Yanluowang (閻羅王)

YANLUOWANG ROI DES ENFERS Vision de l’Enfer dans la philosophie Chinoise 地獄

Selon les croyances chinoises, « les Enfers » (地獄/ou « Prisons terrestres »), sont au nombre de dix et sont gouvernés par dix juges, que l’on appelle les « Rois Yama des dix Tribunaux » (十殿閻羅王), ou plus simplement les « Dix Rois » (十王/ »ShiWang« ), sans autre désignation. Chacun d’eux est le maître d’un enfer particulier, où, comme dans les « cercles de Dante », on punit exclusivement certaines fautes déterminées par des châtiments fixés.
C’est le Bouddhisme qui a fourni le fond du tableau du monde infernal, et il a apporté avec lui l’antique dieu des morts indo-iranien, « Yama » (閻羅王/ »YanLuo Wang » en chinois), en sorte qu’aujourd’hui, presque oublié dans ses pays d’origine, il a ses statues dans d’innombrables temples de Chine. Le monde des morts tel que se l’était représenté la vieille religion chinoise était trop vague, et ce qu’on en savait était trop aristocratique pour que la conception toute morale des enfers bouddhiques et leurs descriptions précises n’en prissent pas la place rapidement. Dès le VIe siècle de notre ère, la croyance nouvelle était si populaire que, lorsque mourut « Han Qin », un ministre de l’empereur des « Sui » (隋朝/592), le bruit se répandit qu’il était devenu le Roi Yama dans les enfers.

« Enfer des pluies d’aiguilles » (針雨地獄).

Si les livres bouddhiques apportaient une vue d’ensemble des enfers, ils variaient considérablement sur les détails. En particulier ils ne s’accordent pas sur le nombre et la disposition des lieux de supplice :

  • Suivant certains, il y a huit enfers chauds et huit enfers froids;
  • Suivant d’autres, il y a en tout dix huit enfers;
  • D’autres déclarent qu’il y en a huit grands, de chacun desquels dépendent seize petits, ce qui fait en tout cent trente-six enfers, etc.

Ces divergences ne contentèrent pas les Chinois, gens positifs, qui tenaient à être fixés exactement sur le monde infernal où il leur faudrait aller habiter un jour et à se familiariser d’avance avec tout ce qui s’y passe. Aussi y a t il longtemps que les Taoïstes, en copiant les grandes lignes de l’organisation des enfers bouddhiques, ont fixé le nombre des juges infernaux à dix (les souverains des huit enfers, plus un roi qui juge à l’entrée et répartit les âmes entre les différents lieux de supplice, et un autre roi qui juge à la sortie et répartit les âmes par les différentes voies de la « transmigration »), et leur système a été adopté dans un livre bouddhique maintenant perdu, mais qui fut en son temps très populaire, un faux du reste, oeuvre d’un bonze de « ChengDu » (成都), le « Livre des Dix Rois » (王經/ »ShiWang Jing »). Aujourd’hui, c’est d’ouvrages d’édification analogues modernes que les gens du peuple et en général tous ceux qui ne sont pas des religieux réguliers soit bouddhistes, soit taoïstes, tirent la plupart de leurs notions sur les enfers et des juges infernaux : le plus complet est le « YuLi ChaoZhuan » (玉曆鈔傳), qui décrit en détail les enfers et leurs subdivisions. Un autre ouvrage, également très répandu, raconte la descente aux enfers d’un jeune lettré de vie pure arrêté à tort, ses conversations avec les rois infernaux, les scènes qu’il lui fut permis de voir et finalement son renvoi sur terre, où il revint à la vie après plusieurs jours de mort apparente. Il faut y ajouter le chapitre du célèbre roman le « Voyage en Occident » (西遊記), où est racontée la descente aux enfers de l’empereur « TaiZong des Tang » (唐太宗).               

« Enfer du Pilon » (碓捣地狱).

Le premier des Dix Rois est non seulement le souverain du premier enfer, mais aussi le chef des neuf autres rois, et le maître suprême du monde infernal, naturellement sous la dépendance de « l’Auguste de Jade » (玉皇大帝), et de son régent terrestre le « Grand Empereur du Pic de l’Est » (東嶽大帝). C’était, primitivement, dit on, « Yama » lui-même, ou « YanLuo Wang » ou « YanWang », comme son nom est prononcé en chinois, qui jadis occupait cette place. Mais il se montrait trop miséricordieux envers les criminels qui lui arrivaient : il leur permettait trop souvent de retourner sur terre quelques jours pour accomplir de bonnes œuvres et racheter ainsi leurs fautes, en sorte que les autres juges ne voyaient plus jamais personne se présenter à leur tribunal et que les méchants n’étaient pas punis. L’Auguste de Jade, pour le châtier, le dégrada de son rang suprême et l’envoya gouverner le cinquième enfer.

« Enfer des Chars aux Roues ardentes » (火輪車崩地獄).

Actuellement, c’est « QinGuang Wang » (秦廣王) qui remplit cet office. C’est à lui que les morts sont amenés en premier lieu; Il examine l’ensemble de leurs fautes, et les âmes pour lesquelles il trouve que mérites et démérites se compensent sont renvoyées renaître en ce monde sans qu’il leur soit infligé de peines. Pour celles des coupables, il les fait conduire sur la « Terrasse du Miroir des Péchés » (孽鏡台/ »NieJing Tai ») où leur apparaissent toutes leurs victimes, êtres vivants qu’ils ont mis à mort. Ensuite, elles sont menées aux autres rois qui doivent, chacun à leur tour, les juger et les châtier. C’est aussi lui qui renvoie sur terre, comme les démons affamés, les âmes des suicidés, jusqu’à ce que soit achevé le temps de vie qui leur était alloué par le Ciel et qu’elles ont raccourci d’elles mêmes, à moins qu’elles n’aient une excuse sérieuse à présenter, loyalisme envers le prince, piété filiale, chasteté pour les jeunes filles et les veuves. A leur retour, elles sont expédiées à la « Ville des Morts Vaines » (枉死城/ »WangSi Cheng »), dont on ne sort jamais pour renaître. Cependant on croit couramment qu’elles obtiendront de pouvoir revenir naître sur terre, quand elles auront trouvé un remplaçant : c’est pourquoi les âmes des noyés cherchent à faire noyer ceux qui passent la rivière, les âmes des pendus à persuader de se pendre tous ceux qui sont à leur portée, etc. On croit généralement aussi, bien que tous les tracts religieux, aussi bien taoïstes que bouddhistes, fassent ce qu’ils peuvent pour déraciner cette croyance, que le même sort attend non seulement les suicidés, mais tous les morts par accident même involontaire. Le premier roi est le grand juge, mais il ne châtie directement personne. Cependant il garde quelque temps les religieux malhonnêtes qu’il fait enfermer dans un cachot obscur et à qui il impose de terminer la récitation de toutes les prières qu’ils ont négligées pendant leur vie après s’être engagées à les dire.

« QinGuang Wang » (秦廣王), premier Roi des Enfers.

Le deuxième roi, « ChuJiang Wang » (楚江王), châtie les entremetteurs et les entremetteuses malhonnêtes (on sait que ce sont des intermédiaires absolument nécessaires pour qu’un mariage soit valable en Chine), les dépositaires infidèles, les médecins ignorants, ceux qui ont blessé ou mutilé des personnes ou des animaux, etc. Dans les seize sous enfers particuliers qu’il a sous sa juridiction, les châtiments sont très variés. Il y a un bagne des « Affamés » (餓鬼/les « pretas » bouddhiques), en face duquel on a mis par symétrie un bagne des Assoiffés; Il y en a d’autres où les morts sont dépecés comme des animaux de boucherie, où ils sont dévorés par des bêtes fauves, où ils sont liés à une colonne ardente, où ils sont ensevelis dans un étang de glace, etc.

« ChuJiang Wang » (楚江王), deuxième Roi des Enfers.

Dans le troisième enfer, « SongDi Wang » (宋帝王) châtie les mandarins prévaricateurs et tous ceux qui ont mal agi envers leurs supérieurs, femmes acariâtres avec leurs maris, esclaves qui ont nui à leurs patrons, employés déloyaux, condamnés qui ont échappé à la justice, et aussi les faussaires, les calomniateurs, ceux qui vendent le terrain de sépulture de famille. Aux uns on broie les genoux, aux autres on arrache le cœur ou les yeux, ou on coupe leurs pieds, ou leurs mains; D’autres sont suspendus la tête en bas, d’autres écorchés, ou encore ensevelis dans la vermine, etc.

« SongDi Wang » (宋帝王), troisième Roi des Enfers.

Le quatrième enfer, celui de « WuGuan Wang » (五官王), est celui où l’on punit les riches avares qui ne font pas l’aumône, ainsi que les gens qui, connaissant les recettes pour guérir les maladies, ne les font pas connaître; Les fraudeurs, faux monnayeurs, fabricants de faux poids et mesures, ceux qui déplacent les bornes des champs, les blasphémateurs, ceux qui volent dans les pagodes, etc. Les damnés sont emportés par un torrent, ou ils sont agenouillés sur des bambous aiguisés, ou ils doivent rester assis sur des pointes. Certains sont vêtus d’habits de fer, d’autres sont écrasés sous des poutres ou des rochers, d’autres sont ensevelis vivants, et à d’autres on fait manger de la chaux vive ou des drogues bouillantes. Là se trouve aussi le Lac de Sang Fétide, où sont plongées les femmes mortes en couches pour ne jamais en sortir; La croyance populaire est plus dure que les théories bouddhiques et taoïques qui essaient en vain de lutter contre elle, et on essaie parfois de la justifier en expliquant que, pour mourir en couches, il faut qu’une femme ait commis des crimes très graves, sinon dans cette vie, au moins dans une vie antérieure.

« WuGuan Wang » (五官王), quatrième Roi des Enfers.

Le cinquième enfer est celui du « Roi Yama, YanLuo Wang » (閻羅王). C’est là que sont châtiés les plus grands péchés religieux, mise à mort d’êtres vivants, incrédulité, destruction de livres de piété, etc. Les religieux qui ont manqué à leurs vœux, et surtout les chasseurs, les pêcheurs, les bouchers sont punis là; En ces lieux, ils reçoivent également les châtiments liés à la luxure, la séduction, le rapt et tout ce qui touche à la prostitution, etc. Les coupables sont d’abord envoyés à la « Terrasse d’où l’on regarde vers son village » (望鄉台/ »WangXiang Tai ») : de là, ils voient les malheurs qui ont fondu sur leur famille depuis leur mort et dont la cause est dans les démérites qu’ils ont accumulés. Puis ils sont conduits chacun dans un des seize sous enfers particuliers, où les uns, assis sur un siège de fer et liés à une colonne de fer, ont la poitrine ouverte, le cœur arraché, coupé en morceaux et jeté aux bêtes, tandis que d’autres sont coupés en morceaux sous un grand tranchoir, etc.

« YanLuo Wang » (閻羅王), cinquième Roi des Enfers.

Dans le sixième enfer, « BianCheng Wang » (卞城王) punit tous les sacrilèges : ceux qui maudissent le ciel, la terre, le vent ou la pluie, le chaud ou le froid, ceux qui manquent de respect aux dieux, fondent leurs statues pour en faire des sapèques ou en vendre le métal, déposent des ordures près des temples ou tournés vers la « Grande Ourse » (北斗), qui tissent ou impriment sur des étoffes d’usage profane les noms des dieux ou simplement des dragons ou des phénix, etc. Ceux qui conservent des livres obscènes. Les châtiments consistent à être écrasé par un rouleau, ou scié entre deux planches, ou écorché vif et empaillé; Quelques uns sont plongés dans une mare de boue et d’immondices, d’autres sont rongés par les rats ou dévorés par les sauterelles, et à d’autres on introduit des torches allumées dans la bouche, etc.

« Bian Cheng Wang » (卞城王), sixième Roi des Enfers.

