Sun Lu Tang découvre les arts martiaux

Un jour, Fu Quan était dehors dans un champ en train de s’occuper de moutons lorsqu’il entendit des hurlements de foule. Il escalada une colline voisine et aperçut un groupe de gens pratiquant les arts martiaux. L’enseignant était un vieil homme d’environ soixante-dix ans, de stature moyenne. Ses yeux regorgeaient d’esprit et, lorsqu’il démontrait son art, ses mouvements étaient rapides, vifs et précis. Sun n’avait jamais vu d’arts martiaux auparavant et fut fasciné par ce qu’il vit. Il décida alors que, le lendemain, il irait trouver ce professeur et lui demanderait de le prendre comme élève.

Le jour suivant, Sun trouva la maison de l’enseignant et s’agenouilla devant lui pour lui demander la permission de devenir son élève. Au premier abord, le professeur pensa qu’il plaisantait. Il lui demanda d’où Sun venait, et celui-ci raconta au professeur l’histoire de la mort de son père et expliqua qu’il travaillait pour un homme qui le battait. Le professeur fut ému par l’honnêteté de Sun et sa sincérité. Il lui demanda pour quelle raison il souhaitait étudier les arts martiaux. Sun répondit qu’il voulait pouvoir répondre aux assauts répétés de son employeur et de son fils. Le vieil homme répondit : « Les arts martiaux ne reposent pas uniquement sur le combat, leurs principes sont très profonds. » Sun se montra inflexible et ne voulut pas renoncer à cet apprentissage. Le professeur lui demanda alors s’il pourrait supporter les privations que cela exigerait. Sun répliqua qu’il pouvait supporter n’importe quel type de souffrance, pourvu qu’il puisse étudier les arts martiaux. Le professeur, dont le surnom était Wu, consentit alors à accepter Sun comme élève.

Sun était âgé de dix ans lorsqu’il commença à étudier avec ce premier professeur. Chaque jour, après le travail, il allait s’entraîner et étudiait jusqu’au milieu de la nuit. Son professeur avait lui aussi eu une vie très difficile lorsqu’il était jeune, et il compatissait à la situation de Sun. Après s’être aguerri dans la pratique martiale, Wu était devenu très vertueux et aidait les gens opprimés. Une fois, il fut amené à aider quelqu’un qui était maltraité, et, au cours de l’altercation, il tua l’agresseur. Le gouvernement réclama son exécution pour ce crime et c’est pourquoi il s’enfuit de chez lui. Pour vivre, il démontrait les arts martiaux dans la rue et mendiait de l’argent. Plus tard, il rejoignit la rébellion des Taiping (1850-1864) et combattit les soldats de la dynastie Qing. Après la dispersion des Taiping, il revint à la démonstration d’arts martiaux dans les rues pour subsister. Il était expert en Shaolin et en Ba Ji quan, ainsi que dans les dix-huit armes traditionnelles. Il excellait aussi dans le lancer de billes d’acier, les armes à feu, et possédait le qing gong (gongfu de la légèreté).

Sun Lu Tang était un étudiant exceptionnel. Après la première année de pratique, il devint particulièrement efficace dans les bases et commença l’étude du Hong Quan. Sun étudia également le système des soixante-quatre paumes du combat spontané, le gongfu de la légèreté, le qigong du « garçon vierge » et la manipulation d’armes secrètes. Wu reconnut l’intelligence et les capacités naturelles de Sun et put lui enseigner à un rythme très rapide. Après deux années d’étude, Sun était le meilleur boxeur de la région. Afin qu’il ne devienne pas trop insolent, son professeur lui rappelait que, bien qu’il progressât rapidement, il ne voyait encore qu’un aspect de la réalité de la pratique martiale et qu’il ne devait donc pas être trop fier de ce qu’il avait accompli.

Son professeur lui raconta une histoire de sa propre jeunesse, à l’époque où il venait d’atteindre un bon niveau de pratique pour son âge. Il pensait alors être très fort et intervint pour aider quelqu’un qui se faisait battre. L’adversaire qu’il affronta était un artiste martial hautement accompli, et Wu fut grièvement blessé. Il raconte que son adversaire aurait pu le tuer sans l’intervention d’un moine de Shaolin, témoin du combat, qui intervint pour le sauver avant qu’il ne soit trop tard. Le moine ramena Wu au temple de Shaolin, où il resta deux ans pour étudier. Au temple, il étudia le Tan Tui, les soixante-quatre paumes du combat spontané, les soixante-douze qin na et le qing gong.

Après que Sun eut étudié avec son professeur pendant trois ans, sa mère apprit qu’il pratiquait les arts martiaux. Cela la rendit très anxieuse, car elle pensait qu’il était trop frêle et risquait de se blesser. Elle partit le voir avec l’intention de lui dire de ne plus pratiquer. Cependant, lorsqu’elle arriva, elle s’aperçut qu’il était plus fort et en meilleure santé qu’il ne l’avait jamais été et n’essaya pas de l’empêcher de continuer. Sun était toujours mince et paraissait fragile, mais le fait de le voir en meilleure santé lui permit de comprendre que la pratique martiale lui était bénéfique.

