Tang Lang Quan : Boxe de la Mante Religieuse (螳螂拳)

Tang Lang Quan : Boxe de la Mante Religieuse (螳螂拳)

Le Tang Lang Quan (螳螂拳)  ,est un terme générique qui sert à désigner la totalité des styles de «la mante religieuse». Il appartient aux styles d’imitation animalière, n’oublions pas qu’il ne suffit pas d’imiter l’animal, mais de le devenir.

Maître Luo Guan Yu pratiquant la technique dite:  » La Mante capture la cigale ».

Histoire

La quintessence de la légende, recopiée par les nombreux copistes qui ne font pas la différence entre mythe des origines et données historiques :

Le fondateur du style de la mante religieuse serait un certain Wang Lang (王朗), durant la dynastie Song (宋朝:xe – xiiie siècle) ou bien à la fin de la dynastie Ming (明朝xive – xviie siècle), dans la province de Shandong (山東省). Il viendrait d’une famille aisée et aurait étudié les arts martiaux dans sa jeunesse auprès des moines de Shaolin (少林寺).

Wang Lang, plus petit et moins fort physiquement que ses homologues se faisant battre à chaque combat. Aussi il décida de trouver un moyen de pallier le manque de force.

Un jour en se promenant, Wong fut témoin d’un combat entre une mante religieuse et une sauterelle. Wang Lang fut fasciné par l’agressivité, la vitesse et la force de la mante religieuse. Lorsque la sauterelle attaquait, la mante se jetait sur le côté, et avec la vitesse et la force de l’éclair elle immobilisait la sauterelle avec ses avant-bras puissants.  Wang Lang emmena la mante chez lui pour l’étudier de près. Il employa un roseau pour poignarder la mante et soigneusement étudia ses mouvements, examinant comment elle réagissait aux diverses situations. Wang Lang imitait alors ces actions et lentement son dispositif évolua.

Wang Lang a longuement compilé ces mouvements dans ce qui est connu actuellement comme formule verbale de douze mots clés, les sept longs, huit courts, huit modèles rigides de main, les douze modèles flexibles de main, les huit points vulnérables et huit d’attaque mortelle. Ceci a mené au développement du modèle du style de la mante religieuse avec ses mouvements caractéristiques forts et rapides.

Lorsque Wang Lang a été satisfait, il a ajouté au nouveau modèle les meilleures techniques tirées des dix-sept autres modèles qu’il avait auparavant étudiés. Plus il pratiquait, plus il se rendait compte que quoique la structure du modèle ait été particulièrement rapide, dépeignant la puissance et la vitesse de la mante, le jeu de pieds était incorrect pour délivrer des coups brefs.

C’est en observant, plus tard des singes qui jouaient ou combattaient, que la solution lui apparu clairement. S’il pouvait fusionner les positions intelligentes du singe avec les mouvements de main de la mante, la vitesse des mains et des pieds serait assurée.

Au-delà de la légende, on peut observer qu’il s’agit d’un style syncrétiste qui mêle les techniques de main de divers styles de la grue et les techniques de déplacements du singe.

La grande variété des styles de mante religieuse, tous issus de la province du Shandong, et qui se sont ensuite répandues vers le Sud de la Chine, montre la complexité à construire sérieusement une «généalogie». Il existe des styles, branches et écoles de mante religieuse du Shandong qui n’ont pas encore été répertoriés.

Wang Lang

Styles de tang lang quan 

Ba Bu Tang Lang Quan: « La Mante des Huit Pas » (八步螳螂拳)

ou Ba Ji Tang Lang Quan: « La Mante des Huit Fondamentaux » (八極螳螂拳)..

Ce style fut créé durant les années 1800 par Jiang Hua Long (姜化龍: 1855-1924) , un élève de Liang Xue Xiang ( (梁学香 1810-1895 ) le fondateur du Mei Hua Tang Lang: 梅花螳螂拳) . Avant d’apprendre la Mante Religieuse, il avait étudié le Mei Hua Quan (梅花拳) et un style de boxe du singe, puis le Tong Bei Quan (通臂拳) à Yantai avec Wang Zhong Qing et le Ba Gua Zhang (八卦掌) et le Xing-Yi Quan (形意拳) avec Chen De Shan. Sa méthode est ainsi inspirée de tous ces styles. Feng Huang Yi, un élève de Jiang, y ajouta des techniques de Qin Na (擒拿: saisies 108 clefs) du Yin Zhao Quan (鷹爪派: Boxe des serres de l’Aigle)  et des projections du Shuai Jiao (摔跤: lutte Chinoise). Le cœur du dispositif se compose de six enchaînements, les ba bu zhai yao quan.

Bimen Tang Lang Quan🙁閉門螳螂拳)  « La Mante de la Porte Fermée » ou Mimen Tang Lang Quan (秘門螳螂拳): La Mante de la Porte Secrète.

Wang Yu Shan, élève de Jiang Hua Long et de Song Ji De, enseigna à Liu Do San, qui eut lui-même pour disciple Zhang De Kui (張德奎 : 1947- ). Ce dernier s’installa à Taiwan, où le style qu’il pratiquait prit le nom de Bi Men Tang Lang ou Mi Men Tang Lang. On utilise des positions basses et des frappes du coude. Les transitions sont bien plus complexes que dans les autres styles, donnant la possibilité grâce à des feintes de parvenir en corps-à-corps. C’est en fait une version du Mei Hua Tang Lang.

Chang Quan Tang Lang Quan  (长拳螳螂拳 : La Mante de la Boxe Longue).

Huang Yong Kai, qui étudia le Tang Lang de Liang Zhong Chuan ( fils de Liang Xue Xiang  梁學香 19e-début 20e ) , eut pour élève Ji Zhong De, qui eut lui-même pour disciple Wang Suting (1884-1964). Ce dernier enseignait le Qing Dao à l’institut Guo Shu. C’était un ami de Luo Guangyu, un maître de Qi Xing Tang Lang (七星螳螂拳) , et de Huang Hanxun, l’élève de ce dernier. Le style de Tang Lang qu’il enseignait était un mélange de Qi Xing Tang Lang, de Mei Hua Tang Lang (梅花螳螂拳)  et de méthodes de combat à longue distance. À Taiwan , ce style était appelé Qi Xing Tang Lang , et Wang Su Ting l’appelait lui-même Shuai Shou Tang Lang. Ce style qui ne comporte qu’une dizaine de formes c’est modifié récemment par ajout d’autres styles de Tang Lang.

Guang Ban Tang Lang Quan (光板螳螂拳 : « La Mante de la Planche Brillante »), style duquel dérivent le Chang Quan Tang Lang et le Fan Che Tang Lang) .

Fan Che Tang Lang Quan (翻车螳螂拳 : « La Mante du Chariot » / métaphore pour définir  des mouvements de rotation des bras en attaque et en défense).

Liu He Tang Lang Quan (六合螳螂拳 : « La Mante des Six Combinaisons » ou « des Six Harmonies »).

Fondée au XIXe siècle par Lin Shi chun (Ding Zi Cheng 丁子成 1880 -1956), qui avait étudié le Liu He Quan, elle est aujourd’hui pratiquée dans les comtés de Zhaoyuan et Huanxian ( 招远 et ??? province de Shandong : 山東省 ). Elle combine les trois principes du Yin et les trois principes du Yang pour l’évasion ou l’absorption souple d’une attaque et l’attaque dure. Ce style possède 6 enchaînements issus du Tang Lang Quan et 1 enchaînement issu du Liu He Quan.

Mei Hua Tang Lang Quan (梅花螳螂拳 :  « La Mante de la Fleur de Prunier »).