Le septième enfer est celui du « roi du Pic de l’Est » (東嶽大帝), « Taishan wang » (泰山王), le prince héritier « TaiZi » (太子) du Roi Yama. Le nom garde le souvenir d’un temps (aux environs de l’ère chrétienne), où la religion populaire avait fait du Dieu du Pic de l’Est, présidant à la Vie et à la Mort, le souverain d’un monde des morts s’étendant au dessous de sa montagne; Mais ce n’est qu’une survivance onomastique car actuellement, le roi du septième enfer est considéré, malgré la ressemblance des titres, comme une divinité toute différente. C’est lui qui châtie ceux qui violent les sépultures, qui vendent ou mangent de la chair humaine, ou l’utilisent pour faire des médicaments, ceux qui vendent leur fiancée comme esclave, etc. Les uns sont plongés dans des chaudières d’huile bouillante, d’autres sont dévorés par les bêtes : des chiens leur rongent les jambes; On leur arrache la peau pour la donner à manger aux cochons, des vautours les dévorent, des mules les foulent aux pieds, à d’autres les démons leur ouvrent le ventre pour en sortir les intestins, etc.

« TaiShan Wang » (泰山王), septième Roi des Enfers.

Dans le huitième enfer, celui du « Pingdeng Wang » (平等王), sont punis principalement ceux qui ont manqué à la piété filiale, les damnés sont broyés sous des roues de char; On leur arrache la langue et sont plongés dans la fosse des latrines; On leur enfonce également des clous dans la tête et sont dépecés en dix mille morceaux, etc.

« PingDeng Wang » (平等王), huitième Roi des Enfers.

Le neuvième enfer, domaine du roi de « DuShi Wang » (都市王), est celui des incendiaires, des avorteurs, des peintres ou écrivains obscènes, et de ceux qui regardent ou lisent leurs œuvres. Parmi ses seize petits enfers, il y en a où les âmes sont dévorées par des guêpes, des fourmis, des scorpions, des serpents; Dans d’autres, elles sont moulues dans une meule à grain ou leur tête est cuite à l’étuvée par des démons. C’est aussi de ce roi que dépend la « Ville des Morts par Accident », où sont envoyés tous ceux qui se sont donné la mort sans raison; Leur châtiment consiste à renouveler éternellement leur suicide et à ne jamais renaître. Là aussi sont reléguées toutes les âmes qui, ayant commis des crimes graves aux enfers, sont punies de mort et, après exécution, cessent d’être des âmes pour devenir des « ombres d’âmes », incapables de renaître. La Ville des Morts par Accident est un lieu dont nul ne sort : quiconque y est enfermé n’a plus, comme les autres damnés, l’espérance de voir un jour finir sa peine et de se réincarner en ce monde.

« DuShi Wang » (都市王), neuvième Roi des Enfers.

Enfin le dixième roi est le celui qui fait tourner la Roue de la transmigration, « ZhuanLun Wang » (轉輪王). De même que le premier, il ne commande à aucun lieu de supplices : c’est lui qui décide des transmigrations à la sortie des enfers. Il a quatre vingts bureaux où d’innombrables employés tiennent les comptes des réincarnations; Comme dans ceux du Pic de l’Est, ce sont des esprits des morts qui en occupent les fonctions. Il juge, d’après les actes commis antérieurement, du sort de l’âme : si elle renaîtra homme ou animal, quel sera son rang, son bonheur, etc. Puis l’âme quittant le tribunal du Roi est conduite devant « Dame Meng » (孟婆), vieille femme qui fabrique le Bouillon d’Oubli. Elle vécut sous la « dynastie des Han » (漢朝) et qui, ayant refusé de se marier et ayant pratiqué toute sa vie les interdictions de tuer des êtres vivants et de manger des aliments gras, obtint l’immortalité et fut installée à la sortie des enfers pour y remplir cette fonction. Elle habite un grand bâtiment, avec une salle principale, où elle se tient comme à un tribunal, et de nombreuses salles secondaires; C’est dans celles ci que les bols de bouillon sont préparés d’avance. Des démons séparent les esprits des hommes de ceux des femmes, puis ils les font boire de gré ou de force, de façon que toute mémoire des enfers soit abolie au moment de retourner sur terre pour y renaître sous une forme quelconque. Le bol de bouillon avalé, l’âme est dirigée vers le « Pont NaiHe » (奈何橋), où deux démons l’attendent pour la jeter dans les eaux tumultueuses du « Fleuve de Sang Déferlant » (血河洶湧) afin qu’elle renaisse ailleurs.

« ZhuanLun Wang » (轉輪王), dixième Roi des Enfers.

De grandes peintures murales représentent dans les temples bouddhiques la « Roue de la Naissance et de la Mort » (生死輪) : c’est un tableau où sont figurées les renaissances parmi les diverses espèces d’êtres vivants, en rétribution des actes bons ou mauvais accomplis dans la ou les existences précédentes, que l’on appelle « les six voies » (六道). D’après la plupart des livres bouddhiques, il y a six voies des naissances, dont trois bonnes voies : naissance parmi les dieux (grands mérites), parmi les hommes (mérites moyens), parmi les « Asuras » (阿修羅/faibles mérites), et trois mauvaises voies, dont la naissance aux enfers (grands démérites), parmi les « démons affamés » (餓鬼/démérites moyens), parmi les animaux (démérites faibles).

« Enfer du dépeçage » (剝皮地獄).

« Il faut faire un cercle en forme de roue. Au milieu, placez l’essieu, puis faites cinq rayons pour séparer les représentations des cinq voies : en bas de l’essieu l’enfer, et, des deux côtés, les démons affamés et les animaux ; au dessus, il faut peindre les hommes et les dieux. L’essieu doit être enduit de couleur blanche et, sur ce fond, il faut dessiner un Bouddha, et, devant l’image de ce Bouddha, trois formes : un pigeon pour symboliser la convoitise, un serpent pour symboliser la colère, un porc pour symboliser l’ignorance. Sur la jante il faut représenter les douze causes qui produisent la naissance et la mort. En dehors le grand démon « Impermanence », les cheveux épars, la bouche ouverte, les bras étendus, embrassant la Roue. »

 

« Enfer de la pilule de Fer » (鐵丸地獄).

Les peintres chinois se conforment en général au modèle rituel : souvent, cependant, ils tiennent à ce que les tableaux des voies extrêmes se répondent, celui du paradis à la partie supérieure avec ses jardins et ses pavillons où se promènent les dieux, en face de celui de l’enfer à la partie inférieure, avec son tribunal où sont conduits les damnés et ses cours de supplices où ils sont châtiés; Dans ce cas, les tableaux des voies des Démons Affamés et des Animaux sont nécessairement rejetés tous deux d’un même côté pour faire pendant à celui de la voie des Hommes. Mais cette disposition fait souvent place à une division symétrique en six parties, où quelquefois, mais rarement, les Asuras, reprenant leur place, luttant avec les dieux.

 

« Enfer du lit de feu » (火床地獄).

Dans l’imagerie populaire, la division en six voies a pris le dessus, grâce à la disposition symétrique qu’elle permet; Cependant, les six voies sont rarement en conformité avec la tradition bouddhique; A côté des enfers des dieux, des humains et animaux qui ne changent pas, on trouve souvent les Asuras remplacés par les divinités terrestres chinoises et les démons affamés par des mendiants humains; Ou bien les animaux à poil, les oiseaux, les poissons, les insectes sont séparés dans des compartiments spéciaux.

                       YAMA DANS DRAGON BALL 

Le grand roi Enma est un ogre gigantesque à la peau rouge claire, il porte une épaisse barbe noire et a de longs cheveux, noirs également. Il porte un casque à cornes, qu’il ne quitte jamais. Il s’habille toujours avec un costume 2 pièces et ne quitte jamais son bureau. Le grand roi Enma est très impatient et s’énerve très vite, même pour des choses futiles. Malgré cela, il est à l’écoute des gens si ils ont besoin d’aide.

On sait qu’il a déjà quitté son bureau, car il s’est déjà rendu chez Maître Kaio pour se faire entraîner. Cela lui permet de gérer les défunts récalcitrants, comme Raditz qui tentera de combattre le grand roi Enma, sans succès malheureusement pour lui. Selon le pamphlet du film Dragon Ball Z – La super bataille décisive autour de la Terre, son niveau de puissance est de 1.300 et dans le jeu de rôle papier Dragon Ball Z: The Anime Adventure Game, son niveau de puissance est de 2.600.

Dans l’anime, la Princesse Serpent nous apprend quelle a réussi à l’attirer dans son palais il y a des centaines d’années et que depuis, ils se sont mariés.

Jīn Yōng (金庸)

Jīn Yōng (金庸 de son vrai nom Zhā Liángyōng, connu en Occident sous le nom de Louis Cha, est né le 10 mars 1924 à Haining et est décédé le 30 octobre 2018 à Hong Kong. Écrivain chinois de romans de cape et d’épée parmi les plus populaires, nombre de ses œuvres ont été adaptées en films et en séries télévisées.

En 1959, il cofonde le journal Ming Pao à Hong Kong, qu’il dirige comme rédacteur en chef jusqu’en 1993. Ses récits, inspirés de l’histoire chinoise qu’il retravaille librement, sont parfois perçus par ses lecteurs comme de véritables fresques historiques, à l’instar de l’influence d’Alexandre Dumas ou du roman des Trois Royaumes.

 

Biographie

Jin Yong, de son vrai nom Louis Cha, naît le 10 mars 1924 dans le district de Haining, province du Zhejiang, au sein d’une famille de lettrés – son père étant jinshi, lauréat des examens impériaux. Deuxième d’une fratrie de sept enfants, il commence ses études au premier lycée de Jiaxing, dont il est toutefois renvoyé pour avoir rédigé un texte satirique visant le directeur politique, représentant du Kuomintang. Il termine ensuite son cycle secondaire au lycée de Quzhou, puis poursuit ses études supérieures à la faculté des langues étrangères de l’Université Centrale de Chongqing. Rapidement, il change de voie et s’inscrit en droit international à l’université de Soochow à Suzhou, avec l’ambition de devenir diplomate.

En 1947, il débute sa carrière journalistique au Ta Kung Pao de Shanghai, avant d’être transféré l’année suivante à Hong Kong, où il s’installe définitivement. Affecté d’abord à la mise en page et à la correction, il devient ensuite rédacteur adjoint au Hsin Wan Pao. C’est là qu’il rencontre Chen Wentong, connu sous le pseudonyme de Liang Yusheng (梁羽生), pionnier du roman de cape et d’épée moderne. Sous son influence, Jin Yong se lance dans l’écriture. Son premier feuilleton, Le Livre et l’Épée, paraît en 1955. Deux ans plus tard, tout en continuant à écrire, il quitte provisoirement le journalisme pour devenir scénariste dans les studios Great Wall Movie Enterprises Ltd et Phoenix Film Company.

En 1959, il fonde avec son ancien camarade de lycée Shen Pao-sing (沈寶新) le quotidien Ming Pao, dont il sera rédacteur en chef pendant plus de trente ans. Il y publie ses romans en feuilleton ainsi que de nombreux éditoriaux. Sa production est intense : après avoir achevé son dernier roman en 1972, il se consacre à la révision et à l’édition de ses œuvres. Une première édition complète paraît en 1979 et rencontre un immense succès dans le monde sinophone, malgré les censures imposées tant à Taïwan qu’en Chine populaire, où ses récits sont tour à tour interprétés comme des critiques de Mao Zedong ou comme des éloges du communisme. Ses histoires inspireront par la suite films, séries télévisées et, à partir des années 1990, jeux vidéo.

À la fin des années 1970, Louis Cha est nommé au comité chargé de rédiger la Loi fondamentale de Hong Kong, mais il démissionne en 1989 pour protester contre le massacre de Tiananmen. Il rejoint néanmoins, en 1996, le Comité de supervision du retour de Hong Kong à la Chine.

En 1993, il cède ses parts du Ming Pao et prend sa retraite. Sa fortune est alors estimée à 600 millions de dollars HK. Marié trois fois et divorcé deux fois, il est père de quatre enfants : deux fils – dont l’aîné est décédé – et deux filles.

