morts s’étendant au dessous de sa montagne; Mais ce n’est qu’une survivance onomastique car actuellement, le roi du septième enfer est considéré, malgré la ressemblance des titres, comme une divinité toute différente. C’est lui qui châtie ceux qui violent les sépultures, qui vendent ou mangent de la chair humaine, ou l’utilisent pour faire des médicaments, ceux qui vendent leur fiancée comme esclave, etc. Les uns sont plongés dans des chaudières d’huile bouillante, d’autres sont dévorés par les bêtes : des chiens leur rongent les jambes; On leur arrache la peau pour la donner à manger aux cochons, des vautours les dévorent, des mules les foulent aux pieds, à d’autres les démons leur ouvrent le ventre pour en sortir les intestins, etc.
« TaiShan Wang » (泰山王), septième Roi des Enfers.
Dans le huitième enfer, celui du « Pingdeng Wang » (平等王), sont punis principalement ceux qui ont manqué à la piété filiale, les damnés sont broyés sous des roues de char; On leur arrache la langue et sont plongés dans la fosse des latrines; On leur enfonce également des clous dans la tête et sont dépecés en dix mille morceaux, etc.
« PingDeng Wang » (平等王), huitième Roi des Enfers.
Le neuvième enfer, domaine du roi de « DuShi Wang » (都市王), est celui des incendiaires, des avorteurs, des peintres ou écrivains obscènes, et de ceux qui regardent ou lisent leurs œuvres. Parmi ses seize petits enfers, il y en a où les âmes sont dévorées par des guêpes, des fourmis, des scorpions, des serpents; Dans d’autres, elles sont moulues dans une meule à grain ou leur tête est cuite à l’étuvée par des démons. C’est aussi de ce roi que dépend la « Ville des Morts par Accident », où sont envoyés tous ceux qui se sont donné la mort sans raison; Leur châtiment consiste à renouveler éternellement leur suicide et à ne jamais renaître. Là aussi sont reléguées toutes les âmes qui, ayant commis des crimes graves aux enfers, sont punies de mort et, après exécution, cessent d’être des âmes pour devenir des « ombres d’âmes », incapables de renaître. La Ville des Morts par Accident est un lieu dont nul ne sort : quiconque y est enfermé n’a plus, comme les autres damnés, l’espérance de voir un jour finir sa peine et de se réincarner en ce monde.
« DuShi Wang » (都市王), neuvième Roi des Enfers.
Enfin le dixième roi est le celui qui fait tourner la Roue de la transmigration, « ZhuanLun Wang » (轉輪王). De même que le premier, il ne commande à aucun lieu de supplices : c’est lui qui décide des transmigrations à la sortie des enfers. Il a quatre vingts bureaux où d’innombrables employés tiennent les comptes des réincarnations; Comme dans ceux du Pic de l’Est, ce sont des esprits des morts qui en occupent les fonctions. Il juge, d’après les actes commis antérieurement, du sort de l’âme : si elle renaîtra homme ou animal, quel sera son rang, son bonheur, etc. Puis l’âme quittant le tribunal du Roi est conduite devant « Dame Meng » (孟婆), vieille femme qui fabrique le Bouillon d’Oubli. Elle vécut sous la « dynastie des Han » (漢朝) et qui, ayant refusé de se marier et ayant pratiqué toute sa vie les interdictions de tuer des êtres vivants et de manger des aliments gras, obtint l’immortalité et fut installée à la sortie des enfers pour y remplir cette fonction. Elle habite un grand bâtiment, avec une salle principale, où elle se tient comme à un tribunal, et de nombreuses salles secondaires; C’est dans celles ci que les bols de bouillon sont préparés d’avance. Des démons séparent les esprits des hommes de ceux des femmes, puis ils les font boire de gré ou de force, de façon que toute mémoire des enfers soit abolie au moment de retourner sur terre pour y renaître sous une forme quelconque. Le bol de bouillon avalé, l’âme est dirigée vers le « Pont NaiHe » (奈何橋), où deux démons l’attendent pour la jeter dans les eaux tumultueuses du « Fleuve de Sang Déferlant » (血河洶湧) afin qu’elle renaisse ailleurs.
« ZhuanLun Wang » (轉輪王), dixième Roi des Enfers.