Lorsqu’il eut approximativement douze ans, son patron accorda une demi-journée de congé à ses employés afin qu’ils puissent célébrer le Nouvel An. Sun avait prévu de rentrer chez lui pour rendre visite à sa mère. Alors qu’il était sur le point de partir, le fils du patron entra et commença à le malmener. Il dit : « Tu pratiques les arts martiaux ! Si tu penses être bon, voyons si tu peux combattre mon cousin. » Le cousin, qui était de huit ans l’aîné de Sun, entra dans la pièce. Il était très grand et fort, à l’image des pratiquants de lutte chinoise (Shuai Jiao). Le cousin attrapa Sun par la chemise et le traîna dans la cour. Une fois dans la cour, l’agresseur le saisit par le col et le pantalon, le souleva au-dessus de sa tête et le projeta. Tandis qu’il était jeté en l’air, Sun se retourna et retomba sur ses pieds. Cela rendit le cousin furieux, mais Sun était tout aussi en colère de voir sa chemise en lambeaux. Alors que son adversaire accourait à nouveau pour le saisir et le projeter, Sun le frappa au niveau du plexus solaire, puis dans le dos. Lorsque le cousin heurta le sol, il vomit toute la nourriture du Nouvel An qu’il venait d’ingurgiter.

Le fils du patron de Sun courut chercher son père. Le patron sortit dans la cour avec un énorme bâton en déclarant qu’il allait battre Sun à mort. Les autres serviteurs le retinrent et tentèrent de le convaincre de ne pas frapper Sun. Le patron hurla à ce dernier de quitter sa maison et de ne jamais revenir, sinon il le battrait jusqu’à ce que mort s’ensuive. Sun quitta donc les lieux et se rendit chez sa mère.

La seule chose qui intéressait le jeune Sun Fu Quan était les arts martiaux. Il ne voulait pas travailler, seulement s’entraîner. Pour se nourrir et alléger le fardeau de sa mère, il ne mangeait que des légumes sauvages qu’il trouvait. Comme beaucoup d’artistes martiaux de cette époque avaient mauvaise réputation, les villageois pensaient qu’il deviendrait un bandit. Cela renforça sa détermination. Il leur dit que non seulement il serait un très grand artiste martial, mais qu’un jour il aiderait ce village et rendrait tous ses habitants fiers.

Peu de temps après avoir été congédié, Sun se sentit honteux et déprimé de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa mère ni garder un travail. Un jour, il lui dit qu’il allait mendier du riz. Il se sentait si mal qu’au lieu de mendier, il sortit et se pendit. Immédiatement après qu’il eut serré le nœud autour de son cou, deux voyageurs passèrent et coupèrent la corde. Sun n’était pas encore mort, ils le ramenèrent donc chez sa mère. Les deux braves voyageurs parlèrent avec Sun et le convainquirent que, si mauvaises que soient les circonstances, il ne devait pas attenter à sa vie. L’un d’eux donna un peu d’argent à Sun et à sa mère, et ils l’utilisèrent pour se rendre à Bao Ding, rendre visite à l’oncle de Sun.

L’oncle du jeune Fu Quan tenait une boutique où il vendait des pinceaux de calligraphie. Il donna un travail à Sun comme commis dans son échoppe. Pendant qu’il travaillait dans le magasin de son oncle, Sun pratiquait la calligraphie chaque jour. Il était trop pauvre pour acheter du papier ou de l’encre, aussi utilisait-il du papier de brouillon sur lequel il écrivait avec de l’eau. L’oncle de Sun était un homme bon et son magasin connaissait un certain succès. En plus du logement et de la nourriture qu’il fournissait à Sun et à sa mère, il lui donnait périodiquement de l’argent pour le travail accompli. C’est grâce aux relations de son oncle que Sun put continuer sa pratique martiale à Bao Ding.

L’oncle de Sun avait deux amis très proches. L’un, surnommé Zhang, était un érudit ; l’autre, nommé Li Kui Yuan, était un pratiquant d’arts martiaux qui dirigeait la compagnie d’escorte Tai An.

Li Kui Yuan était un élève en Xing-yi quan du fameux Guo Yun Shen. Il rencontra ce dernier un jour alors qu’il escortait un convoi. À cette occasion, il défia Guo dans une rencontre amicale afin de tester son propre niveau. Li était réputé pour son travail de jambes et ses coups de pied. Pendant l’affrontement, Li tenta de placer un coup de pied sur Guo. Guo bloqua ce coup d’un geste qui sembla n’être qu’une légère tape, mais Li fut projeté de plusieurs pas en arrière et tomba au sol. Lorsqu’il se releva, il n’était pas blessé. Parce que Guo avait accepté le défi, l’avait vaincu de façon fulgurante sans lui faire de mal, Li sut qu’il avait affaire à un pratiquant très accompli. Il courut après Guo, tomba à genoux devant lui et demanda à devenir son élève. Guo consentit à l’enseigner et Li commença alors son apprentissage du Xing-yi quan. Il étudia avec lui pendant plusieurs années. Comme Li était déjà aguerri en arts martiaux, Guo lui transmit rapidement son enseignement et il perfectionna grandement ses habiletés. Après avoir étudié avec Guo, Li hérita du surnom d’« habileté divine ».