Ce style fut créé par Liang Xue Xiang (梁學香 ; 19e-début 20e), un élève de Zhao Qi Lu, qui étudia lui-même avec Li Bing Xiao (李炳霄 1731-1813). On y utilise énormément les poings (préférés à la main ouverte), frappant en successions rapides de trois ou cinq coups saccadés. La colonne vertébrale est utilisée comme un fouet.

Mi Zong Tang Lang Quan (迷蹤螳螂拳 : « La Mante de la Piste Mystérieuse »).

Qi Xing Tang Lang Quan (七星螳螂拳 : « La Mante des Sept Etoiles »), référence à la constellation d’étoiles de « la Grande Ourse » mais également, et en particulier, aux 7 coordinations nécessaires pour pratiquer et comprendre ce style.

Créée par Wang Yong Chun (Wang Yun Sheng, 1854-1926) de Yantai (烟台 : province de Shandong). Yun Sheng avait étudié le Chang quan et le Di Tang Quan (地趟拳 : littéralement  » boxe au sol « ), avant de devenir le disciple de Li Zhi Jian, lui-même élève de Shang Xiao. Venant de Lijia (Shandong), Li Zhi Zhan, surnommé « Li aux mains comme l’éclair », avait été un escorteur de convoi particulièrement connu appelé en chinois un  : 镖师 . Yun Sheng modifia le style de Tang Lang qu’il apprit auprès de Li Zhi Zhan en y ajoutant des techniques de combat à longue distance ; il appela sa méthode Qi Xing, s’inspirant du nom de la salle où il enseignait alors (Kui De Tang, Kui faisant référence aux premières étoiles de la Grande Ourse). Il développa une théorie faisant correspondre des parties du corps avec les 7 étoiles de la Grande Ourse. Son disciple le plus célèbre fut Fan Xu Dong, qui eut lui-même pour élève Luo Guang Yu, l’homme qui popularisa le style hors du Shandong en devenant dans les années 1920 l’un des 3 grands maîtres du Jingwu de Shanghai (精武體育會). Il eut pour élève Chiu Chi Man (趙志民 😕 – 2002) qui forma plusieurs pratiquants dont : Lee Kam Wing (代李榮 ; 1947 – )

Ce style a subi des modifications notables lors de sa diffusion dans le Sud de la Chine : Réduction et simplification des mouvements, l’accent est mis sur la force des coups au détriment de la fluidité, posture plus haute.

Shuai Shou Tang Lang Quan (甩手螳螂拳 : « La Mante des Mains qui Projettes « ).

On y utilise les techniques de saisie et de lutte. Les frappes du poignet sont courantes, et le style préfère briser que frapper (c’est la réponse de la Mante au Qin Na).

Tai Ji Tang Lang Quan (太極螳螂拳 : « La Mante du Faît Ultime »).

Les coups sont délivrés en utilisant l’énergie interne, en frappes pénétrantes. Les parades absorbantes sont préférées aux blocages. Les mouvements sont amples et le rythme alterne mouvements calmes et mouvements rapides.

Tai Ji Mei Hua Tang Lang Quan  (太极梅花螳螂拳 : « La Mante de la fleur de prunier et du Faîte Ultime »).

Ce style fut créé par Hao Lian Ru, qui étudia le Mei Hua Tang Lang avec Liang Xue Xiang et Jiang Hua Long. C’est son héritier Hao Heng Lu qui mit en forme la méthode et lui donna son nom.

Wah Lum Tam Tui Tang Lang Quan (弹腿螳螂拳 :  « La Mante des Jambes Ressort/Projectile/Printemps  du temple de Wah Lum »).

Les techniques de pied y sont prépondérantes. Les coups de pied y sont bas et rapides, cassants, rarement donnés au-dessus des genoux. En fait c’est une compilation de plusieurs styles de Kung Fu (功夫)..

Yu Huan Tang Lang Quan (餘歡螳螂拳 « La Mante de l’Anneau de Jade »).

Nommé ainsi à cause de son travail de jambe spécifique.

La Mante immaculée (完美螳螂拳).

les poignets sont gardés courbés et les mains ouvertes pour générer une puissance qui fouette sur les courtes distantes. L’accent y est mis davantage sur les techniques de main que dans les autres styles du nord.

Il existe certains styles « claniques » ou spécifiques 

Hua Lin Tang Lang Tan Tui Men : mante du temple de Hua Lin (華林寺螳螂拳).

Han Gong Jia Tang Lang Quan : mante de la famille Han Kun.

Tong Bei Tang Lang Quan : mante des bras joints (通背螳螂拳).

Shaolin Tang Lang Quan : mante de Shaolin.(少林螳螂拳).

Shen Ji Tang Lang Quan : mante de l’esprit Suprême (神極螳螂拳).

Zui Tang Lang Quan : mante ivre.(酒螳螂拳).

Styles rares moins répandus

Poing du Dragon de la Mante Religieuse (龍拳螳螂拳 : Fortement influencé par la boxe du même nom). Le style est enseigné à Taiwan par des étudiants du maître Gao Dao Shen.

Boxe de la Mante de la Famille Ma (黑螳螂拳 : Transmise par Ma Hei Long (黑龍) dans le nord de la Chine après avoir fui la révolution culturelle). Son meilleur élève, Ma Qing Long, a été le premier à enseigner le style au public.

Boxe du canard à l’orange de la Mante Religieuse (鴨子與橙色螳螂拳 ou 鴛鴦螳螂拳) utilisant énormément les jambes au combat s’apparentant aussi au Tong Bei .

Sous la Dynastie des Qin (221~206 av JC), à l’époque des Royaumes Combattants, l’épée fut forgée sous forme d’épée longue, à lame droite à double tranchant, plus étroite que les lames de l’Epoque des « Printemps-Automnes », commode pour frapper d’estoc et de taille à la fois.

Le plat de la lame passera d’une section losangique octogonale à 8 arêtes, à une lame comportant ensuite 6 arêtes (section losangique hexagonale) et la longueur de la lame peut atteindre 1m ! C’est l’apogée de l’épée à deux mains.

NB : Voici le lien de nôtre page YouTube sur une vidéo montrant la forme à l’épée  de notre école réalisée par Maître Sun Zhi Bin ( 孫志斌 ). N’hésitez pas à vous abonnez à nôtre page !!!.réalisé par Maître Sun Zhi Bin ( 孫志斌 ). N’hésitez pas à vous abonnez à nôtre page !!!.

 

 

Cheng Tinghua (程廷華 1848-1900).

Cheng Tinghua (程廷華 1848-1900)

He Jin, Feng Junyi, Cheng Ting Hua & Cheng You Long

L’art de Cheng Tinghua 

Il né en 1848 dans le village de la famille Cheng, comté de Shen (莘县) , actuel Hebei (河北) maintenant dans le Shandong (山東省), il était le troisième de quatre frères. Cheng Ting Hua aimait beaucoup les arts martiaux et dans sa jeunesse, il a appris à manier un sabre de près de 3 mètres de long et un grand bâton lourd. 

On raconte que parce qu’il avait des marques au visage lorsqu’il était jeune, il était surnommé « troisième fils aux marques de cloque ». Encore jeune, Cheng Tinghua, déménage à Beijing (北京 : Pékin) où il travaille comme apprenti chez un fabriquant de lunettes. C’est à Beijing également qu’il débute l’apprentissage des arts martiaux à travers la lutte chinoise Le Shuai Jiao (摔跤) et les style de Shaolin (少林) . Il travaille la lutte avec passion et son nom devient relativement connu dans les cercles de lutteursSelon certains, il aurait également pratiqué la lutte mongole… (ᠮᠣᠩᠭᠣᠯ ᠪᠥᠬᠡ).