Distinctions

En 1981, Louis Cha est fait officier de l’ordre de l’Empire britannique. Il reçoit ensuite les distinctions de chevalier de la Légion d’honneur en 1992 et de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2004.

Il est professeur honoraire dans plusieurs universités prestigieuses, parmi lesquelles Pékin, Zhejiang, Nankai, Soochow, Huaqiao, Tsing Hua, Hong Kong (littérature chinoise), Colombie-Britannique et Sichuan. Il est également docteur honoris causa de l’université de Hong Kong (sciences sociales), de l’université polytechnique et de l’université ouverte de Hong Kong, de l’université de Colombie-Britannique, de l’université Sōka et de l’université de Cambridge.

Louis Cha est aussi membre honoraire du St Antony’s College d’Oxford, du Robinson College de Cambridge et Wynflete Fellow du Magdalen College d’Oxford. Soucieux d’obtenir un véritable doctorat, il s’inscrit en 2007 au St John’s College de Cambridge pour y préparer un doctorat en histoire chinoise.

 

Œuvre et romans 

Entre 1955 et 1972, l’auteur a publié quatorze romans ainsi qu’une nouvelle, L’Épée de la fille de Yue. Le succès fut considérable : plus de 30 millions d’exemplaires ont été officiellement écoulés, chiffre qui dépasserait les 100 millions en tenant compte des éditions piratées ou diffusées sous le manteau. Ses œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues, dont le coréen, le japonais, l’anglais, le français, le vietnamien, l’indonésien, le birman et le thaï.

Œuvres principales

  • Le Livre et l’Épée (書劍恩仇錄 / 书剑恩仇录), publié en 1955 dans le Sin Wan Pao

  • L’Épée tachée de sang royal (碧血劍 / 碧血剑), paru en 1956 dans le Hong Kong Commercial Daily

  • La Légende du héros chasseur d’aigles (射鵰英雄傳 / 射雕英雄传), 1957, Hong Kong Commercial Daily

  • Le Renard de la montagne des neiges (雪山飛狐 / 雪山飞狐), premier épisode dans le Ming Pao en 1959

  • Le Justicier et l’Aigle mythique (神鵰俠侶 / 神雕侠侣), 1959

  • Autres aventures du renard (飛狐外傳 / 飞狐外传), 1960

  • Vers l’Ouest sur un cheval blanc (白馬嘯西風 / 白马啸西风), Ming Pao, 1961

  • La Danse de l’épée (鴛鴦刀 / 鸳鸯刀), Ming Pao, 1961

  • L’Épée céleste et le Sabre du dragon (倚天屠龍記 / 倚天屠龙记), Ming Pao, 1961

  • Le Secret fatal (連城訣 / 连城诀), Southeast Asia Weekly, 1963

  • Demi-dieux et semi-démons (天龍八部 / 天龙八部), 1963

  • La Ballade des paladins (俠客行 / 侠客行), 1965

  • Le Vagabond au sourire fier (笑傲江湖), Ming Pao, 1967

  • Le Cerf et le Tripode (鹿鼎記 / 鹿鼎记), 1969–1972

 

Nouvelle

  • L’Épée de la fille de Yue – T: 越女劍 S: 越女剑 (1970)

 

Analyse de l’œuvre

Trilogie et temporalité

La trilogie du « Héros chasseur d’aigles » est composée de La Légende du héros chasseur d’aigles, Le Justicier et l’aigle mythique et L’Épée céleste et le sabre du dragon. À cette saga est rattaché, dans une certaine mesure, Demi-dieux et semi-démons. Par ailleurs, certains personnages du Livre et l’épée réapparaissent dans Le Renard de la montagne des neiges et Nouvelles Aventures du renard.

L’Épée de la fille de Yue se déroule au VIᵉ siècle av. J.-C., à la transition entre les périodes des Printemps et Automnes et des Royaumes combattants. Quant à Demi-dieux et semi-démons et à la trilogie du Héros chasseur d’aigles, ils forment une vaste fresque historique centrée sur la dynastie Yuan : l’intrigue commence au XIᵉ siècle, sous les Song du Nord, et se poursuit de génération en génération jusqu’au XIVᵉ siècle, à la veille de l’avènement des Ming.

D’autres romans s’inscrivent à différentes époques :

  • Le Redresseur de torts au XVIᵉ siècle,

  • L’Épée tachée de sang royal et Le Cerf et le tripode au XVIIᵉ siècle,

  • Le Livre et l’épée ainsi que les deux Renards au XVIIIᵉ siècle,

  • Le Secret fatal au XIXᵉ siècle.

Le Vagabond au sourire fier ne précise pas son époque, l’auteur ayant voulu en faire une allégorie. Néanmoins, plusieurs indices situent l’action sous les Ming, tandis que les adaptations cinématographiques la replacent souvent sous le règne de l’empereur Wanli.

Enfin, Jin Yong a composé un poème mnémotechnique réunissant les premiers caractères de ses quatorze romans :

  • Chinois traditionnel : 飛雪連天射白鹿 笑書神俠倚碧鴛

On peut le traduire ainsi :
« La neige tombe sans fin, un cerf blanc est abattu ; [quelqu’un], adossé à un canard de jade bleu, sourit en écrivant les aventures des chevaliers extraordinaires. »

Éditions et réception

De nombreuses œuvres de Jin Yong furent longtemps censurées, aussi bien en Chine continentale qu’à Taïwan. Les autorités communistes comme nationalistes y voyaient chacune une critique voilée et un appui à l’adversaire politique. Durant cette période, les lecteurs n’avaient accès qu’à des éditions piratées, souvent modifiées.

Entre 1970 et 1980, l’auteur entreprit une révision complète de ses romans et publia une première version intégrale, appelée depuis l’ancienne édition. En 1979, la collection authentique fut éditée à Taïwan par Yuenching Publishing House (遠景出版社). En Chine populaire, la publication officielle commença en 1980, dans le magazine Wulin (武林) de Guangzhou. Deux éditions en caractères simplifiés suivirent :

  • 1994 : Sanlian Shudian (三联书店), Pékin,

  • 1995 : Minheshe Singapore-Malaysia (明河社星马分公司).

Une dernière révision eut lieu entre 1999 et 2006, donnant naissance à la nouvelle édition, enrichie d’annotations où Jin Yong répond aux critiques sur ses libertés prises avec l’histoire.

Les passionnés de son œuvre, souvent eux-mêmes amateurs de kung-fu, se sont rassemblés en clubs, puis sur des forums en ligne. Le premier « jinyongologue » fut son ami Ni Kuang, écrivain de science-fiction. Même Deng Xiaoping a reconnu son intérêt pour ces romans.

En 2004, les Éditions éducatives populaires (人民教育出版社) de Chine inclurent un extrait de Demi-dieux et semi-démons dans un manuel scolaire pour le secondaire, malgré les critiques dénonçant une littérature jugée « irréaliste et violente ». Une initiative similaire eut lieu à Singapour pour l’enseignement en chinois.

Parmi les admirateurs célèbres de Jin Yong figurent Deng Xiaoping, Jack Ma et Xi Jinping.

Thèmes

Le nationalisme occupe une place centrale dans l’œuvre de Jin Yong. Ses récits mettent fréquemment en scène la résistance contre des envahisseurs étrangers — Khitans, Jurchens-Mandchous ou Mongols. Cependant, l’auteur se distingue d’un chauvinisme exclusivement Han : il accorde une place importante à des personnages issus des minorités ethniques chinoises, souvent représentés de manière positive. Ainsi, dans La Légende du héros chasseur d’aigles, Genghis Khan et son fils apparaissent comme des figures nobles, supérieures aux fonctionnaires corrompus de la dynastie Song. De même, dans Le Cerf et le tripode, l’empereur mandchou Kangxi est présenté comme un héros chinois à part entière. Le protagoniste de Demi-dieux et semi-démons, quant à lui, incarne le déchirement identitaire entre ses origines khitanes et han.

Les romans de Jin Yong sont également traversés par de multiples références à la culture traditionnelle chinoise : la médecine et l’acupuncture, les arts martiaux (wushu), la musique, la calligraphie, le jeu de weiqi (go), l’art du thé, mais aussi les grands courants philosophiques et spirituels que sont le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme.

Héros

Contrairement aux romans traditionnels de kung-fu, où les protagonistes apparaissent d’emblée comme des maîtres accomplis, Jin Yong choisit de présenter ses héros dès leur adolescence et décrit minutieusement leur formation. Une autre originalité réside dans l’importance qu’il accorde aux héroïnes, certaines étant même des personnages principaux. Il introduit également des figures historiques réelles dans ses récits.

Ses héros incarnent les idéaux confucéens : fidélité au souverain, respect des liens familiaux, loyauté. Le concept de la face y est aussi déterminant. Toutefois, Jin Yong s’autorise quelques entorses, notamment pour explorer des histoires d’amour que la morale traditionnelle aurait réprouvées, comme celle de Yang Guo et Xiaolongnü dans Le Retour du héros chasseur d’aigles. À l’inverse, son dernier roman, Le Cerf et le tripode, rompt avec ces codes en mettant en scène un anti-héros : un enfant de bordel, paresseux, intéressé et indifférent aux convenances.

Parmi les groupes de personnages emblématiques figurent les cinq maîtres wujue (五絕), ou « Cinq excellences », issus de la saga du Héros chasseur d’aigles. Liés chacun à un des cinq orients, ils sont d’abord :

  • Huang Yaoshi, l’« Hérétique de l’Est » (東邪),

  • Ouyang Feng, le « Poison de l’Ouest » (西毒),

  • Duan Zhixing, l’« Empereur du Sud » (南帝),

  • Hong Qigong, le « Mendiant du Nord » (北丐),

  • Wang Chongyang, le « Devin du Centre » (中神通).

Plus tard, cette liste évolue :

  • Yang Guo, la « Folie de l’Ouest » (西狂),

  • Yideng, le « Moine du Sud » (南僧),

  • Guo Jing, le « Héros du Nord » (北俠),

  • Zhou Botong, le « Garnement du Centre » (中頑童).

Comme dans tout roman d’arts martiaux, les combattants appartiennent à des écoles. Dans l’univers de Jin Yong, Shaolin et Wudang occupent une place majeure. D’autres factions sont religieuses, tel le Culte de la lumière (Mingjiao), ou issues de son imagination, comme la célèbre Secte des mendiants (丐幫/丐帮).

Enfin, un personnage mystérieux traverse l’ensemble de l’œuvre : Dugu Qiu Bai (獨孤求敗). Bien qu’il soit évoqué dans Le Justicier et l’aigle mythique, Le Vagabond au sourire fier et Le Cerf et le tripode, il n’apparaît jamais directement.

Éditions françaises

Traductions françaises des œuvres de Jin Yong publiées chez Librairie You-Feng

  • La Légende du héros chasseur d’aigles

    • Tome 1, trad. Jiann-Yuh Wang (2004)

    • Tome 2, trad. Jiann-Yuh Wang (2005)

  • Le Justicier et l’Aigle mythique

    • Tome 1, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2013)

    • Tome 2, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2013)

    • Tome 3, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2014)

    • Tome 4, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2014)

  • Tian Long Ba Bu (Demi-dieux et semi-démons)

    • Tome 1, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2016)

    • Tome 2, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2017)

    • Tome 3, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2018)

    • Tome 4, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2018)

    • Tome 5, trad. Xie Weidong & Nicole Tagnon (2020)

  • La Ballade des Paladins

    • Tomes 1 & 2, trad. Philippe Denizet (2017)

Adaptations au cinéma

  • 1971 : La Rage du tigre de Chang Cheh
  • 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre de Chu Yuan
  • 1978 : Heaven Sword and Dragon Sabre 2 de Chu Yuan
  • 1980 : A Deadly Secret de Mou Tun-fei
  • 1993 : Le Poison et l’Épée de Poon Man-kit (zh)
  • 1994 : Les Cendres du temps de Wong Kar-wai
  • 2023 : Sakra, la légende des demi-dieux de Donnie Yen
Sammo Hung (洪金寶)

Sammo Hung, de son vrai nom Hung Kam-bo, (洪金寶, né le  à Hong Kong) est un artiste martial, acteur, réalisateur, chorégraphe et producteur hongkongais. Il est connu pour son travail sur de nombreux films d’arts martiaux et films d’actions hongkongais. Il a de plus chorégraphié des combats en collaboration avec entre autres Jackie Chan, King Hu ou John Woo, et a fait partie des Lucky Stars dans les années 1980 et 1990.