Un jour, l’oncle de Sun Lu Tang se préparait à envoyer un cadeau à son ami, le savant Zhang, et demanda à Sun d’écrire le nom et l’adresse du destinataire sur le paquet. Lorsque Zhang reçut le cadeau, il fut tout aussi impressionné par la calligraphie de son adresse que par le contenu du paquet. Zhang rendit visite à l’oncle de Sun pour savoir qui en était l’auteur. Lorsqu’il apprit que c’était le neveu de ce dernier, il déclara : « Vous ne m’aviez jamais parlé d’un jeune homme de votre famille doté d’un tel talent. » Zhang dit alors à Sun, qui était âgé d’environ quinze ans à cette époque, qu’il pouvait venir aussi souvent qu’il le souhaitait pour en apprendre davantage sur la calligraphie.

Durant ses temps libres, Sun commença donc à aller chez Zhang pour pratiquer. C’est là qu’il rencontra pour la première fois Li Kui Yuan. En rencontrant Sun, Li trouva un jeune garçon honnête et très intelligent. En apprenant que Sun avait déjà une formation en arts martiaux, Li lui proposa de lui enseigner le Xing-yi quan. L’amour de Sun pour les arts martiaux n’ayant pas faibli, il fut ravi d’avoir trouvé un nouveau professeur.

Sun Lutang (孫祿堂 1860 – 1933)

Aujourd’hui, presque tous ceux qui pratiquent les styles dits « internes » des arts martiaux chinois peuvent affirmer que les arts du Bagua Zhang (八卦掌), du Xing-yi quan (形意拳) et du Tai-chi-chuan (太極拳) sont les plus populaires de cette famille, et qu’ils sont excellents pour la préservation de la santé. Ils pourront également expliquer comment, à un certain degré, ces arts sont liés à la philosophie chinoise et au taoïsme.

Cependant, vers la fin du XIXᵉ siècle, alors que ces arts jouissaient d’une grande popularité auprès de ceux qui les pratiquaient uniquement pour des fins martiales, on prêtait fort peu d’attention à la philosophie ou à leur aspect thérapeutique. Il n’existait pas non plus de regroupement de ces styles au sein d’une même famille. Avant le changement de siècle, ceux qui pratiquaient ces arts étaient principalement des fermiers sans instruction, qui étudiaient dans l’espoir d’obtenir des emplois tels que garde du corps, gardien de résidence ou escorte de convois et de caravanes.

Les Chinois instruits regardaient les artistes martiaux de haut, les considérant comme des brutes de basse condition. Comme Sun Lutang l’écrivit dans la préface de son livre sur le Xing-yi quan :

« Il y avait dans les Anciens Temps un grand préjudice, car les lettrés méprisaient les arts martiaux tout comme leurs pratiquants, qui étaient fort peu instruits. »


 La naissance de la « famille interne »

Le premier regroupement de ces arts sous le nom de « famille interne » apparut en 1894. Le maître de Bagua Zhang Cheng Tinghua (程廷華 1848-1900), et ses amis Liu De Kuan (劉德寬 1826–1911), Li Cun Yi et Liu Wei Xiang, formèrent une organisation martiale dans le but de perfectionner leurs arts, de favoriser l’harmonie entre les différents cercles martiaux et d’élever le niveau de leurs élèves.

Cette « fraternité » comptait :

  • Cheng Ting Hua pour l’école du Bagua Zhang,

  • Liu De Kuan pour l’école du Tai-chi-chuan,

  • Li Cun Yi et Liu Wei Xiang pour l’école du Xing-yi quan.

Ils convinrent que leurs élèves pourraient librement étudier avec les autres maîtres afin d’approfondir leurs connaissances. Grâce à cette collaboration, ces enseignants améliorèrent leurs méthodes et décidèrent que les trois arts, bien qu’ayant leurs spécificités, appartenaient à une même famille.

Pour nommer cette famille, ils choisirent d’abord Nei Jia Quan (« boxe interne »). Plus tard, en découvrant qu’un art plus ancien portait déjà ce nom, ils tentèrent de le remplacer par Nei Gong Quan (« boxe des habiletés internes »). Cependant, le nom Nei Jia Quan était déjà solidement ancré dans les esprits.

C’est ainsi que les arts du Bagua Zhang, du Xing-yi quan et du Tai-chi-chuan furent regroupés en une même famille et devinrent connus sous le nom de « styles internes ». Les premiers ouvrages publics faisant référence à cette classification furent ceux publiés par Sun Lutang (孫祿堂) au début du XXᵉ siècle.


Le mythe du « Wudang Wushu »

Par le passé, ces trois arts furent également regroupés sous l’appellation « Wudang Wushu », ce qui amena beaucoup de gens à croire, à tort, qu’ils trouvaient leur origine chez les taoïstes des monts Wudang.

En réalité, chacun de ces arts peut être clairement retracé en dehors des monts Wudang, et parmi les trois, seul le Bagua Zhang est directement issu des pratiques taoïstes.

D’où vient alors le nom « Wudang » ?

Durant la dynastie Ming (1368–1644), un pratiquant nommé Sun Shi San enseignait un style appelé Nei Jia Quan. La première trace écrite de ce style apparaît vers la fin de cette dynastie. Un disciple du Nei Jia Quan, Wang Zheng Nan, eut un élève nommé Huang Bai Jia, fils de l’érudit Huang Zong Xi.