À la fin des années 1800, deux styles de lutte étaient populaires à Pékin : la lutte mongole et la lutte rapide venant de la ville de Baoding (保定) . Dans ce  style dès que l’adversaire est entré en contact avec le lutteur, il est directement jeté. Il n’y a pas de lutte ou de bagarre comme on le voit dans la lutte occidentale . Cette lutte combinait également saisies , coups de pied , clefs de bras et frappes de poing avec ses propres techniques  de projection  .

Cheng Tinghua était un lutteur passionné et étudia les deux styles de lutte populaires lorsqu’il était jeune à Beijing. Il pratiqua dur et s’est fait un nom en tant que lutteur . Il n’était pas encore devenu à l’époque réellement un grand nom dans le monde des arts martiaux mais cependant, la plupart des artistes martiaux le connaissaient et savaient qu’il était habile à la lutte .

De constitution grande et robuste, il vendait des lunettes et c’est pourquoi il hérita du surnom de « Cheng les Lunettes » (程眼鏡) . Selon Liu Jing Ru (劉敬儒 : héritier de l’école Cheng de la 4° génération, ancien champion de Chine, aujourd’hui 8° duan de la Fédération de Wushu (武術) , Dragon d’argent, nommé préparateur aux JO 2008 et maître de plusieurs champions de Chine) son surnom fut Shen Li Yan Jing Cheng soit « Esprit-Force-Lunettes-Cheng ». (程神力眼鏡). D’autres l’appellent comme ses élèves  :  » Cheng le cobra « .(程眼鏡蛇). Comme celui-ci il bougeait fluidement mais en réalité c’était une manière détournée de se moquer de lui . Cheng était myope comme une taupe et possédait des lunettes dites  » en cul de bouteille  » à verres épais comme les ronds dans le dos du cobra de plus Il tenait initialement une boutique d’optique près du temple Huoshen, dans la quatrième rue du marché aux fleurs, à l’extérieur de la porte Chongwen à Pékin.

Liu Jing Ru (劉敬儒 1936 – )

(Notez que pendant cette période, Cheng fit de la prison pour avoir tué accidentellement l’un de ses élèves. Il était de coutume de taquiner le Maître, et l’un de ses élèves, voulant lui faire peur dans son sommeil, se retrouva avec la cage thoracique enfoncée par un coup de paume de Cheng Tinghua, qui le projeta violemment et le tua sur le coup.)

Il fut certainement le plus influent de tous les élèves de Dong Haichuan et l’aida énormément à propager l’essence du Bagua Zhang.

APPRENTISSAGE AVEC

DONG HAICHUAN (董海川)

En 1870, Dong Haichuan (董海川) était devenu très connu à Beijing (des recherches ont révélé qu’il arriva à Beijing vers 1865). Cheng avait environ 28 ans (vers 1876) lorsqu’il partit à sa rencontre pour améliorer ses compétences. Certains disent que Cheng était devenu ami avec Yin Fu (尹福) et Shih Chidong, deux des premiers étudiants de Bagua Zhang de Dong Hai Chuan, et qu’ils l’auraient encouragé à rencontrer le Maître.

Lors de leur première rencontre, Dong demanda à Cheng d’utiliser son Shuai Jiao contre lui. Cheng fit plusieurs tentatives pour l’attaquer mais ne réussit jamais à le toucher.

Il s’agenouilla alors et demanda à Dong de devenir son élève. À ce moment-là, Dong n’avait encore accepté que très peu d’étudiants. Bien que Dong eût enseigné les arts martiaux à de nombreuses personnes dans le palais du Prince Su (和碩肅親王), il est dit qu’il n’avait enseigné le Bagua Zhang qu’à trois personnes avant Cheng Ting Hua.
La majorité de ses élèves du palais apprenaient divers styles d’arts martiaux, mais peu d’entre eux apprenaient le Bagua Zhang.

Il fut donc l’un des principaux élèves de Dong Haichuan, et l’on considère qu’il fut l’un des seuls à avoir réalisé la quintessence de l’art ainsi que l’un des meilleurs enseignants du style. Il propagea son enseignement principalement à Beijing, où il forma de nombreux disciples et élèves.

Certains affirment que si les noms gravés sur la pierre tombale originale de Dong sont exacts et listés dans l’ordre d’apprentissage, alors Cheng serait le quatrième disciple de Dong, son nom apparaissant en quatrième position.
Les noms seraient :

  1. Yin Fu (尹福, 1840–1909)

  2. Ma Wei-Chi (馬貴, 1847–1941 ou 1851–1941)

  3. Shih Chi-Tung

  4. Cheng Tinghua (程廷華 1848-1900)

L’année où Cheng rencontra Dong est approximativement 1876. Dong mourut en 1882, ce qui signifie que Cheng étudia avec lui cinq à six ans au maximum.

Dong Haichuan était connu pour n’accepter comme élèves du Bagua Zhang que des pratiquants déjà compétents dans d’autres styles martiaux.
Il est dit qu’après avoir posé les bases du Bagua Zhang — marche en cercle, changement simple de paume, changement double de paume et changement de paume souple — Dong enseignait à l’élève selon son bagage antérieur.
Si ces informations sont exactes, on peut supposer que Dong enseigna à Cheng à partir de ses connaissances en Shuai Jiao.

Petite anecdote

Guo Yunshen (郭雲深, 1822–1902), célèbre maître de Xing Yiquan, représentant de la philosophie martiale du Xing Yi — préférant exceller avec peu de techniques plutôt qu’être médiocre avec beaucoup — avait une habileté légendaire dans le Beng Quan (崩拳 : « effondrement »).
On disait de lui : « Avec son Beng Quan et un demi-pas, il renversait la terre entière » (半步崩拳大於天下無敵手). Il était surnommé « l’Inébranlable » (不動達).

Il alla rendre visite à Cheng Ting Hua avant de défier Dong Haichuan, un autre natif du Hebei. Le disciple de Dong l’invita à dîner, et Guo voulut lui démontrer ses « poings divins dévastateurs ». Cheng pria Guo de reconsidérer sa volonté de défier le Maître, car Dong n’était pas un homme ordinaire.

Guo tenta alors de démontrer la vitesse de sa main, mais Cheng la bloqua instantanément avec ses baguettes. Furieux, Guo se dirigea vers le jardin et le défia à goûter la puissance de son poing broyeur.

Alors que Cheng ouvrait la porte, Guo explosa de colère. Cheng se retrouva instantanément derrière lui. Guo se retourna et frappa de nouveau avec un poing écrasant, mais Cheng se plaça encore derrière lui sans effort, puis rentra calmement dans sa maison, l’invita à nouveau et termina son repas avec lui.

Sa rage apaisée, Guo obéit.
Cheng lui expliqua alors qu’il ne souhaitait pas réellement combattre le célèbre « Inébranlable », mais qu’étant parvenu à éviter deux de ses poings écrasants, Guo devrait peut-être renoncer à l’idée d’affronter Dong Hai Chuan.
Étant tous natifs du Hebei, Cheng ne voulait ternir la réputation de personne. Guo le remercia, réfléchit à ses paroles et retourna dans la province du Hebei.

Guo Yunshen (郭雲深 1822 – 1902 célèbre maître de l’art martial Xing Yi Quan)

Partager son apprentissage

Les styles de Bagua qui affichent notamment une touche de Xing-yi Quan (形意拳) sont ceux enseignés par Cheng et ses amis Li Cun Yi (李存义 : 1847-1921) , Liu De Kuan (敬远 :1826 – 1911) et Zhang Zhoa Dong (張兆東 1865 – 1938 d’un cancer à la gorge) . Bien que tous les trois de ces maîtres Xing-Yi Quan soient enregistrés comme étant des étudiants de Dong Hai Chuan , il existe des preuves suggérant que Li, Liu et Zhang ont appris leur bagua à Cheng Ting Hua et non l’inverse .