De grandes peintures murales représentent dans les temples bouddhiques la « Roue de la Naissance et de la Mort » (生死輪) : c’est un tableau où sont figurées les renaissances parmi les diverses espèces d’êtres vivants, en rétribution des actes bons ou mauvais accomplis dans la ou les existences précédentes, que l’on appelle « les six voies » (六道). D’après la plupart des livres bouddhiques, il y a six voies des naissances, dont trois bonnes voies : naissance parmi les dieux (grands mérites), parmi les hommes (mérites moyens), parmi les « Asuras » (阿修羅/faibles mérites), et trois mauvaises voies, dont la naissance aux enfers (grands démérites), parmi les « démons affamés » (餓鬼/démérites moyens), parmi les animaux (démérites faibles).
« Enfer du dépeçage » (剝皮地獄).
« Il faut faire un cercle en forme de roue. Au milieu, placez l’essieu, puis faites cinq rayons pour séparer les représentations des cinq voies : en bas de l’essieu l’enfer, et, des deux côtés, les démons affamés et les animaux ; au dessus, il faut peindre les hommes et les dieux. L’essieu doit être enduit de couleur blanche et, sur ce fond, il faut dessiner un Bouddha, et, devant l’image de ce Bouddha, trois formes : un pigeon pour symboliser la convoitise, un serpent pour symboliser la colère, un porc pour symboliser l’ignorance. Sur la jante il faut représenter les douze causes qui produisent la naissance et la mort. En dehors le grand démon « Impermanence », les cheveux épars, la bouche ouverte, les bras étendus, embrassant la Roue. »
« Enfer de la pilule de Fer » (鐵丸地獄).
Les peintres chinois se conforment en général au modèle rituel : souvent, cependant, ils tiennent à ce que les tableaux des voies extrêmes se répondent, celui du paradis à la partie supérieure avec ses jardins et ses pavillons où se promènent les dieux, en face de celui de l’enfer à la partie inférieure, avec son tribunal où sont conduits les damnés et ses cours de supplices où ils sont châtiés; Dans ce cas, les tableaux des voies des Démons Affamés et des Animaux sont nécessairement rejetés tous deux d’un même côté pour faire pendant à celui de la voie des Hommes. Mais cette disposition fait souvent place à une division symétrique en six parties, où quelquefois, mais rarement, les Asuras, reprenant leur place, luttant avec les dieux.
« Enfer du lit de feu » (火床地獄).
Dans l’imagerie populaire, la division en six voies a pris le dessus, grâce à la disposition symétrique qu’elle permet; Cependant, les six voies sont rarement en conformité avec la tradition bouddhique; A côté des enfers des dieux, des humains et animaux qui ne changent pas, on trouve souvent les Asuras remplacés par les divinités terrestres chinoises et les démons affamés par des mendiants humains; Ou bien les animaux à poil, les oiseaux, les poissons, les insectes sont séparés dans des compartiments spéciaux.
YAMA DANS DRAGON BALL
Le grand roi Enma est un ogre gigantesque à la peau rouge claire, il porte une épaisse barbe noire et a de longs cheveux, noirs également. Il porte un casque à cornes, qu’il ne quitte jamais. Il s’habille toujours avec un costume 2 pièces et ne quitte jamais son bureau. Le grand roi Enma est très impatient et s’énerve très vite, même pour des choses futiles. Malgré cela, il est à l’écoute des gens si ils ont besoin d’aide.
On sait qu’il a déjà quitté son bureau, car il s’est déjà rendu chez Maître Kaio pour se faire entraîner. Cela lui permet de gérer les défunts récalcitrants, comme Raditz qui tentera de combattre le grand roi Enma, sans succès malheureusement pour lui. Selon le pamphlet du film Dragon Ball Z – La super bataille décisive autour de la Terre, son niveau de puissance est de 1.300 et dans le jeu de rôle papier Dragon Ball Z: The Anime Adventure Game, son niveau de puissance est de 2.600.
Dans l’anime, la Princesse Serpent nous apprend quelle a réussi à l’attirer dans son palais il y a des centaines d’années et que depuis, ils se sont mariés.
Jīn Yōng (金庸 de son vrai nom Zhā Liángyōng, connu en Occident sous le nom de Louis Cha, est né le 10 mars 1924 à Haining et est décédé le 30 octobre 2018 à Hong Kong. Écrivain chinois de romans de cape et d’épée parmi les plus populaires, nombre de ses œuvres ont été adaptées en films et en séries télévisées.