Hung est un des artisans de la Nouvelle Vague hongkongaise des années 1980, ayant aidé à réinventer les films de genre d’arts martiaux et à créer les fictions de type jiangshi. Il est largement crédité pour avoir aidé nombre de ses compatriotes, les faisant démarrer dans l’industrie du film hongkongaise en leur donnant des rôles dans les films qu’il a produits, ou en les embauchant dans les équipes de production.

Il est courant pour les Chinois de s’adresser à des aînés ou à des personnes influentes en utilisant un titre différent du nom officiel, marquant la familiarité et/ou le respect. Jackie Chan, par exemple, est souvent appelé « Da Goh » (大哥), que l’on peut traduire par « grand frère ». C’est aussi comme cela qu’on se réferrait à Sammo Hung, jusqu’à la réalisation du film Le Marin des Mers de Chine qui réunit les deux acteurs. Hung étant le plus âgé des « frères » du kung-fu et le premier à laisser son empreinte dans cette industrie, il lui a été attribué le nom de « Da Goh Da » (大哥大) pouvant signifier « grand-grand frère », ou « le plus grand grand frère ».

Débuts

Petit-fils de l’actrice de films d’arts martiaux Chin Tsi-ang, son nom de « Sammo » (parfois écrit « Samo ») vient du surnom « San-mao » (« trois cheveux ») que lui avait donné sa mère. Il étudie à l’Académie d’étude du théâtre chinois de Hong Kong avec comme compagnons Jackie Chan, Yuen Biao, Corey Yuen, Yuen Wah, Yuen Miu, Yuen Tak et Yuen Choi, membres des Seven Little Fortunes.

Blessé lors d’un entraînement, il est contraint de quitter l’école et de rester immobilisé assez longtemps. Il a été marié à Jo Yun-ok de 1973 à 1994 et a eu quatre enfants, Timmy en 1974, Jimmy en 1977, Sammy en 1979 et Stephanie en 1983. En 1995 il se marie à l’actrice chinoise Joyce Godenzi.

Il devient connu en France uniquement pour avoir interprété le rôle de Sammo Law, dans la série télévisée Le Flic de Shanghaï.

La ville d’origine des Hung est Ningbo, située au nord-est de la province du Zhejiang. Nés à Hong Kong, ses deux parents étaient stylistes pour l’industrie locale de cinéma. La garde de Sammo fut confiée à ses grands-parents : sa grand-mère, archétype de l’actrice de films d’arts martiaux était Chin Tsi-hang, et son grand-père était le réalisateur Hung Chung-ho.

Chin Tsi-ang (錢似鶯, 22 février 1909 – 15 octobre 2007)

 

Sammo Hung rejoint l’Académie d’étude du théâtre chinois à Hong Kong en 1961. Il fut inscrit pour une durée de sept ans, à partir de l’âge de neuf ans, après que ses grands-parents eurent entendu parler de l’école par des amis. L’école de théâtre était à l’époque tenue par le directeur Yu Jim-yuen. Hung adopta alors un caractère du nom de son sifu pour son pseudonyme, « Chu Yuen-lung ». Sammo Hung devint membre des Seven Little Fortunes et établira une saine compétition avec l’un des plus jeunes élèves, « Yuen Lo », après avoir martyrisé celui-ci. Par la suite, « Yuen Lo » deviendra la star internationale Jackie Chan.

À l’âge de 14 ans, Sammo Hung fut sélectionné par un professeur qui avait des relations dans l’industrie du cinéma de Hong-Kong pour réaliser des cascades dans un film. Cette brève incursion dans le monde du cinéma piqua sa curiosité et il s’intéressa alors plus particulièrement au maniement des caméras.

Il fut repéré par le grand producteur Raymond Chow qui le fit travailler au sein de sa maison Golden Harvest. Il joua divers rôles secondaires, mais se fit surtout connaître et reconnaître pour ses chorégraphies martiales, son sens du combat spectaculaire et rythmé qui le fit croiser la route de Bruce Lee, avec lequel il joua d’ailleurs dans une des scènes de combat d’Opération Dragon.

Yuen Biao, Raymond Chow, Jackie Chan et Sammo Hung
C’est avec Le Moine d’Acier (1977) qu’il put passer à la réalisation.

Maturité

Trois films au moins feront date dans l’histoire du cinéma de kung-fu : Le Moine d’Acier (1977), Warriors Two (1978), qui bâtit une fiction autour du style Wing chun, et Prodigal Son (1981).

Son style est présenté comme combinant les héritages du kung-fu et de l’opéra chinois. Il associe également d’une façon assez imprévisible un ton comique, voire grotesque, et la violence la plus crue (pour exemple : la scène de viol dans Le Moine d’Acier). Les combats sont parfois d’une grande virtuosité mais aussi d’une certaine inventivité, qui tranche avec le tout venant des films d’arts martiaux (voir la scène d’affrontement entre des tueurs et le garde du corps du maire dans Warriors Two).

Il cumule souvent les rôles d’acteur (principal ou secondaire), de scénariste, chorégraphe, cinéaste et producteur : homme orchestre qui souhaite par-là imprimer sa marque propre dans le cinéma de kung-fu. Sammo Hung offrira de fait, en plus de combats savamment troussés, de jolies trouvailles visuelles (le maître de Wing chun filmé en plongée en train de s’entraîner dans une forêt de bambou, ou le vilain banquier aspergé de farine, et transformé d’un coup en un acteur de théâtre dans Warriors Two).

Il tournera encore quelques films, mais participera surtout à de nombreuses productions en tant qu’acteur, co-scénariste ou chorégraphe.

Anecdote

Contrairement à la plupart des artistes martiaux de premier plan au cinéma, Sammo Hung est d’une corpulence assez forte et donc souvent caricaturé avec des formes généreuse comme sur cette affiche  Enter the Fat Dragon (肥龍過江) sorti en 1978. Le film est principalement une parodie de celui de Bruce Lee sorti en 1972, la Voie du Dragon, et une satire de la Bruceploitation, phénomène apparu durant les années 1970.

Filmographie

en tant que Réalisateur

1977 : Le Moine d’Acier

1978 : Warriors Two

1978 : Enter the Fat Dragon

1979 : Le Maître intrépide

1980 : The Victim

1980 : L’Exorciste chinois

1982 : Carry on Pickpocket

1982 : Prodigal Son

1983 : Le Gagnant

1984 : The Owl vs. Bumbo

1984 : Soif de justice

1986 : Le Flic de Hong Kong

1986 : First Mission

1986 : Le Flic de Hong Kong 2

1986 : Shanghaï Express

1987 : Eastern Condors

1988 : Spooky

1988 : Dragons Forever

1989 : Pedicab Driver

1990 : Panthyhose Heroes

1991 : Slickers vs Killers

1992 : Moon Warriors

1993 : Blade of Fury

1995 : Don’t Give A Dam

1997 : Mister Cool

1997 : Il était une fois en Chine 6 : Dr Wong en Amérique

2016 : The Bodyguard

Directeur des combats : 77 films

1970 : Brothers Five 1972 : Hapkido 1973 : L’Auberge du printemps

en tant qu’Acteur

1961 : Education of Love

1962 : The Birth of Yue Fei 1962 : Big and Little Wong Tin Bar

1966 : Eighteen Darts (Part 1), The 1966 : Eighteen Darts (Part 2), The

1968 : The Bells of Death 1968 : Death Valley

1969 : The Fragrant Sword 1969 : Dragon Swamp 1969 : The Devil Warrior 1969 : Mad, Mad Sword

1969 : The Swordmates 1969 : The Golden Sword 1969 : The One-armed Magic Nun

1970 : The Eagle’s Claw 1970 : Miss Judoka règle ses comptes au karaté (Wrath of the Sword)

1971 : Les 8 Invincibles du kung fu (The Invincible Eight) 1971 : Les Griffes de jade 1971 : The Angry River

1971 : The Crimson Charm 1971 : The Fast Sword 1971 : Swordsman at Large 1971 : A Touch of Zen

1971 : L’Ombre du fouet

1972 : Bandits from Shantung 1972 : The Devil’s Mirror 1972 : La Déchaînée de Shanghai (Lady Whirlwind) 1972 : Dynamique Dragon contre boxeurs chinois (Hapkido) 1972 : Fugitive, The

1973 : Rendezvous of Warriors, The 1973 : Opération dragon 1973 : The Devil’s Treasure 1973 : Le Tigre noir du karaté 1973 : Life for Sale

1974 : Bloody Ring 1974 : The Skyhawk 1974 : Manchu Boxer 1974 : Stoner se déchaîne à Hong Kong (en) 1974 : Tournament, The 1974 : Games Gamblers Play

1975 : Young Rebel, The

1975 : All in the Family 1975 : Pirates et Guerriers 1975 : Association, The 1975 : Hong Kong Superman 1975 : My Wacky, Wacky World 1975 : L’Homme de Hong Kong

1976 : La Légende de l’Himalaya 1976 : Hand of Death 1976 : Double Crossers, The 1976 : Traitorous 1976 : End of Wicked Tiger

1977 : Shaolin Plot, The 1977 : Le Moine d’Acier 1977 : Broken Oath

1978 : Le Jeu de la mort 1978 : Enter the Fat Dragon 1978 : Dirty Tiger, Crazy Frog 1978 : Warriors Two 1978 : Filthy Guy

1979 : Les Deux Frères justiciers 1979 : Le Maître intrépide 1979 : Odd Couple 1979 : Le Héros magnifique

1980 : Victim, The 1980 : By Hook or by Crook 1980 : Two Toothless Tigers

1981 : L’Exorciste chinois 1981 : Chasing Girls 1981 : Prodigal Son

1982 : Carry On Pickpocket

1983 : La Fureur du revenant 1983 : Zu, les guerriers de la montagne magique 1983 : Le Gagnant 1983 : Le Marin des mers de Chine

1984 : Pom Pom 1984 : Soif de justice 1984 : The Owl and Dumbo

1985 : Le Flic de Hong Kong 1985 : Those Merry Souls 1985 : Le Flic de Hong Kong 2 1985 : First Mission 1985 : Le Sens du devoir 2

1986 : Shanghaï Express 1986 : Where’s Officer Tuba? 1986 : Le Flic de Hong Kong 3 1986 : Mariage blanc

1987 : Eastern Condors 1987 : To Err is Humane 1987 : Mr. Vampire et les démons de l’enfer 1987 : Lai Shi, China’s Last Eunuch

1988 : Dragons Forever 1988 : In the Blood 1988 : Painted Faces

1989 : Eight Taels of Gold 1989 : Seven Warriors 1989 : Pedicab Driver

1990 : She Shoots Straight 1990 : Pantyhose Hero 1990 : L’Exorciste chinois 2 1990 : The Fortune Code 1990 : Shanghai, Shanghai (en) 1990 : Skinny Tiger and Fatty Dragon 1990 : License to Steal 1990 : Island of Fire

1991 : Le Point de non retour 1991 : Daddy, Father, Papa 1991 : Gambling Ghost 1991 : Tantana, The 1991 : My Flying Wife 1991 : The Banquet 1991 : Slickers Vs Killers

1992 : Ghost Punting 1992 : Lover’s Tear

1993 : Blade of Fury 1993 : Evil Cult (The Kung Fu Cult Master) 1993 : Painted Skin 1993 : King Swindler

1995 : Don’t Give A Damn

1996 : Somebody Up There Likes Me 1996 : How to Meet the Lucky Stars 1996 : Ah Kam

1997 : Mister Cool

1998 : Pale Sky, The 1998-2000 : Le Flic de Shanghaï (Martial Law) : Sammo Law

1999 : Demain à la une (Early EditionSaison 3 épisode 22 (Martial Law) : Sammo Law (Crossover avec Le Flic de Shanghaï)[7]