Le lien entre le Xing Yiquan et le Ba Gua était probablement déjà formé lorsque Cheng Ting Hua et ses amis (Li Cun Yi, Zhang Zhao Dong, Liu De Kuan et Liu Wai-Hsiang) se sont réunis pour comparer leurs styles et apprendre les uns des autres (Li Cunyi, Liu De-Kuan, et Zhang Zhao Dong étaient tous des frères de boxe en Xing Yiquan du même professeur, Liu Chi-Lan (Liu Wai-Hsiang était un élève de Xing Yiquan de Zhang Zhao Dong).

Cheng Tinghua était un artiste martial très ouvert qui enseignait son Ba Gua à quiconque souhaitait l’apprendre. Il aimé rencontrer d’autres artistes martiaux pour comparer les styles et partager les techniques et les théories de ceux-ci . Il aimait également partager son savoir-faire en Bagua Zhang avec d’autres artistes martiaux. Cheng aurait été Le Maître Liu De Kuan, Li Cun Yi et Zhang Zhao Dong, mais comme ils étaient très compétents en Xing Yiquan et étaient donc ses pairs, il ne se sentait pas juste de les appeler ses « élèves ». ”Par conséquent, Cheng leur demanda de dire qu’ils ont appris leur bagua par eux-mêmes.

Mort

En 1900 lors de la période troublée de la révolte des Boxeurs (lorsque les 8 puissances occidentales envahirent la Chine),il s’est avéré qu’un groupe de soldats allemands recrutait de force des locaux  près de la porte Chung Wen à Pékin, où se trouvait le magasin de Cheng. Cheng était dans la rue à ce moment-là et les Allemands l’ont arrêté et ont essayé de le mettre en rang avec les autres. Cheng résista et voulait se battre. Il a peut-être battu quelques soldats pendant la lutte (certains de ses élèves prétendaient qu’il aurait tué une vingtaine de soldats)  mais lorsqu’il sorti un couteau court, les soldats ont dégainé leurs armes , un des gardes lui mit un coup de baïonnette et il se prit par la suite plusieurs balles. Blessé , Cheng essaya de courir et de sauter par-dessus un mur proche et mourut sur le toit de l’usine Hebo n° 4.  fut abattu. Il mourut le 14 août 1900 en héros à l’âge de 52 ans. Son corps fut ramené chez lui au péril de sa vie par son frère Cheng Dianhua et son fils aîné Cheng Youlong. Il fut ensuite enterré à la hâte à Louzizhuang , ville natale de son épouse, dans la banlieue est de Pékin. Plus tard, sa dépouille fut transportée au village de Chengjia, à Shenzhou (province du Hebei), et inhumée dans le cimetière familial des Cheng.

 

La paume en griffe du Dragon (龍爪掌)

Paumes arrondies

Gueule du tigre cerclée

Le tranchant du Dragon

La marche « Comme dans la Boue » (趟泥步)

La pointe du pied s’ouvre ou se ferme pour changer de direction

  Les mouvements se déploient selon un itinéraire circulaire

Introduction de techniques de lutte chinoise et surtout orientation de son Bagua vers des techniques de projection (Shuai Jiao)

Créations de nombreuses formes pour ses élèves

Dans cette période délicate où la régence tyrannique de l’impératrice douairière appuyait les révoltes des clans de boxeurs, Cheng Ting Hua fut érigé en héros car il enseigna son art très ouvertement . Il forme plusieurs élèves au cours de sa vie dont, entre autres, ses deux fils Cheng Yulong (程有龍 1875-1928) et Cheng Youxin (程有信 1895-29 Juin 1970 2ième fils) et son neveu Cheng Yougong (程有功 1875-1947) ainsi que de nombreux autres pratiquants: 
Feng Jun Yi (馮俊義) , Gao Ke Xing (高克興) , Sun Lu Tang ( 孫祿堂  22 décembre 1860 – 16 décembre 1933) , Liu De Kuan ( 刘德宽 1826 – 1911), Gao Yi Sheng (高義盛  1866-1951) , Yang Ming Shan, (楊明山) Zhang Chang Fa (張長發) , Zhang Yong De (張永德), Zhang Yu Kui (張玉奎), Zhou Yu Xiang (周玉祥) , Zhang Zhao Dong (張兆東 1866-1951), Geng Ji Shan (耿吉山), Guo Tong De (郭同德) , Han Qi Ying (韓啟英), Hon Mu Xi (洪慕熙) , Kan Ling Feng, Li Cun Yi (李存义 1847-1921), Li Han Zhang (李漢章), Li Wen Biao, Liu Bin ( 劉斌) , Liu Zhen Zong (劉振宗), Qin Cheng (秦成 1859-1940)., Yan Lingfeng (闞凌峰) ,  Li Wenzhao (李文彪) et Liu Zhenzong (劉振宗).
NB : Voici le lien de nôtre page YouTube sur une vidéo montrant une des trois formes ancienne dîte  » Du Dragon vert s’enroulant autour de sa queue  » (綠龍環繞著他的尾巴) exécutée par Maître Sun Zhijun. N’hésitez pas à vous abonnez à nôtre page !!!.

Sun Shurong (孫叔容 1918 – 2005)

Sun Shurong (孫叔容: 1918-2005)

Maître Sun Shurong (孫叔容, 12 octobre 1918 – 22 mai 2005) est née à Beijing. Elle était la deuxième fille de Sun Cunzhou 孫存周 (1893-1963) et la petite-fille de Maître Sun Lutang (孫祿堂, 1861-1932), le fondateur du style Sun Tai-chi-chuan. Dès son enfance, elle a été initiée au Tai-chi-chuan et au Xing Yiquan par son grand-père et son père. À l’adolescence, elle a assisté son père dans l’enseignement de l’art martial familial tout en poursuivant son entraînement aux armes et au Bagua Zhang du Style Sun.

En 1953, à l’âge de 35 ans, elle déménagea avec son père au parc de Beihai (北海公園). Après le décès de ce dernier en 1963, elle dut se déplacer vers le parc Yuetan (月壇公園), où elle enseigna bénévolement pendant six ans, formant plus de 200 érudits durant cette période.

Au printemps 1979, elle fut engagée comme consultante par l’Association de Wushu de la ville de Kaifeng, où elle fut chargée d’enseigner la boxe du style Sun à l’Université du Henan. Des dizaines de milliers de pratiquants d’arts martiaux et d’érudits furent officiellement formés dans son école.

En 1983, lors d’une visite à des parents à Shenyang, elle fut invitée par des passionnés du style Sun et donna de nombreuses conférences. Ses interventions étaient très prisées et attiraient rapidement un large public. (À noter : l’expression chinoise « 聞風而至 » Wén fēng ér zhì signifie que les gens accourent dès qu’ils entendent une nouvelle intéressante.)
Sun Shu Rong ne tenait pas compte ni de la nuit ni de la fatigue pour donner ses discours, qu’elle assurait matin et soir.

En 1984, elle fut engagée comme consultante auprès de l’Association de recherche du style Sun de Tai-Ji Quan de Pékin (北京孙氏内家拳研究会).

En 1988, elle fut nommée « boxeuse spéciale » (特约拳师, Tèyuē quánshī) à l’Université du Henan, tout en enseignant également le Tai-chi-chuan et le Xing Yiquan dans la province de l’Anhui (安徽省). Maître Sun Shurong ne se contentait pas d’enseigner : elle pratiquait aux côtés de ses élèves, sans aucune distinction de classe sociale.