En 1959, il cofonde le journal Ming Pao à Hong Kong, qu’il dirige comme rédacteur en chef jusqu’en 1993. Ses récits, inspirés de l’histoire chinoise qu’il retravaille librement, sont parfois perçus par ses lecteurs comme de véritables fresques historiques, à l’instar de l’influence d’Alexandre Dumas ou du roman des Trois Royaumes.
Biographie
Jin Yong, de son vrai nom Louis Cha, naît le 10 mars 1924 dans le district de Haining, province du Zhejiang, au sein d’une famille de lettrés – son père étant jinshi, lauréat des examens impériaux. Deuxième d’une fratrie de sept enfants, il commence ses études au premier lycée de Jiaxing, dont il est toutefois renvoyé pour avoir rédigé un texte satirique visant le directeur politique, représentant du Kuomintang. Il termine ensuite son cycle secondaire au lycée de Quzhou, puis poursuit ses études supérieures à la faculté des langues étrangères de l’Université Centrale de Chongqing. Rapidement, il change de voie et s’inscrit en droit international à l’université de Soochow à Suzhou, avec l’ambition de devenir diplomate.
En 1947, il débute sa carrière journalistique au Ta Kung Pao de Shanghai, avant d’être transféré l’année suivante à Hong Kong, où il s’installe définitivement. Affecté d’abord à la mise en page et à la correction, il devient ensuite rédacteur adjoint au Hsin Wan Pao. C’est là qu’il rencontre Chen Wentong, connu sous le pseudonyme de Liang Yusheng (梁羽生), pionnier du roman de cape et d’épée moderne. Sous son influence, Jin Yong se lance dans l’écriture. Son premier feuilleton, Le Livre et l’Épée, paraît en 1955. Deux ans plus tard, tout en continuant à écrire, il quitte provisoirement le journalisme pour devenir scénariste dans les studios Great Wall Movie Enterprises Ltd et Phoenix Film Company.
En 1959, il fonde avec son ancien camarade de lycée Shen Pao-sing (沈寶新) le quotidien Ming Pao, dont il sera rédacteur en chef pendant plus de trente ans. Il y publie ses romans en feuilleton ainsi que de nombreux éditoriaux. Sa production est intense : après avoir achevé son dernier roman en 1972, il se consacre à la révision et à l’édition de ses œuvres. Une première édition complète paraît en 1979 et rencontre un immense succès dans le monde sinophone, malgré les censures imposées tant à Taïwan qu’en Chine populaire, où ses récits sont tour à tour interprétés comme des critiques de Mao Zedong ou comme des éloges du communisme. Ses histoires inspireront par la suite films, séries télévisées et, à partir des années 1990, jeux vidéo.
À la fin des années 1970, Louis Cha est nommé au comité chargé de rédiger la Loi fondamentale de Hong Kong, mais il démissionne en 1989 pour protester contre le massacre de Tiananmen. Il rejoint néanmoins, en 1996, le Comité de supervision du retour de Hong Kong à la Chine.
En 1993, il cède ses parts du Ming Pao et prend sa retraite. Sa fortune est alors estimée à 600 millions de dollars HK. Marié trois fois et divorcé deux fois, il est père de quatre enfants : deux fils – dont l’aîné est décédé – et deux filles.
Distinctions
En 1981, Louis Cha est fait officier de l’ordre de l’Empire britannique. Il reçoit ensuite les distinctions de chevalier de la Légion d’honneur en 1992 et de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2004.
Il est professeur honoraire dans plusieurs universités prestigieuses, parmi lesquelles Pékin, Zhejiang, Nankai, Soochow, Huaqiao, Tsing Hua, Hong Kong (littérature chinoise), Colombie-Britannique et Sichuan. Il est également docteur honoris causa de l’université de Hong Kong (sciences sociales), de l’université polytechnique et de l’université ouverte de Hong Kong, de l’université de Colombie-Britannique, de l’université Sōka et de l’université de Cambridge.
Louis Cha est aussi membre honoraire du St Antony’s College d’Oxford, du Robinson College de Cambridge et Wynflete Fellow du Magdalen College d’Oxford. Soucieux d’obtenir un véritable doctorat, il s’inscrit en 2007 au St John’s College de Cambridge pour y préparer un doctorat en histoire chinoise.