2001 : La Légende de Zu 2001 : The Avenging Fist

2002 : Hidden Enforcers, The 2002 : Flying Dragon, Leaping Tiger

2003 : Undercover Cop 2003 : Diamond 2003 : en Suddenly in Black

2004 : Astonishing 2004 : Osaka Wrestling Restaurant 2004 : Le Tour du monde en quatre-vingts jours

2005 : Legend of the Dragon 2005 : Dragon Squad de Daniel Lee 2005 : SPL : Sha po lang

2008 : Fatal Move de Dennis Law 2008 : Wushu de Antony Szeto 2008 : Les Trois Royaumes : La Résurrection du Dragon de Daniel Lee Yan-kong

2009 : Kung Fu Chefs de Wing Kin Yip

2010 : Ip Man 2 de Wilson Yip 2010 : Ip Man : La légende est née de Herman Yau 2010 : La Quatorzième Lame de Daniel Lee

2012 : Naked Soldier de Marco Mak 2012 : The Last Tycoon

2014 : Once Upon a Time in Shanghai de Ching-Po Wong 2014 : Rise of the Legend

2015 : Kung Fu Cooking

2016 : The Bodyguard

2017 : God of War

2024 : City of Darkness de Soi Cheang

Prix et récompenses

Hong Kong Film Award de la meilleure chorégraphie d’action :

1983 : Prodigal Son 2009 : Ip Man 2011 et  : Asian Film Awards : Meilleur acteur dans un second rôle pour Ip Man 2 : Ip Man 2 2018 : Paradox

 

Bouddha ( बुद्ध ) 

Le titre de bouddha ( बुद्ध  « éveillé », participe passé passif de la racine verbale budh-, « s’éveiller »), désigne une personne ayant, notamment par sa sagesse (prajñā), réalisé l’éveil, c’est-à-dire réalisé le nirvāna (selon le Théravada), ou transcendé la dualité saṃsāra/nirvāņa (selon le Mahāyāna). Il peut être désigné par d’autres qualificatifs : « Bienheureux » (भगवत्bhagavat), « Celui qui a vaincu » (जिनjina), « Ainsi-Venu » (तथागतTathāgata).

L’appellation de bouddha peut donc se rapporter à plusieurs personnes. Le bouddha le plus connu demeure le fondateur du bouddhisme, Siddhārtha Gautama, archétype du « bouddha pur et parfait » (सम्यक सम्बुद्धsamyaksambuddha).

Origine du terme

La racine signifiant « s’éveiller » serait de même étymon indo-européen que le lituanien bundùbùsti « éveiller », que le polonais budzić « éveiller » (racine bud’ des langues slaves, cf. Dictionnaire étymologique du proto-indo-européen, Pokorny, racine bheudh) ou que le grec ancien : πυνθάνομαι (punthánomai) « s’informer » (ou encore, après des évolutions sémantiques profondes, l’allemand bieten « demander »), entre autres nombreux dérivés dans les langues indo-européennes. Le terme buddha signifie donc littéralement « qui s’est éveillé ». Les langues occidentales ont emprunté le terme sanskrit, en l’adaptant à leur orthographe.

Le mot sanskrit a été transcrit phonétiquement en moyen chinois  par les caractères 佛陀, se lisant alors phjut-thwa, actuellement fótuó, et abrégé en  .

Trois (Étapes) types d’éveil

Statue de Bouddha de la Pagode Vietnamienne Phap Hao à Marseille.

Dès l’origine, les textes pālis distinguent trois voies vers l’éveil :

  • est śrāvakabuddha (sanskrit ; pāli sāvaka-buddha), auditeur, celui qui a réalisé le nirvāņa grâce à l’enseignement d’un bouddha. Il est plus souvent appelé arhat et n’est pas toujours considéré comme un bouddha. Sa pratique vers l’éveil et la libération est la « voie de l’auditeur » ou shravakayana ;
  • est pratyekabuddha (sanskrit, pāli pacekka-buddha), bouddha solitaire ou bouddha-pour-soi, celui qui a trouvé la voie par lui-même, mais n’a pas les capacités de libérer d’autres êtres. Sa pratique vers l’éveil et la libération est la « voie du bouddha-pour-soi » (pratyekabuddhayāna) ;
  • est bodhisattva celui qui a formé le vœu de suivre le chemin indiqué par le bouddha Shakyamuni, a pris le refuge auprès des trois joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha) et respecte strictement les disciplines destinées aux bodhisattvas, pour aider d’abord les autres êtres sensibles à s’éveiller, retardant sa propre libération du saṃsāra par compassion. Sa pratique vers le plein éveil est la « voie du bodhisattva » (bodhisattvayâna).

Dans le bouddhisme mahâyâna, chacun de ces trois sortes de disciples peut devenir un samyaksambuddha (sanskrit, pāli sammāmsam-buddha), bouddha pur et parfait, celui qui a atteint l’éveil pur et parfait (samyaksambodhi) par lui-même et a les capacités d’enseigner le Dharma. Atteindre cet éveil demande de suivre soit la voie du bodhisattva soit la voie du Véhicule Unique exposée dans différents sūtra tels que le Sūtra du Lotus : l’ekayāna (en) (le « Véhicule Unique de l’Ainsi-venu », dans lequel les trois autres véhicules, shrāvakayāna, pratyekabuddhayāna et bodhisattvayāna, sont subsumés).

C’est ce dernier type que désigne le plus souvent le terme bouddha. L’exemple le plus célèbre en est le Bouddha historique, Shakyamuni, mais d’autres samyaksambuddha sont reconnus et vénérés.

Après son nirvāna, un bouddha est affranchi de tout lien (samyojana), mais peut encore être affecté par la maladie ou empoisonné ; si son corps porte trente-deux marques distinctives, il est néanmoins constitué de quatre éléments et donc périssable. Cependant, certains textes évoquent la quasi-invulnérabilité du bouddha parfait, résultat du fait qu’il a évacué son mauvais karma, en particulier en sacrifiant au cours de nombreuses existences des parties de son corps, voire sa vie. La blessure infligée par Devadatta à Shākyamuni est ainsi interprétée comme le signe d’un léger reste de mauvais karma.

Dans le Theravāda

Le bouddhisme ancien ou le bouddhisme theravāda considère que seuls de rares individus emprunteront la voie du bodhisattva, dont l’aboutissement est l’éveil pur et parfait du samyaksambuddha, qui permet de « faire tourner la roue du dharma » et de répandre la bonne doctrine dans le monde. Ils en ont fait le vœu de nombreuses existences auparavant devant un bouddha du passé. Les détails de la carrière de bodhisattva ont pu varier d’école à école. Le Buddhavamsa décrit un processus comprenant trois grands kalpas avant d’accéder à l’existence où le bodhisattva deviendra bouddha. Ayant atteint le nirvāna, le bouddha (comme l’arhat) vit sa dernière existence ; la mort signale l’extinction totale (parinirvana).

Roue du Dharma

Dès l’origine, le bouddhisme reconnaît, outre le Bouddha de notre ère, plusieurs bouddhas du passé qui l’ont précédé. Le Digha Nikaya et le Samyutta Nikaya en mentionnent six, d’autres textes vingt-quatre, le Buddhavamsa vingt-sept ; l’Apadana du Khuddaka-Nikaya va jusqu’à trente-cinq. En ce qui concerne les bouddhas à venir, Maitreya, annoncé par Gautama lui-même, est le seul connu du canon pāli, mais des textes post-canoniques comme le Dasabodhisattuppattikatha et le Dasabodhisattaddesa en comptent neuf, dont sept sont nommés avec leur lieu de résidence : Metteyya (Maitreya), Rama, Pasena, Vibhuti vivent au paradis Tusita, Subhuuti, Nalagiri, Parileyya résident au paradis Tavatimsa.

Dans le Mahāyāna

Selon le bouddhisme mahāyāna et vajrayāna, chacun peut avoir l’ambition de devenir bodhisattva et la nature de bouddha (tathāgatagarbha) peut être reconnue dans tous les êtres sensibles. Le bouddha n’est plus à proprement parler celui qui atteint le nirvāna, mais plutôt celui qui a transcendé la dualité samsara/nirvāna. Par ailleurs, un bouddha se manifeste sous trois aspects appelés le trikāya :

  • le « corps de transformation», nirmāṇakāya, l’apparence humaine inscrite dans l’histoire, le seul perçu par les humains ;
  • le « corps de jouissance », sambhogakāya, perçu par certains bodhisattvas ;
  • le « corps de dharma » absolu, dharmakāya, fruit de la sagesse la plus parfaite, nature même du bouddha, vacuité (śūnyatā) où les dualités s’annulent.

Les deux premiers corps ne sont que des moyens d’enseigner dus à la compassion.

Dans le Vajrayāna

Le vajrayāna (IVe siècle) reprend les concepts du mahāyāna. En outre, le corps absolu y est parfois nommé adibuddhā (tib. thogma sangya) ou « bouddha auto-créé » et peut constituer un quatrième corps sahajakāya transcendant, primordial, inchangé et indestructible, sans forme et sans action, bien qu’il puisse donner lieu à des émanations visibles.

L’adibouddha engendre des émanations qui engendrent elles-mêmes d’autres émanations, bouddhas, bodhisattvas, formes courroucées, etc. Le modèle archétypal est le groupe des cinq bouddhas de méditation. Le niveau où se situe une figure donnée peut varier selon les traditions ou le type de pratique tantrique. Ainsi, Vairocana, figure centrale du groupe des cinq bouddhas, est considéré comme l’adibouddha suprême dans le courant Shingon, mais comme une émanation de l’adibouddha Samantabhadra ou Vajradhara dans le bouddhisme tibétain.

Cent douze marques

Le corps de tout Bouddha est paré de trente-deux marques majeures et 80 marques mineures : par exemple, les pieds et les mains portent la représentation d’une roue, le sexe est caché dans une gaine, les dents sont au nombre de quarante. On compte également quatre-vingts marques mineures, comme le sexe bien développé, l’aspect juvénile du corps, les mains marquées de la svastika ou une chevelure parfumée.

Ces marques sont considérées par la plupart des bouddhistes, notamment Theravâda, comme relevant de la superstition ou du mythe, en rapport avec la tradition brahmanique de l’époque. Il semble d’autant plus improbable qu’un Bouddha puisse être identifié par des caractéristiques physiques aussi spécifiques que dans plusieurs suttas les visiteurs du Bouddha Gautama qui ne l’ont jamais vu ne parviennent pas à le reconnaître parmi les moines qui l’entourent, et doivent s’enquérir de sa présence.

De plus, si chacun peut atteindre ce statut, il est improbable que tous partagent ces mêmes caractéristiques.

Sur les représentations du Bouddha, on remarque principalement les caractéristiques suivantes :

  • des lobes d’oreille allongés : en raison des lourds bijoux que portait autrefois le jeune prince Siddhartha.
  • l’ourna : petite boule saillante sur le front qui symbolise le troisième œil, sur certaines statues il s’agit d’une pierre précieuse.
  • l’oushnisha : protubérance de la sagesse au sommet du crâne (qui n’est pas un chignon).
  • son vêtement est une pièce de tissu non taillée et non cousue, mais simplement drapée.

Le Bouddha historique

Le Bouddha prononçant le discours de Vārānasī sur les quatre nobles vérités pour le bénéfice de ses anciens condisciples, à la suite de son plein Éveil.

Nom et dates

Le fondateur du bouddhisme est nommé Siddhārtha Gautama ; Siddhārtha est donné comme son nom personnel, mais il s’agit probablement d’un surnom tardif. Gautama, attesté sans conteste, est probablement son gotta, mais certains y voient l’appellation « fils de Dame Gautami », du gotta de celle qui l’aurait élevé à la mort de sa mère. Il est encore appelé Gautama Bouddha, ou Shākyamuni (sage des Shakya) en raison de son appartenance à ce clan. Il porte de plus de nombreuses épithètes, comme Tathāgata, « celui qui est venu ainsi » [prêcher la bonne Loi]. Vue l’origine du mot comme de sa racine verbale budh- (« s’éveiller »), le titre de Bouddha lui fut probablement accordé par ses disciples.