Elle avait également une « sœur d’arme », Zu Ya Yi (祖雅宜), originaire du comté de Dingxing, dans la province du Hebei, née en 1922 dans une famille de marchands. Adolescente, Zu Ya Yi devint la disciple préférée de Maître Sun Cunzhou, à Kaifeng, où elle l’aida à guider et à former les disciples.

Zu Ya Yi (祖雅宜)

En novembre 1990, Sun Shu Rong a fondé l’Association de recherche du style Sun à Kaifeng (开封氏内家拳研究会) et en a été la présidente. Ses disciples ont participé à divers concours d’arts martiaux, obtenant de bons résultats. En août 1996, huit disciples ont pris part à la 4e assemblée annuelle internationale du comté de Wenxian (温县), remportant deux premières places, deux secondes et deux troisièmes places.

Honneurs et réalisations

Sun Shurong a non seulement préservé l’héritage traditionnel de son grand-père, mais a également œuvré pour le développement futur du Style Sun. Avant la popularisation d’Internet, elle a soutenu Yang Lan dans la création du site « Sun’s Inside Boxing ». Après des années de travail acharné, ce site est devenu un outil essentiel pour la promotion de la boxe de la famille Sun. Des passionnés de Wushu à travers le pays et au-delà ont pu apprendre le style Sun grâce à ce site, permettant à de nombreux disciples perdus de renouer des contacts.

Maître Sun Shurong a su utiliser les moyens modernes pour favoriser l’apprentissage. Elle a toujours été là pour aider ses disciples en difficulté, même ceux qui étaient au chômage. Par exemple, lorsqu’un de ses élèves, Zhang Jun Yi, a rencontré des problèmes familiaux, elle lui a immédiatement remis 1 000 yuans (environ 126 euros) et a mobilisé ses disciples pour l’aider financièrement.

Les disciples ont vite compris que Maître Sun Shu Rong n’était pas seulement une enseignante, mais aussi une figure maternelle. Ses efforts tout au long de sa vie ont été consacrés au développement du Style Sun, et elle a su transmettre son savoir pour les générations futures.

Le 22 mai 2005, à 10 h 48, elle est décédée à l’hôpital de cardiologie de Beijing, à l’âge de 87 ans.

Hommage et remerciements

Je tenais à remercier profondément Maître Ivan Ang, gardien du style Sun de Tai-chi-chuan, pour son engagement constant envers la préservation de cet héritage exceptionnel. Grâce à son travail, à sa bienveillance et à sa collaboration étroite avec Maître Sun Wanrong, la tradition familiale perdure et continue de rayonner à travers le monde.
Je souhaite également lui exprimer toute ma gratitude pour le magnifique cadeau qu’il m’a offert récemment : une photographie des filles de Maître Sun Shurong. Ce geste a touché mon cœur bien au-delà des mots, car il a ravivé en moi un souvenir précieux, un fragment d’enfance resté vivant depuis tant d’années.
J’avais neuf ans lorsque j’ai rencontré Maître Sun Shurong. C’est mon propre maître qui, voyant ma fascination, m’avait encouragé à aller vers elle, malgré ma timidité légendaire — une timidité d’autant plus ironique que mon surnom d’enfant était Sun Wukong, « le Grand Sage, égal du ciel ».
Rouge comme une pivoine, mais décidé, j’ai pris mon courage à deux mains pour lui demander si je pouvais devenir, ne serait-ce que pour un moment, son élève.
À ma grande surprise, elle m’a souri et m’a simplement dit :
« Bien sûr. Au travail ! »
Pendant une heure entière, elle me fit refaire encore et encore l’ouverture du style Sun. Chaque tentative était suivie d’un « non » doux mais ferme, avant même que mon pied droit n’ait fini de tourner. Je m’épuisais, je me tendais, je me crispais — et chaque fois, la réponse restait la même.
Jusqu’au moment où, lassé de mes propres efforts, j’ai relâché mon corps et laissé venir un sourire, presque par abandon, en me disant :
« De toute façon, ce sera faux… »
Et là, miracle.
Pour la première fois, elle dit :
« Voilà. Enfin ! »
Je ne comprenais plus rien : le mouvement me semblait identique.
Elle s’est alors approchée, et avec ses deux index posés aux coins de sa bouche, elle m’a montré un sourire.
Puis elle a ajouté :
« Il te manquait cela. Si tu viens pratiquer avec moi, ce n’est pas pour faire la tête ou pour vouloir combattre. Aimer la vie, jouer… voilà ce qui ouvre la voie. L’entraînement intense, c’est bien. Mais pour vraiment apprendre, il faut savourer. »
Cette phrase, ce moment, cet éclat de sagesse simple et lumineux…
Ce fut la petite cerise sur le gâteau des enseignements que m’avait déjà transmis mon maître.
Je n’ai que peu pratiqué avec elle au fil du temps, mais Maître Sun Shurong restera à jamais dans mon cœur, tout comme mon maître. Et aujourd’hui encore, grâce à Maître Ivan Ang et à son dévouement, ces souvenirs continuent de vivre, de se transmettre et d’inspirer.

Le Parc Beihai (北海公園) est un jardin impérial de Pékin, vieux de plus de 1 000 ans. Son nom signifie littéralement « mer du nord » et fait référence au lac qui constitue l’essentiel de sa superficie, situé au nord du Zhongnanhai (littéralement « mers du sud et du centre »).

Le parc Yuetan, ou parc du temple de la Lune, a été construit en 1530 sous le nom de « temple Xiyue » (la lune et la nuit), où les empereurs des Ming et Qing venaient adorer le Dieu de la Lune. Il a été ouvert au public en 1955 et est l’un des quatre célèbres autels de Pékin (avec le Temple du Ciel, le Temple du Soleil et le Temple de la Terre), étant le plus petit des quatre parcs impériaux.

NB : Voici le lien vers notre page YouTube présentant une vidéo de la forme de Ba Gua Zhang à l’épée par Maître Sun Shu Rong (八卦剑孙叔容老师). N’hésitez pas à vous abonner à notre page !

 

Guan Yu (關羽) : Dieu de la Guerre

Guan Yu (關羽)

Guan Yu ou Kouan Yu (關羽) , né vers 160-162 et décédé vers octobre 219-220, qui avait pris comme prénom usuel Yunchang (雲長), et qu’on mentionne souvent sous le nom de Guan Gong (關公 : Seigneur Guan), était un général chinois de la fin de la dynastie Han (漢朝) et du début de la période des Trois Royaumes (三國).
Il servit sous les ordres de Liu Bei (劉備) , le fondateur du royaume de Shu ( 蜀漢 ) , dont il est le frère d’arme avec Zhang Fei (張飛) , et aurait été un des cinq « généraux tigres », avec Huang Zhong (148 – 220 ou 221 ou 222) , Ma Chao (馬超 : 176 – 222/226) , Zhang Fei (張飛) et Zhao Yun (趙雲 :168 – 228/229), bien qu’on ignore s’il a effectivement porté ce titre. Réputé de son vivant guerrier invincible, il a été capturé et exécuté, avec son fils Guan Ping (entre 176 et 186 – 219-220, adopté entre 188 et 203 par Guan Yu) par les troupes de Sun Quan (孫權 : 5 juillet 182 – 11 mai 252) par Lu Meng (178-219) lors du siège de Fan. Il a été divinisé quelques siècles après sa mort sous le nom de Guanshengdijun (關聖帝君) ou Guandi, « Saint empereur Guan ». Il est toujours révéré de nos jours en Chine, aussi bien par les taoïstes que par les bouddhistes. Il est particulièrement populaire à Hong-Kong comme dieu de la guerre, des hommes d’affaires et des policiers. On le représente traditionnellement comme un géant à face rouge (symbolisant la loyauté et la droiture) avec une très longue barbe et portant un Guan Dao (偃月刀 : une arme d’hast à hampe moyenne de l’époque des Song 宋朝) qui pesait, selon la légende, plus de 80 jins (environ 40 kg). Il a été immortalisé dans le roman des Trois Royaumes (三國志演義) , où il est dépeint comme un guerrier loyal et honorable capable d’exploits surhumains.
Il est le père de Guan Ping, Guan Xing (193-234) , Guan Suo (199-201 – 263) et Guan Yinping.
Au Japon, il est connu sous le nom de Kan’u Unchō, en Corée, sous le nom de Gwanu Unjang, et au Viêt Nam, sous celui de Quan Vũ Vân Trường.