Œuvre et romans
Entre 1955 et 1972, l’auteur a publié quatorze romans ainsi qu’une nouvelle, L’Épée de la fille de Yue. Le succès fut considérable : plus de 30 millions d’exemplaires ont été officiellement écoulés, chiffre qui dépasserait les 100 millions en tenant compte des éditions piratées ou diffusées sous le manteau. Ses œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues, dont le coréen, le japonais, l’anglais, le français, le vietnamien, l’indonésien, le birman et le thaï.
Œuvres principales
Le Livre et l’Épée (書劍恩仇錄 / 书剑恩仇录), publié en 1955 dans le Sin Wan Pao
L’Épée tachée de sang royal (碧血劍 / 碧血剑), paru en 1956 dans le Hong Kong Commercial Daily
La Légende du héros chasseur d’aigles (射鵰英雄傳 / 射雕英雄传), 1957, Hong Kong Commercial Daily
Le Renard de la montagne des neiges (雪山飛狐 / 雪山飞狐), premier épisode dans le Ming Pao en 1959
Le Justicier et l’Aigle mythique (神鵰俠侶 / 神雕侠侣), 1959
Autres aventures du renard (飛狐外傳 / 飞狐外传), 1960
Vers l’Ouest sur un cheval blanc (白馬嘯西風 / 白马啸西风), Ming Pao, 1961
La Danse de l’épée (鴛鴦刀 / 鸳鸯刀), Ming Pao, 1961
L’Épée céleste et le Sabre du dragon (倚天屠龍記 / 倚天屠龙记), Ming Pao, 1961
Le Secret fatal (連城訣 / 连城诀), Southeast Asia Weekly, 1963
Demi-dieux et semi-démons (天龍八部 / 天龙八部), 1963
La Ballade des paladins (俠客行 / 侠客行), 1965
Le Vagabond au sourire fier (笑傲江湖), Ming Pao, 1967
Le Cerf et le Tripode (鹿鼎記 / 鹿鼎记), 1969–1972
Nouvelle
L’Épée de la fille de Yue – T: 越女劍 S: 越女剑 (1970)
Analyse de l’œuvre
Trilogie et temporalité
La trilogie du « Héros chasseur d’aigles » est composée de La Légende du héros chasseur d’aigles, Le Justicier et l’aigle mythique et L’Épée céleste et le sabre du dragon. À cette saga est rattaché, dans une certaine mesure, Demi-dieux et semi-démons. Par ailleurs, certains personnages du Livre et l’épée réapparaissent dans Le Renard de la montagne des neiges et Nouvelles Aventures du renard.
L’Épée de la fille de Yue se déroule au VIᵉ siècle av. J.-C., à la transition entre les périodes des Printemps et Automnes et des Royaumes combattants. Quant à Demi-dieux et semi-démons et à la trilogie du Héros chasseur d’aigles, ils forment une vaste fresque historique centrée sur la dynastie Yuan : l’intrigue commence au XIᵉ siècle, sous les Song du Nord, et se poursuit de génération en génération jusqu’au XIVᵉ siècle, à la veille de l’avènement des Ming.
D’autres romans s’inscrivent à différentes époques :
Le Redresseur de torts au XVIᵉ siècle,
L’Épée tachée de sang royal et Le Cerf et le tripode au XVIIᵉ siècle,
Le Livre et l’épée ainsi que les deux Renards au XVIIIᵉ siècle,
Le Secret fatal au XIXᵉ siècle.
Le Vagabond au sourire fier ne précise pas son époque, l’auteur ayant voulu en faire une allégorie. Néanmoins, plusieurs indices situent l’action sous les Ming, tandis que les adaptations cinématographiques la replacent souvent sous le règne de l’empereur Wanli.
Enfin, Jin Yong a composé un poème mnémotechnique réunissant les premiers caractères de ses quatorze romans :
Chinois traditionnel : 飛雪連天射白鹿 笑書神俠倚碧鴛
On peut le traduire ainsi : « La neige tombe sans fin, un cerf blanc est abattu ; [quelqu’un], adossé à un canard de jade bleu, sourit en écrivant les aventures des chevaliers extraordinaires. »
Éditions et réception
De nombreuses œuvres de Jin Yong furent longtemps censurées, aussi bien en Chine continentale qu’à Taïwan. Les autorités communistes comme nationalistes y voyaient chacune une critique voilée et un appui à l’adversaire politique. Durant cette période, les lecteurs n’avaient accès qu’à des éditions piratées, souvent modifiées.