À la mort de Wang Zheng Nan, Huang Zong Xi écrivit un panégyrique relatant son art et sa vie. Plus tard, Huang Bai Jia rassembla ces écrits et publia un livre intitulé Nei Jia Quan, dans lequel il affirmait que cet art prenait sa source chez le taoïste Zhang San Feng, des monts Wudang.

Or, aucune lignée claire ne relie Zhang San Feng à Wang Zheng Nan. L’origine réelle de ce Nei Jia Quan demeure donc inconnue.

En 1894, lorsque le groupe de Cheng Ting Hua fonda l’association du Bagua Zhang, Xing-yi quan et Tai-chi-chuan sous le nom de Nei Jia Quan, le public associa à tort ces arts à ceux décrits dans le livre de Huang Bai Jia, renforçant l’idée erronée d’une origine taoïste commune à Wudang.

Le nom « Boxe du Wudang » fut ensuite institutionnalisé lorsque la Central Martial Arts Academy classa ces arts comme « styles du Wudang » en 1928, pour les distinguer des styles issus du Shaolin.


 Le rôle décisif de Sun Lu Tang

Le premier à établir clairement, par écrit, un lien entre les arts « internes », le Yi Jing (Livre des Mutations) et la philosophie taoïste fut Sun Lu Tang.

Après avoir étudié le Bagua Zhang avec Cheng Ting Hua, celui-ci l’encouragea à voyager dans les monts Emei (Sichuan) et dans les monts Wudang (Hubei) afin d’étudier le taoïsme et le Yi Jing. Sun suivit ce conseil entre 1894 et 1896.

En 1915, il publia son premier ouvrage, L’étude de la boxe de la forme et de l’intention, après avoir étudié :

  • le Tai-chi-chuan,

  • le Xing-yi quan,

  • le Bagua Zhang,

  • la philosophie taoïste,

  • le Yi Jing,

  • les arts taoïstes de longévité.

Ce livre marqua un tournant dans la perception des arts martiaux par la population instruite. À cette époque, la Chine souffrait : famines, corruption, opium, mauvaise santé générale. Le peuple était surnommé par les étrangers « les Malades de l’Asie ».

Dans le cadre d’un effort national, le nouveau gouvernement républicain introduisit l’enseignement des arts martiaux dans les écoles pour renforcer la santé du peuple. Sun publia son livre notamment pour promouvoir les arts martiaux comme pratiques thérapeutiques et prophylactiques. Il y écrivit :

« Un pays puissant ne peut se composer d’un peuple faible. Nous ne pouvons rendre le peuple fort sans entraînement physique. La fortification du peuple à travers l’entraînement physique est la voie du renforcement du pays. »

Le livre de Sun fut le premier à :
 regrouper le Xing-yi quan, le Bagua Zhang et le Tai-chi-chuan en une seule famille,
 les relier explicitement au Yi Jing et au taoïsme.

Il a largement façonné notre conception moderne des « arts internes ».

Les 12 animaux du zodiaque chinois (中国占星术12生肖)

Les 12 animaux du zodiaque chinois

(中国占星术12生肖)

Les légendes racontent comment les animaux ont été sélectionnés et dans quel ordre ils se trouvaient dans l’horoscope chinois. Bouddha et l’empereur de jade étaient d’une grande importance.
Il y a très, très longtemps, le Bouddha a demandé aux animaux de son royaume de célébrer le Nouvel An avec eux. Il faut croire que les animaux avaient des plans différents pour cette soirée, car tous ne se sont pas réunis.

Seuls 12 d’entre eux sont venus au Bouddha dans cet ordre :

Rat (鼠shǔ),
bœuf (牛niú),,
tigre (虎hǔ),
lapin (兔tù),
dragon (龙lóng),
serpent (蛇Shé),
cheval (马mǎ),
chèvre (羊yáng),
singe (猴hóu),
poulet (鸡jī),
chien (狗gǒu),
cochon (猪zhū).

Leur chemin s’est terminé par la traversée de la rivière. Le bœuf, en bon prince, a accepté de conduire un rat à travers elle entre ses cornes, mais quand il est arrivé à terre, le rat intelligent a sauté au sol et est devenu le premier à saluer le Bouddha.

L’absence d’un chat est le résultat de la méchanceté et de son ami rat. Le chat n’est pas venu à la réunion, il s’est endormi, mais plus tôt, il a demandé au rat de le réveiller, bien sûr, le rat a éliminé un rival potentiel et n’a pas réveillé le chat qui dormait profondément. Trompé par son ami, le chat s’ est offensé et depuis les deux sont devenus ennemis.

NB: Dans l’horoscope vietnamien, le chat remplace le lapin chinois.

Reconnaissant leur arrivée, le Bouddha a décidé d’honorer chaque animal chaque année pour honorer l’un d’eux. Chaque nouveau-né hérite des caractéristiques d’un animal d’une année donnée, chacun a ses propres traits de caractère et est associé à l’un des 5 éléments (ciel, terre, eau, feu et métal).

Un jour, le cochon a convaincu l’empereur de Jade de l’élire comme arbitre des valeurs animales. Confiante dans sa position, il a placé un tigre et un dragon derrière un rat et un bœuf. À leur tour, ils ont fait un tel scandale qu’il a fallu les calmer, alors le singe a dessiné sur le front du tigre un signe (wáng = roi) confirmant son titre souverain d’animaux terrestres.