Biographie

La biographie officielle de Guan Yu est dans le Sanguo zhi, chapitre 36 (livre des Shu, volume 6)

Jeunesse

Guan Yu est natif de Hedong dans le district de Xie (, correspondant au sud-ouest de l’actuel Xian de Linyi dans le Shanxi). Il porte à l’époque le prénom usuel de Changsheng (長生). Après y avoir tué un potentat local, il y devient fugitif et se réfugie dans la préfecture de Zhuo (aujourd’hui appelée Zhuozhou) et y rencontre Liu Bei et Zhang Fei, qui recrute alors des hommes pour faire face aux révoltes des Turbans Jaunes. Grâce à ses succès militaires, Liu Bei est nommé préfet du district de Pingyuan. Celui-ci fait de Guan Yu et Zhang Fei ses commandants (司馬) et donne à chacun une armée privée.
Tous trois partagent la même couche et se comportaient comme des frères. Zhang Fei et Guan Yu se tiennent néanmoins toujours prêt à servir Liu Bei lors des longues réunions en se tenant debout à ses côtés du lever au coucher du soleil. Ils le suivaient en tout lieu sans s’inquiéter du danger de la situation.
Selon les Annales du Shu et les Printemps et Automnes du clan Wei, lorsqu’en 198 le seigneur de guerre Cao Cao ( 曹操 : 155 à Bozhou – 15 mars 220 à Luoyang) et Liu Bei assiègent Lü Bu (呂布 : 153/156 – 198/7 février 199) à Xiapi, Guan Yu demande à Cao Cao la femme de Qin Yilu, Dame Du, en mariage et Cao Cao condescend. Mais peu avant la bataille finale, Guan Yu réitère sa demande à plusieurs reprises si bien que Cao Cao commence à se demander si la dame ne devait pas être de grande beauté. Après la victoire, il la fait mander et la garde pour lui-même, ce qui cause à Guan Yu une vive contrariété.
Plus tard, Liu Bei lance une attaque surprise contre Che Zhou (车胄), l’inspecteur de la province de Xu, et ordonne à Guan Yu de s’établir en garnison à Xiapi et d’y prendre la charge de grand administrateur. Selon le Livre des Wei, il lui offre également la direction de la province de Xu.
Plus tard dans le courant de l’année, Liu Bei se retourne contre Cao Cao.

Sous les ordres de Cao Cao

Guan Yu triomphant de Guan Hai (? – 193) était un commandant des turbans jaunes en activité dans la région de Shandong durant la dynastie des Han en Chine.
En la 5e année de Jian’an (建安 : 196- février 220 « fondation de la paix ») est la cinquième ère chinoise de l’empereur Xiandi de la dynastie Han.) Cao Cao part en campagne à l’est et Liu Bei se réfugie auprès de Yuan Shao (袁绍 : 142 à Ruyang ou 154 – 28 juin 202 à Ye) Cao Cao capture Guan Yu et décide de le garder à son service. Il le nomme pian jiangjun (偏将军 – sorte de lieutenant-général) et le traite généreusement.
Cao Cao apprécie énormément Guan Yu, mais sent bien que ce dernier n’a guère envie de demeurer longtemps à son service. Il demande donc à Zhang Liao (165/167/169 – 222/223) d’aller parler avec Guan Yu pour sonder ses sentiments.
Guan Yu aurait dit à Zhang Liao :
« Je suis parfaitement conscient que le Seigneur Cao m’a montré beaucoup de respect et de générosité, mais le Seigneur Liu m’a également bien traité et j’ai juré de mourir pour lui. Je ne compte donc pas rester, mais je saurai néanmoins offrir au seigneur Cao une action d’éclat avant de partir ».
Zhang Liao hésita à rapporter ces paroles à Cao Cao car elles auraient pu signifier une condamnation à mort pour Guan Yu. Finalement il soupira et dit à Cao Cao : « Vous êtes mon seigneur et donc comme mon père, alors que Guan Yu n’est qu’un frère. » Il rapporta donc son entrevue à Cao Cao qui conclut:
« Servir son seigneur et ne pas oublier ses origines. Vraiment quel homme droit parmi tous ceux de l’empire! Quand pensez-vous qu’il partira? ». Zhang Liao répondit: « Guan Yu a reçu votre traitement de faveur. Il ne partira donc pas avant de vous l’avoir repayé. ».
Yuan Shao envoie un de ses généraux, Yan Liang (? – 30 mai 200), pour attaquer Liu Yan, l’administrateur de la préfecture de Dongjun. L’affrontement a lieu à Baima (白馬) et Cao Cao envoie Zhang Liao et Guan Yu en renfort. Guan Yu, dans la mêlée, tue Yan Liang et ramène sa tête. Cao Cao, sachant que Guan Yu va le quitter, le récompense généreusement et lui offre le titre de marquis de Hanshouting. Mais Guan Yu scelle toutes ses récompenses, laisse une lettre d’adieu, et part rejoindre Liu Bei chez Yuan Shao. Malgré ses conseillers, qui le pressent de lui donner la chasse, Cao Cao s’y refuse :
« À chaque vassal son Seigneur. Laissez-le partir. »

La capture de Jingzhou

À la mort de Yuan Shao (202), Liu Bei se réfugie auprès de Liu Biao et ce dernier meurt en 208 tandis que Cao Cao pacifie la région de Jingzhou. Liu Bei veut alors traverser le Jiang pour aller à Fan, et confie à Guan Yu une flotte d’une centaine de navires pour le rejoindre à Jiangling. De là, ils vont jusqu’à Xiakou et Sun Quan lui prête des troupes pour affronter Cao Cao. Cao Cao doit battre en retraite tandis que Liu Bei récupère une bonne partie du Jiangnan, distribuant des récompenses aux plus méritants. Il nomme Guan Yu grand administrateur de Xiangyang, et dang kou jiangjun (荡寇将军), « général qui extermine les criminels ») et lui ordonne de se poster en garnison à Jiangbei. Liu Bei conquiert ensuite la province du Yizhou et offre à Guan Yu l’administration de la province du Jingzhou.
Vers cette époque, Guan Yu apprend que Ma Chao, qui n’a jamais été un allié, vient de faire sa soumission à Liu Bei. Il écrit à Zhuge Liang (諸葛亮 : né en 181 et mort le 23 août 234) pour savoir « à qui on pouvait comparer Ma Chao ». Zhuge Liang lui répond :
« Mengqi (le surnom de Ma Chao) est particulièrement versé dans les affaires militaires et civiles. Il est bien plus brave et plus fort que le commun des mortels et pourrait se comparer à Ying ou Peng des temps anciens. Il pourrait sans doute rivaliser au combat avec Yide (surnom de Zhang Fei), mais ne peut absolument pas égaler le “barbu”. »
Guan Yu était en effet doté de ce que la chronique a retenu comme étant une « magnifique barbe », et le fait que Zhuge Liang faisait référence à lui était donc évident. Au comble de la joie, Guan Yu montra la lettre à ses invités.
Lors d’une bataille, Guan Yu est blessé par une flèche au bras gauche (l’événement n’est pas daté) et bien que la blessure se soit guérie, l’os le faisait encore souffrir. Le médecin lui dit :
« La pointe de la flèche était empoisonnée, du poison est entré dans l’os. Il faudra ouvrir le bras et gratter l’os avant que le problème n’empire. »
Guan Yu tendit immédiatement son bras, et pendant l’opération, mangea, but, et rit en compagnie de ses collègues tandis que le sang coulait dans un petit bassinet.