Entre 1970 et 1980, l’auteur entreprit une révision complète de ses romans et publia une première version intégrale, appelée depuis l’ancienne édition. En 1979, la collection authentique fut éditée à Taïwan par Yuenching Publishing House (遠景出版社). En Chine populaire, la publication officielle commença en 1980, dans le magazine Wulin (武林) de Guangzhou. Deux éditions en caractères simplifiés suivirent :
1994 : Sanlian Shudian (三联书店), Pékin,
1995 : Minheshe Singapore-Malaysia (明河社星马分公司).
Une dernière révision eut lieu entre 1999 et 2006, donnant naissance à la nouvelle édition, enrichie d’annotations où Jin Yong répond aux critiques sur ses libertés prises avec l’histoire.
Les passionnés de son œuvre, souvent eux-mêmes amateurs de kung-fu, se sont rassemblés en clubs, puis sur des forums en ligne. Le premier « jinyongologue » fut son ami Ni Kuang, écrivain de science-fiction. Même Deng Xiaoping a reconnu son intérêt pour ces romans.
En 2004, les Éditions éducatives populaires (人民教育出版社) de Chine inclurent un extrait de Demi-dieux et semi-démons dans un manuel scolaire pour le secondaire, malgré les critiques dénonçant une littérature jugée « irréaliste et violente ». Une initiative similaire eut lieu à Singapour pour l’enseignement en chinois.
Parmi les admirateurs célèbres de Jin Yong figurent Deng Xiaoping, Jack Ma et Xi Jinping.
Thèmes
Le nationalisme occupe une place centrale dans l’œuvre de Jin Yong. Ses récits mettent fréquemment en scène la résistance contre des envahisseurs étrangers — Khitans, Jurchens-Mandchous ou Mongols. Cependant, l’auteur se distingue d’un chauvinisme exclusivement Han : il accorde une place importante à des personnages issus des minorités ethniques chinoises, souvent représentés de manière positive. Ainsi, dans La Légende du héros chasseur d’aigles, Genghis Khan et son fils apparaissent comme des figures nobles, supérieures aux fonctionnaires corrompus de la dynastie Song. De même, dans Le Cerf et le tripode, l’empereur mandchou Kangxi est présenté comme un héros chinois à part entière. Le protagoniste de Demi-dieux et semi-démons, quant à lui, incarne le déchirement identitaire entre ses origines khitanes et han.
Les romans de Jin Yong sont également traversés par de multiples références à la culture traditionnelle chinoise : la médecine et l’acupuncture, les arts martiaux (wushu), la musique, la calligraphie, le jeu de weiqi (go), l’art du thé, mais aussi les grands courants philosophiques et spirituels que sont le confucianisme, le bouddhisme et letaoïsme.
Héros
Contrairement aux romans traditionnels de kung-fu, où les protagonistes apparaissent d’emblée comme des maîtres accomplis, Jin Yong choisit de présenter ses héros dès leur adolescence et décrit minutieusement leur formation. Une autre originalité réside dans l’importance qu’il accorde aux héroïnes, certaines étant même des personnages principaux. Il introduit également des figures historiques réelles dans ses récits.
Ses héros incarnent les idéaux confucéens : fidélité au souverain, respect des liens familiaux, loyauté. Le concept de la face y est aussi déterminant. Toutefois, Jin Yong s’autorise quelques entorses, notamment pour explorer des histoires d’amour que la morale traditionnelle aurait réprouvées, comme celle de Yang Guo et Xiaolongnü dans Le Retour du héros chasseur d’aigles. À l’inverse, son dernier roman, Le Cerf et le tripode, rompt avec ces codes en mettant en scène un anti-héros : un enfant de bordel, paresseux, intéressé et indifférent aux convenances.
Parmi les groupes de personnages emblématiques figurent les cinq maîtres wujue (五絕), ou « Cinq excellences », issus de la saga du Héros chasseur d’aigles. Liés chacun à un des cinq orients, ils sont d’abord :
Huang Yaoshi, l’« Hérétique de l’Est » (東邪),
Ouyang Feng, le « Poison de l’Ouest » (西毒),
Duan Zhixing, l’« Empereur du Sud » (南帝),
Hong Qigong, le « Mendiant du Nord » (北丐),
Wang Chongyang, le « Devin du Centre » (中神通).
Plus tard, cette liste évolue :
Yang Guo, la « Folie de l’Ouest » (西狂),
Yideng, le « Moine du Sud » (南僧),
Guo Jing, le « Héros du Nord » (北俠),
Zhou Botong, le « Garnement du Centre » (中頑童).