Les récits de sa vie, tout d’abord transmis oralement, n’ont été mis par écrit pour la première fois que quelques centaines d’années après sa mort et mélangent métaphysique et légende. Certains épisodes, tel celui où il apaise un éléphant furieux que son cousin jaloux Devadatta aurait lâché contre lui, peuvent être d’authentiques souvenirs historiques contrairement à ses conversations avec les dieux ou sa téléportation instantanée au Sri Lanka. Au fil du temps, une riche légende s’est développée dans les jatakas. En tout état de cause, l’existence d’un Gautama-Shakyamuni fondateur du bouddhisme n’est pas mise en doute. Il aurait vécu aux environs du VIe siècle av. J.-C. et serait mort vers quatre-vingts ans.
Selon les chroniques historiques du Sri Lanka, il est né en 563 av. J.-C. La plupart des sources s’accordent également pour dire qu’il est décédé aux alentours de l’an 480 av. J.-C. D’autres sources, moins consensuelles, comme les calculs de Ui Hakuju, évoquent l’année 383 av. J.-C. comme date de sa mort, ce qui donnerait 460 comme date de naissance basé sur le consensus des biographies indiquant que le bouddha avait vécu 80 ans. La tradition pali la plus ancienne considère que les dates de sa naissance et de sa mort sont respectivement 624 av. J.-C. et 544 av. J.-C. Toutes les traditions concordent sur le fait que Siddhārtha Gautama est contemporain des deux rois du Magadha, Bimbisâra et son fils Ajatasattu, qui lui apportèrent souvent leur soutien.

Les débuts

Māyādevī, épouse de Suddhodana, modeste souverain (élu) du petit royaume de Kapilavastu constitué par une confédération des tribus Shākyas, se rend chez sa mère à la fin de sa grossesse. Alors qu’elle passe à proximité d’un bois sacré de Lumbini, petit village du Népal non loin de Kapilavastu, elle est prise de douleurs. Elle accouche d’un garçon sous un sal. Les légendes prétendent que la mère du Bouddha l’aurait conçu en songe, pénétrée au sein par un éléphant blanc à six défenses, que la naissance aurait été indolore et que le sal aurait abaissé tout exprès l’une de ses branches pour qu’elle l’attrape, tandis que les divinités brahmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs. Sitôt né, l’enfant se serait mis debout et aurait pris possession symboliquement de l’Univers en se tournant vers les points cardinaux, ou aurait fait sept pas vers le nord et poussé « le rugissement du lion », métaphore de la doctrine bouddhique.

La légende, encore, raconte que son père fait venir, soit le seul voyant Asita, soit les huit voyants les plus célèbres du royaume. Les sept premiers prédisent au jeune homme un avenir brillant de successeur de son père, le dernier qu’il quittera le pays. Le roi aurait fait enfermer le mauvais augure. Sa mère meurt vite (sept jours après selon la tradition) car Siddhārtha est élevé par Prajapati Gautami qui serait sa tante maternelle et la coépouse de Shuddhodana.

Le jeune prince étudie les lettres, les sciences, les langues, s’initie à la philosophie hindoue auprès d’un brahmane. Un officier lui apprend à monter à cheval, à tirer à l’arc, à combattre avec la lance, le sabre et l’épée. Les soirées sont consacrées à la musique et parfois à la danse. Plus tard, il tombe amoureux et épouse à l’âge de seize ou vingt ans Yashodhara, sa cousine germaine, fille d’un seigneur du voisinage. Les nouveaux époux emménagent dans trois petits palais : un de bois de cèdre pour l’hiver, un de marbre pour l’été et un de briques pour la saison des pluies. Après dix ans de mariage, ils donnent naissance à un garçon nommé Rahula.

Ascèse et éveil

Siddhārtha, qui s’ennuie dans le palais, entreprend un jour une promenade qui le marquera profondément. Il rencontre successivement un vieillard qui marche avec peine, un pestiféré couvert de bubons purulents, une famille en larmes qui transporte le cadavre d’un des siens vers le bûcher, et enfin un bhikshu, moine mendiant qui, un bol à la main, quête sa nourriture sans cesser de garder les yeux baissés.

À 29 ans, le prince comprend alors que si sa condition le met à l’abri du besoin, rien ne le protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Il s’éveille une nuit en sursaut et demande à son serviteur, Chandaka, de harnacher son cheval. Les deux hommes galopent jusqu’à un bois proche du palais. Siddhārtha abandonne à son serviteur manteau, bijoux et cheval et endosse la tenue d’un pauvre chasseur. Il lui demande de saluer à sa place son père, sa mère adoptive et sa femme et de leur dire qu’il les quitte pour chercher la voie du salut.

Gautama entreprend alors une vie d’ascèse et se consacre à des pratiques méditatives austères. Six ans plus tard, alors qu’il se trouve dans le village de Bodh-Gayâ, il prend conscience que ces pratiques ne l’ont pas mené à une plus grande compréhension des choses et accepte un bol de riz au lait des mains d’une jeune fille du village, Sujata, mettant ainsi fin à ses mortifications. Il préconise la voie moyenne qui consiste à nier les excès, refusant autant l’austérité excessive que le laxisme. Jugeant cette décision comme une trahison, les cinq disciples qui le suivaient l’abandonnent. Il se concentre dès lors sur la méditation, inspiré par le souvenir d’un instant de concentration spirituelle ressentie enfant, alors qu’assis sous un arbre il assistait à la cérémonie d’ouverture des labours présidée par son père.

Siddhārtha Gautama prend alors place sous un pipal (Ficus religiosa), faisant vœu de ne pas bouger avant d’avoir atteint la Vérité[12]. Plusieurs légendes racontent comment Māra, démon de la mort, effrayé du pouvoir que le Bouddha allait obtenir contre lui en délivrant les hommes de la peur de mourir, tente de le sortir de sa méditation en lançant contre lui des hordes de démons effrayants et ses trois filles séductrices. Mais c’est peine perdue et à l’âge de 35 ans Bouddha accède à l’éveil, une main posée sur le sol, dans la posture de prise de la terre à témoin de ses mérites passés. Il affirme être parvenu à la compréhension totale de la nature, des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination. Il insistera toujours sur le fait qu’il n’est ni un dieu, ni le messager d’un dieu, et que l’illumination (bodhi) ne résulte pas d’une intervention surnaturelle, mais d’une attention particulière portée à la nature de l’esprit humain ; elle est donc possible pour tous les êtres humains.

Chef du premier sangha

(communauté spirituelle)

Durant les quarante-cinq dernières années de sa vie, Bouddha voyage dans la région du Gange et de ses affluents. Il enseigne sa pratique méditative et fonde la communauté des moines et nonnes bouddhistes, le sangha, afin que ses enseignements se perpétuent après sa disparition. Son école bénéficie généralement du soutien des rois de Magadha et survit à une première tentative de schisme de la part de Devadatta.

Sentant sa mort venir, il demande à son disciple Ananda de lui préparer un lit entre deux sals et décède à Kusinara dans l’actuel Uttar Pradesh, à l’âge de quatre-vingts ans. Il rassure le forgeron Chunda qui lui a offert son dernier repas et s’inquiète, au vu des symptômes, d’avoir peut-être intoxiqué l’ascète. Le nom du plat servi, sūkaramaddavam, se composerait de « porc » (sūkara) et « délice » (maddavam), mais sa nature exacte, porc ou champignons (délice des porcs), reste inconnue. En tout état de cause, si le végétarisme est un idéal bouddhiste, les moines et nonnes, qui mendient leur nourriture, sont encouragés à accepter toutes les offres qui leur sont faites, mêmes carnées.

Il s’installe en parinirvana dans la forêt afin de parachever sa libération.

Les derniers mots du Bouddha sont : « L’impermanence est la loi universelle. Travaillez avec diligence à votre propre salut. »

Homme modèle

Les écritures bouddhistes qui évoquent la vie et le caractère de Bouddha parlent de :

  • son éducation achevée et sa formation dans les domaines appropriés à un guerrier aristocrate, tels que les arts martiaux, la gestion des domaines agricoles et la littérature, mais également sa compréhension profonde des idées religieuses et philosophiques de sa culture et de son temps. Siddhārtha Gautama était un homme sportif, compétent en arts martiaux tels que la lutte et le tir à l’arc, qui pouvait parcourir des kilomètres et camper dans la nature sauvage ;
  • son enseignement idéal, qui trouve toujours la métaphore appropriée, et qui adapte à la perfection son message à son auditoire, quel qu’il soit ;
  • son courage et sa sérénité en toutes circonstances, aussi bien lors d’une discussion religieuse que face à un prince parricide (Ajatasattu) ou à un meurtrier. Il fait cependant preuve d’exaspération lorsque des moines déforment ses enseignements ;
  • sa modération dans tous les appétits corporels. Il garde le célibat depuis l’âge de vingt-neuf ans jusqu’à sa mort. Il sera également indifférent à la faim et aux rigueurs du climat.

Dipankara

Dipankara est l’un des nombreux bouddhas du passé. C’est durant son ère que le futur Siddhārtha Gautama prononça le vœu de devenir bouddha dans le futur ; Dipankara lui assura qu’il le serait. Leur rencontre est un thème iconographique souvent traité dans le bouddhisme d’Asie centrale.

Bhaisajyaguru

Maitreya

Maitreya est parfois appelé le bouddha du futur : tant le mahāyāna que le hīnayāna le considèrent comme le prochain bouddha. La Prophétie de Maitreya décrit sa venue. Il naîtra dans une famille brahmane, alors que Siddhartha Gautama était de la caste militaire et fonctionnaire kshatriya.

Amitābha

Amitābha ou Amida (japonais) est un bouddha ignoré du courant hīnayāna. Il règne sur le « paradis occidental de la Terre pure ». La récitation de son nom est une pratique importante de l’école dite de la Terre pure dont il est la déité principale ; certaines branches considèrent même que cet exercice suffit à donner accès à son paradis. Il a aussi sa place dans le bouddhisme vajrayāna comme l’un des cinq bouddhas de méditation.

Dhyanibuddhas

Les cinq dhyanibuddhas, « bouddhas de méditation » ou « bouddhas de sagesse » du vajrayana, sont les émanations de l’adibuddha primordial représentant les divers aspects de la conscience d’illumination (dhyani). Ce sont Vairocana (ci-dessous), Amitābha (ci-dessus), Akshobhya, Amoghasiddhi et Ratnasambhava.

Vairocana

Vairocana, ou Maha Vairocana « Grand soleil » ou « Grande lumière », est le bouddha central du groupe des cinq dhyanibuddhas du vajrayāna ; il est particulièrement important dans le bouddhisme tantrique japonais Shingon où il est l’adibouddha primordial. Il joue aussi un rôle central dans les écoles mahāyāna chinoises et japonaises Tiantai-Tendaï et Huayan-Kegon.

Samantabhadra

Habituellement considéré comme un bodhisattva, Samantabhadra est le bouddha primordial de la tradition nyingma, « de l’ancienne traduction », du bouddhisme tibétain.

Vajradhara

Vajradhara est le bouddha primordial dans les traditions Sarmas, « de la nouvelle traduction », du bouddhisme tibétain.

Bouddha et l’hindouisme

Dans certaines branches de l’hindouisme, Bouddha est considéré comme la neuvième incarnation (avatar) du Dieu Vishnou.

D’après le texte sacré hindou vishnouite, le Bhāgavata Purāṇa, « Vishnou prit la forme de Bouddha pour tromper les Asuras. En conseillant aux démons d’abandonner les Védas, il contribua à diminuer leur pouvoir et à rétablir la suprématie des dieux ».