Chute

Lors de la 24e année de Jian’an (219), Liu Bei est proclamé prince de Hanzhong et nomme Guan Yu qian jiangjun (前将军) « général de l’avant-garde ». La même année, Guan Yu dirige une expédition contre Cao Ren (168 – 223 était un général militaire sous les ordres du puissant seigneur de guerre Cao Cao) à Fan (范县). Cao Cao dépêche Yu Jin (于禁 : 159 – 220/221) , pour aider Cao Ren mais comme c’est l’automne, de nombreuses précipitations font déborder le fleuve Han. Yu Jin perd ses sept armées et se soumet à Guan Yu qui fait exécuter le général Pang De ( 170 – Automne 219 ou 220), après lui avoir demandé de rejoindre le Shu et Ma Chao. Les bandits Liang, Jia et Lu, acceptent de se rallier à Guan Yu et son prestige s’étend à toute la Chine.
Cao Cao se demande alors s’il faudrait déménager la capitale à Xudu pour éviter les forces de Guan Yu et Sima Yi ( 司馬懿 : 179 – 7 septembre 251), opine que Sun Quan ne pouvait se permettre de laisser Guan Yu connaître davantage de victoires. Ils envoient donc un émissaire auprès de Sun Quan pour lui conseiller d’attaquer les arrières de Guan Yu, laissant ainsi Jiangnan à Sun Quan en tant que tribut de guerre et dissolvant ainsi les forces de Fan.
Initialement, Sun Quan dépêche un émissaire auprès de Guan Yu pour arranger un mariage entre son fils, Sun Deng, et la fille de Guan Yu, Guan Yinping. Mais Guan Yu insulte le messager et rejette l’offre, ce qui provoque la fureur de Sun Quan. De plus, Mi Fang, le gouverneur de Nanjun et le général Fu Shiren (傅士仁 : né en 182 – mort en 222) ont également l’impression que Guan Yu ne les estime guère.
Ceux-ci étaient responsables du rationnement des armées mais s’étaient tenu à l’écart des batailles et Guan Yu jure de les « discipliner à son retour ». Ils prennent peur et Sun Quan en profite pour les inciter à se soumettre à lui, laissant ainsi l’armée du Wu pénétrer. Cao Cao envoie alors Xu Huang pour assister Cao Ren. Dès son arrivée, Xu Huang (徐晃 : 169 – 227) annonce « Celui qui prendra la tête de Guan Yu recevra une récompense de 1 000 jins (livres) d’or ! ».
Guan Yu, fort effrayé lui demande :
« Grand-frère, que signifient ces paroles ? ». Xu Huang lui répond : « Ce sont les affaires de l’État ! »
Guan Yu ne peut contenir ses adversaires et appelle à la retraite, mais les troupes de Sun Quan de leur côté avaient déjà capturé Jiangling et pris en otage les femmes et enfants des troupes de Guan Yu, ce qui se traduisit service, mais ses conseillers s’y opposèrent : par la dispersion de son armée. Sun Quan fait capturer Guan Yu et l’exécute avec son fils, Guan Ping, par Lu Meng, à Lingju.
« Élever le louveteau ne peut qu’amener des problèmes. Le Seigneur Cao l’avait laissé en vie, s’apportant ainsi le désastre sur lui-même au point qu’il en est presque venu à déménager sa capitale. Comment dans ces conditions pouvons-nous le laisser vivre ? ».
Cependant Pei Songzhi (裴松之) l’historien qui compila les chroniques officielles, semble mettre en doute cette assertion en raison d’impossibilités géographiques (Guan Yu fut exécuté presque aussitôt après sa capture et Sun Quan, se trouvant à 150 km de là n’avait donc pas l’opportunité de prendre une décision quelconque).
Sun Quan envoie à Cao Cao la tête de Guan Yu tandis qu’il prépare des funérailles honorables pour le reste du corps. Guan Yu est promu à titre posthume au rang de marquis de Zhuangmou et son fils survivant, Guan Xing, hérite du titre. Celui-ci était fort estimé de Zhuge Liang et il fut nommé intendant au palais et reçut la charge de zhong jian jun (中监军) « superviseur de l’armée ». Son fils, Guan Tong, épousa une princesse et fut promu au rang de hu bi zhong lang jiang (虎贲中郎将) « général gentilhomme qui a la rapidité du tigre » et meurt sans héritier mâle. C’est donc le fils bâtard de Guan Xing, Guan Yi, qui hérite du titre. Le clan de Guan Yu est entièrement exterminé en 263, lorsque le Wei  (曹魏) envahit le Shu, par Pang Hui, le fils de Pang De, car il voulait venger la mort de son père, exécuté par Guan Yu.