Comme dans tout roman d’arts martiaux, les combattants appartiennent à des écoles. Dans l’univers de Jin Yong, Shaolin et Wudang occupent une place majeure. D’autres factions sont religieuses, tel le Culte de la lumière (Mingjiao), ou issues de son imagination, comme la célèbre Secte des mendiants (丐幫/丐帮).
Enfin, un personnage mystérieux traverse l’ensemble de l’œuvre : Dugu Qiu Bai (獨孤求敗). Bien qu’il soit évoqué dans Le Justicier et l’aigle mythique, Le Vagabond au sourire fier et Le Cerf et le tripode, il n’apparaît jamais directement.
Éditions françaises
Traductions françaises des œuvres de Jin Yong publiées chez Librairie You-Feng
La Légende du héros chasseur d’aigles
Tome 1, trad. Jiann-Yuh Wang (2004)
Tome 2, trad. Jiann-Yuh Wang (2005)
Le Justicier et l’Aigle mythique
Tome 1, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2013)
Tome 2, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2013)
Tome 3, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2014)
Tome 4, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2014)
Tian Long Ba Bu (Demi-dieux et semi-démons)
Tome 1, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2016)
Tome 2, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2017)
Tome 3, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2018)
Tome 4, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2018)
Tome 5, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2020)
La Ballade des Paladins
Tomes 1 & 2, trad. Philippe Denizet (2017)
Adaptations au cinéma
1971 : La Rage du tigre de Chang Cheh
1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre de Chu Yuan
1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre 2 de Chu Yuan
1980 : A Deadly Secret de Mou Tun-fei
1993 : Le Poison et l’Épée de Poon Man-kit (zh)
1994 : Les Cendres du temps de Wong Kar-wai
2023 : Sakra, la légende des demi-dieux de Donnie Yen
Sammo Hung, de son vrai nom Hung Kam-bo, (洪金寶, né le à Hong Kong) est un artiste martial, acteur, réalisateur, chorégraphe et producteur hongkongais. Il est connu pour son travail sur de nombreux films d’arts martiaux et films d’actions hongkongais. Il a de plus chorégraphié des combats en collaboration avec entre autres Jackie Chan, King Hu ou John Woo, et a fait partie des Lucky Stars dans les années 1980 et 1990.
Hung est un des artisans de la Nouvelle Vague hongkongaise des années 1980, ayant aidé à réinventer les films de genre d’arts martiaux et à créer les fictions de type jiangshi. Il est largement crédité pour avoir aidé nombre de ses compatriotes, les faisant démarrer dans l’industrie du film hongkongaise en leur donnant des rôles dans les films qu’il a produits, ou en les embauchant dans les équipes de production.
Il est courant pour les Chinois de s’adresser à des aînés ou à des personnes influentes en utilisant un titre différent du nom officiel, marquant la familiarité et/ou le respect. Jackie Chan, par exemple, est souvent appelé « Da Goh » (大哥), que l’on peut traduire par « grand frère ». C’est aussi comme cela qu’on se réferrait à Sammo Hung, jusqu’à la réalisation du film Le Marin des Mers de Chine qui réunit les deux acteurs. Hung étant le plus âgé des « frères » du kung-fu et le premier à laisser son empreinte dans cette industrie, il lui a été attribué le nom de « Da Goh Da » (大哥大) pouvant signifier « grand-grand frère », ou « le plus grand grand frère ».
Débuts
Petit-fils de l’actrice de films d’arts martiaux Chin Tsi-ang, son nom de « Sammo » (parfois écrit « Samo ») vient du surnom « San-mao » (« trois cheveux ») que lui avait donné sa mère. Il étudie à l’Académie d’étude du théâtre chinois de Hong Kong avec comme compagnons Jackie Chan, Yuen Biao, Corey Yuen, Yuen Wah, Yuen Miu, Yuen Tak et Yuen Choi, membres des Seven Little Fortunes.
Blessé lors d’un entraînement, il est contraint de quitter l’école et de rester immobilisé assez longtemps. Il a été marié à Jo Yun-ok de 1973 à 1994 et a eu quatre enfants, Timmy en 1974, Jimmy en 1977, Sammy en 1979 et Stephanie en 1983. En 1995 il se marie à l’actrice chinoise Joyce Godenzi.
Il devient connu en France uniquement pour avoir interprété le rôle de Sammo Law, dans la série télévisée Le Flic de Shanghaï.