Dans la section Dasavatara-stotra de son Gita Govinda, le célèbre poète vaïshnava Jayadeva Goswami (XIIIe siècle) considère Bouddha comme un des dix avatars principaux de Vishnou du fait de son œuvre contre les rituels sanglants, et lui écrit une louange comme suit :

« Ô Késhava ! Ô Seigneur de l’univers ! Ô Seigneur Hari, qui a pris la forme de Bouddha ! Toute la splendeur vous appartient ! Ô Bouddha au cœur compatissant, vous dénoncez l’abattage des pauvres animaux exécutés lors des rituels védiques. »

Cette dernière théorie correspond à l’idée que Vishnou descendit sur terre pour mettre fin à l’attitude dévoyée de brahmanes et purifier l’hindouisme : la nouvelle doctrine qu’il prêcha en tant que Bouddha expliquait que tout un chacun pouvait s’échapper du cycle des réincarnations par un comportement exemplaire, lié en premier lieu à l’Ahimsâ.

TAI-CHI FAN (太極扇)

TAI-CHI FAN (太極扇)

Éventails, origine et utilisation martiale

Les Chinois sont considérés comme l’une des premières cultures à avoir inventé les éventails, et l’histoire des éventails chinois remonte l’époque de la dynastie Shang (1600 – 1046 avant JC). Toutefois, ce type d’éventail le plus ancien n’est pas encore tenu à la main et est utilisé de manière très différente.

Appelé Shanhan, il était alors utilisé par paire et attaché à une voiture tirée par des chevaux ; son but était de protéger les passagers du soleil, de la pluie et du sable. C’était un peu l’ancêtre des ombrelles chinoises que l’on connaît aujourd’hui.

Le Shanhan a ensuite évolué pour devenir un éventail à long manche appelé Zhangshan, fabriqué à partir de plumes ou de tissus de soie fins. À l’époque, le Zhangshan était principalement considéré comme un élément de l’uniforme de la garde d’honneur de l’empereur.

En fait, l’éventail n’a pas été utilisé se rafraîchir avant la dynastie Zhou, il y a donc un peu plus de 2000 ans.

L’éventail n’était populaire que parmi l’aristocratie chinoise, car sa fabrication était extrêmement coûteuse. Fait de plumes d’oiseaux, il était largement reconnu comme le symbole de la richesse, de l’autorité et de la sagesse.Il a cependant été popularisé pendant la dynastie Han (206 avant JC – 220 après J.-C.), en particulier lorsque des éventails plus abordables ont été inventés, permettant aux gens du peuple de les posséder et de les utiliser.La popularité de ces éventails s’est poursuivie durant les dynasties suivantes, et pendant la dynastie Song (960 – 1279) un nouveau type d’éventail en soie a été introduit. Très appréciés par les jeunes femmes du palais impérial, ces éventails en soie étaient ronds pour ressembler à la lune, et sont souvent appelés « éventails ronds » (团扇, tuánshàn).

La forme de l’éventail rond, semblable à celle d’une pleine lune, est porteuse d’un sens favorable aux retrouvailles et au bonheur.

Ces éventails ronds étaient cependant utilisés aussi bien par les hommes que par les femmes, et il en existait de nombreux types, chacun étant réservé à des fins particulières. Les érudits agitaient notamment leur éventail pour montrer leur grâce lorsqu’ils composaient des poèmes ou étaient assis au fond de leurs pensées. Les différents types d’éventails servaient d’indicateur de statut.

La popularité des éventails a même favorisé le développement de la peinture elle-même. De nombreux grands peintres ont consacré leurs talents à la décoration d’éventails destinés à un usage réel. Conscients que leurs éventails n’étaient pas simplement utilisés et jetés, mais collectionnés et appréciés, les peintres d’éventails ont développé au maximum leurs capacités créatives en poésie, peinture et calligraphie

Plus tard, les éventails chinois sont devenus des œuvres d’art, des symboles de statut social, des accessoires de théâtre et de danse ou des cadeaux romantiques.À l’instar de la richesse de la culture chinoise, il a également existé de nombreux types d’éventails chinois tout au long de l’histoire de la Chine, tels que les éventails pliants, les éventails en plumes, les éventails en soie.

La peinture sur éventail a été élevée au rang d’art, mais constitue également un loisir créatif pour de nombreux Chinois

La poignée était souvent gravée de magnifiques motifs et dessins, et intégrait un pendentif en jade comme décoration. Le manche pouvait être en ivoire, en or, en argent ou en bois précieux, gravé de magnifiques motifs et dessins, et intégrait un pendentif en jade comme décoration.

La soie était couramment utilisée pour fabriquer la feuille des éventails ronds avant l’arrivée des éventails pliants. Et de nos jours, elle est également utilisée pour fabriquer la housse des éventails pliants. La soie était décorée de peintures souvent inspirées de la nature, comme des paysages de montagne ou des fleurs.

Quel est le symbolisme des éventails chinois ?

Les éventails chinois ont toujours tenus une place importante dans la culture chinoise, notamment les romans et les légendes. Dans de nombreuses peintures anciennes, on peut également voir les femmes les plus séduisantes tenir un éventail circulaire dans leurs mains. Ces exemples reflètent la signification culturelle des éventails chinois.

Aujourd’hui encore, de nombreuses personnes apprécient de tenir un éventail comme élément de décoration, tout en portant des vêtements traditionnels chinois.

Au fil des millénaires, les éventails chinois sont passés du statut d’accessoire d’usage quotidien à celui de symbole incorporant l’essence de diverses formes d’art et d’artisanat, ainsi que de la culture populaire.

La raison pour laquelle les éventails sont passés du statut d’accessoire à celui d’œuvre d’art est en grande partie liée aux lettrés, qui aimaient les utiliser comme toiles pour réaliser des œuvres d’art ou écrire des poèmes, et les offraient à leurs amis. Ils ont donc cherché à améliorer la décoration des éventails, ce qui a conduit à l’émergence des éventails combinant diverses formes d’art telles que les poèmes, la calligraphie, la peinture, la gravure et la broderie.

éventail chinois pliant

Les œuvres d’art représentant des oiseaux et des fleurs symbolisaient la beauté et la grâce, ce qui en faisait un sujet populaire auprès des jeunes femmes. Les érudits, quant à eux, préféraient les éventails ornés de calligraphies d’histoires anciennes représentant la sagesse et le savoir.

Les éventails décorés de peintures et de calligraphies étaient connus sous le nom d’éventails de lettrés et reflétaient souvent le statut d’une personne.

Depuis leurs modestes débuts durant la dynastie Shang jusqu’aux plus de 500 types d’éventails existant aujourd’hui en Chine, les éventails chinois ont résisté à l’épreuve du temps et sont toujours très populaires, non seulement en Chine mais dans le monde entier. On peut désormais voir des éventails dans des ventes aux enchères d’art, et ceux qui sont peints par des artistes célèbres valent de grosses sommes d’argent.

Aujourd’hui, la plupart des gens utilisent des ventilateurs électriques et des climatiseurs pour se rafraîchir, mais dans de nombreux endroits, notamment chez les personnes âgées, on constate encore une préférence pour les éventails traditionnels.

LA FORME MARTIALE

L’éventail est lié à l’élément eau. Sa pratique permet de développer la conscience et la précision du geste, ainsi que la légèreté et la souplesse du mouvement, tout en affinant l’acuité des sensations.

Apprentissage des Formes

En plus de l’apprentissage de la forme de base, qui simule un combat à mains nues, il existe également l’apprentissage de formes avec armes (épée, éventail, sabre…). Dans le Tai Chi Chuan, contrairement aux techniques de sabre ou de bâton du Kung Fu, les techniques d’armes se travaillent lentement. On reste toujours dans le domaine de l’art interne, basé sur le travail de l’énergie interne.

Bien que l’on ait du mal à concevoir l’éventail comme une arme, son usage actuel se limite souvent à nous procurer de la fraîcheur pendant les périodes estivales. Cependant, en Chine, il n’était pas si inoffensif, car il pouvait être muni de lames tranchantes, de pics et de dispositifs secrets. La forme de maître Wang Yen-Nien reprend également des gestes d’épée, ce qui signifie que la forme de l’éventail comporte véritablement des mouvements à signification martiale.

Wang Yen-nien. Né dans la ville de Taiyuan, province du Shanxi, 19 décembre 1914 – 4 mai 2008.

Enrichissement des Sensations

L’apprentissage de l’éventail permet d’acquérir une technique nouvelle, mais que peut-il apporter de plus ?

Enrichissement des Sensations : La sensation doit se prolonger jusque dans l’éventail. Il n’y a pas de séparation entre le corps et l’éventail. L’arme fait en quelque sorte partie de nous, et il s’agit de la faire vivre. C’est le mouvement du corps entier qui entraîne l’éventail. Dans les mouvements où l’on ouvre l’éventail, ce n’est pas seulement le mouvement du poignet qui permet l’ouverture. L’ouverture n’est que l’expression de l’énergie, véhiculée par tout le corps.

Prise de Conscience des Tensions : Le maniement de l’éventail révèle avec clarté toutes les tensions existantes. Les tensions au niveau des articulations du bras (poignet, coude, épaule) se manifestent rapidement par des douleurs, grâce à la présence et au poids de l’éventail. Pour que l’énergie puisse s’exprimer dans l’éventail, il est essentiel que toutes ces tensions soient relâchées et que l’éventail repose souplement dans la main. L’ouverture de l’éventail est souvent un test de cette relaxation.

Justesse des Mouvements : Avec les armes, il y a également une prise de conscience plus rapide de la justesse des mouvements. Le mouvement n’est pas correct si, par exemple, l’épée ou l’éventail se déplace dans tous les sens au lieu de trancher dans une trajectoire droite et nette.

En ce qui concerne notre école

Il existe de nombreuses formes d’exercices de Tai Chi Chuan utilisant un éventail. La plupart sont plus courtes, avec moins de 25 mouvements, mais certaines, comme la célèbre forme de l’éventail , en comptent plus de 50. La plupart sont pratiquées lentement et en douceur, tandis que d’autres incluent des mouvements vigoureux et rapides. La majorité privilégie le style Yang du Tai Chi Chuan.
La forme que nous pratiquons est l’une des plus populaires et a été créée par le professeur Li Deyin (1938-).
Elle comporte 52 mouvements. La première moitié comprend des mouvements lents et doux, suivis d’une seconde partie beaucoup plus vigoureuse. Cette forme s’adresse aux pratiquants intermédiaires. Cette forme est souvent pratiquer sur une musique dont voici les paroles:

titre: Kung-fu chinois (中国功夫)

Couplet 1 : Allongé comme un arc, Debout comme un pin, Immobile et stable, assis comme une cloche, Marchant comme un vent fort. Poings du sud et jambes du nord, Arts martiaux de Shaolin et Wudang, Tai Chi, paume en spirale, La Chine a des compétences divines.

Refrain : Allongé comme un arc, Debout comme un pin, Immobile et stable, assis comme une cloche, Marchant comme un vent fort. Poings du sud et jambes du nord, Arts martiaux de Shaolin et Wudang, Tai Chi, paume en spirale, La Chine a des compétences divines.

Couplet 2 : Un coup de bâton balaie une grande surface, Une lance trace une ligne, Léger comme une hirondelle dans les nuages, Nous avons un esprit héroïque. Exercice des muscles et de la peau, Pratique de l’énergie interne, Force et douceur en harmonie, Nous avons un monde dans notre cœur.

Refrain : Allongé comme un arc, Debout comme un pin, Immobile et stable, assis comme une cloche, Marchant comme un vent fort. Poings du sud et jambes du nord, Arts martiaux de Shaolin et Wudang, Tai Chi, paume en spirale, La Chine a des compétences divines.

Couplet 3 : L’épée légère dans la main, Les doubles couteaux se déplacent, Quand un expert montre ses compétences, Il sait immédiatement s’il y a de la valeur. Les mains sont deux portes, Les pieds sont une racine, Les terres nourrissent notre âme martiale chinoise.

Refrain : Un dragon à l’est, Les enfants sont des héros, Le ciel est haut et la terre est vaste, le vent souffle de tous côtés, La Chine a des compétences divines.