Quant au dragon et au coq, qui avaient des cornes à l’époque, il leur offrit des couronnes. De cette façon, ils sont devenus les rois des animaux terrestres. Le lapin et le dragon prêts pour le duel à prendre place derrière le tigre devaient commencer le combat.
Le lapin, intelligent, a couru dans la forêt, suivi du dragon …
Les cornes du dragon se sont emmêlées dans les branches de la forêt et le dragon a perdu le combat. Le coq lui a ordonné de démêler ses cornes, ce à quoi le dragon a répondu qu’il le ferait lorsque le soleil se lèverait à l’ouest et depuis lors, le coq supplie le soleil de se lever de ce côté.

Le lapin doit en grande partie sa vitesse au chien qui lui a conseillé de couper un morceau de sa queue. Le chien le félicite pour sa victoire sur le dragon, espérant qu’il le soutiendra à son tour, mais il est évincé et de rage, le mord. Suite à quoi il est puni et dégradé.
Le cochon après avoir terminé le classement de tous les participants apporte la liste à l’empereur de jade pour approbation.
L’empereur ayant été informé de la rivalité animale, indigné par cet incident, rétrograde le cochon à la dernière place.

Une autre légende raconte qu’une semaine avant le Nouvel An, le dieu Zào Jūn (灶君 – gardien de la maison), a été envoyé à la cour de l’empereur de Jade pour lui présenter un rapport sur la vie de toute la famille.
Chaque famille a différentes manières de mettre cette divinité de son côté. On lui offre surtout des délices sucrés, pour qu’il ne soit pas négatif quant aux membres des familles indisciplinées vis- à -vis l’Empereur de Jade.

Zào Jūn (灶君) – gardien de la maison

La Fête du Printemps est aussi appelée guònián (过年)

Nian est un animal étrange avec des cornes sur la tête, il est synonyme de malheurs et dévorent les gens.
La terrible bête vivait au fond de la mer. Lorsque la nouvelle année arrivait, l’herbe ne poussait pas, les fleurs et les feuilles des arbres se fanaient et, quand elle partait, la nature revenait à la vie. Chaque année, les villages étaient dépeuplés, les personnes âgées et les enfants se protégeaient des sauvages des montagnes.

Une fois, dans la ville de Tao Hua, un vieux mendiant est apparu avec la barbe grise et des yeux brillants, une canne à la main et un sac sur l’épaule. Une femme âgée lui a demandé de chasser le nian dans les montagnes lointaines, mais le vieil homme a dit en riant qu’il chasserait l’animal cruel le lendemain matin. A minuit, une bête sauvage arrive dans le village, se précipite dans la maison d’une vieille femme, dont la porte est recouverte de papiers rouges, où le vieil homme a allumé les pétards rouges. L’animal entend les morceaux de bambou qui éclatent et il a terriblement peur.

Le lendemain, les personnes âgées et les enfants rentrent au village, voient que tout est intact, vont chez la femme âgée, remarquent des papiers rouges sur la porte et les restes de bambous en feu dans la cour.
Les heureux habitants du village portent de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs familles et amis voisins. L’histoire de la façon dont la bête a été bannie circule rapidement.
Et depuis, la veille de la nouvelle année dans chaque famille, on colle des papiers rouges, tire des pétards, allume des lanternes rouges jusqu’au lever du soleil. Le matin du nouvel an, on rend visite à la famille.

La fête du Nouvel An commence par un souper, c’est un repas de famille très important. Les légumes servis sont le symbole de l’intelligence, les raviolis assurent la prospérité.
Les enfants reçoivent des enveloppes rouges contenant de l’argent.

Après 4 jours, il y a une fête du renouveau (guo nian), c’est l’occasion de différents types de festivités comme les danses et la musique traditionnelle.
La détonation des pétards retentit partout chassant les mauvais esprits. Des costumes extravagants accompagnent les défilés de rue, les lumières omniprésentes rouges ajoutent un charme mystérieux.

Cette période féerique se termine le quinzième jour avec le Fête des Lanternes lorsque des lanternes multicolores pendent dans les rues pendant la pleine lune.

Danse du Lion (舞獅)

danse du lion (舞獅)

La danse du lion (chinois simplifié : 舞狮 ; chinois traditionnel : 舞獅 ; pinyin : wǔshī, parfois appelée danse de la licorne ou danse du qilin au Viêt Nam) est une danse traditionnelle de la culture chinoise et d’autres pays asiatiques où des danseurs, revêtus d’un costume de lion, imitent les mouvements de l’animal. Elle est exécutée le plus souvent pour le Nouvel An chinois et pour d’autres festivités religieuses ou culturelles chinoises, mais aussi à des ouvertures de foires commerciales, pour des mariages, ou tout simplement pour honorer des invités importants : cette danse est censée apporter la chance.
Elle est parfois confondue avec la danse du dragon malgré deux différences importantes : le nombre des danseurs (deux pour chaque lion, alors qu’un seul dragon en demande au moins une douzaine) et le fait que les danseurs sont visibles dans la danse du dragon, figurine qu’ils tiennent et manipulent au bout de longues perches. Les mouvements de base de la danse du lion, contrairement à ceux de la danse du dragon, se retrouvent par ailleurs dans la plupart des arts martiaux chinois.
L’origine de la danse du lion est incertaine, mais n’est probablement pas chinoise, l’animal y étant inconnu avant la dynastie Han. Outre les deux formes principales de la danse, au nord et au sud de la Chine (cette dernière largement répandue dans le monde entier par la diaspora chinoise), on trouve également des versions japonaises, coréennes, tibétaines et vietnamiennes. Une autre forme de la danse du lion existe dans la culture indonésienne, mais elle provient d’une tradition différente et est plutôt décrite sous le nom de Singa Barong.