Guan Yu dans le roman des Trois Royaumes

Guan Yu ayant été très tôt divinisé, les troubadours chinois avaient souvent chanté pendant des siècles ses exploits avant que la version sur papier des Trois Royaumes ne soit écrite. Ses actions ont donc bien souvent été amplifiées et son personnage avait déjà atteint une dimension mythique que le roman a repris. Si de nombreux faits du roman concernant Guan Yu ont effectivement un fond historique, il y a néanmoins des différences notables.
Guan Yu est un des premiers personnages qui apparaissent dans le roman car celui-ci commence au moment de sa rencontre avec Liu Bei et Zhang Fei, et leur serment de fraternité. Dans la réalité historique, Guan Yu était âgé d’un an de plus que Liu Bei, et bien que les trois se comportaient comme des frères, ils n’avaient pas fait de serment fraternel. Or dans le roman, Guan Yu devient le 2e frère de la bande, cédant la place d’aîné à Liu Bei.
Le roman souligne très vite son sens de l’honneur : si historiquement, on ignore pourquoi Guan Yu était un fugitif, pour l’auteur du roman, c’est parce qu’il avait tué un potentat local dont il ne pouvait supporter la tyrannie. Il devient ainsi un héros qui extermine les tyrans, quitte à se mettre sur le dos les autorités.
Le roman présente Guan Yu comme « bien bâti, une longue barbe, la face rouge comme une pomme (le rouge symbolise la dignité). Il avait les yeux du phœnix et des sourcils broussailleux comme des vers à soie. Son apparence globale était digne et exaltante. » C’est souvent fidèle à cette description que sont faites les représentations de Guan Yu.
Le roman attribue à Guan Yu la victoire contre Hua Xiong (138 – 190/Janvier 191) en réalité capturé et exécuté par Sun Jian) : Cao Cao propose une coupe de vin chaud (les chinois le boivent chauffé au bain-marie à température du corps humain) à Guan Yu mais celui-ci le refuse sur le moment. Il charge tout seul l’armée adverse et le temps qu’il revienne avec la tête de Hua Xiong, le vin était encore tiède.
Dans le roman, tout comme dans la réalité historique, Guan Yu se rend à Cao Cao. Mais dans le roman, il ne se soumet qu’à trois conditions, soulignant sa loyauté envers Liu Bei :
  • s’il doit se soumettre, c’est à l’empereur des Han et non à Cao Cao. Cette condition pose peu de problèmes à Cao Cao, pour qui il ne s’agit après tout que de la même chose ;
  • les deux femmes de Liu Bei ne seraient pas déshonorées, mais traitées avec tout le respect qui leur est dû et nourries et logées convenablement. Là encore Cao Cao accepte ;
  • la dernière condition fut que si Guan Yu apprenait où était Liu Bei, il partirait librement le rejoindre. À cette dernière condition Cao Cao tique, puis finit par accepter en espérant que Guan Yu serait ému par sa générosité et accepterait de rester sous ses ordres.
Guan Yu reçoit de Cao Cao Lièvre Rouge (赤兔 : ?-219), le cheval de Lü Bu, capable de parcourir 1 000 li (lieues) en un seul jour. En outre, c’est lors de son séjour à la cour qu’il reçoit de l’Empereur son surnom de mei ran gong (美髯公) « seigneur belle barbe ».
Dans le roman, Cao Cao et Guan Yu affrontent Yan Liang à Baima (historiquement Cao Cao n’était pas présent). S’il est vrai que Guan Yu avait tué Yan Liang dans la bataille, le roman en fait une scène plutôt épique : Guan Yu fonce seul sur l’armée adverse (de 50000 hommes) et renverse tous les soldats sur son passage jusqu’à ce qu’il parvienne à hauteur de Yan Liang, l’abatte, le décapite et rapporte la tête jusqu’à son camp sans encombre.
Le roman impute également à Guan Yu la victoire sur Wen Chou, (? – Août 200) bien qu’historiquement on ignore qui l’a vraiment tué.
Dans le roman, Guan Yu, apprenant où Liu Bei s’était réfugié, quitte Cao Cao et tue tour à tour cinq généraux venus s’interposer et parcourt 1 000 lieues pour retrouver son frère, tout en traînant ses deux femmes avec lui. Dans la réalité historique, Guan Yu est libre de retourner auprès de Liu Bei sans encombre.
Un autre passage célèbre du roman, pourtant purement fictif, est la scène où Cao Cao, qui vient de subir la plus grande défaite militaire de sa carrière à la bataille de la Falaise rouge (赤壁之戰) bat en retraite et se fait arrêter en chemin par Guan Yu. Guan Yu, se souvenant de la générosité de Cao Cao à son égard, décide de le laisser fuir sans combattre, soulignant encore davantage sa noblesse.

Guan Yu devient un dieu

La mort de Guan Yu présente une suite de scènes de nature ésotérique, illustrant que l’âme de Guan Yu avait atteint l’illumination. Ainsi, juste après sa décapitation, son âme alla errer au mont Yuquan, un peu en dehors de l’ancienne province de Dangyang. C’est alors que son âme tomba sur un moine sur qui il hurla : « Rendez-moi ma tête ! ». Le moine demanda à l’âme de Guan Yu pourquoi celle-ci réclamerait sa tête alors que lui-même a tué et décapité des gens dans l’accomplissement de leur devoir, comme les généraux de Cao Cao que Guan Yu avait tués dans sa fuite. Comprenant les paroles du moine, Guan Yu atteint l’illumination et devint bodhisattva. (菩薩 : celui qui a atteins l’éveil).
Son âme ira néanmoins se venger de Lü Meng (178-219) le stratège qui avait causé sa perte. Il prend possession de son corps et attaque Sun Quan en jurant vengeance sur Lü Meng. Puis Lü Meng s’évanouit et meurt. Effrayé, Sun Quan envoie la tête de Guan Yu à Cao Cao, espérant ainsi attirer les foudres du royaume de Shu sur le Wei. Au moment où Cao Cao regarde la tête, la bouche de Guan Yu et ses paupières s’ouvrent. Cao Cao, s’évanouit et quand il se réveille proclame
« Le général Guan est vraiment devenu un dieu ! ».
Il fait alors arranger des funérailles nationales dignes d’un prince».
Bien que son rôle dans les trois royaumes soient important mais tous de même mineur par rapport à d’autres personnages tel que Zhuge Liang ou son frère Liu Bei, il ne fait aucun doute que parmi tous les personnages des trois royaumes, Guan Yu est celui-qui a le plus marqué spirituellement et culturellement la culture chinoise
Il est aujourd’hui considéré à la fois comme le dieu de la guerre et de la loyauté, et a fait l’objet de nombreuses adaptation dans la culture populaire (livres, bandes dessinés, série-télévisés, films, jeux vidéo, etc.).
Très nombreux sont les commerçants possédant une statue à son effigie dans leur commerce. Sa légende est d’une tel ampleur qu’il en est venu à être vénéré à la fois par les forces de l’ordre mais également par les organisations de crimes organisé.
NB : Voici le lien de nôtre page YouTube sur une vidéo montrant Le Général Guan Yu (關羽) dans un célèbre pièce d’opéra chinois ( 京劇 ) du nom de : “ La défaite de Maisheng “  (败走麦城)  , une des batailles historique chinoise . N’hésitez pas à vous abonnez à nôtre page !!!.

Le Style Sun qu’est-ce-que c’est ?

Le style Sun (孙氏) de t’ai chi ch’uan est bien connu pour ses mouvements lisses et fluides, qui omettent l’aspect plus physiquement vigoureux, les sauts et le fajin (fajing ou fajin 發勁 ; littéralement : « produire / envoyer de la force / énergie »), expression chinoise utilisée dans la majorité des arts martiaux pour désigner l’« explosion de force ».
Ses postures douces et ses positions élevées le rendent particulièrement adapté à la pratique thérapeutique des arts martiaux.

Histoire

Le style Sun de t’ai chi ch’uan a été développé et créé par Sun Lutang, considéré comme l’un des plus grands experts de deux autres arts martiaux internes : xingyiquan et baguazhang. Une fois ces deux boxes maîtrisées, il décida d’étudier le t’ai chi ch’uan.
Aujourd’hui, le style Sun se classe quatrième en popularité et cinquième en ancienneté parmi les cinq styles familiaux de t’ai chi ch’uan.
Il est également considéré comme un mélange savant d’éléments néo-confuciens et taoïstes, notamment grâce à l’étude approfondie des grands classiques tels que le Yi Jing.

Maître Sun a appris le style Wu (Hao) de t’ai chi ch’uan auprès du maître Hao Weizhen, disciple de maître Li Yishe (李亦畬). Le style Sun de t’ai chi ch’uan est donc classé parmi les arts martiaux internes.

En plus de sa formation préalable en Xingyi et Bagua, les expériences de Sun auprès de Hao Weizhen, Yang Shaohou, Yang Chengfu et Wu Jianquan ont influencé le développement de ce qui est aujourd’hui reconnu comme le style Sun de t’ai chi ch’uan.

Le style Sun est un art martial syncrétique, influencé à la fois par leTai-chi-chuan, le Xing Yiquan et le Bagua Zhang.
L’un des styles ayant influencé le style Sun, le style Wu (Hao), partage un point essentiel : un jeu de jambes où, lorsqu’un pied avance ou recule, l’autre suit, et non pas de manière indépendante. Le style Sun présente également de petits mouvements circulaires avec les mains.

Le fils de Sun Lutang, Sun Cunzhou (孫存周 ; 1893-1963), ainsi que sa fille Sun Jianyun (孫劍雲 ; 1914-2003), furent enseignants de Tai-chi-chuan, de même que la fille de Sun Cunzhou, Sun Shurong (孫叔容 ; 1918-2005). Tous ont enseigné à Pékin jusqu’à leur décès.
Sun Wanrong (孫婉容 ; 1927 – présent), autre fille de Sun Cunzhou, enseigne encore aujourd’hui le t’ai chi ch’uan à Pékin.

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