La ville d’origine des Hung est Ningbo, située au nord-est de la province du Zhejiang. Nés à Hong Kong, ses deux parents étaient stylistes pour l’industrie locale de cinéma. La garde de Sammo fut confiée à ses grands-parents : sa grand-mère, archétype de l’actrice de films d’arts martiaux était Chin Tsi-hang, et son grand-père était le réalisateur Hung Chung-ho.
Chin Tsi-ang (錢似鶯, 22 février 1909 – 15 octobre 2007)
Sammo Hung rejoint l’Académie d’étude du théâtre chinois à Hong Kong en 1961. Il fut inscrit pour une durée de sept ans, à partir de l’âge de neuf ans, après que ses grands-parents eurent entendu parler de l’école par des amis. L’école de théâtre était à l’époque tenue par le directeur Yu Jim-yuen. Hung adopta alors un caractère du nom de son sifu pour son pseudonyme, « Chu Yuen-lung ». Sammo Hung devint membre des Seven Little Fortunes et établira une saine compétition avec l’un des plus jeunes élèves, « Yuen Lo », après avoir martyrisé celui-ci. Par la suite, « Yuen Lo » deviendra la star internationale Jackie Chan.
À l’âge de 14 ans, Sammo Hung fut sélectionné par un professeur qui avait des relations dans l’industrie du cinéma de Hong-Kong pour réaliser des cascades dans un film. Cette brève incursion dans le monde du cinéma piqua sa curiosité et il s’intéressa alors plus particulièrement au maniement des caméras.
Il fut repéré par le grand producteur Raymond Chow qui le fit travailler au sein de sa maison Golden Harvest. Il joua divers rôles secondaires, mais se fit surtout connaître et reconnaître pour ses chorégraphies martiales, son sens du combat spectaculaire et rythmé qui le fit croiser la route de Bruce Lee, avec lequel il joua d’ailleurs dans une des scènes de combat d’Opération Dragon.
Yuen Biao, Raymond Chow, Jackie Chan et Sammo HungC’est avec Le Moine d’Acier (1977) qu’il put passer à la réalisation.
Maturité
Trois films au moins feront date dans l’histoire du cinéma de kung-fu : Le Moine d’Acier (1977), Warriors Two (1978), qui bâtit une fiction autour du style Wing chun, et Prodigal Son (1981).
Son style est présenté comme combinant les héritages du kung-fu et de l’opéra chinois. Il associe également d’une façon assez imprévisible un ton comique, voire grotesque, et la violence la plus crue (pour exemple : la scène de viol dans Le Moine d’Acier). Les combats sont parfois d’une grande virtuosité mais aussi d’une certaine inventivité, qui tranche avec le tout venant des films d’arts martiaux (voir la scène d’affrontement entre des tueurs et le garde du corps du maire dans Warriors Two).
Il cumule souvent les rôles d’acteur (principal ou secondaire), de scénariste, chorégraphe, cinéaste et producteur : homme orchestre qui souhaite par-là imprimer sa marque propre dans le cinéma de kung-fu. Sammo Hung offrira de fait, en plus de combats savamment troussés, de jolies trouvailles visuelles (le maître de Wing chun filmé en plongée en train de s’entraîner dans une forêt de bambou, ou le vilain banquier aspergé de farine, et transformé d’un coup en un acteur de théâtre dans Warriors Two).
Il tournera encore quelques films, mais participera surtout à de nombreuses productions en tant qu’acteur, co-scénariste ou chorégraphe.
Anecdote
Contrairement à la plupart des artistes martiaux de premier plan au cinéma, Sammo Hung est d’une corpulence assez forte et donc souvent caricaturé avec des formes généreuse comme sur cette affiche Enter the Fat Dragon (肥龍過江) sorti en 1978. Le film est principalement une parodie de celui de Bruce Lee sorti en 1972, la Voie du Dragon, et une satire de la Bruceploitation, phénomène apparu durant les années 1970.