Historique

Il existe une tradition chinoise, remontant à l’Antiquité, de danseurs portant des masques d’animaux ou de créatures mythiques ; dans des textes tel que le Classique des documents, des descriptions de danses de bêtes sauvages et de phénix pourraient ainsi être des danses masquées. Dans des ouvrages de la dynastie Qin sont décrits des danseurs exécutant des rituels d’exorcisme et portant des masques d’ours ; des textes de la dynastie Han mentionnent des « mimes » (象人) imitant des poissons, des dragons, et des phénix.
Cependant, le lion n’est pas présent en Chine avant la dynastie Han, et l’on suppose donc que la danse du lion viendrait de pays comme la Perse et aurait été introduite en Chine en passant par l’Asie centrale ; d’autres auteurs envisagent une origine indienne. Selon l’ethnomusicologue Laurence Picken (en), le mot chinois pour « lion », shi (, écrit autrefois), pourrait être dérivé du mot perse šer. Le mot shi(zi) signifiant « lion » apparait dans des textes de la dynastie Han en association étroite avec l’Asie centrale (un terme antérieur devenu obsolète était suanni (狻麑 ou 狻猊)) ; des lions furent présentés à la cour des Han par des ambassadeurs de l’Empire parthe.
Des descriptions détaillées de la danse du lion apparaissent sous la dynastie Tang ; à cette époque, les écrivains et les poètes la considèrent comme une danse étrangère. Cependant, des danses analogues ont peut-être été remarquées en Chine dès le troisième siècle de notre ère, Meng Kang (孟康), un érudit de l’époque des Trois Royaumes, décrivant des « scènes de lion » dans un commentaire du Hanshu. Ces premières mentions l’associent avec le bouddhisme : dans un texte de la dynastie Wei du Nord, Description des temples bouddhistes à Luoyang (洛陽伽藍記), une parade d’une statue de Bouddha du temple de Changqiu (長秋寺) est menée par un lion pour chasser les mauvais esprits.
Plusieurs versions de la danse existaient sous la dynastie Tang. À la cour des Tang, la danse du lion était appelée la Musique de la Grande Paix (太平樂, Taiping yue) ou la Danse des Cinq Directions (五方師子舞), où cinq grands lions de différentes couleurs, correspondant à différentes émotions, étaient chacun tenu en laisse par deux personnes, et accompagnés par 140 chanteurs. Dans une version plus tardive, les cinq lions avaient plus de trois mètres de hauteur, et chacun était accompagné de douze « écuyers » qui les agaçaient avec des plumeaux rouges.
Une autre version de la danse était exécutée par deux personnes, comme cela est décrit par le poète Bai Juyi dans Arts des Liang occidentaux (西凉伎) ; la danse est présentée par des danseurs hu (, dans ce contexte, des populations non Han venant d’Asie centrale) portant un costume de lion avec une tête en bois, une queue de soie et un costume en fourrure, des yeux bordés d’or, des dents recouvertes d’argent, et des oreilles mobiles, dans un spectacle ressemblant à la danse du lion actuelle ; vers le huitième siècle, cette danse avait atteint le Japon. Durant la dynastie Song, la danse du lion était couramment exécutée durant des festivals, et connue comme danse du lion du Nord sous les Song du Sud.
Dans le sud de la Chine, une forme dite méridionale de la danse du lion apparut par la suite, vraisemblablement originaire de la province du Guangdong. Plusieurs mythes sont associés à cette danse : une version parle de la célébration de la mise en fuite d’un monstre appelé Nian ; une autre veut que l’empereur Qianlong ait rêvé d’un animal porte-bonheur alors qu’il visitait la Chine du Sud, et ait ordonné que l’image de l’animal soit utilisée durant les fêtes. Il est cependant probable que le lion du Sud soit une adaptation du lion du Nord aux mythes locaux de Canton, peut-être sous la dynastie Ming.