Appréciation de la Chanson

La première partie de la chanson « Kung Fu Chinois » commence avec un thème musical au tempo lent. Les trois premières phrases sont liées par un motif de « queue de poisson », créant une continuité mélodique qui évoque l’énergie du Tai Chi et des trigrammes, touchant profondément l’âme. La mélodie débute dans les registres aigus, puis descend progressivement, avec des notes se posant sur 6, 3, 1, 6, affichant un style à la fois solide et solennel, tout en laissant transparaître une puissance intérieure prête à exploser.

À l’entrée de la deuxième partie, le tempo s’accélère à 104 battements par minute. La mélodie s’inspire toujours du thème de la première partie, mais son rythme est réduit de moitié et simplifié. Les paroles « Allongé comme un arc, debout comme un pin… » donnent un style musical plus net et dynamique, illustrant une scène de combat avec des armes.

La troisième partie de la chanson adopte un style de récitation théâtrale, avec un rythme fixe et énergique qui propulse la chanson vers son apogée. Interprétée par Tu Honggang, qui a étudié le rôle de « Hua Lian » au Conservatoire de l’Opéra de Chine pendant sept ans, la performance est fluide et vivante. La voix, empreinte de l’accent et du ton de Beijing, transmet une énergie vibrante ; l’harmonie entre force et douceur révèle une essence héroïque, illustrant bien l’esprit martial oriental de la culture traditionnelle chinoise.

Voici l’enchaînement avec les noms des mouvements:

1ère Partie: 1. Ouverture 2. Vol Diagonal 3. La Grue Blanche Déploie ses Ailes 4. L’Abeille Rentre à la Ruche 5. Les Démons de Nuit Recherchent la Mer 6. Le Coq D’or se Tient sur une Patte 7. Pivoter et Fendre la Montagne (le Mont Hua) 8. Le Chat Sauvage Attrape le Papillon 9. Observer les Fleurs à Cheval.

2ème partie: 10. Caresser la Crinière du Cheval 11. L’hirondelle Vole Haut 12. L’Abeille Rentre à la Ruche 13. Le Tigre Saute sur sa Proie 14. La Mante Religieuse Capture la Cigale 15. Mener le Cheval à Tourner la Tête 16. Le Faucon Tournoie dans le ciel 17. Observer les Fleurs à Cheval.

3ème partie: 18. Pousser la Montagne 19. Le Dragon Tourne la Tête 20. Eperonner le Cheval 21. Fouetter vers le Haut 22. Etreindre la Lune 23. Combattre le Vent 24. Balayer les feuilles sous le Vent 25. Le Général Lève le Drapeau 26. Protéger le souffle.

4ème partie:  27. Caresser la Crinière du Cheval 28. L’hirondelle Vole Haut 29. L’Abeille Rentre à la Ruche 30. Le Tigre Saute sur sa Proie 31. La Mante Religieuse Capture la Cigale 32. Mener le Cheval à Tourner la Tête 33. Le Faucon Tournoie dans le ciel 34. Observer les Fleurs à Cheval

5ème partie: 35. Coups de Coude à Cheval 36. L’Etoile Explose 37. Parer devant 38. Double Coup de Pied 39. Le Dragon et le Tigre Combattent 40. La Fille de Jade Lance la navette 41. La Déesse disperse les Fleurs 42. Le Général Lève le Drapeau 43. L’Impératrice Pousse la Porte du Palais (Ba gua marche)

6ème partie: 44. Aller vers les Sept Etoiles 45. Saisir la Queue de l’Oiseau (Peng) 46. Tirer en arrière, Pressez et Poussez (Lu Ji An) 47. L’Empereur Porte l’Épée dans le Dos 48. Brosser le Genou 49. Le Serpent qui Rampe 50. Tirer à l’Arc sur le Tigre 51. La Grue Blanche Déploie Ses Ailes 52. Fermeture.

Voici la forme effectuée par maitre Faye Yip,  fille de maitre Li Deyin qui lui apprit dès l’âge de sept. Faye a aussi pu recevoir l’enseignement de Maitre Sun Jian Yun, fille du créateur du style Sun, Sun Lu Tang.

 

Conclusion

Ainsi, l’apprentissage de l’éventail ou de toute autre arme, par l’enrichissement qu’il apporte au niveau des sensations et par une prise de conscience précise de l’exécution des mouvements, permet d’approfondir la pratique générale du Tai Chi Chuan.

Qi gong (氣功)

Qi gong

Qi Gong en caractères chinois

Personnes pratiquant le Qi Gong à Shangai en 2024.
Le qi gong est une gymnastique traditionnelle chinoise et une pratique de la respiration fondée sur la connaissance et la maîtrise du souffle et qui associe mouvements lents, exercices respiratoires et concentration.. Le terme signifie littéralement « réalisation ou accomplissement (gong) relatif au qi », ou « maîtrise du souffle ».

Traduction et terminologie

Qi gong est le terme mandarin chinois et romanisé de deux caractères chinois: Qì () et Gōng () chinois traditionnel : 氣功) associe deux notions chinoises au sens vaste : 氣 (qì): la vapeur, le souffle, l’air et 功 (gōng): l’effort, la réalisation ou les résultats].

La transcription habituelle en Français du caractère par « énergie » est erronée car l’énergie se traduit par 能量 en mandarin. Par ailleurs le terme d’ « énergie vitale » recouvre une notion corporelle ou un flux qui n’a jamais pu être scientifiquement prouvé à ce jour.

Dans une perspective plus large, « qi gong » signifie « méthode et efficience du souffle » et regroupe des techniques traditionnelles de gymnastique, de respiration, de méditation, de visualisation, de transe, de guérison charismatique et de combat qui proviennent de contextes taoïstes, bouddhiques, néoconfucéens, savants ou populaires.

 

Origines

« En faisant que ton souffle corporel (ou shen qi) et que ton souffle primordial (ou jing qi) embrassent l’Unité, peux-tu redevenir un enfançon (petit enfant; enfant en bas âge.)? » Dàodéjīng ( « livre de la voie et de la vertu écrit par Lao Tseu»).

Vers le Ve siècle, selon la légende, Bodhidharma développait le qi gong dans le wu shu de l’école Shaolin plus communément appelé de nos jours Kung-fu Shaolin au monastère Shaolin, en Chine, en s’inspirant des gymnastiques taoïstes de longévité.

Durant la révolution culturelle (XXe siècle), le qi gong est réprimé. Plus tard, de nombreuses écoles surgissent, et une s’en détache par sa notoriété, le Falun Gong.

En 1981, le wu shu kung-fu Shaolin se reconstitue.

Historique du qi gong en Chine

Genèse du qigong

Les racines du Qi gong sont millénaires et indissociables de la tradition taoïste. Le travail sur le souffle et l’énergie interne était déjà pratiqué par les sages de l’Antiquité, aussi existe-t-il des écoles taoïstes, bouddhistes et confucianistes de Qi gong, lesquelles ont grandement influencé le développement de la médecine chinoise traditionnelle. Se transmettant de façon le plus souvent privée et secrète entre maîtres et initiés, la pratique du Qi gong a connu une popularité croissante au XXe siècle, tant au sein de la population chinoise qu’à l’extérieur de la Chine, notamment grâce aux contacts des sociétés occidentales qui s’y intéressent de plus en plus à partir des années 1960.

Le père du qigong moderne est Liu Guizhen (1920-1983), un cadre du Parti communiste chinois. Après s’être fait soigner pour un ulcère par un maître qui lui enseigna une méthode de méditation et de contrôle de la respiration en position debout, il fut chargé par ses supérieurs de développer cette technique de maîtrise du souffle, mais débarrassée de ses éléments religieux.

Liu Guizhen à gauche (1920-1983)

Adoption par le Parti communiste

Adopté par le régime comuniste en 1949, le qigong est présenté dans les années 1950 « comme une thérapie d’origine populaire et chinoise », en opposition à la médecine « bourgeoise » occidentale. En 1953, un sanatorium spécialisé est ouvert à Beidaihe, station balnéaire pour les cadres communistes, où ces derniers sont initiés aux méthodes de relaxation. Dans l’ensemble du pays, 70 centres de pratique du qigong sont ouverts y compris les cliniques et les sanatoriums. Liu Guizhen est honoré par Mao Zedong.

Interdiction sous la révolution culturelle

Puis ces pratiques sont interdites et réprimées comme pratiques féodales et superstitieuses durant la révolution culturelle. Le qigong continue cependant à se transmettre clandestinement entre maîtres et disciples.

Les Gardes rouges à Pékin, juin 1966, au début de la Révolution culturelle chinoise. Plus d’un million de personnes On pense que certains sont morts au cours de ces dix années de chaos social.

Réapparition et promotion

À partir des années 1970, le qigong refait surface et se pratique collectivement dans les parcs de Pékin à l’initiative d’une certaine Guo Lin qui estimait avoir guéri son cancer de l’utérus grâce au qigong. En 1979, cette dernière est encouragée par plusieurs dirigeants qui voient dans le qigong un moyen sans frais d’améliorer l’état de santé de la population.

Guo Lin (1909-1984)

À la fin des années 1970, la popularité de ce nouveau qigong des maîtres charismatiques a reçu un coup de fouet important en Chine grâce à la « supposée « découverte scientifique » de l’existence matérielle du qi »« À la fin des années 1970, des scientifiques réputés, travaillant au sein d’universités et d’instituts de recherche ayant pignon sur rue, ont effectivement procédé à des expérimentations prétendant prouver que le qi émis par un maître du qigong pouvait être mesuré par des instruments scientifiques. »

Au début des années 1980, dans le vide spirituel de l’ère post-Ma, et dans un contexte de détente économique, peu après les premières réformes libérales et la première apparition du chômage, le pays connaît une véritable « fièvre du qigong », des millions de Chinois, principalement urbains et âgés, deviennent pratiquants d’une des diverses variétés ou écoles de qigong, dirigées par des maîtres charismatiques dont beaucoup deviennent des célébrités nationales. Dans des stades, devant des milliers de passionnés, des enseignements payants sont donnés par les maîtres dispensateurs de qi et de guérisons miraculeuses, à l’instar du maître Yan Xin, censé émettre un qi externe pouvant changer la structure moléculaire d’un échantillon d’eau à deux mille kilomètres de distance. La Société de recherche scientifique sur le qigong de Chine (SRSQC), organisme national qui regroupe les associations de qigong, est créée par l’État en 1985 pour superviser le mouvement.

Les autorités, qui voient dans le qigong une façon de mettre en avant la culture chinoise, participent à sa promotion à travers les Salons de la santé qui lui sont consacrés à Pékin en 1992 et 1993.

Pratiques

Il existe différentes variantes permettant une pratique régulière :

Wu shu Kung-fu Shaolin

les huit pièces de brocart (八段锦) qui permet de rendre l’organisme plus résistant et de prolonger la vie

jeu des 5 animaux (五禽戏 WU QIN XI Qi gong de santé)

Les 18 mouvements de santé

le qi gong de la canne (bâton)

Le gi gong des paysans

Les 6 sons

le Yi jin jing qui prépare le corps aux mouvements rapides

Pingshuai kongfu ; Qigong sibérien (mélange de différentes pratiques rencontrées et transformées en Sibérie).

Parfois y est retrouvé : Kiai (cri) ; Kotodama (son) ; Méditation ; Wei wu wei (traduit « agir sans agir ») du Dàodéjīng de Lao Zi.

Tous les exercices de qi gong nécessitent de la patience et une pratique régulière.

Certains pratiquants d’arts martiaux pratiquent leurs arts sans pratiquer le Qi gong en Chine.

Effets présumés

Le qi gong compte plusieurs branches, lesquelles recouvrent des centaines de styles différents : le qi gong santé et bien-être (préventif), le qi gong martial, le qi gong médical (curatif), le qi gong sexuel et le qi gong spirituel.

Les effets allégués d’une pratique régulière du qi gong vont de l’augmentation de la capacité de prévention et de guérison des maladies et des blessures, au maintien d’une bonne santé, à l’augmentation de la qualité de vie, au développement de soi, à l’augmentation de la longévité, au développement de dons de guérison et d’autoguérison, voire à l’obtention d’une force surhumaine et de pouvoirs surnaturels.

 

 

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