Filmographie
en tant que Réalisateur
1977 : Le Moine d’Acier
1978 : Warriors Two
1978 : Enter the Fat Dragon
1979 : Le Maître intrépide
1980 : The Victim
1980 : L’Exorciste chinois
1982 : Carry on Pickpocket
1982 : Prodigal Son
1983 : Le Gagnant
1984 : The Owl vs. Bumbo
1984 : Soif de justice
1986 : Le Flic de Hong Kong
1986 : First Mission
1986 : Le Flic de Hong Kong 2
1986 : Shanghaï Express
1987 : Eastern Condors
1988 : Spooky
1988 : Dragons Forever
1989 : Pedicab Driver
1990 : Panthyhose Heroes
1991 : Slickers vs Killers
1992 : Moon Warriors
1993 : Blade of Fury
1995 : Don’t Give A Dam
1997 : Mister Cool
1997 : Il était une fois en Chine 6 : Dr Wong en Amérique
2016 : The Bodyguard
Directeur des combats : 77 films
1970 : Brothers Five 1972 : Hapkido 1973 : L’Auberge du printemps
en tant qu’Acteur
1961 : Education of Love
1962 : The Birth of Yue Fei 1962 : Big and Little Wong Tin Bar
1966 : Eighteen Darts (Part 1), The 1966 : Eighteen Darts (Part 2), The
1968 : The Bells of Death 1968 : Death Valley
1969 : The Fragrant Sword 1969 : Dragon Swamp 1969 : The Devil Warrior 1969 : Mad, Mad Sword
1969 : The Swordmates 1969 : The Golden Sword 1969 : The One-armed Magic Nun
1970 : The Eagle’s Claw 1970 : Miss Judoka règle ses comptes au karaté (Wrath of the Sword)
1971 : Les 8 Invincibles du kung fu(The Invincible Eight) 1971 : Les Griffes de jade 1971 : The Angry River
1971 : The Crimson Charm 1971 : The Fast Sword 1971 : Swordsman at Large 1971 : A Touch of Zen
1971 : L’Ombre du fouet
1972 : Bandits from Shantung 1972 : The Devil’s Mirror 1972 : La Déchaînée de Shanghai(Lady Whirlwind) 1972 : Dynamique Dragon contre boxeurs chinois(Hapkido) 1972 : Fugitive, The
1973 : Rendezvous of Warriors, The 1973 : Opération dragon 1973 : The Devil’s Treasure 1973 : Le Tigre noir du karaté 1973 : Life for Sale
1974 : Bloody Ring 1974 : The Skyhawk 1974 : Manchu Boxer 1974 : Stoner se déchaîne à Hong Kong (en) 1974 : Tournament, The 1974 : Games Gamblers Play
1975 : Young Rebel, The
1975 : All in the Family 1975 : Pirates et Guerriers 1975 : Association, The 1975 : Hong Kong Superman 1975 : My Wacky, Wacky World 1975 : L’Homme de Hong Kong
1976 : La Légende de l’Himalaya 1976 : Hand of Death 1976 : Double Crossers, The 1976 : Traitorous 1976 : End of Wicked Tiger
1977 : Shaolin Plot, The 1977 : Le Moine d’Acier 1977 : Broken Oath
1978 : Le Jeu de la mort 1978 : Enter the Fat Dragon 1978 : Dirty Tiger, Crazy Frog 1978 : Warriors Two 1978 : Filthy Guy
1979 : Les Deux Frères justiciers 1979 : Le Maître intrépide 1979 : Odd Couple 1979 : Le Héros magnifique
1980 : Victim, The 1980 : By Hook or by Crook 1980 : Two Toothless Tigers
1990 : She Shoots Straight 1990 : Pantyhose Hero 1990 : L’Exorciste chinois 2 1990 : The Fortune Code 1990 : Shanghai, Shanghai (en) 1990 : Skinny Tiger and Fatty Dragon 1990 : License to Steal 1990 : Island of Fire
1991 : Le Point de non retour 1991 : Daddy, Father, Papa 1991 : Gambling Ghost 1991 : Tantana, The 1991 : My Flying Wife 1991 : The Banquet 1991 : Slickers Vs Killers
1992 : Ghost Punting 1992 : Lover’s Tear
1993 : Blade of Fury 1993 : Evil Cult (The Kung Fu Cult Master) 1993 : Painted Skin 1993 : King Swindler
1995 : Don’t Give A Damn
1996 : Somebody Up There Likes Me 1996 : How to Meet the Lucky Stars 1996 : Ah Kam
1997 : Mister Cool
1998 : Pale Sky, The 1998-2000 : Le Flic de Shanghaï (Martial Law) : Sammo Law
1999 : Demain à la une (Early Edition) Saison 3 épisode 22 (Martial Law) : Sammo Law (Crossover avec Le Flic de Shanghaï)[7]