Variantes régionales

Les deux principaux types de danse du lion en Chine sont les danses du Nord et du Sud. Il existe cependant nombre de variantes locales, et certains de ces lions sont d’aspect très différent, comme par exemple le lion vert (chinois traditionnel : 青獅 ; pinyin : qīng shī), populaire dans la province du Fujian et à Taïwan. D’autres minorités ethniques de Chine ont souvent aussi leurs propres danses du lion ; c’est par exemple le cas de la minorité musulmane du xian de Shenqiu dans le Henan. On trouve aussi des danses masquées représentant des créatures mythiques apparentées, comme le qilin et le pixiu. La danse du qilin, qui a donné naissance à l’appellation « danse de la licorne », est le plus souvent exécutée par les Hakkas, originellement venus de Chine du Nord, mais désormais installés dans le sud de la Chine et en Asie du sud-est.
On rencontre d’autres formes de la danse du lion dans la plupart des pays d’Extrême-Orient, comme le Japon, la Corée ou le Viêt Nam, ainsi que parmi les communautés de l’Himalaya.
Le lion de la Chine du Nord
La danse du lion de la Chine du Nord (chinois simplifié : 北狮 ; pinyin : běi shī) est souvent exécutée par un couple de lions (un mâle et une femelle). La tête est en bois doré, avec une crinière hirsute orange et jaune, ornée d’une rosette rouge pour le mâle et verte pour la femelle. Cependant, des variantes locales existent.
Le lion du Nord ressemble à un pékinois ou à un lion gardien, et ses mouvements sont réalistes. Il se livre souvent à des acrobaties, se tenant en équilibre sur une plateforme ou sur une grosse boule. Ils se présentent souvent en famille, avec un couple d’adultes et deux lionceaux ; deux danseurs occupent le corps de chaque lion adulte ; la famille est souvent précédée d’un « guerrier » tenant un objet sphérique et guidant les lions.
La danse du Nord est en général moins solennelle que celle du Sud. On rencontre souvent des variations acrobatiques de la danse, par exemple la danse de la Tour céleste (chinois simplifié : 天塔狮舞 ; pinyin : tiān tǎ shī wǔ), du xian de Xiangfen dans le Shanxi, dans laquelle plusieurs lions escaladent une haute tour formée de tabourets en bois21 ; on connait aussi des acrobaties de lions sur fil de fer. Parmi les régions ayant les troupes de lions les plus réputées, on trouve le xian de Xushui dans la province du Hebei, et le xian de Ninghai dans celle du Zhejiang.
Le lion de la Chine du Sud
La danse du lion de la Chine du Sud (chinois simplifié : 南狮 ; pinyin : nán shī) est originaire du Guangdong. Le lion, associé à la légende du monstre mythologique appelé Nian, est représenté avec une corne unique (d’où l’appellation de danse de la licorne, plus fréquente au Viêt Nam). La tête du lion est généralement faite en papier mâché sur un cadre de bambou; le corps est formé de couches de tissu solide bordé de fourrure. Récemment, on s’est mis à fabriquer des lions avec des matériaux modernes plus légers, comme de l’aluminium, et rendus plus brillants par des revêtements métalliques, mais qui sont moins durables que la laque traditionnelle. Les costumes des danseurs sont assortis au lion, bien que certains portent des pantalons de kung-fu pour un aspect plus traditionnel.
Il y a deux styles principaux de cette danse : le Foshan (chinois simplifié : 佛山 ; pinyin : fúshān ; litt. « colline des bouddhas »), et le Heshan (chinois simplifié : 鹤山 ; pinyin : hèshān ; litt. « colline de la grue »), tous deux nommés d’après leur lieu d’origine. D’autres styles mineurs sont le Fut-Hok (un hybride du Foshan et du Heshan créé à Singapour par Kong Chow Wui Koon vers 1960), et le Jow Ga (en) (exécuté par des pratiquants du style de kung-fu de la famille Jow). Ces différents types se distinguent en particulier par le dessin de la tête du lion.
Le Foshan est le style qu’adoptent la plupart des écoles de kung-fu.
Il demande des mouvements puissants et de la force pour tenir les postures. Le lion devient un emblème de l’école de kung-fu, et seules les élèves les plus avancés sont autorisés à participer à la danse. Le lion Foshan traditionnel a des soies dures au lieu de fourrure, et est plus lourd que les modèles populaires modernes ; il a aussi une queue très longue à laquelle sont souvent attachées des clochettes, des yeux pivotant de droite et de gauche, des dents et une langue saillante. Derrière, on trouve une plaque métallique sur laquelle le nom de la troupe peut être inscrit. Enfin, il possède un large front, des lèvres ourlées, et, comme tous les lions du Sud, une corne, pointue dans ce style. Des styles régionaux de ce lion se sont développés dans le monde entier ; en général, les soies sont remplacées par de la fourrure, la queue est moins ornée (et les clochettes sont supprimées), les yeux sont fixes et la langue ne sort pas.
Le lion Heshan est connu pour sa richesse expressive, sa démarche unique, son aspect impressionnant, et le style dynamique de la musique de tambours qui l’accompagne. On pense que ce style a été créé par le « roi du lion de Canton », Feng Gengzhang (chinois traditionnel : 馮庚長 ; pinyin : Féng Gēngzhǎng), au début du 20e siècle. Feng venait d’un village de la ville-district de Heshan, dans le Guangdong ; son père lui avait appris les arts martiaux et la danse du lion. Par la suite, il étudia la danse du lion de Foshan avant de revenir dans son village et d’y créer sa propre école. Il développa sa version unique de la danse du lion en imitant les mouvements des chats, inventant des figures telles que « capture de la souris », « capture de l’oiseau », ou « roulade sur le flanc » ; lui et ses disciples introduisirent aussi des changements dans la tête du lion, abaissant son front, arrondissant sa corne, et lui donnant un bec de canard avec des lèvres plates.
Le corps du lion a également un aspect plus puissant, et est revêtu de couleurs éclatantes. Combinant de nouveaux pas de danse, des déplacements agiles, et un rythme unique appelé le « tambour des sept étoiles », Feng créa un nouveau style, divertissant et d’un grand appel visuel. Au début des années 1920, la danse du lion Heshan fut exécutée en public alors que Sun Yat-sen était gouverneur militaire de Guangzhou, et fit sensation. Vers 1945, les danseurs Heshan étaient souvent invités pour des festivals et des célébrations non seulement en Chine, mais dans toute l’Asie du Sud-Est. Le style Heshan devint très populaire à Singapour sous le nom de Hok San ; le lion y prenant le titre de « roi des rois des lions », et portant sur le front l’idéogramme « roi » (). D’autres améliorations ont été apportées par l’Association Hok San de Singapour, raccourcissant la queue du lion pour le rapprocher des chats, et créant de nouveaux accompagnements de tambour.
Différentes couleurs indiquent l’âge et le caractère des lions. Le lion blanc est le plus âgé, le lion à la fourrure jaune d’or est l’enfant du milieu et le lion noir est le plus jeune ; ses mouvements doivent être vifs comme ceux d’un enfant ou d’un adolescent rebelle. De même, le lion doré représente la vivacité, le lion rouge le courage, et le lion vert l’amitié. Par ailleurs, trois figures de lions représentent les trois frères de sang du roman des Trois Royaumes ayant juré de restaurer la dynastie Han :
  • Le lion Liu Bei (Lau Pei en cantonais) est l’ainé des trois frères , son visage est jaune impérial (car il devint le premier empereur du royaume de Shu) et sa barbe et sa fourrure sont blanches en signe de sagesse. Sa queue multicolore montre qu’il contrôle les cinq éléments. Son collier porte trois médailles pour rappeler qu’il est l’aîné. Ce lion est utilisé par les écoles dirigées par un maître d’art martial (Sifu), et est connu comme le Rui Shi (chinois traditionnel : 瑞獅 ; pinyin : Ruì Shī ; litt. « Lion de la Fortune »).

  • Le lion Guan Gong (Kwan Kung en cantonais) a un visage rouge, des soies et une longue barbe noire (un des surnoms de Guan Gong était « le duc à la belle barbe »). Sa queue est rouge et blanche. En tant que cadet, son collier porte deux médailles. Ce lion, souvent utilisé, et qui représente également la force et le courage, est connu comme le Xing Shi (chinois traditionnel : 醒獅 ; pinyin : Xǐng Shī ; litt. « Lion Éveillé »).

  • Le lion Zhang Fei (Cheung Fei en cantonais) a un visage noir, une courte barbe, des petites oreilles, et des soies noires ; sa queue est noire et blanche. En tant que benjamin, son collier ne porte qu’une médaille ; traditionnellement, son corps est recouvert de clochettes pour avertir de son approche. Ce lion est utilisé par les clubs débutants ou voulant lancer un défi ; il est connu comme le Dou Shi (chinois traditionnel : 鬥獅 ; pinyin : Dòu Shī ; litt. « Lion Combattant »), car Zhang Fei avait un caractère emporté et adorait se battre.

Trois autres lions furent ultérieurement ajoutés à ce groupe : un lion vert, appelé le Lion Héroïque, représentant Zhao Yun (souvent considéré comme le quatrième frère), un lion jaune-orange, appelé le Lion Juste, représentant Huang Zhong, et un lion blanc, le Lion Funéraire, représentant Ma Chao, qui n’apparait que pour l’enterrement d’un maître ou d’un dirigeant du groupe. Avec Guan Gong et Zhang Fei, ils constituent les « cinq généraux-tigres de Shun », et chacun correspond à une des couleurs des cinq éléments.
La danse du lion est connue au Viêt Nam sous le nom de danse du qilin ou de la licorne (vietnamien : múa lân). Elle est importée de Chine, mais a acquis des caractéristiques locales : bien que la plupart des lions du Viêt Nam ressemblent à ceux de la Chine du Sud, leur performance et le détail de leur aspect en diffèrent nettement. La danse est exécutée principalement lors de fêtes traditionnelles comme celle du Têt et lors de la fête de la mi-automne (Trung thu tiết), ainsi qu’à d’autres occasions comme l’inauguration d’un nouveau magasin. La danse a pour but de chasser les mauvais esprits, et est souvent accompagnée par des pratiquants d’arts martiaux et des acrobates.
Une caractéristique de la danse de la licorne vietnamienne est d’être accompagnée par Ông Địa, l’esprit de la Terre, représenté comme un homme au grand sourire et au gros ventre tenant un éventail en feuilles, ressemblant au « Bouddha à grosse tête » (大头佛) chinois, lequel apparaît parfois dans la danse du lion de la Chine du Sud. Cet esprit bienveillant est censé avoir le pouvoir d’invoquer la licorne, animal apportant la chance ; durant la danse, il lui ouvre le chemin. L’aspect comique de Ông Địa ajoute au caractère festif et joyeux de la danse.
« Bouddha à grosse tête » (大头佛)

NB : Voici le lien de nôtre page YouTube sur une vidéo montrant un des plus grand film chinois Dreadnaught (勇者無懼) en 1981 sur la danse du lion, vous y trouverez acrobaties et combat entre le nord et le sud !

 

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